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 (ariane), let's call it hope.

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MessageSujet: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyJeu 23 Fév - 20:56

he knows that he's killing me for mercy.
ariane prewett et silas castellanos
He holds the gun against my head. I close my eyes and bang I am dead. I know he knows that he's killing me for mercy. And here I go. He holds my body in his arms He didn't mean to do no harm And he holds me tight. Oh, he did it all to spare me from the awful things in life that come And he cries and cries.

C’était presque drôle de voir qu’à Lafayette, des fois, la vie semblait tellement banale qu’on aurait presque pu croire que le monde dehors était parfaitement normal. Le matin, quand le réveil sonnait, il fallait se lever pour aller bosser, après une longue journée au boulot, on rentrait chez soi pour vaquer à ses occupations. Plus tôt, y avait même eu cette fille qui avait frappé à la porte, une voisine, pour demander s’il n’avait pas des œufs à lui prêter. Pour ce qu’il en avait à faire lui, il lui avait filé ses œufs, sans vraiment se soucier de ces histoires de rationnement de la nourriture. Il avait bien fait sans doute, puisque pour le remercier, la même voisine, avait de nouveau frappé, quelques heures plus tard, pour apportés quelques cookies, qu’elle venait juste de préparer. Ils étaient posés sur la table de la cuisine à attendre que quelqu’un se décide à les manger. Il n’y avait pas touché lui. Il s’en foutait. Il s’était contenté de retourner s’installer dans la chambre qu’il squattait depuis qu’ils étaient arrivés dans ce camp, Ariane n’ayant pas voulu le laisser dehors et des fois avec Ariane il se disait qu’il fallait mieux se contenter de dire oui, sans poser de question, sinon elle finirait par l’assommer pour le trainer de force. Il n’allait pas rester bien longtemps cela dit. Le camp l’énervait, ça ressemblait à un gros mensonge que tout le monde semblait prêt à avaler. Il pouvait comprendre pourquoi Silas, c’était mieux que ce qu’il y avait derrière les portes sécurisées, mais ça n’en restait pas moins une illusion. Plus le temps passait, plus il parlait aux gens, là-bas dans son bureau où il jouait les psychologues, plus il voyait bien, que la moitié des gens de ce camp, ils n’avaient aucune idée de ce qui pouvait bien se passer dehors. Y en avaient beaucoup, qui n’avaient jamais mis le moindre pied dehors et qui ne connaissaient que la sécurité qui régnait entre les murs de Lafayette.

Ces gens, ils n’allaient pas survivre, s’il devait y avoir un problème au sein du camp et Silas, il pourrait jurer qu’il n’avait pas envie d’être là, si un tel truc devait se produire. Il avait tout perdu de toute façon, alors pourquoi est-ce qu’il chercherait à construire quelque chose de nouveau ici ? Sa vie, ça avait été sa femme et sa fille et toutes les deux, elles étaient mortes, parce qu’ils étaient tombés sur des connards, ils avaient été au mauvais endroit au mauvais moment. Il en avait encore des cauchemars, chaque nuit alors qu’il revoyait tout. Ce moment où on l’avait forcé à faire un choix entre sa femme et sa fille, il revoyait si bien le visage de son épouse dans les derniers moments, alors qu’il leur avait dit de la tuer elle, plutôt que leur fille. Il revoyait ce type aussi, si peu de temps après qui lui annonçait que Livia était morte. Ça le hantait en continue. La seule solution qu’il avait pour lutter contre les cauchemars, c’était de rester éveiller le plus longtemps possible, tenir bon, des heures, des jours parfois, jusqu’à ce qu’il soit trop épuisé pour résister. Il détestait tout dans cette vie et bien souvent, il se demandait même pourquoi il ne se contentait pas de se tirer une balle dans la tête pour mettre un terme à tout ça. S’il était mort, au moins, il n’aurait plus besoin de souffrir, ou de continuer à ressentir quoi que ce soit. Il avait beau ne pas croire en la vie après la mort, au paradis ou aux trucs du genre, il avait quand même tendance à se dire qu’au moins, s’il mourrait, il serait avec sa femme et avec sa fille. Alors s’il continuait, c’était probablement par lâcheté, parce que penser à la mort, c’était facile, oser franchir le pas, ça l’était beaucoup moins.

Au moins, il avait encore le courage de se casser de ce camp. Il avait préparé son plan depuis quelques jours, il avait un sac sous son lit, il avait quelques rations, des stocks qu’il avait obtenu plus ou moins légalement, peu importait. Il avait décidé que ce serait ce soir. Alors, il s’était comporté comme d’habitude, ne décrochant pas un mot lors du dîner, se contentant d’observer, la boule au ventre alors que tout ce qui se jouait devant ses yeux lui rappelait sa famille à lui. Il était content pour Ariane, content qu’elle ait retrouvé tout ça, il ne le montrait pas vraiment, mais il le pensait, c’était vraiment bien pour elle. Mais il ne pouvait s’empêcher d’être jaloux, alors que lui, il savait déjà qu’il ne reverrait jamais sa femme et sa fille. Une douleur omniprésente dans son cœur qui était sans arrêt exacerbée par le quotidien qu’il avait dans cet appartement. Il voulait partir et Ariane, elle ne pouvait pas comprendre. Elle décidait de tout comme si elle avait tous les droits, comme si elle avait forcément raison. Peut-être bien qu’y avait quand même assez de volonté en lui pour bien vouloir l’écouter, trop, pour qu’il décide de dire au revoir avant de partir. Alors, le dîner terminé, il avait attendu, pendant des heures et des heures dans sa chambre, jusqu’à ce que la nuit soit bien tombée et que le silence lui indique que tout le monde dormait enfin. Alors, il avait attrapé le sac sous le lit et en silence, il avait quitté cette chambre. Il s’en fichait du couvre-feu, qu’on le foute donc dehors pour ne pas l’avoir respecté, c’était tout ce qu’il demandait. Puisqu’il était ce psychologue à qui les gens avaient besoin de parler, il avait entendu parler de la brèche, il savait comment sortir. Il avait tout juste la main sur la poignée de la porte que la lumière soupira, lui arrachant un grognement, alors qu’il se retourner pour voir Ariane. Est-ce qu’elle dormait des fois celle-là ? Ou bien elle était trop occupée à observer le moindre de ses faits et gestes pour s’accorder du repos ? Il laissa retomber lourdement son sac à ses pieds. « Tu devrais dormir, j’suis certain que ce serait plus utile pour ton organisme que de me stalker. Tu peux me croire, j’ai étudié la médecine. » Comme si y avait besoin d’étudier la médecine pour savoir ça. Mais c’était vrai, il avait étudié la médecine, il était devenu psychiatre et tout ça, c’était dans une autre vie. « Est-ce que je dois avoir peur que tu m’assommes et que tu me séquestres à la cave ou je peux partir en paix ? » Pourquoi est-ce qu’elle cherchait à le retenir de toute façon ? Il n’était personne pour elle, à part un type particulièrement chiant qu’elle avait croisé sur la route. Il ne savait pas pourquoi elle s’accrochait Ariane, il n’en avait pas l’envie et clairement, il ne le méritait pas.
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyLun 27 Fév - 0:25



let's call it hope
They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. And they bequeath me a black feather on the way And I thought, Yes, I am a dreamer and these feathery they won't stay, And I will try, Try to hold you With my arms around your heart Even though love is going to kill me, I will try. They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach, And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. ~ feathery, milky chance.


La fuite de Silas, Ariane l'avait supposée et imaginée. Connaissant le bougre, il n'allait certainement pas tarder à s'envoler dans la nuit et l'idée, omniprésente, la rongeait. Elle ne savait pas forcément quoi dire, ou quoi faire, mais elle avait envie de l'aider et ce, même s'il n'était pas demandeur d'une telle chose. Il la repoussait dès qu'il en avait l'occasion, se fermait à toute discussion possible – pour un psychiatre, Ariane trouvait son comportement poussé à l'extrême de tout ce qu'elle avait pu rencontrer jusque là. Peut-être avait-il appris à se comporter de la sorte en compagnie de patients fermés contre des huîtres ? La question, plutôt comique au premier abord, la taraudait toutefois. Elle se demandait s'il jouait un rôle, si tout n'était qu'illusion et s'il lui fallait creuser et creuser encore. Il n'était pas dans ses habites de lâcher prise une fois qu'elle avait ses doigts serrés autour d'une personne qu'elle se devait de sauver – et Silas était un individu à sauver. Un être qui avait tout perdu, et qui voyait sa foi en l'humanité flancher sous son poids. Il méritait une seconde chance, comme eux tous. Eux, ceux qui avaient survécu et qui constataient maintenant le nouveau monde dans lequel ils vivaient. Silas ne voulait pas faire ça non, il était contre toute idée de sociabilité, et se montrait moyennement courtois avec Patty et le mec qu'elle hébergeait et faisait passer pour son oncle maternel (Ariane n'avait jamais dit à Silas que le fameux Dean avec qui ils partageaient le même toit n'était en rien son frère comme sa fille le prétendait ouvertement – il les penserait barjots, elle et toute sa famille, et c'était bien la dernière chose dont elle avait besoin). En résumé, Silas était l’archétype même du gars qui n'avait envie de rien. Rien faire, pas discuter, pas penser, pas regarder. C'était un no way, bitch, go fuck yourself à lui tout seul. Elle tenait bon, Ariane, elle s'accrochait à l'idée de lui redonner le goût de vivre et ce, même si elle n'avait aucune idée de la manière dont elle devait s'y prendre pour lui redonner un semblant d'attitude correcte. De son point de vue, elle ne forçait Silas en rien – elle s'était seulement contentée de le suivre quelques mois auparavant, contre son gré, et ne l'avait plus lâché depuis. Il lui avait dit qu'elle était malade, qu'elle devait se faire soigner, qu'elle le stalkait. Rien de tout ça ne l'avait faite lâcher prise.

