Sous un ciel aux tristes nuances, oscillant entre le gris orageux et le bleu de Prusse, tes pas te guidaient tranquillement. Tu traversais ces rues devenues désormais si familières au fil des semaines, au fil des mois. En cette soirée nuageuse, alors que la lune n'avait pas encore pris pleinement sa place, tu te permettais un peu d'accalmie. Il fallait l'avouer, cette journée avait été longue. Mais tu préférais cela plutôt que de paresser chez toi. Se sentir utile donnait toujours une certaine satisfaction, mille fois préférable à la fainéantise ou à l'ennui. Et malgré une légère fatigue, tu souhaitais rester dehors encore quelques instants. Il est vrai que l'idée de rentrer et de contrarier la soirée de Reggie était séduisante, mais tu te sentais bien là. En ce moment présent, au milieu de tous ces survivants et de ce camp miraculeux. Jamais tu ne parviendrais à comprendre pourquoi tant de gens voulaient détruire tout cela. Leur unique chance de survie était ici. Certes des indépendants parvenaient à garder la vie sauve au delà de ces murs protecteurs, mais leur vie était bien plus rude que la vôtre. Vous étiez bien mieux ici, non ? Pouvait-on encore évoquer la démocratie, la liberté humaine lorsqu'on traversait l'apocalypse et qu'on était pas certain de vivre encore une journée de plus ? Tu avais parfaitement conscience d'être un homme égoïste, mais les rebelles l'étaient tout autant. Si la vie dans le campement ne leur convenait pas, ni toi ni le Conseil ne les empêchait de partir. Alors pourquoi vouloir réduire à néant ce fragile berceau de sécurité ? Enfin qu'importe, ce n'était pas le moment pour penser à de telles choses. Tu avais envie de divertir un peu l'esprit. Mais que pouvais-tu faire ? Tu t'adossas à un mur, le regard contemplatif. Tu observais tous ces gens autour de toi. Les pas pressés de certains habitants donnaient presque l'impression qu'ils étaient poursuivi par des rôdeurs. D'autres aux traits soucieux et aux pas lourd semblaient porter un poids incommensurable sur leurs épaules fatiguées. Tout le monde ne s'était pas acclimaté à cette vie digne d'un film catastrophe. Et surtout, beaucoup d'entre eux étaient hantés par le fantôme de leurs proches. La mort était palpable. Tel un vautour qui vous guettait constamment et qui rêvait de vous emporter avec lui dans des abysses infernales. Toi aussi tu avais perdu quelqu'un. Mais tu n'avais eu ni femme ni enfants, tu ne savais pas ce que c'était de les perdre. C'était pour cette raison qu'il ne fallait compter que sur soi-même, vivre pour soi et  ne jamais devenir dépendant des autres, de leur amour. Cela rendait les choses beaucoup trop compliquées. Oui, la grisaille du temps semblait affecter les esprits, même le tien. Afin de chasser toutes ces pensées, il était temps pour toi de te trouver une occupation. Comme si ton souhait avait été entendu par une force mystérieuse, tu reconnus un visage au loin. Ton sourire de journaliste - celui fondé par une curiosité mal placée - fit aussitôt son apparition. Tiens, une petite discussion avec MonsieurJ'aimeFaireDesMystères - alias Kayes - tombait à pic. Pas sûr que lui en pense autant. Mais qu'importe. Tu commençais à t'avancer dans sa direction tandis que lui était encore bien trop ailleurs pour te remarquer. Lorsque son regard s'assombrit et que ses sourcils se froncèrent, tu sus qu'il t'avait enfin vu. Évidemment tu ne t'attendais pas à une autre réaction de sa part. Ta présence et tes questions insistantes semblaient l'exacerber au plus au point. Hélas, tu ne lâchais jamais l'affaire. Tout était de sa faute. Su tu ne l'avais pas entendu évoquer la CIA il y a quelques temps déjà, tu n'aurais jamais fait agis de la sorte. Parler de la CIA avec un air connaisseur et secret à la fois près d'un ancien journaliste, c'était comme exhiber un morceau de viande devant un lion affamé (ou un morceau de chair humaine devant un rôdeur...). Depuis tu t'étais promis de découvrir qui il était exactement. Il ne te rendait pas la tâche facile, mais ainsi le jeu était bien plus amusant. À peine arrivé près de lui, qu'il cherchait déjà à te fuir en