| Sujet: Re: ▴ le ctrl+v. Mar 18 Avr - 3:15 | |
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- Tout était allé vite, finalement. Après des mois et des mois de préparation, Cesare se retrouvait à presque avoir le vertige, de tout ça; ce matin au réveil, tout lui avait semblé être comme marcher sur un nuage de flou et de coton. Et maintenant... maintenant, il se laissait porter de conversation en conversation, sans véritablement réaliser tout ce qui était arrivé. Peut-être bien que d’ici peu il allait se réveiller, pour découvrir autour de lui un vaste cauchemar, une réalité où il serait toujours chez ses parents, toujours un DeMaggio digne de ce nom, et toujours pris dans la morosité qui avait tant menacé de bouffer son existence. Les mots que Cesare avait dits, devant bien trop de témoins, trop de gens qu’il n’connaissait pas, trop de gens à qui il n’aurait jamais livré un millième de ses sentiments, semblaient n’avoir été qu’un miel d’illusion sur ses lèvres: il espérait quand même, qu’Isolde les avait retenus, parce que c’était comme s’ils s’étaient littéralement enfuis de sa tête. Pourtant, il avait mis un point d’honneur à au moins en retenir une grande partie, pour n’pas se retrouver complètement paumé, l’esprit vide et défait de toute construction logique, une fois face à sa future femme, devant l’autel de la mairie. Il n’avait jamais été loquace comme ça, il n’s’était jamais épanché comme ça en des sentiments doucereux - Isolde avait été la privilégiée, celle qui avait pu entendre ses mots d’amour sans qu’il n’s’en tarisse. Cette fois-là, l’estomac noué et l’impression dérangeante d’être ridicule, devant tous les autres, il ne le referait pas, pour sûr. Et peut-être bien qu’il délivrerait une bien meilleure performance à Isolde toute seule, une fois qu’ils ne seraient plus que tous les deux, enfin tranquilles. Enfin tranquilles; peut-être bien une vision un peu particulière à avoir le jour de son mariage, alors qu’ils étaient censés être entourés de leurs amis les plus proches, à défaut d’avoir de vrais membres de la famille autour d’eux. Il y avait bien Gabriela, quelque-part, mais leur relation était encore loin de ressembler au schéma idéal qui avait été construit dans son crâne, par l’éducation qu’il avait reçue, Cesare. La perspective que Skylar n’ait été là, qu’à quelques pas de lui au moment de faire ses voeux de fidélité, d’amour, de dévotion, d’affection et de protection pour aussi longtemps qu’ils vivraient, n’avait certainement pas aidé le DeMaggio à être plus clair dans ses mots; à la fin, de ce que son cerveau avait retenu, le brun avait surtout ressemblé à un amas de mots maladroits et hésitants, d’un charabia qui n’avait rien voulu dire, et surtout apprécié par la seule bonne volonté d’Isolde à elle toute seule. Quoique, il espérait avoir fait mieux que ça, mais que dans la frénésie générale, sa conscience n’avait pas retenu grand-chose de tout ça: aller sur le terrain mettre sa vie en danger? C’était facile, en comparaison de mettre son coeur à risque, comme ça, cru et exposé à n’importe qui. Il le savait, sauf et bien traité avec Isolde, mais il n’y avait bien qu’à elle qu’il serait capable de vouer une confiance aussi aveugle et dénuée de limite.