Allongée dans son lit, les yeux rivés vers le plafond, les mains placées sous ses nuque, Ariane attendait. Il lui était difficile de dormir. Les murs pouvaient s'effondrer à tout moment et elle n'était plus habituée à tant de sécurité. Alors, les yeux ouverts, elle attendait le sommeil et essayait de réfléchir à la situation de Silas. Certes, il avait vécu des choses qu'elle ne parvenait pas à imaginer elle-même – et qu'elle ne voulait jamais vivre. Elle avait été suffisamment chanceuse de retrouver Patty en bon état à Lafayette, et d'avoir fait subir à Rose la traversée du désert sans que celle-ci n'en souffre trop. Mais Silas – Silas, ce que lui avait vécu dépassait et de loin tout ce dont elle avait pu imaginer dans la partie la plus sombre, inacceptable, de ses rêves. Il tenait bon malgré tout ; il ne s'était pas suicidé. C'était ce à quoi Ariane pensait dans l'immédiat, à la sécurité première de Silas. Il n'avait jamais exposé de telles pensées mais que savait-elle ce qui pouvait bien se passer dans sa tête ? Il se refusait à parler, à évoquer ce qui le traversait, de quelles émotions il était le bien-aimé esclave. Elle n'en savait rien et ça la bouffait, ça lui donnait des maux de tête tant l'envie de résoudre cette question se faisait mordante. Ariane n'était pas forcément d'une patience d'ange mais elle se forçait. Elle attendait. Elle se surprenait à prier.

Un craquement vint interrompre le fil de ses songes. Elle se redressa, et considéra la silhouette frêle de Rose dormant à ses côtés. Elle ne frémit pas. Un second craquement la fit froncer des sourcils. L'heure avancée de la nuit ne lui disait rien de bon sur ce qui se tramait dans les couloirs de cet appartement dans lequel elle avait vécu des années auparavant ; et, les mâchoires contractées, elle se dégagea des draps et posa ses pieds nus sur le plancher frais de la chambre. Rapidement, Ariane se leva et enfila un pull sur son t-shirt qui lui faisait office de pyjama. Avant de pénétrer dans les profondeurs de l'appartement où la nuit était encore reine, l'ancienne reporter lança un regard en arrière, attendrie par la vision de son enfant encore endormie. Elle était prête à retenir Silas, elle en était persuadée. Elle était même prête à se battre s'il le fallait. Se déplaçant lentement dans les couloirs, longeant les murs telle une ombre prête à passer à l'assaut, ses doigts se posèrent sur l'interrupteur et pressèrent le bouton. La lumière fut. Sans surprise, Silas se tenait près de la porte d'entrée, la main déjà refermée autour de la poignée. Il laissa tomber son sac à ses pieds et, comme à son habitude, l'accusa de le suivre partout où elle allait. Elle n'en prit guère compte, sourcils froncés et nez légèrement retroussé. Elle ne comprenait décemment pas cet homme ; on lui offrait tout sur un plateau. De la nourriture, un lit, des gens à qui parler et cela ne lui suffisait pas. Il ne parvenait plus à être satisfait. Il n'essayait même plus d'être heureux.

« Oh, pardon, tu veux partir ? Je pensais que tu voulais seulement aller faire une promenade nocturne, ou une p'tite course à pieds avec la milice. Désolée, vraiment. » lâcha-t-elle plus brusquement qu'elle ne l'aurait voulu. Elle ne supportait plus ces crises d'enfant gâté, mais il était de son devoir d'accepter. Et de le retenir. C'était la mort qui l'attendait par-delà ces fortifications. « Pourquoi tu te fais subir ça, Silas ? T'en as pas marre d'essayer de fuir ceux qui veulent t'aider ? T'en as pas un peu ras le bol d'être constamment en colère contre tout le monde ? » demanda-t-elle, les bras croisés contre sa poitrine, les mots peinant à sortir d'entre ses lippes pincées. Elle se battait pour lui et ce, depuis le depuis. Il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez et ça l'insupportait. « Tu crois quoi ? Que tout le monde est heureux ici, et que l'épidémie n'a pas ravagé bon nombre de familles comme la tienne ? Que Patty, ma fille, n'a pas perdu son père ? On souffre tous Silas, mais on choisit de faire avec. Et dis-moi, dis-moi, qu'est-ce qui t'attend dehors, hein ? A fuir comme tu le fais, sur quoi tu penses que tu vas tomber en quittant cette ville ? Tu vas mourir Silas si tu pars, et ça ne ta ramènera pas ta famille. Il faut que tu en prennes conscience et que tu l'acceptes parce que personne ne peut le faire pour toi. » tout son discours était jalonné par différentes intonations, tantôt douce tantôt ferme. Elle se voulait raisonnable, pourtant dotée d'une conscience imparfaite et d'un corps tapissé d’hématomes – mais elle voulait lui faire comprendre qu'il devait se battre, se battre pour lui, certainement pas pour les autres.
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyMar 28 Fév - 19:00

he knows that he's killing me for mercy.
ariane prewett et silas castellanos
He holds the gun against my head. I close my eyes and bang I am dead. I know he knows that he's killing me for mercy. And here I go. He holds my body in his arms He didn't mean to do no harm And he holds me tight. Oh, he did it all to spare me from the awful things in life that come And he cries and cries.

Lafayette, vu de l’extérieur, ça pouvait facilement ressembler à quelque chose de complètement idyllique. Ils avaient des murs, pour empêcher les rôdeurs de rentrer, ils avaient des armes pour se défendre et un confort qu’il y avait plus dehors. Il devait bien l’admettre, la première fois qu’il avait pris une douche chaude en arrivant au camp, il avait été agréablement surpris. Mais derrière tout ça, il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour remarquer qu’avait aussi tout un tas de problème dans ce camp. Y avait une milice plutôt intransigeance, des règles complètement loufoques et assez de mystères pour remplir toute une saison au moins dans une série policière. Il ne savait pas ce que ça valait, dans le fond, Lafayette. S’il avait pu trouver ce coin, des mois plus tôt, avant de perdre sa femme et sa fille, sans doute que pour lui aussi, ça aurait ressemblé à un genre de paradis qu’il était vraiment heureux de trouver après des mois et des mois d’errance dans un monde complètement hostile. Aujourd’hui, il ne savait pas trop quoi en pensait. Y avait des trucs bien, c’était certain, mais derrière ça, y avait aussi tout un tas de trucs qui n’avaient pas l’air très sain. Au final, il était juste le mec qui s’en fichait royalement et qui se contentait de suivre son petit bout de chemin. De toute façon, est-ce qu’il pouvait faire une différence ? Il avait cru à une époque, en devant psychiatre, qu’il pourrait réussir à faire quelque chose de bien, aider les gens autour de lui, mais ici et maintenant, qu’est-ce que ça changeait ? Les gens était tous tellement traumatisés par ce qu’ils avaient vécu qu’il leur faudrait des années et des années de thérapie pour récupérer, en imaginant, bien-sûr, qu’un énième événement dramatique ne vienne pas foutre en l’air les efforts accomplis. C’était la fin du monde, aucun psy ne pouvait ôter la misère des esprits des gens.

Il ne servait pas à grand-chose alors, dans le camp de Lafayette et lui, il ne voyait pas ça comme un havre de paix qu’il avait tant chercher. Tout ce qu’il voyait, c’était à quel point sa vie n’avait plus de sens à présent. Parce qu’il ne pouvait pas apprécier ce qu’il y avait devant ses yeux, alors qu’il n’y avait plus à ses côtés sa femme et leur fille. Il ne pouvait pas oublier. Livia, elle avait été son bébé, sa raison de vivre, sa fille unique, sa plus grande fierté et elle était morte maintenant. Sa femme elle, il l’avait aimé de tout son cœur, pendant tellement d’années qu’au final, il ne savait plus comment vivre sans elle. Il l’avait tuée. Une idée qui restait gravée dans son esprit, comme l’image dans sa tête, de ce moment où on lui avait tiré une balle en pleine tête, parce qu’il avait choisi de sauver Livia. Si seulement ils avaient pu le tuer lui à la place. Il les avait suppliés de le faire, mais ça n’avait rien changé. Il était encore debout, sa femme, elle était morte et son corps avait été bouffé par les rodeurs. Tout ce qu’il lui restait d’elle, c’était son alliance, qu’on lui avait laissé la chance de récupérer avant de balancer son corps aux rôdeurs, comme si ce n’était qu’un vulgaire morceau de viande. Lafayette, ça n’atténuait pas la souffrance, ni la culpabilité et encore moins les cauchemars qui le hantait la nuit. Alors à quoi bon rester ? Pour Ariane ? Il n’avait même pas su pourquoi elle avait décrété qu’elle avait besoin de lui (ou qu’il avait besoin d’elle) et maintenant, elle avait retrouvé sa famille, sa fille aînée et son frère. Tout allait bien dans le meilleur des mondes chez les Prewett. Il n’était pas un Prewett lui. Il était un Castellanos, le dernier debout, de toute évidence, alors à quoi bon rester ici ? Il n’avait pas sa place entre ces murs et il n’en voulait pas, tout ce qu’il voulait, c’était pouvoir continuer de errer en solitaire, crever dans son coin si ça devait être son sort et qu’on lui foute la paix. Mais c’était sans compter sur Ariane, qui évidemment, n’avait pas l’intention de le laisser filer. Et pourquoi, d’abord ?

