past lives, (sean)

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| for one shining moment, we were just kids. sean and leda.

La poupée marche, elle frôle les murs. Il y a cette boule, au creux de son ventre, qui malgré les épaisses murailles de Lafayette ne veut pas disparaitre. Une crainte, qui continue de la ronger, chaque jour un peu plus. Si ici les rôdeurs ne peuvent pas l’atteindre, les autres eux peuvent. Et malgré la quiétude apparente des lieux -les sourires sur les visages, la détente des démarches, la nonchalance des interactions-, l’amazone ne pouvait s’empêcher de penser et si. Et si, tout n’était qu’un masque, pour dissimuler l’horreur aux yeux de tous ? Et si les murs si rassurant se transformait en prison alors que les rôdeurs infestaient le camp ? Et si au final, on refusait de les laisser partir, après le rétablissement de Cait ? Des questions qui la hantait, qui la nuit l’empêchait de dormir. La gamine avait ces larges cernes, au dessous de ses yeux noisettes. Ca trahissait ses insomnies, celles qu’elle connaissait bien, même avant la fin du monde. Et pour cela, un seul remède : le café. Avec le reste du monde, la Frazer avait fait son deuil, n’osant même pas espérer un jour d’en goûter à nouveau. Pourtant, en passant les portes de Lafayette on lui avait appris l’existence de Little France, ce petit café au centre du camp. Si cela n’effaçait pas tous les doutes que la belle avait concernant le camp, cette ancienne abonnée au Starbuck ne pouvait que se réjouir d’une telle trouvaille. C’est seule que la princesse s’aventure lors de sa pause déjeuner, peinant à garder les yeux ouvert pur veiller sur ses patients. Elle se sent à découvert, la gamine, ça ne lui plait pas d’être privée de la protection de ses soeurs. Pourtant, Leda ne pouvait pas s’empêcher de se sentir vivante. Il y avait ce goût de liberté dans l’air de Lafayette, ce goût d’avant. Ca l’effrayait autant que ça la rassurait, mais la grecque refusait de s’en priver, pour le peu de temps qu’elle était là. Comme un rêve, un souvenir, un instant de passé dans ce monde qui n’avait plus rien de celui d’avant. Discrète, elle tâche de se faire toute petite alors que les rues animées de la ville dessinent sous ses yeux des scènes qu’elle pensaient oubliées. Ca lui serre le coeur. La princesse ignore ce que ses farouches compagnes de voyage reproche à Lafayette. Le traumatisme est encore si proche, les souvenirs si vivaces ; pourtant, la prison où on l’a abusé lui semble si loin, à mille lieux de la chaleur des rues de Lafayette. Elle a peur bien sur, la gamine, mais pas autant qu’elle le devrait. Pas autant que ses soeurs, qui refusent de sortir, de s’intégrer, de parler. La poupée se sent presque coupable, d’apprécier le confort des lieux. Elle ne se faisant pas d’illusions pourtant ; tout le confort du monde ne suffirait pas à lui faire abandonner les siennes. Elle ne pouvait que se contenter de profiter, tant qu’elle le pouvait.

Quand Leda entre dans le café, la gamine se sent transporter. Dans un autre monde, dans un autre temps. Elle revoit les rues de Paris, au bras de son fiancé. Elle ressent le sommeil de ses nuit sans dormir, le nez dans les bouquins et le mug brulant à son chevet. L’odeur la berce, et son coeur se réchauffe. Hagarde, farouche, la belle se glisse à une table un peu à l’écart, avec un sourire mince timide qui ne veut pas quitter ses traits. Instinctivement, sa main se porte aux perles autour de son cou, alors qu’elle a l’impression de voyager dans ce passé qu’elle regrette. C’est la voix du serveur qui la sort de ses rêveries. Une voix étrangement familière, alors que le visage enfantin du jeune homme ne lui dit absolument rien.

» shadow of the past (Mattie)
» the sound of love is out of tune (sean)
» (sean), a winding trailing of loneliness
» why can't I hold on ? (sean)
» (sean), we're all living the same way.

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