rebroussant chemin. Tu le suivais. « N'importe qui ? Je suis blessé Kayes. Pourquoi tant de haine envers un pauvre homme comme moi ? Venu exprès à ta rencontre en plus. Et je suis certain qu'un peu de compagnie ne peut pas te faire de mal. » Gestes théâtrales, paroles exagérées. Le tout agrémenté d'un sourire innocent. Sauf que la pluie s'invita dans votre discussion. Quelques perles d'eau commençaient à s'écraser au sol. Elles étaient de plus en plus nombreuses. De plus en plus rapides. « Je ne sais pas où tu comptes aller comme ça mais il va te falloir une meilleure technique pour me fuir. Surtout qu'une averse est sur le point de se déverser sur nos têtes. On devrait peut-être aller s'abriter ? » Air satisfait. Tu indiquas le porche d'une maison à une dizaine de mètres de vous. À moins de vouloir être aspergé d'eau et d'attraper froid, Kayes allait devoir passer plus de temps que prévu avec toi...

Encore une journée de plus, une journée où il faisait tout pour se fondre dans la masse, qu’il frôlait les murs pour ne pas être remarqué, qu’il essayait d’être invisible. Plus on lui fichait la paix et plus il pouvait se morfondre sur lui-même tranquillement. Il n’aimait pas être au centre de l’attention, il n’aimait pas la fâcheuse nature humaine qu’était la curiosité. Il ne se mêlait pas aux conversations car il savait inexorablement qu’on finirait par lui poser des questions sur lui et ça c’était bien ce qu’il redoutait le plus. Son passé ne pouvait être partagé, si lui n’arrivait pas à le supporter comment les autres le pourraient ? Bien sur, certaines personnes le connaissaient mais à ce jour, il semblait bien qu’il pouvait les compter sur les doigts d’une main, elles étaient très rares. Il revenait de son travail, encore une chose qu’il faisait pour ne pas s’attirer d’ennui. Tout ce qu’il voulait c’était rentrer chez lui, être tranquille et là il fallait qu’il tombe sur la seule personne qui avait le don de l’énerver. Il essaye de faire demi-tour, de l’ignorer, une tactique qui pouvait marcher mais pas sur Shawn. Non lui était un vrai parasite, de ceux qu’on a beau chasser, ils reviennent toujours et encore plus coriaces que la prochaine fois, il s’accroche à toi pour ne plus te lâcher et c’était exactement ce que faisait Shawn. Kayes avait beau tout fait, le remballer, être désagréable, l’ignorer totalement mais il était toujours là avec son sourire agaçant sur les lèvres comme s’il s’amusait de cette situation. Un jour, il réussirait à enlever ce sourire de son visage car s’il pouvait être tenace, Kayes l’était tout autant, il ne dirait rien. Il pouvait sentir sa présence derrière lui, ses pas qui se collaient au rythme des siens.Il joue l’homme vexé mais l’ironie dans sa voix est à se crever les tympans. La pluie qui avait pointé le bout de son nez, continua de plus belle. “Tu parles d’une compagnie !” Il leva les yeux au ciel tellement ses paroles étaient aberrantes. Sauf qu’il n’avait pas tort, il n’avait aucune issue pour s’en débarrasser et il n'allait pas tarder à être trempé. Sans dire un mot, il acquiesça d’un coup de tête à contre coeur la proposition de Shawn et se dirigea à l’abri sous le porche le plus proche. Il était coincé, prit au piège et il détestait ça. Il n’avait pas d’autre choix que de supporter la présence du parasite et de prier pour que l’averse cesse rapidement.“ Ne te réjouit pas trop vite, pense pas que tu as gagné, tu perds ton temps avec moi alors abandonne.” Comme on dit l’espoir fait vivre mais avec Shawn il pouvait toujours rêver, il ne l’avait jamais fait jusqu’à maintenant et avec la chance qu’il avait aujourd’hui ce n’était pas près d’arriver. Appuyer dos contre le mur il se laisse glisser pour s’assoir, il avait le pressentiment que ça allait durer un moment alors autant se mettre à l’aise. “Si tu tiens tant à jacasser dis-moi, t’as vraiment personne d’autre à faire chier, tu n'as pas d’amis ?” C’est bien Kayes, cherche le, c’est sur que c’est comme ça qu’il te laissera tranquille mais à vrai dire il cherchait juste le moment de tourner la conversation dans son sens pour éviter toutes questions sur son passé.