« Au pire, si ça peut les pousser à m’foutre dehors, j’vais pas pleurer. » Il s’en fichait de la milice, puisque tout ce qu’il voulait, c’était partir de ce camp, il préférait encore le faire de lui-même, mais si on devait le foutre dehors, il n’avait aucune raison de s’en plaindre, bien au contraire. Là au moins, Ariane ne pourrait rien faire pour le retenir. « J’ai jamais demandé d’aide, Ariane. » Alors pourquoi est-ce qu’elle croyait qu’elle devait l’aider ? Il avait été juste un type qu’elle avait croisé au beau milieu d’une route, qui n’avait même pas été sympa avec elle et pourtant, elle s’accrochait à lui comme une sangsue, alors que lui, il voulait juste qu’on lui foute la paix. « Rien ne m’attends dehors, mais y a rien non plus pour moi ici. C’est mon choix, si je suis prêt à mourir dehors, pas le tien. » La mort, ça ne lui faisait pas peur, les souvenirs de tout ce qu’il avait perdu en revanche, c’était une autre histoire. « Tu as tes filles, ton frère, t’as pas besoin de moi, t’as jamais eu besoin de moi, j’sais même pas pourquoi t’as décidé de rester à me coller sans rien que je demande. » Ça avait été plutôt le contraire, lui tout ce qu’il avait voulu, ça avait été qu’on lui foute la paix, maintenant il était là, coincé dans cet appartement, avec Ariane et sa famille, tout ce qui lui rappelait que lui, il avait perdu la sienne. « Tu peux pas comprendre c’que ça fait de perdre son enfant. » Ou d’être celui à décider que sa femme se prendrait une balle en pleine tête, plutôt que ça fille. « J’espère que tu auras jamais l’occasion de le découvrir, parce qu’y a rien de pire au monde. » C’était ce qu’il ressentait lui à présent, qu’y avait rien  qui puisse être aussi horrible que ce qu’il avait connu, peut-être que ça voulait dire, qu’il n’aurait pas l’occasion de connaitre pire encore, mais en attendant, la douleur, elle était insoutenable. « J’ai aucune raison de continuer à m’battre, ou d’m’accrocher à ... »  Il laissa échapper un soupire en fixant ce qu’il y avait autour de lui. « Peu importe c’que ça peut être. » Un paradis, une illusion, à la fin, il n’arrivait pas à trouver de mot pour définir Lafayette. Ça n’avait pas d’importance, puisque tout ce qu’il voulait, c’était partir de là.
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyMer 1 Mar - 14:34



let's call it hope
They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. And they bequeath me a black feather on the way And I thought, Yes, I am a dreamer and these feathery they won't stay, And I will try, Try to hold you With my arms around your heart Even though love is going to kill me, I will try. They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach, And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. ~ feathery, milky chance.


Silas et Ariane, c'était le feu et la glace. Elle avait beau vouloir l'aider, lui faire voir la vie par le biais d'un tout nouveau prisme, et il avait beau la repousser inlassablement, l'ancienne reporter savait pertinemment qu'il l'appréciait, et que la réciproque était tout aussi véritable. Alors peut-être espérait-elle que l'envie, ou le besoin irrépressible, de Silas qui consistait à fuir Lafayette serait coupée dans son élan par l'affection qu'il lui portait malgré tout. Il n'en était visiblement rien alors qu'elle se tenait là, à quelques pas de la porte d'entrée qu'il voulait à tout prix franchir. Elle se demandait pour quelles sombres raisons il s'évertuait à l'écouter si tout ce qu'elle disait passait par une oreille pour en ressortir par l'autre. Le monde ne tournait plus vraiment rond, les rôdeurs attendaient toujours les plus courageux par-delà les fortifications qui entouraient le camp. Pendant ce temps, Silas et Ariane s'acharnaient sur un débat qui était très certainement d'une stérilité sans nom. S'écoutaient-ils seulement parler ? Prenaient-ils la peine de se comprendre ? En ce qui concernait Ariane, elle savait pertinemment qu'elle était incapable de percevoir un semblant de raison dans tout ce que Silas lui déclarait. Il voulait partir – mais pourquoi ? Cela ne lui ramènerait pas sa femme, ou sa fille. Il serait seul, et la solitude n'était certainement pas ce dont il avait besoin à l'heure actuelle. Peut-être se mêlait-elle d'une histoire qui ne la concernait guère et qui allait bien au-delà de ce qu'elle était capable d'imaginer, ou de ressentir, mais Silas était finalement un individu important à ses yeux. Cela ne l'aiderait toutefois guère à le comprendre, mais la pousserait plutôt à vouloir l'aider envers et contre tout. Elle prenait les décisions, elle décidait à la place du principal intéressé, elle entreprenait une existence entre ses doigts habiles qui ne lui appartenait pas. Elle pouvait se permettre cela avec ses enfants, mais certainement pas avec un adulte. C'était pourtant ce qu'elle faisait, tout en ayant conscience de chacune de ses actions l'entourant. C'était incontrôlable, c'était plus fort qu'elle, c'était ce qu'elle était. A ses yeux, même si Lafayette n'était pas idyllique, même si le Conseil était ce qui retenait les survivants vers le bas, c'était toujours mieux qu'ailleurs, mieux qu'être seul, en dehors de ces murs protecteurs.

Tandis que Silas parlait, Ariane sentait ses bras croisés se contracter contre sa poitrine, ses prunelles se mouvant continuellement et les oreilles aux aguets. Elle était inquiète à l'idée de réveiller son entourage et prenait garde à conserver une voix basse, discrète. Mais l'une de ses plus grandes qualités consistait à savoir lorsqu'elle s'énerverait, son intonation prenant alors une ampleur grandissante, toujours plus loin, toujours plus forte ; si cette discussion ne se terminait pas en massacre où l’hémoglobine se mariait volontiers avec les hurlements, alors ses sentiments diffus ne lui auraient rien appris de concret. Ariane secoua légèrement la tête, au fur et à mesure des paroles que Silas débitait. Il pensait posséder un choix et Ariane avait beau dire, elle avait beau prétendre, elle ne le laisserait pas passer le pas de cette porte. Elle ne le laisserait pas partir en plein milieu de la nuit et se mettre en danger pour des clous, parce qu'il avait tout simplement perdu l'envie de vivre. Elle ne pouvait pas s'infiltre au sein de son esprit et y changer ce qu'elle ne voulait pas voir ; elle voulait l'aider, vraiment, plus que tout à présent qu'elle avait retrouvé sa famille. Elle n'était pas femme à baisser les bras et à courber volontiers l'échine sous ce qu'il voulait ; non, ses convictions étaient bien plus puissantes que ce lot de conneries.

Ariane esquissa un pas vers lui, puis deux. Elle aurait pu, si elle le voulait, prendre son sac et le balancer dans un placard afin qu'il n'y ait plus accès. Elle aurait pu le séquestrer. Ca devait venir de lui d'abord – et si ça ne venait pas, elle devrait prendre les devants et lui faire entendre raison. Affichant une moue sérieuse, Ariane sentit son front se plisser et la commissure de ses lèvres semblait s'effondrer un peu. Brusquement, elle se sentit effrayée, prise à la gorge, par l'idée qu'il pouvait bien partir s'il le voulait et qu'ils ne seraient jamais suffisamment nombreux pour le retenir.

« Ecoute, je sais qu'on a commencé sur le mauvais pied tous les deux mais- on est amis aujourd'hui, non ? Ce qui fait que j'ai mon mot à dire quand tu agis comme un con. Et devine quoi ? C'est précisément ce que tu es en train de faire là. » cracha-t-elle avec véhémence. « J'ai pensé avoir perdu Patty. Tout le temps où on était sur la route, je pensais avoir perdu ma fille – je sais ce que c'est que de vivre avec cette peine dans la poitrine, de traîner constamment avec une lourdeur dans l'estomac. » elle baissa les yeux, les releva et fronça les sourcils. « Je suis consciente que ma situation est..certainement plus plaisante que la tienne, et je n'ai pas eu à vivre tout ce que tu as vécu, je l'admets, mais je refuse de te laisser partir. » lâcha-t-elle froidement, décroisant les bras afin de serrer les poings. « Je t'ai dit que je voulais t'aider. T'as jamais été d'accord, et pourtant on a réussi à arriver jusque là. Et..j'ai conscience que Lafayette n'est pas l'endroit rêvé et que y a pas mal de trucs à changer pour y être vraiment à son aise, mais..c'est mieux que ce qui t'attend dehors. Pourquoi tu ne resterais pas ici pour améliorer les choses ? Pourquoi tu ne veux pas te donner un objectif à atteindre ? Est-ce que c'est la perspective d'être de nouveau heureux qui t'effraie ? » Elle ne voulait pas lui dire qu'il lui manquerait s'il partait, qu'il laisserait derrière lui une griffure, une marque au fer rouge. Il avait beau être insupportable, il était toujours son compagnon de route, celui qu'elle refusait de laisser derrière. « Ne te fais pas d'illusions Silas, tu es le pire invité qu'on ait eu à la maison jusqu'à présent. » souffla-t-elle « Réfléchis bien, tu manquerais beaucoup à Rose si tu partais. »
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyVen 3 Mar - 0:59

he knows that he's killing me for mercy.
ariane prewett et silas castellanos
He holds the gun against my head. I close my eyes and bang I am dead. I know he knows that he's killing me for mercy. And here I go. He holds my body in his arms He didn't mean to do no harm And he holds me tight. Oh, he did it all to spare me from the awful things in life that come And he cries and cries.

