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 stubborn / judith

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MessageSujet: stubborn / judith   stubborn / judith EmptyJeu 8 Juin - 19:50

« Heure de constat du décès, 14 h 47. » Sa gorge se serre alors qu’elle fait claquer ses gants, les jetant sans ménagement dans une corbeille, évitant le regard de ses collègues. Elle n’était pas d’humeur à affronter un échec aujourd’hui; la mort faisait partie intégrante de son travail depuis toujours, mais ce n’était que depuis Lafayette que Primrose la vivait mal. Dans l’armée, c’est dur, mais chaque soldat avait fait le choix de mettre sa vie à risque pour le bien de son pays. Dans un camp de réfugiés, de survivants, chaque décès était un deuil aussi personnel que collectif. Les infirmiers enveloppent soigneusement le corps et poussent la civière hors de la salle d’opération. Primrose, elle, choisit d’y rester un instant pour songer à ce qu’elle aurait pu faire de plus, ce qui aurait pu sauver la pauvre âme qui lui avait glissé entre les doigts. Rien, rien, lui crie sa tête, mais son cœur meurtri l’accuse de mille et un torts infondés.

Dans la pièce qui lui sert de bureau, elle fixe par la fenêtre le soleil qui se couche. Quelques heures ont passé depuis l’opération d’urgence qui lui a drainé toute son énergie, la laissant à la merci de pensées invasives qui la pèsent lourdement. Assise sur le bord de son bureau, les pieds se balançant doucement dans le vide, Primrose demeure autrement immobile, incapable de passer à autre chose. Chaque échec était de plus en plus difficile à surmonter. La médecin se laisse glisser jusque sur le plancher pour atteindre une petite armoire, fermée à clé, au cas où. Elle y cachait rarement des choses importantes, consciente qu’une vieille armoire ne ferait pas le poids contre un réfugié déterminé à découvrir ce qu’il y avait à l’intérieur; pourtant, elle la gardait soigneusement protégée contre les regards curieux des patients qui se voyaient parfois contraints d’attendre seuls dans la pièce.

La clé ouvre le cadenas dans un petit cliquetis et elle ouvre presque timidement la porte, sachant pertinemment ce qui y était caché. À côté de quelques dossiers et d’un stéthoscope de rechange qu’elle avait conservé au cas où, en plus de quelques babioles qu’elle avait récupérées dans la maison de retraite que Saul et Randy avaient dénichée, un pot de beurre d’arachides qu’elle avait trouvé au fond d’un placard dans cette même maison et qu’elle avait jalousement gardé. Encore scellé, avec une date de péremption encore lointaine; c’était le genre bourré d’additifs, d’agents de conservation et de sucre, tellement soyeux qu’on s’imaginait mal comment ça pouvait être des arachides à la base. Or, il s’agissait exactement de ce dont elle avait besoin. Un remontant. Elle plonge un abaisse-langue en bois dans le pot, brisant la surface parfaitement lisse, avant de le porter à sa bouche avec un soupçon de culpabilité.

La porte entrouverte émet un grincement lorsqu’elle est poussée; Primrose pivote sur ses talons pour voir qui osait entrer pour finalement se dire qu’elle n’avait peut-être simplement pas entendu la personne l’interpeller ou toquer. « Judith », constate-t-elle finalement, oubliant presque la contrebande qu’elle tenait dans sa main gauche. Elle n’était pas mécontente de voir l’infirmière qui, considérant son accoutrement, n’était pas là pour réintégrer ses fonctions. Judith évitait visiblement l’infirmerie et la médecin pensait savoir pourquoi – elle n’avait pas insisté pour que la jeune femme revienne à son poste, répartissant les quarts de Judith entre elle-même et les autres sans préciser la raison de la charge de travail accrue. « J’étais inquiète, ça fait longtemps que je ne t’ai pas croisée. » Nul reproche dans le ton ni le regard – plutôt une certaine compassion alors qu’elle lui présente la chaise libre, l’invitant à s’asseoir. Judith était spéciale à ses yeux; une collègue autant qu’une protégée qu’elle mentorait avec patience. Peut-être était-ce par favoritisme qu’elle avait jugé bon de ne pas brusquer la cadette vis-à-vis ses responsabilités auprès du camp. Elle ne s’en cachait pas spécialement. « Ta visite est aussi appréciée qu’inattendue. Qu’est-ce que je peux faire pour toi? » s’enquiert-elle dans un sourire chaleureux.
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