Tout le monde détestait les journalistes. Ils étaient malins, fouineurs et tenaces. Rien ne les arrêtait quand un sujet captait leur attention. Certains se croyaient attribués d'une mission quasi-divine, à savoir livrer à tous la vérité pure et exacte, dénuée de tout artifice. Bref, des utopistes qui pensaient pouvoir dévoiler tous les noirs secrets de ce monde obscurantiste. D'autres étaient juste des journalistes intéressés, à l'affût de n'importe quel scoop ou polémique pour faire parler d'eux. Mais toi tu n'étais ni vraiment l'un ni vraiment l'autre. Tu te ne prenais ni pour un héros valeureux, ni pour un polémiste cupide. Ton hypocrisie était indéniable, mais s'il y avait une chose pour laquelle tu ne mentais pas c'était ta passion pour ton métier. Enfin ancien métier. Ton père aurait voulu te voir PDG, trader, procureur, avocat ou encore médecin, mais pas un vulgaire journaliste. C'était la seule fois où tu avais osé t'opposer à lui. Difficile d'imaginer que quelqu'un avait eu un tel pouvoir sur toi. À part pour suivre ta passion, lui désobéir ne t'avait jamais traversé l'esprit. Tu lui étais plus soumis et fidèle qu'un chien l'était avec son maître. Admiration aveuglante, envers un type détestable. Il avait détruit ta famille mais tu l'ignorais. Patriarche bien trop craint, bien trop respecté. Personne ne connaissait cet aspect de toi, et à vrai dire même toi tu ne réalisais pas l'influence qu'il avait encore sur toi - malgré sa mort - et ton comportement. Peut-être qu'en ce moment même, alors que tu cherchais à soutirer des informations à Kayes, c'était lui qui s'exprimait à travers toi. Cette obstination, cet air détaché de tout comme si rien ne comptait à part toi, tout venait de lui. Derrière le masque de ton père, solidement accroché à ton visage, quel était le véritable toi ? Peut-être que tu ne le saurais jamais. En revanche, tu étais bien déterminé à découvrir la véritable identité de Kayes. Tu finirais par tout savoir. Tout n'était toujours qu'une question de temps. Patience et ruse, voilà tes meilleures alliés. Kayes était coriace, mais tu en viendrais à bout.