Il avait tout perdu Silas. Sa vie, elle s’était construite à l’autre bout du pays, Dans un coin d’Arizona ou le reste des siens étaient probablement morts depuis le temps. Lui, il était parti rapidement, avec sa femme et sa fille en oubliant un peu les autres, parce qu’elles avaient été sa priorité. Ils avaient cru qu’ils finiraient par trouver de l’aide quelque part, qu’y avait pas moyen pour que le monde se soit complètement et définitivement effondré. Mais y avait eu de l’aide nulle part, alors ils avaient continué à errer, encore et encore sans savoir où aller. Ce n’était pas grave, aurait-il juré à l’époque, ce n’était pas grave, qu’il leur avait répété, à sa femme et à Livia. Ce n’était pas grave, parce qu’ils étaient ensemble et que c’était le plus important. Tant qu’ils étaient tous les trois, tout allait bien. Mais ils n’étaient plus tous les trois maintenant. Non, c’était juste lui, le seul survivant de sa famille et qu’est-ce qu’il pouvait faire sans elles ? Silas, il n’avait jamais voulu leur survivre. Il serait mort pour elles, il aurait été prêt à subir les pires tortures, si seulement ça avait pu sauver son épouse et leur fille. Mais au lieu de ça, la torture qu’il subissait au quotidien n’avait pas d’autre but que de mettre en pièces tout ce qu’il restait de lui. Il souffrait de les avoir perdues, c’était ce genre de douleur qui ne s’arrêtait jamais. Il revoyait la mort de sa femme et il imaginait trop bien ce qui avait été fait à sa fille, alors qu’on lui avait donné probablement plus de détails qu’il n’était capable d’en supporter. Ils étaient tous morts de sa main, alors qu’ils avaient été plus nombreux, mieux armés. Il les avait tués, guidés par la rage et franchement, il pouvait le dire, la vengeance n’avait aucun intérêt, certainement pas celui d’apaiser son âme.

Ils étaient tous morts et lui, il était toujours debout. Pourquoi d’abord ? Il était bien incapable de le dire. Dans le fond, il savait très bien que, dans sa folie meurtrière, il avait attendu qu’on l’abatte, il avait voulu qu’on le tue, qu’on n’en finisse avec lui, pour ne pas le condamner à continuer sa vie sans les deux personnes les plus importantes de son existence. Est-ce que s’il était encore en vie aujourd’hui, c’était parce qu’y avait une petite parcelle de son âme qui voulait survivre à tout ça ? Qui voulait s’en sortir, malgré tout ce qu’il avait perdu ? Lui, il dirait volontiers que ce n’était pas ça, parce qu’il n’en avait pas l’envie, il ne voulait pas survivre. Il voulait juste mourir pour que tout s’arrête. L’ironie voulait pourtant qu’il ait passé des années à essayer de déchiffrer l’inconscient des autres. S’il devait en faire de même avec le sien, est-ce qu’il serait fichu d’y voir, ce truc, cet étincelle de volonté qui restait enfouie en lui ? Peut-être bien, mais si tel était le cas, il préférait encore laisser ça, bien endormi au fin fond de son inconscient. Mais y avait Ariane. Elle éveillait quelque chose en lui, qu’il soit prêt à l’admettre ou pas, il le ressentait à chaque fois qu’il posait les yeux sur elle. Il aurait pu lui fausser compagnie tellement de fois, il aurait pu s’en aller au beau milieu d’une nuit, avant même qu’ils n’arrivent au camp, mais il était resté et elle n’avait jamais eu besoin de l’enchainer pour ça. Elle s’était accrochée à lui, pourtant, elle aurait pu laisser tomber des millions de fois, mais elle ne l’avait jamais fait. Alors, peut-être qu’elle l’avait déjà aidé à sa façon, qu’elle lui avait donné une raison de continuer et qu’il n’était juste pas prêt à l’admettre, peut-être que la fuite à présent, c’était pour lui le meilleur moyen de se défaire de ce lien qui le maintenait en vie.

Alors, qu’elle soit là ou pas, il aurait simplement pu ouvrir cette porte et s’en aller comme si de rien était, pourtant, il avait lâché son sac, il avait lâché cette poignée. Elle ne pouvait pas comprendre qu’il disait et il semblait presque qu’il avait besoin qu’elle le fasse, qu’elle comprenne, même s’il s’entêtait à ne rien dire du tout. Si elle avait pu deviner au moins, il n’aurait pas eu besoin de laisser s’ouvrir les plaies douloureuses qu’il portait en lui. S’il devait réfléchir un peu à son cas, il aurait l’impression d’être devenu un des nombreux patients qu’il avait suivi au cours de sa carrière. « A quoi bon chercher à être de nouveau heureux dans un monde pareil ? » Si il se donnait les moyens de passer à autre chose, est-ce qu’il ne risquait pas de tout perdre encore une fois ? C’était comme ça que le monde semblait fonctionner à présent. « Rose a besoin de toi, pas de moi. » Elle n’était pas sa fille après tout et pourtant, il l’aimait bien cette petite, mais c’était comme Patty, à chaque fois qu’il la regardait, il se souvenait de sa fille et ça lui brisait le cœur. « Tout ce que vous avez ici, moi ça me rappelle juste tout ce que j’ai perdu. Tous les jours, toutes les nuits, ça s’en va jamais. » Les souvenirs, ils étaient incrustés en lui et tout ce qu’il voyait au quotidien, avec Ariane et ses filles ou dans ce semblant de vie normale qu’il avait ici, ça ne faisait qu’empirer les choses. « J’peux pas rester là à prétendre que tout va bien, qu’tout est normal, alors que rien ne l’est. Ma vie, c’était ma femme et ma fille. Mon objectif, c’était de les protéger, j’ai raté. » Et maintenant, plus rien n’avait d’intérêt, maintenant, c’était juste trop dur de continuer. La douleur, la peine, elles étaient là, de moins en moins supportables avec les jours qui passaient. « Tu peux pas comprendre, Ariane. » Il répéta encore une fois. Parce que c’était le cas, elle ne pouvait pas comprendre, elle ne savait pas, ce qu’il avait vécu et heureusement pour elle, leurs expériences étaient bien différentes. Peut-être que sans lui dans sa vie, elle avait plus de chance pour ne jamais connaitre tout ça. Il n’avait pas pu sauver sa famille, il ne sauverait pas celle d’Ariane non plus, il en était incapable.
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyLun 6 Mar - 22:40



let's call it hope
They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. And they bequeath me a black feather on the way And I thought, Yes, I am a dreamer and these feathery they won't stay, And I will try, Try to hold you With my arms around your heart Even though love is going to kill me, I will try. They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach, And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. ~ feathery, milky chance.


Elle ne comprenait pas, c'était ce que Silas s'évertuait à lui dire. Inlassablement, constamment. Elle ne comprenait pas ce qu'il ressentait, elle ne parvenait pas à capter tout ce qu'il dégageait – oh non, puisqu'elle ne comprenait rien, et cette attitude lui démangeait les poings. Évidemment, Ariane était une adulte et en tant qu'adulte, elle n'irait pas jusqu'à le tabasser pour lui faire avaler sa manière de penser. L'idée était tentante toutefois, mais Ariane avait toujours été respectueuse d'autrui – il lui fallait l'être par rapport au comportement abject de Silas et ce, même si cela la rongeait au plus profond de ses entrailles. Chez lui, il n'y avait visiblement aucune flamme, aucune envie de s'battre et il la laissait se démener seul en son nom. Elle se battait pour lui, ouvertement, complètement. Il semblait n'en avoir cure, à l'entendre – tout ce qui importait pour lui, c'était cette mort qui lui était promise au-delà des fortifications du camp. Pourquoi l'avait-il suivie ? Pourquoi avait-il choisi de rester avec elle, au lieu de se foutre le camp en pleine nuit lorsqu'ils étaient sur la route ? Pourquoi souhaitait-il s'y prendre maintenant, alors qu'il avait trouvé une sécurité dont ils avaient cruellement manqué des mois durant ? Il traînait derrière lui un pessimisme qui la tendait plus que de raison. Mâchoires et poings serrés, Ariane se faisait violence afin de ne pas réveiller la maisonnée, il en allait du bien-être de son entourage. Elle pouvait cependant sentir la déception se muer lentement, mais férocement, en une colère dense, presque incontrôlable. Elle voulait le secouer, lui faire entendre raison – sa raison – mais elle n'y parvenait guère ; face à lui, les mots qu'elle débitait perdait de leur sens. Elle ne débitait plus que des phrases qui ne possédaient plus aucune saveur, qui se perdaient dans cette nuée d'idées idiotes et contraires, où chacun essayait de se convaincre sans vraiment y parvenir.