Et maintenant que tout ça était passé... maintenant que tout ça était passé... Cesare essayait de savoir quoi faire de ses dix doigts; évidemment, ça ressemblait aux fêtes de Noël, aux anniversaires et à toutes ces cérémonies qu’il n’avait jamais trop célébrées. Qu’est-ce qu’on était censé faire? Il passait volontiers plus de temps avec Clara qu’à essayer de faire connaissance avec quelque invité que ce soit alentours: comme quoi, heureusement qu’il n’avait pas de beaux parents avec lesquels essayer de faire la discussion, il échouerait lamentablement. Sans conteste, Isolde était sûrement plus à l’aise à ce domaine avec lui, et pour bien des invités, il demeurait l’élément qui avait été pendant bien longtemps, inconnu à l’existence de la Saddler, et arrivait presque de manière impromptue dans l’histoire. Après tout un tas de péripéties. Et en se déclarant ouvertement père de Clara, le fameux homme dont Isolde n’avait jamais parlé en bien, à l’époque où tout avait été en train de se dérouler. Parfois, tout ça donnait lieu à des conversations très intéressantes, sans conteste. Et avec tout ça encore au bord de l’esprit, Cesare reprit tout juste le chemin de la table, vers laquelle il eut bien envie de trouver refuge, au moins le temps de remettre ses pensées en place. C’était comme s’il avait besoin de reprendre son souffle, au beau milieu d’une foule chargée de brouhaha: pourtant, ils n’avaient pas beaucoup d’invités - c’était un petit mariage sous tous rapports, quelque-chose qui aurait pu être aisément cent fois plus extravagant et chargé en population, si seulement ils avaient été du genre sociables et populaires. Mais même douze, vingt, trente personnes, c’était plus que ce que Cesare avait pu déjà croiser dans une fiesta, au cours de toute son existence. Probablement qu’une telle concentration de gens dans un petit espace, il avait dû connaître ça surtout dans les bars et les lieux publics de ce genre, à l’époque lointaine aujourd’hui, où il avait dû broyer du noir au fond d’un verre d’alcool bien fort, rien que pour digérer tous les événements qui s’étaient précipités sous son nez, sans crier gare. Il avait perdu Clara, quelque-part, entre les bras d’un groupe d’invités et d’un autre, quelques visages familiers, des gens complètement gagas de la vitesse à laquelle un bébé pouvait grandir, patati et patata - tout ce qu’il avait retenu, lui, c’était qu’au moins sa fille était beaucoup plus sociable qu’il ne l’était, lui. Il fut bien content, alors, de retrouver Isolde - sa femme, il fallait croire, désormais - à table, exilée des uns et des autres, comme lui. Peut-être qu’à force, il l’avait rendue plus sauvage qu’elle ne l’avait été avant de le connaître - Cesare, lui, il pouvait facilement croire qu’à vingt-sept ans bien sonnés, il semblait que rien n’pourrait le changer. Le sourire incontrôlable qui l’habitait depuis le début de la journée, revint alors de lui-même étirer ses lèvres, dès qu’il vint s’asseoir à côté d’Isolde; il y avait un avantage à qu’ici les invités ne soient pas bien nombreux, personne n’avait besoin de lui prendre sa place pour avoir une conversation avec Isolde, alors, régulièrement, ils se retrouvaient tous les deux, comme ça, presque oubliés. Après tout, ils s’étaient toujours accordés pour dire que quoiqu’il advienne, cette journée serait la leur, et qu’ils penseraient à eux avant le reste. « Techniquement, je crois bien qu’y’a un papier qui stipule que je suis ton mari, jusqu’à ce que la mort nous sépare, maintenant. » il leva les yeux au ciel, d’un faux air désolé, et à la fois comme pour souligner que ce n’serait pas pour un moment, qu’elle était censée l’appeler son mari, mais normalement, pour toujours. « En témoigne aussi ça. » d’un geste de la main gauche, il désigna l’alliance qu’il y avait maintenant là, et à laquelle il avait bien du mal à s’habituer, d’un point de vue purement pratique; c’était bizarre, d’avoir ça au doigt. Mais bien sûr, du côté d’Isolde, c’était comme si sa main à elle resplendissait, comme en laissa entendre l’attention du brun, qui vint se poser sur celle-ci bien assez tôt, alors qu’il prenait ses doigts entre les siens, pour y déposer un baiser. « J’suppose qu’on a au moins bien choisi le gâteau. » se moqua-t-il tendrement, observant Isolde; ils ne s’étaient pas trop disputés sur le gâteau, c’était déjà ça, alors qu’il y avait souvent eu des sujets compliqués à aborder pour eux, voire houleux - le gâteau, ç’avait été une des choses évidentes à choisir, surtout pour Isolde, qui avait eu des idées bien précises. Cesare, au fond, il avait été bien content de choisir les préférences de quelqu’un de bien déterminé - surtout d’une femme enceinte, il paraissait qu’il valait mieux ne pas se mettre entre une future maman et ses envies. |
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Samuel Forrester ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM. ▴ avatar : Charlie Hunnam
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| Sujet: Re: ▴ le ctrl+v. Mar 18 Avr - 13:41 | |
| - Citation :
Étonnant est le terme approprié. Si vous avez survécu aussi longtemps, c'est grâce à Demetrius. Sa connaissance du monde extérieur- et de la médecine - t'a aidé à garder le clan en sécurité. Mais depuis ce fameux run d'où il n'est jamais revenu, tout a glissé entre tes doigts. Le deuil a plongé le camps dans la misère. |
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