C'était une bonne idée de s'être abrité tandis que tu voyais l'averse battre son plein. Les gouttes martelaient inlassablement et diligemment le sol auparavant poussiéreux, désormais trempé. Et le son bruyant de la pluie s'abattant sur le porche résonnait dans vos oreilles. Dos au mur, l'air nonchalant, tu souriais en entendant Kayes te dire d'abandonner. Lui-même ne devait pas vraiment croire que tu le ferais. Il avait remarqué depuis longtemps que tu étais beaucoup trop borné. Le type agaçant excellence. Peu importe, tu ne cherchais pas sa sympathie ou son amitié. Tu avais simplement envie de satisfaire ta curiosité, grâce à ce jeu du chat et de la souris. Ton jeu préféré. « Perdre du temps n'est pas un problème. Il faut bien que je m'occupe en dehors du boulot ! Et tu es très divertissant, même si tu ne le fais pas exprès. Donc n'espère pas trop, je n'ai pas prévu de te lâcher avant un moment. » Tu cessas de t'appuyer au mur au moment où Monsieur Mystère s'asseyait contre. Il avait déjà l'air fatigué par tes paroles incessantes. Et malheureusement pour lui, l'averse ne semblait pas vouloir s'arrêter. Ce n'était pas sa journée. Mais il était décidé à ne lâcher aucune information et à te faire attendre jusqu'à ce que tu te lasses. Sauf que tu étais en bien trop pleine forme pour céder. D'ailleurs, tu sifflotais gaiement en tournant en rond sous le porche. Puis  tu répondis finalement à la question de ton partenaire ténébreux. « Ne sois pas jaloux, mais il faut que je t'avoue que tu n'es pas le seul...que je tourmente. Mais tu es l'un de mes préférés, tu es beaucoup plus tenace que tous les autres. Quant à avoir des amis... est-ce vraiment utile ? Tu en as toi ? » Arrêtant tes allers et retours continuels, tu te rapprochas de lui pour t'asseoir à ses côtés. Tu inclinas légèrement la tête, et lui parla avec un air plus sérieux. « Tu dois avoir l'impression que je te harcèle. Désolé. Tu as beaucoup trop éveillé ma curiosité d'ancien journaliste le jour où tu as parlé de la CIA. Si tu me racontais tout, je te laisserais enfin tranquille. » Nouvelle tentative d'approche.

Il avait été confronté une seule fois à un journaliste lorsqu’il avait ouvert son café à Bâton-rouges, c’était pour un article local, juste quelques petites questions à propos de son commerce, là aussi on s’était intéressé à son passé mais il était resté vague. Après tout, c’était un homme recherché, ne pas attirer son attention était une question de survie. Aujourd’hui, plus rien n’avait d’importance et il avait baissé sa garde, juste trois lettres prononcées et son cauchemar avait commencé. Les minutes passent comme des heures, comme les gouttes d’eau qui semblent tomber du ciel aux ralentis. Il continue de penser qu’il était maudit, quelqu’un doit se jouer de lui quelque part, un dieu qui devait s’ennuyer et avait posé son dévolu sur sa personne pour s’amuser à le rendre dingue. Il devait juste être patient mais comment pouvait-il l’être avec cet homme qui le poussait à se dévoiler alors que c’était la chose qu’il détestait le plus. Parler n’avait jamais été son fort et parler de lui encore moins. Pourtant, il était là, coincé à devoir le faire. Comme il le pensait Shawn était loin d’abandonner et contrairement à lui, il était ravi de la situation. Alors qu’il se pose, son bourreau tourne en rond gaiement en lui apprenant qu’il n’était pas le seul qu’il tourmentait, il se sentait désolé pour les autres connaissant le bonhomme. Comme il savait si bien le faire et comme tout ex-journaliste, il retourna sa question contre lui. Il s’étonna en répondant même si c’était plus un soupir « Difficile à dire … » Oui il avait un ami mais là encore il n’avait vraiment pas envie d’en parler, encore un sujet sensible, il haussa un sourcil quand une idée germa dans son esprit, c’était jouer avec le feu mais ça ne pouvait vraiment pas être pire que maintenant alors si Shawn voulait qu’il parle, il parlerait mais il resterait vague, il lui donnerait encore plus de mystère pour le rendre fou sans jamais révéler la vérité. Il savait quand faisait ça, il l’aurait encore sur le dos, il alimenterait un peu plus sa curiosité mais il voulait effacer ce sourire satisfait sur son visage. Shawn s’arrête enfin et vient s’assoir à côté de lui, son visage se fait plus sérieux. Des excuses, une nouvelle tentative, c’était bien tenté. Certes, il pourrait tout raconter, en finir une bonne fois pour toutes, ce n’était pas si compliqué mais non cela resterait bien enfoui au fond de lui. Lui aussi il allait tenter une nouvelle tentative. « Ok . Qu’est-ce que tu veux savoir ? » Il voulait savoir très bien qu’il lui pose ses foutues questions et il prendrait un malin plaisir à ne lui répondre que par syllabe ou mensonge après tout ce qu’il voulait c’était entendre une histoire, il lui en raconterait une mais pas la sienne.  « Mais juste une chose, tu me poses tes questions, je te réponds … tu te contentes de mes réponses et dès que la pluie s’arrête c’est fini, plus de questions, tu me laisses tranquille comme tu l’as dit, terminé, tu trouves quelqu’un d’autre à questionner. »  Est-ce que ce deal pourrait marcher ? il avait la mauvaise impression que Shawn allait accepter mais à moitié, qu’il ne le lâcherait pas de sitôt s’il n’avait pas tout ce qu’il voulait savoir.