Ariane aurait voulu espérer autre chose qu'une tentative de fuite en pleine nuit mais, plus le temps passait, plus elle savait que Silas n'avait tout simplement pas voulu la confronter. Il voulait partir en catimini, à l'abri des regards et des lumières, afin d'éviter un affrontement inévitable. De nuit ou de jour, Ariane était là – il oubliait à qui il faisait face, et quelle sorte de curieuse personne l'ancienne reporter pouvait être parfois. Il oubliait que certaines lattes du plancher craquaient, et que l'interrupteur était bruyant lorsqu'il était abaissé. Il oubliait qu'Ariane connaissait les lieux comme sa poche, et qu'il lui était facile de dire qui s'en allait et qui entrait. Il oubliait qu'elle reconnaissait les individus par leur démarche et le bruit de leurs pas. Il oubliait tellement de choses à son propos que c'en était vexant – Ariane ne faisait pas la moue, elle était trop âgée pour se la jouer drama queen mais ce n'était pas l'envie lui manquait, au contraire. Elle se sentait drôle en compagnie de Silas, alors qu'elle essayait malgré tout de garder la tête froide. Elle disait le considérer comme son ami, alors qu'il n'en avait visiblement rien à faire de son amitié vu qu'il cherchait à tout prix à la fuir, alors qu'elle ressentait clairement quelque chose d'autre. Quelque chose d'intense, des sentiments sur lesquels elle préférait ne pas poser de mots, parce que ça briserait certainement cette espèce de froideur qu'elle essayait d'instaurer lorsqu'elle cherchait à le ramener à la raison. Accepter d'aimer Silas, c'était accepter de le voir partir pour qu'il soit pleinement satisfait ; et Ariane en était incapable. Elle ne savait pas ce qui attendait Silas dehors, et elle ne voulait pas le savoir. Elle vivante, il ne franchirait pas ces portes pour ne jamais revenir.

« Je sais que tu as tout perdu, Silas. Mais tu penses que te mettre en danger te ramènera toutes les personnes qui sont parties ? » la mort était irrémédiable, sans aucun espoir de retour. Silas n'en était que trop conscient, lui qui s'entêtait à être tout seul alors qu'il était entouré par des gens qui l'appréciaient. « Ca te suivra tout le temps Silas. Ce n'est pas ma famille qui te fait te souvenir de la mort de ta femme, c'est en toi. Que tu sois ici ou ailleurs, ça ne sortira jamais de ta tête et ça fera tout le temps partie de toi. Et si tu me crois pas, interroge-toi deux secondes : y pensais-tu lorsque tu étais dehors, seul ? » demanda Ariane, les sourcils arqués en accent circonflexe. Il n'allait quand même pas oser lui mentir et lui dire que non, quand il était tout seul, son esprit était vide de tout chagrin. Aucun de ses membres ne souffrait. Il n'était qu'ivresse, sympathie et joie. Ca lui faisait tout drôle à Ariane qu'd'imaginer Silas heureux – proprement heureux. Sans rancune, sans sarcasme qui frôlait parfois la méchanceté, sans défense. Plus elle le regardait, plus elle savait que toutes les défenses de Silas avaient été levées et ce, depuis la mort de sa femme. Des défenses amplifiées à l'extrême, des défenses qu'elle se pensait désormais incapable de combattre. Ce n'était pas pour autant qu'elle souhaitait baisser les armes et accepter sa défaite ; de défaite, il n'y en avait pas. Du moins, pas encore. La perspective d'en constater une la rendait malade. « Très bien. Dis-toi alors que tu manqueras à Rose et que tu me manqueras aussi. » lâcha-t-elle véhémente avant de lever les yeux au ciel, excédée « oh Seigneur, Silas, on a passé des mois ensemble, tu crois vraiment que je te considère comme une pauvre pustule dont il faut que je me débarrasse ? Que je vais sauter de joie quand tu partiras ? » elle reposa ses poings fermés dans le creux de ses hanches et désigna le sac sur le sol d'un mouvement du menton « Et ne t'avise surtout pas de me dire que tu ne ressens rien pour moi, sinon tu serais déjà parti. Il y a encore de l'espoir, admets-le. »  
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyMar 7 Mar - 1:34

he knows that he's killing me for mercy.
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He holds the gun against my head. I close my eyes and bang I am dead. I know he knows that he's killing me for mercy. And here I go. He holds my body in his arms He didn't mean to do no harm And he holds me tight. Oh, he did it all to spare me from the awful things in life that come And he cries and cries.

Il aurait pu partir Silas, il aurait pu partir un certain nombre de fois maintenant. Avant même qu’ils n’arrivent au camp, il aurait pu fausser compagnie à Ariane et à Rose et partir sans se retourner. Il y avait pensé, il l’avait dit aussi souvent, qu’il allait partir, qu’il n’avait rien à faire avec elles. Pourtant il était encore là aujourd’hui. Il les avait suivies jusqu’au camp de Lafayette et il avait passé les grandes murailles de la ville, il s’y était installé et pourquoi au juste ? Il n’en savait trop rien Silas. Peut-être bien qu’y avait eu ce brin d’espoir qui lui avait permis de continuer, peut-être bien que c’était ce qu’elles étaient, Rose et Ariane, l’espoir qu’il avait su retrouver. Ce quelque chose qu’il ne méritait même pas, alors qu’il avait perdu sa femme et sa fille. Est-ce que rester là avec elle, ça ne donnait pas l’impression qu’il les avait tout simplement remplacées ? Il avait une façon de penser bien à lui Silas, plus souvent négative que positive et ça le pousser à croire que c’était une erreur de rester ici avec Ariane et le reste de sa famille, ou dans ce camp, plus généralement. Il en était arrivée à penser qu’ils ne méritaient rien de tout ça, pas si elles n’étaient pas avec lui. Il se disait qu’il n’avait même pas le droit d’essayer de reconstruire sa vie puisqu’elles n’étaient plus avec elle. Est-ce qu’il en avait l’envie ? Il avait tendance à se dire que non, il ne voulait pas refaire sa vie. Pourtant, est-ce que sa présence au camp n’était pas la preuve du contraire ? Fallait croire qu’y avait tout un monde entre ce qu’il disait et ce qu’il faisait et qu’il ne s’en apercevait même pas ou qu’il n’avait juste pas envie de le remarquer, se complaisant très bien dans ce genre de déni dans lequel il nageait.

Mais Ariane, elle était là devant lui et lui, il avait lâché la poignée de la porte et son sac. Il l’écoutait, il répondait, il débattait, alors que s’il savait été vraiment certain de son choix, il aurait passé le seuil de cette porte, qu’elle soit là juste devant lui ou pas. Il ne l’avait pas fait. C’était presque comme s’il avait besoin d’Ariane le retienne, lui dresse la liste de toutes les bonnes raisons qu’il avait de rester, liste qu’il entendrait, mais qu’il démonterait, avant de passer à autre chose. C’était pas ce qu’ils faisaient déjà depuis un moment ? Dans le fond, c’était pareil que d’habitude, il n’allait pas la passer cette porte. Demain, il serait encore là, dans ce camp, malgré tout ce qu’il pouvait bien raconter et tout ça parce qu’Ariane avait été là devant lui à lui dire de ne pas partir. Pourquoi ? Cette question-là, elle était bien là dans un coin de sa tête et bien-sûr qu’il la connaissait la réponse. Evidemment, il savait qu’il avait besoin d’Ariane, qu’il tenait à elle, qu’il tenait à Rose. Il savait qu’il avait bien plus envie de vivre qu’il ne voulait bien l’admettre. Pas y avait quelque chose qui coinçait, son passé, qui était là omniprésent dans sa vie et qui ne voulait pas le lâcher, la douleur au fond de son cœur, qui ne semblait pas vouloir et qui était si souvent insupportable, tellement, qu’il se disait qu’il ferait mieux de mourir. Mais ce n’était que des mots, dans les faits c’était différent. Tellement différent qu’il était toujours là, bien envie, toujours dans cet appartement et pas assez déterminé à se barrer pour passer cette fichue porte et ça l’agaçait Silas. Il trahissait son épouse, il trahissait Livia en se comportant ainsi. Ou peut-être qu’elles n’étaient que des excuses dont il se servait pour tout justifier.

Y avait rien qui les ramènerait. Rien qui ferait qu’un jour, elles puissent le juger pour ces choix et qu’est-ce qu’elles préféraient elles ? Qu’il essaie de se relever, qu’il continue à vivre ou qu’il abandonne et se tire une balle dans la tête ? La première option sans doute. Y avait que lui, pour s’empêcher d’avancer. « Non, t’as raison, c’est là et ça partira jamais. » Sans qu’il le veuille vraiment, il avait haussé le ton, alors que dans sa poitrine, y avait son cœur qui s’affolait. Parce que les souvenirs, ils étaient là trop présent dans son crâne et ça le rendait fou. « Tu sais pourquoi ? Parce qu’y avait ces types qui nous on menacés et ils ont dit que je pourrais en sauver qu’une des deux. Ma femme ou ma fille. » Et ce moment, il se rejouait en boucle dans sa tête, alors non, malheureusement, il n’oublierait pas, ni ici, ni ailleurs, mais ailleurs y aurait rien pour raviver les souvenirs, c’était ce qu’il se disait. « J’leur ait dit de tuer ma femme, alors, ils lui ont tiré une balle dans la tête et ça avait l’air de vachement les amuser. » Maintenant, ils rigolaient ces enfoirés, c’était certain. « Ils en avaient rien à foutre. Ils ont quand même tué ma fille. » C’était la première fois que cette histoire passait le seuil de ses lèvres et ça avait beau lui ramener les larmes aux yeux, bizarrement, ça lui donnait aussi l’impression de le libérer d’un poids. Le ton qui avait monté en flèche, maintenant il se brisait, dans un sanglot qu’il ne put retenir. « Ma fille, elle était tout pour moi. Ils l’ont violée et tuée. » Encore que techniquement, c’était des faits qu’on lui avait donné, mais comment pourrait-il en douter, venant de types qui lui avaient demandé de choisir entre sa femme et sa fille hein ? Ils étaient timbrés, assez pour faire ça à sa fille. D’un revers de la main, il essuya une larme qui était venu glisser contre sa joue,  mieux valait continuer à hausser le ton plutôt que de se mettre à chialer.  « Alors ouais. Je ressens quelque chose pour toi. Pour Rose. Probablement pour tous ces gens qui s’posent dans ce fauteuil à longueur de journée pour m’raconter leurs problèmes en espérant que je puisse les aider. » Ça faisait de lui un être humain, tout ce qu’il y avait de plus banal, avec des sentiments, des émotions, une capacité de compassion et dans ce monde il semblait bien que c’était ce qui causer toutes les peines. « C’est bien ça le problème. J’peux pas recommencer Ariane. Si jamais il devait vous arriver quelque à Rose ou à toi. Ou Patty. Je pourrais pas … » Elles n’étaient pas sa famille, il avait déjà perdu ça, mais chaque petit lien qu’il sentait se créer avec les autres c’était un risque de connaitre encore une fois l’enfer qu’il vivait déjà au quotidien. Dehors, il allait mourir qu’elle disait, au moins comme ça, il serait certain de ne pas avoir à vivre de nouveau tout ça, un risque qu’il prenait en restant là, à ses côtés.
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyVen 10 Mar - 14:42



let's call it hope
They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. And they bequeath me a black feather on the way And I thought, Yes, I am a dreamer and these feathery they won't stay, And I will try, Try to hold you With my arms around your heart Even though love is going to kill me, I will try. They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach, And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. ~ feathery, milky chance.


Les informations que Silas venait de lâcher l'avaient visiblement libéré d'un poids sous lequel il ployait depuis des mois. Ariane déglutit difficilement, la bouche étonnamment sèche. Si elle savait depuis le départ qu'il avait perdu femme et enfant, elle n'avait toutefois jamais su en quelles circonstances. Maintenant elle le savait et – et sa force, sa morale, semblait s'atténuer avec les secondes écoulées. Elle voulait se battre davantage, mais bon Dieu, elle voulait partager ce chagrin qu'il portait sur ses épaules, le délester de cette tristesse et de ce passé inconcevable. Le fait qu'il ne soit pas encore parti était une bonne chose, elle l'avait précédemment constaté. Il l'appréciait encore suffisamment pour écouter ce qu'elle avait à dire, il l'aimait peut-être assez pour rester à ses côtés. Elle comprenait à présent plus clairement son caractère renfrogné, et cette envie, ce besoin vital même, de tout envoyer en l'air à la moindre occasion, celle de s'enfuir dans la nuit. L'espoir qu'il avait perdu semblait consumé sans surprise à jamais. Lorsque la voix de Silas fut brutalement brisée par un sanglot, Ariane esquissa un pas lent, presque timide, vers lui mais prit garde à le laisser finir avant de se permettre un geste qu'elle n'avait jamais tenté auparavant ; qu'il lui clame ainsi tout ce qu'il avait vécu, peut-être que ça pouvait l'aider, peut-être que ça pouvait lui faire ouvrir les yeux sur certaines choses, et qu'il s'en rendrait compte par lui-même. Il s'agissait d'une curieuse méthode de la part d'Ariane, elle qui prenait les devants aussitôt qu'elle pensait à une solution – des solutions qui, jour après jour, avaient de moins en moins d'impact sur Silas et ses trop nombreuses peines. Mais tout devenait tellement plus compréhensible, plus clair, à présent que le passé venait d'être lâché à la vue de tous.

Le passé était tortueux, et Ariane n'ignorait pas qu'énormément de survivants qui les entouraient avaient perdu beaucoup de leurs proches lorsque l'épidémie s'est déclarée et maintenant... maintenant, l'ancienne reporter supposait que la mort faisait partie du quotidien, de manière certainement plus intensive qu'autrefois. Mais Ariane supposait qu'il y avait une différence palpable entre le fait d'être mordu par un rôdeur, ou d'être violé puis assassiné – comme ce qu'avait vécu la fille de Silas. Comme sa femme, tuée d'une balle dans la tête alors que l'environnement grouillait, et grouille encore, de zombies. Il y avait quelque chose d'extrêmement grossier, d'ironique, dans le fait d'être tué par l'homme vivant, humain, respirant et se mouvant à son bon gré. Les rôdeurs n'étaient pas les seuls à être considérés comme des ennemis – les rôdeurs n'étaient pas à être dangereux. On oubliait facilement la corruption et la violence des hommes au profit du danger, immédiat et brutal, produit par ceux à la peau pourrie et au pas traînant. Ariane n'y avait jamais vraiment réfléchi, puisqu'elle n'avait jamais rencontré sur son chemin des individus vivants susceptibles de la faire tomber à la moindre occasion ; elle en avait vu pourtant, des pourritures de connards, avant l'épidémie. Depuis l'apparition des rôdeurs, elle avait l'impression qu'il y en avait moins ; mais cette impression n'était que fortuite. Ils n'étaient pas plus rares que d'habitude, ils passaient seulement inaperçus dans le merdier ambiant. Mais si la méfiance était à prendre en compte continuellement dans chacune des interactions d'Ariane, alors elle plongeait malgré elle dans une vague qui ne tarderait pas à l'engloutir pour ne recracher plus tard que ses os et ses maigres espérances.

Sans souffler mot, Ariane laissa le silence s'amplifier, jusqu'à en être ivre. Les mains sur les hanches, elle considérait Silas autant qu'elle considérait ce qu'il venait de lui révéler. Elle avait perdu le sens des mots, elle ne savait plus ce qu'il était bon ou pas de dire ; à vrai dire, tout ce qu'il venait de lui dire se passait du moindre commentaire. Il y avait des choses qu'il fallait souligner, d'autres non. Il y avait pourtant énormément d'émotions qui brûlaient l'esprit, le corps, les lèvres – elle voulait lui dire de quelle façon elle entreprenait ce qu'il lui révélait. Mais c'était sans importance à l'heure actuelle, ce n'était pas primordial dans l'histoire qu'ils partageaient. Pour le moment, Ariane n'avait rien de plus à ajouter. Elle avait besoin d'assimiler toute cette histoire, tout ce que Silas avait vécu dans le passé, des choses qui l'empêchaient d'avancer.

Alors, toujours sans rompre le silence qui régnait dorénavant, Ariane se rapprocha de Silas et sans lui laisser le temps de réagir, passa simplement ses bras autour de sa nuque, posant son front contre son épaule. Elle n'avait jamais osé le prendre dans ses bras, il ne lui en avait jamais l'occasion. A vrai dire, il ne s'était lui-même jamais laissé l'occasion d'être vulnérable. « Tu ne nous perdras pas. » fut la seule chose qui parvint à passer la barrière de ses lippes, consciente alors de la fragilité de sa vie, de celle de ses filles, de Silas. Peut-être était-ce un mensonge de lui promettre ça, peut-être ne fallait-il pas trop miser sur l'avenir ou sur ce qu'il lui réservait ; toutefois, pouvait-elle se permettre d'ignorer ce qu'elle ressentait à l'égard de Silas ? Des sentiments qu'elle redécouvrait et ce, même si les possibilités de rapprochement que son vis-à-vis lui offrait étaient majoritairement rares, voire inexistantes. Elle commençait à aimer Silas. Elle n'avait pas perdu son mari pendant l'épidémie – elle n'avait pas un poignard planté dans la poitrine, et une tristesse infinie contre laquelle se dresser. Elle avait ses enfants, c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Elle ne pouvait pas laisser Silas partir loin d'elle, ça lui était tout bonnement impossible à imaginer. Il le ferait un jour pourtant, elle en était persuadée. « Je n'ai pas la force te laisser partir. » avoua-t-elle simplement, l'oreille toujours collée contre le torse de son compagnon. Soudain, elle se sentit faible, elle qui avait toujours pris en mains sa propre vie, qui s'était battue pour être indépendante. Maintenant, elle s'accrochait à Silas plus que de raison et elle n'était pas prête à accepter son besoin de partir – mais peut-être devrait-elle l'accepter dans l'immédiat au lieu de laisser ses sentiments grandir. C'était une idée. C'était vraiment une idée.
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyLun 13 Mar - 14:32

he knows that he's killing me for mercy.
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He holds the gun against my head. I close my eyes and bang I am dead. I know he knows that he's killing me for mercy. And here I go. He holds my body in his arms He didn't mean to do no harm And he holds me tight. Oh, he did it all to spare me from the awful things in life that come And he cries and cries.

Sa femme était morte, sa fille était morte. Il avait l’impression qu’il ne lui restait plus rien, Silas à part une douleur lancinante dans le cœur contre laquelle il ne savait pas comment lutter. Dès qu’il fermait les yeux, c’était encore et toujours les mêmes scènes qu’il revivait, ça ressemblait à un genre de boucle sans fin dans laquelle il était prisonnier. Il portait le poids de ses pertes depuis des mois maintenant, elles étaient là, incrustées en lui et il n’avait pas eue la force de les partager avec qui que ce soit. Est-ce qu’y aurait quelqu’un dans ce camp qui comprendrait ? Ils avaient probablement tous déjà perdu quelqu’un, en pas loin de deux ans d’apocalypse, c’était inévitable, mais il ne savait pas Silas, il avait cette impression qu’y avait personne qui pourrait comprendre ce qu’il ressentait. Il espérait dans le fond, que personne de toute façon, n’ait été confronté à un choix comme celui qu’on lui avait imposé, entre sa femme et sa fille, comme si c’était vraiment un choix qu’il était possible de faire. Il l’avait fait lui, parce qu’il avait su qu’il n’en sauverait qu’une et malgré tout l’amour qu’il avait eu pour son épouse, il avait choisi de sauver sa fille. N’était-ce pas ce qu’elle aurait voulu elle aussi ? Il se disait que si elle avait été à sa place, elle aurait fait le même choix. Quel parent après tout, choisirait sa propre vie à la place de celle de son enfant ? Pas lui, pas sa femme, c’était certain. Mais il n’avait même pas sauvé Livia. Ils l’avaient tuée elle aussi, une poignée d’heure plus tard, ils avaient décidé de la violer avant de la tuer. Silas, il ne savait pas comment vivre avec ça sur la conscience, il avait laissé ces types tuer sa femme, faire du mal à sa fille avant de l’achever. C’était là, dans un coin de sa conscience, toujours plus insupportable jour après jour.