Soit Kayes était l'être le plus mystérieux que tu ais été amené à rencontre, soit il avait des choses à cacher. Cette seconde option avait pour seul effet d'exacerber ta curiosité. D'ordinaire, lorsque tu souhaitais déterrer des secrets - que ce soit par intérêt ou par divertissement - tu t'y prenais toujours de manière indirecte. Plus caché, plus subtil. Tu prenais ton temps : tu observais, tu faisais parler l'entourage de la personnage concernée, bref tu réunissais tous les éléments pour finir par découvrir ce qu'on tentait de te cacher. Mais là, c'était différent. Avec Kayes, tu ne cessais d'y aller de front. Tu agissais comme un vrai paparazzi qui refusait de lâcher sa proie. Ou comme un boomerang dont Kayes essayait de se débarrasser en le lançant fort mais tu revenais toujours. Il faut dire qu'avec ses tentatives désespérées pour te fuir, son regard agacé, ses paroles énigmatiques, tout te poussait à continuer. Comme un jeu un peu énervant auquel on ne peut s'empêcher de jouer. Alors après avoir tourné en rond sous l'étroit porche, tu t'étais assis près de lui. L'air plus sérieux, tu prétendais t'excuser pour ton comportement. Tu tentais de l'amadouer pour mieux atteindre tes fins. Tu tâchais de paraître plus humain, moins détestable. Parfois cette méthode se révélait très efficace pour parvenir au résultat voulu. D'ailleurs, les mots de Kayes retirent immédiatement ton attention. Il cédait ? Tes sourcils se levèrent en guise d'étonnement. Soit il était beaucoup moins tenace que ce que tu croyais, soit il te la faisait à l'envers. Dans ce cas, tu ne serais pas dupe longtemps. En attendant, pour l'instant, tu ne savais pas si tu étais fier de cette victoire ou si tu étais déçu qu'il baisse déjà les bras. L'air pensif, tu pesait tes prochains mots. Après réflexion, mieux valait entrer directement dans le vif du sujet. Quel intérêt à tourner autour du pot ? S'il était prêt à tout avouer, autant en profiter avant qu'il ne change d'avis. Peut-être que la chance de tout savoir s'offrait à toi. Et si jamais ce n'était qu'un simple mensonge, tu saurais la vérité tôt ou tard. Désormais, ce qui t'intriguait le plus était de savoir à quel jeu jouait Kayes. Il s'était peut-être enfin décidé à entrer dans la partie plutôt que de la fuir. Tu étais curieux de découvrir quel genre d'adversaire il était.  À moins qu'il ne soit juste fatigué par toi et qu'il avait réellement abandonné. En tout cas, tu cessas de laisser le silence s'écouler en lui répondant enfin. « Pourquoi tu as parlé de la CIA cette fois-là ? Tu donnais l'impression de particulièrement t'y connaître et de parler d'un sujet secret défense, dommage pour toi que j'étais dans les parages. Donc, tu en as fait partie, n'est-ce pas ? Mais alors pourquoi continuer à t'en cacher alors que l'apocalypse est là ? Notre monde ne sera plus jamais le même qu'avant, tu ne redeviendrais jamais un agent. Plus besoin d'agir comme un infiltré en mission. Notre passé à tous est bel et bien mort et enterré. » Tes dernières paroles étaient sincères. La personne que vous étiez n'existait plus vraiment. La seule chose qui importait désormais était la façon dont vous surviviez. Car c'était ça le seul objectif : survivre. Et bien sûr, tenter de trouver une solution à cette épidémie. S'il en existait une. « Si tu comptes me mentir, sache que je finirais par le savoir à un moment ou à un autre. »