Pourtant, y avait Ariane, depuis plusieurs mois avec lui. Il ne pouvait pas mentir, Silas, l’avoir à ses côtés, c’était ce qui lui avait permis de tenir jusque-là, de s’accrocher, malgré tout ce qu’il pouvait ressentir. Mais peut-être qu’au bout d’un moment, c’était plus possible de s’accrocher, alors que la peine, elle ne disparaissait pas, elle ne s’atténuait même pas. Elle était là en lui, toujours aussi forte, toujours aussi destructrice. Alors partir, quitter le camp, ça semblait bien être le seul moyen qu’il avait pour lâcher prise, en plus de se protéger de potentielles autres douleurs qui viendraient s’ajouter à celles avec lesquelles il avait de plus en plus de mal à vivre. Ouais, dehors, peut-être qu’il crèverait. Sûrement, même que ça se terminerait comme ça. Et c’était tout ce qu’il voulait Silas, au moins, il serait libre, qu’il crève comme un imbécile ou qu’il se transforme en l’une de ses créatures, errant alors que son corps se décomposerait jour après jour, ça n’avait pas d’importance, il voulait juste que la douleur s’en aille. Pourtant, il était encore là, debout devant cette porte, sans oser l’ouvrir pour la franchir. Il avait déposé son sac à ses pieds, quand il avait vu Ariane et fallait croire qu’y avait rien qui le motivait à le reprendre. Il avait peut-être un instinct de survie plus aiguisé que ce qu’il voulait bien admettre et il était galvanisé par la simple présence d’Ariane. Est-ce qu’il pouvait vraiment se résoudre à juste lui fausser compagnie, à disparaitre dans la nuit comme ça ? Egoïstement, pour se protéger lui-même en ignorant tout ce qu’elle pouvait ressentir ? Tout ce que Rose, pourrait ressentir ? Il n’en savait trop rien Silas, tout ce qu’il disait visait à prouver que oui, il en était capable, mais ce qu’il faisait en revanche, semblait prouver l’exact opposé.

Il voulait y croire, aux paroles d’Ariane, tout comme il avait cru, à une époque que tant qu’il serait encore en vie, il ne laisserait rien arriver à sa femme et à sa fille, qu’il serait mort, bien avant que quiconque ne touche à ne serait-ce, qu’une mèche de leurs cheveux. Il avait eu tort, elles étaient mortes, toutes les deux et lui, il était encore là, en vie, debout. « J’y ai cru pour elles. Mais elles sont plus là maintenant. J’ai pas réussi à les sauver. » Malgré toutes les promesses qu’il avait pu faire, il n’avait pas réussi à les sauver et ça faisait un mal de chien. Lentement, il passa ses bras autour des épaules d’Ariane, refermant son étreinte autour d’elle, dans un contact physique tellement étroit, qu’il n’avait plus partagé avec personne depuis tellement longtemps qu’il avait oublié le bien que ça pouvait faire. « J’sais pas comment vivre sans elles. » Parce qu’elles étaient tout ce qu’il avait toujours eu. Sa femme, il l’avait rencontrée quelque chose comme trente ans plus tôt et Livia, ça faisait vingt-quatre ans, qu’elle était la personne la plus importante de toute son existence. Sans elles, qu’est-ce qu’il restait de lui dans le fond ? Elles étaient sa vie, son univers, sa force et elles n’étaient plus là maintenant. « Pourquoi ? » Qu’il demanda, suite à la réplique de la brune. Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas la force de le laisser partir, alors qu’il n’était pas le type le plus attachant qui soit et qu’elle, l’avait dit elle-même, il se comportait comme un con. Pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait pas le laisser aller tout droit vers une mort certaine, quand bien même c’était l’option qu’il semblait être prêt à choisir ? Pourquoi, est-ce qu’elle voulait qu’il continue à se battre pour rester à ses côtés alors que Silas, il avait l’impression que ça vie, elle n’en valait pas la peine. Peut-être avec une bonne raison, ça remettrait de nombreuses de ses convictions en doute à Silas, peut-être qu’il avait besoin de ça d’une seule bonne raison, pour que se battre ait encore du sens, malgré tout ce qu’il avait déjà perdu jusqu’à présent et malgré tout ce qu’il risquerait de perdre à l’avenir.  
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyMer 15 Mar - 13:03



let's call it hope
They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. And they bequeath me a black feather on the way And I thought, Yes, I am a dreamer and these feathery they won't stay, And I will try, Try to hold you With my arms around your heart Even though love is going to kill me, I will try. They came along and washed my soul so easy High above myself, but I could hear them anyway. The wind is taking them away so feathery To show them all the places they can reach, And it's not too far for them to go and leave Me all alone is like there is no guaranty for such a dream. ~ feathery, milky chance.


Pourquoi ? Pourquoi Ariane ne ressentait-elle pas la force de laisser Silas partir ? Pourquoi se sentait-elle faible, l'oreille collée contre le torse de l'homme, profitant simplement de la présence des bras de l'homme autour de ses épaules en une étreinte ferme et rapprochée. La réponse était simple pourtant, mais elle décidait de ne pas la voir, pour son propre bien ; parce que c'était trop dur peut-être que d'aimer quelqu'un qui faisait du deuil l'étape principale de sa vie, c'était trop compliqué à gérer et déjà, en tant qu'amie, Ariane n'y parvenait pas. Elle, elle avait vécu deux mariages – des mariages qui avaient viré au drame l'un et l'autre, mais qui lui avaient tout de même donnée deux merveilleuses filles dont l'une était en passe de devenir une femme incroyable à l'esprit somptueux. Elle affichait un masque d'apparence, ne s'accordait pas la moindre minute pour ressentir autre chose que de la hargne ; peut-être que Silas n'avait jamais vu l'amour qu'elle lui portait et ce, même si ces sentiments étaient bien présents dans le creux de son ventre. Elle pouvait les sentir palpiter, la frustrer et l'agacer. Elle pouvait les sentir grandir jour après jour. Silas n'y pensait certainement pas, et il avait raison en un sens – il avait perdu femme et enfant, et ne se préoccupait que de c'qu'il pouvait ressentir. Mais en y réfléchissant bien, Ariane était persuadée que ses sentiments n'importaient pas vraiment ; elle avait vécu seule pendant longtemps, s'était consacrée à sa carrière plutôt qu'à ses relations amoureuses. Cela ne lui importait guère d'être l'amie chiante, la comparse insolente et révoltée contre tout, et rien ; c'était même tout ce qu'elle désirait. Il n'y avait rien de compliqué à ses yeux mais surtout, elle n'avait strictement rien à perdre en agissant de cette façon.

Qui plus est, Ariane n'était pas persuadée que Silas la comprenne comme elle le souhaitait ; son esprit était tellement tordu et ponctué de différentes fragilités qu'il était bien capable de considérer cette naissance de sentiment comme une prise de pitié. S'il réagissait de la sorte, l'ancienne reporter n'aurait d'autre choix que de battre en retraite, mettant en sourdine ce qu'elle pouvait bien ressentir et lui offrant le luxe de la traîner dans la boue et ce, à sa guise. Il y avait beaucoup de choses qu'Ariane ne parvenait pas à déceler dans ce brasier de sentiments incandescents ; il y avait des choses qu'elle peinait à souligner, à expliquer. Elle n'était pas douée pour se révéler, elle qui avait l'habitude d'être son propre dictateur et d'empoigner avec fermeté les problèmes des autres. Elle s'occupait d'autrui principalement, et là reposaient à la fois sa plus grande qualité et son plus féroce défaut. Silas lui demandait pourquoi, et Ariane ne savait que dire. Elle ne voulait pas être fragile, ou délicate ; elle ne voulait pas être une midinette, une de plus finalement, à sauver ou dont il fallait prendre soin. Plus que tout, Ariane était une adulte d'un certain âge, forte d'une expérience rentable et appréciable. Elle ne voulait pas se laisser déstabiliser par un amour naissant. Au final, Rose avait besoin d'elle. C'était tout. Mais elle, Ariane, avait besoin de Silas. Elle s'était accrochée à lui dès le départ, le poussant constamment dans ses derniers retranchements et le forçant à agir alors qu'il n'en avait pas la moindre envie ; elle avait fait ça, non pour lui, mais parce qu'elle en avait ressenti le besoin. Maintenant que tout allait plus ou moins bien, maintenant que le monde semblait un peu plus agréable à Lafayette qu'au-delà des murs, Ariane ressentait toujours cet étrange besoin dont elle ne comprenait toujours pas l'origine.  

Ariane voulait croire en ses propres paroles. Elle voulait être flattée d'une étincelle d'espérance qui jamais ne mourrait ; elle voulait tout, quitte à perdre ce à quoi elle tenait le plus. Quitte à s'effondrer sous les coups. Elle voulait Silas, et cet éclair de lucidité la fit frémir dans les bras de l'élu. « Parce que.. » commença-t-elle, sans parvenir à aller plus loin. Il lui fallait choisir ses mots avec application, et il y avait quelque chose d'étrange dans le fait de ne pas voir Silas alors qu'elle était dans ses bras. Elle pouvait laisser vagabonder ses prunelles aux quatre recoins de la pièce, cherchant l'inspiration ou, dans le pire des cas, une échappatoire convenable. Il n'y avait pas de bon ou de mauvais discours, il n'y avait plus que la vérité qui lui brûlait les lèvres, un incendie qui lui dévorait l'estomac et les entrailles, la perspective de tout gâcher ; mais quelque part au fond d'elle, même si mentir ne la gênait guère, il lui restait un espoir. L'espoir qu'il veuille bien rester à Lafayette si elle le lui demandait, en lui prouvant qu'elle le désirait ; en lui prouvant qu'avec un peu d'efforts, il pourrait aller mieux. Peut-être ne l'aimait-il pas comme elle pouvait l'aimer, peut-être n'y aurait-il jamais rien entre eux qu'une amitié virulente, mais elle pouvait – elle pouvait essayer. Elle n'avait plus rien à perdre, alors qu'il s'était apprêté à franchir le seuil de la porte quelques minutes plus tôt, l'abandonnant ainsi au beau milieu de la nuit. « Parce que t'es.. t'es peut-être un con, et d'ailleurs je pense qu'faut être vraiment con pour essayer de s'enfuir en pleine nuit alors que le plancher fait un bruit tellement monstrueux qu'il serait capable de réveiller les voisins à l'autre bout de la rue. » souffla-t-elle d'une traite et sans reprendre sa respiration, continua sur sa lancée « Mais, malgré ça, malgré ton caractère abominable parfois, je tiens vraiment à toi. » expliqua-t-elle, incapable pourtant de trouver les raisons qui avaient créé chez elle un tel attachement. « Je crois que je t'aime. » Ariane avait décidé de lâcher la bombe alors qu'elle n'en était pas obligée, alors que ça remettait certainement tout en question à un moment où les doutes primaient sur tout l'reste.

L'ancienne reporter ne parvenait plus à bouger, les yeux figés et la bouche sèche. Elle n'était pas habituée à de telles démonstrations sentimentales et, au fond, le fait d'avouer ses sentiments de la sorte la rendait fébrile, presque en l'attente d'une acceptation et d'un retour positif.
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MessageSujet: Re: (ariane), let's call it hope.   (ariane), let's call it hope. EmptyVen 24 Mar - 1:39

he knows that he's killing me for mercy.
ariane prewett et silas castellanos
He holds the gun against my head. I close my eyes and bang I am dead. I know he knows that he's killing me for mercy. And here I go. He holds my body in his arms He didn't mean to do no harm And he holds me tight. Oh, he did it all to spare me from the awful things in life that come And he cries and cries.

Silas, il avait bien du mal à mettre un mot sur ce qu’il ressentait pour Ariane. Il devait bien admettre qu’en principe, c’était plus simple pour lui de faire comme s’il ne ressentait rien, ni pour elle, ni pour personne d’autre. En ces temps d’apocalypse, les sentiments, ils étaient problématiques, plus destructeurs qu’ils ne l’avaient jamais été. Silas était bien placé pour le savoir, alors qu’il avait l’impression que rien ni personne ne pourrait jamais l’aider à se remettre des pertes qu’il avait essuyées et des douleurs qui allaient avec. Il avait perdu sa femme, sa fille, son cœur était brisé, détruit en miettes et ça faisait un mal de chien, alors pourquoi est-ce qu’il voudrait prendre le risque de se laisser ressentir quelque chose pour quelqu’un d’autre ? Les sentiments, ils étaient difficile à gérer, encore plus maintenant qu’avant, alors Silas, il se disait souvent que le plus simple, c’était de ne rien ressentir du tout, mais peut-être que c’était complètement impossible. Tout ce qu’il faisait alors Silas, depuis qu’il avait croisé Ariane, depuis qu’il faisait route avec elle, c’était simplement prétendre qu’il ne s’attachait pas à elle, ni à Rose, ni à toutes les personnes qu’il voyait dans son bureau, là, à Lafayette. Il vivait alors dans un genre de déni, qui faisait qu’il était persuadé qu’il était parfaitement capable de quitter le camp, de partir, sans se retourner et sans regretter d’avoir laissé derrière lui Ariane et tout le reste. Il l’avait cru encore quelques minutes plus tôt, quand il avait récupéré son sac son lit, qu’il l’avait mis sur son épaule et qu’il s’était dirigé vers la porte de cet appartement pour partir. Mais, à partir du moment où il avait eu Ariane en face de lui, toutes ses convictions avaient commencées à s’ébranler. Est-ce qu’il pouvait vraiment partir maintenant qu’elle était là en face de lui ? Il semblait bien qu’il n’en avait pas la force.

Ariane, elle, elle n’avait pas la force de le laisser partir, il n’avait pas la force de partir, alors de toute évidence, ce n’était pas ce soir qu’il quitterait ce camp. Dans le fond, qu’importait tout ce qu’il pouvait raconter, il avait bien l’impression maintenant que jamais il ne franchirait les portes de Lafayette pour ne jamais se retourner, parce qu’y avait Ariane et qu’il ne pouvait pas renoncer à ça, même si c’était idiot et qu’il n’était pas remis de la perte de sa femme et de celle de sa fille, qu’y avait encore une partie de lui qui se refusait à aller de l’avant. Il était perdu avec ses sentiments, avec ce qu’il voulait. Tout ce qu’il savait maintenant, c’était qu’il ne lui restait plus qu’Ariane, qu’elle était sa seule ancre dans ce monde et qu’il avait besoin d’elle, peut-être plus qu’elle avait besoin de lui. Il ne savait plus quoi faire de tout ce qu’il ressentait. Il avait l’impression qu’il n’avait pas le droit de ressentir quoi que ce soit pour Ariane, alors que quelques mois plus tôt, il avait été marié, encore follement amoureux de son épouse, quand bien même ils avaient été ensemble pendant trente ans. Il avait encore cette alliance à son doigt, symbole de leur mariage, des années qu’ils avaient passées ensemble, des promesses qu’ils s’étaient faits, des années plus tôt. Jusqu’à ce que la mort les sépare. Ils y étaient là, la mort les avait bel et bien séparés. Il était encore debout alors que sa femme ne l’était plus. C’était dur pourtant de se dire qu’il pouvait quand même aller de l’avant, qu’y avait rien qui l’obligeait à faire du sur-place, à part sa conscience, sans doute, mais il semblait bien que cette dernière n’avait pour but que celui de lui faire du mal, comme s’il décidait lui-même de se torturer en continuant de penser à tout ce qui lui était arrivé. Au final, peut-être que s’il se donnait une chance d’avancer, ses cauchemars, ils partiraient d’eux-mêmes.

Il se sentait tellement apaisé, là, dans les bras d’Ariane, que ça ne semblait pas complètement impossible, de trouver la paix. Il n’avait jamais eu l’impression d’être aussi tranquille, depuis qu’il avait perdu sa famille que maintenant qu’il était dans les bras d’Ariane. Ça voulait forcément dire quelque chose. Une vérité qu’il avait probablement fuit depuis trop longtemps maintenant. Un léger rire passa le seuil de ses lèvres, suite aux propos d’Ariane. Ouais, il était con et franchement, il n’avait pas pensé une seule seconde au plancher qui craquait quand il avait envisagé de partir ce soir, après tout, c’était un détail dont il se fichait, surtout dans ces moments où il avait l’impression qu’il n’avait rien à faire dans cet appartement, qu’il n’y serait jamais à sa place, parce qu’il n’était pas un Prewett, juste un pauvre gars, qui s’était échoué ici parce qu’il n’avait nulle part ailleurs où aller. Le reste des propos de la brune lui coupèrent le souffle. Elle croyait qu’elle l’aimait. Est-ce que c’était réciproque ? Il y était maintenant, en face de toutes ces choses qu’il avait préféré fuir depuis un moment. « Alors, je crois que t’es complètement folle. » Il le fallait, non, pour tomber amoureuse d’un type comme lui ? Il lâcha légèrement son étreinte, reculant d’un pas, une main posée contre l’épaule d’Ariane, l’autre contre sa joue. « J’viens de perdre ma femme. » C’était trop récent, trop douloureux, trop compliqué aussi peut-être. « J’ai connu qu’elle pendant les trente dernières années. » Ils s’étaient rencontrés à l’université et après ça, ils ne s’étaient jamais séparés, il l’avait toujours aimée, comme dans les premiers moments de leur histoire. « Je l’impression de pas avoir le droit de ressentir quelque chose pour quelqu’un d’autre. » Parce que ça lui donnait l’impression de la trahir une seconde fois, ou parce qu’il se disait qu’il n’avait pas le droit, alors qu’il était, d’une certaine façon, responsable de sa mort. « Je sais pas comment faire pour aller de l’avant, c’est pour ça, que j’essaie de m’enfuir … » De la fuir elle et avec elle, toutes les possibilités qu’il avait d’aller de l’avant, de reconstruire quelque chose avec ce qu’il restait de sa vie, parce qu’il savait bien, qu’il ressentait quelque chose pour Ariane, mais qu’il avait l’impression de ne pas avoir le droit d’accepter ça, alors s’enfuir, ça avait été la solution la plus évidente à tout ça, quand bien même, il n’avait jamais osé le faire.  
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