Sujet: it comes and goes in waves (jessie) Ven 24 Fév - 12:40
it comes and goes in waves
This one's for the lonely, the one's that seek and find Only to be let down time after time, This one's for the torn down, the experts at the fall Come on friends, get up now, you're not alone at all. And this part was for her, And this part was for her, This part was for her Does she remember ? It comes and goes in waves. This one's for the faithless, the ones that are surprised They're only where they are now regardless of their fight, This one's for believing if only for it's sake Come on friends get up now love is to be made. And this part was for her And this part was for her, This part was for her Does she remember ? It comes and goes in waves, I Am only led to wonder why It comes in goes in waves, I Am only led to wonder why Why I, why I try. ~ comes and goes, greg laswell.
Sa relation avec Absalon était devenue détestable et rien ne pouvait visiblement y faire grand chose. Ils ne se parlaient qu'à peine et dès que leurs lippes semblaient s'entrouvrir, l'agressivité passive paraissait s'élever en tant que grande médiatrice entre les deux protagoniste. Absalon était parti depuis quelques heures déjà, Dieu seul savait où – et Hector était assis sur le canapé, les prunelles plongées dans le vide, un point invisible que lui seul voyait. Il repensait à tout ce qu'ils avaient vécu depuis le début de l'épidémie, et leur arrivée à Lafayette dans le camp fortifié avait été perçue comme une sorte de salut auquel ils s'étaient accroché avec la force du désespoir. Mais l'oncle et son neveu avaient été envoyés en dehors de ces barricades si salvatrices, laissant derrière eux une nièce et une sœur, et Jessie. Jessie qu'il avait rejetée à son tour, pensant la sauver d'une exécution qui se profilait à l'horizon. Jessie qui devait le haïr désormais – et cette idée lui arrachait un sentiment amer, un écœurement mêlant chagrin et incompréhension. Everything went wrong, c'était la triste réalité à laquelle il se devait de faire face, incapable de se laisser aller au blâme et aux interrogations dérisoires. Absalon ne souhaitait pas lui parler – grand bien lui fasse, Hector essaierait de respecter ça au moins. Il avait détruit une partie de sa vie, il devait faire quelque chose d'utile, les excuses lui paraissaient grandement stériles désormais face à une telle situation. Du coin de l'oeil, Hector observait les murs qui l'entouraient, essayant de visualiser l'endroit où Jessie vivait autrefois, avant que tout ne soit bon à jeter par la fenêtre. Dans sa poche, il pouvait sentir les clefs de son ancien appartement, des clefs qu'elle lui avait données lorsqu'il avait été renvoyé en dehors du camp. Il pouvait les sentir et, s'il enfonçait ses doigts dans sa poche, également ressentir leur fraîcheur. C'était le seul souvenir qui lui restait de Jessie. Ça, et cet endroit feutré et délicate qu'il connaissait par cœur à force de l'avoir parcouru. Hector pouvait sans nulle doute imaginer Jessie longer les murs des couloirs, s'installer sur son lit, recouverte par les draps. Il l'imaginait dans un quotidien fait de délices et de tracas pourtant agréables, des jours paisibles qui n'avaient pourtant plus aucune sorte de substance à présent.
Quand Hector repensait à Lafayette, il ne ressentait aucune sorte de remord vis-à-vis de ce qu'il avait fait pour y avoir été éjecté sans aucune autre forme de procès. Mais la haine envers le Conseil se faisait ardente, démesurée, à mesure que les jours passaient, à mesure que les semaines prenaient des allures de mois et d'années. Le temps était quelque chose qu'il ne pouvait pas contrôler, et toutes les minutes écoulées le séparaient de Jessie et de ce qu'ils avaient vécu. Le temps l'éloignait aussi d'Absalon, et d'Evalia. Il se sentait renfermé, obligé d'être silencieux pour mieux réfléchir à tout ce qu'il comptait entreprendre dans l'avenir. Il ne voulait pas bouger, il avait encore sa nièce à Lafayette. Mais rester ici – qu'est-ce que ça pouvait lui apporter de bon ? Il n'y avait rien de plus à faire, hormis errer comme des âmes en peine jusqu'au moment où des mâchoires putrides se refermeraient sur sa peau et dévoreraient sa chair. Sa vision optimiste des choses avait disparu au profit d'une mentalité où le mal côtoyait continuellement le moins bon. Aucune issue de secours, aucune porte de sortie. Il était dur de reprendre espoir, même juste une infime once de lumière, en ces temps troublés. Hector patageait au milieu de toutes ces émotions qu'il peinait à nommer, lui qui n'avait jamais été doué pour s'exprimer ce qu'il ressentait. La colère dominait tout, le pic de cette montagne émotionnelle qui envenimait toute sa vie. Il ne savait pas de quelle manière la contrôler, alors il ne faisait rien, il restait assis en attendant le déluge. Mais n'était pas lâche de sa part finalement que d'être passif, alors qu'Absalon avait besoin de lui ? Alors qu'Evalia était encore au camp ? Alors que toutes les personnes qu'il aimait étaient malheureuses et le blâmaient, alors qu'il n'agissait que pour le bien de tous ? Les tourments étaient gigantesques. Mortels.
Lorsque la porte d'entrée s'ouvrit, et claqua, Hector sut que le nouvel arrivant n'était pas son neveu. Il reconnaissait le bruit des pas de son cadet entre mille et était capable de savoir s'il s'agissait d'Absalon ou, par exemple, d'Evalia ne serait-ce qu'en entendant la manière dont ils se déplaçaient. Cette personne-là avait le pas léger, athlétique presque, et savait précisément où elle se dirigeait. Hector contracta ses mâchoires, et ferma les paupières. Il savait exactement de qui il s'agissait. « Jessie » dit-il en se redressant, faisant volte-face et considérant la médecin de ses yeux sombres, « Jessie, qu'est-ce que tu fais là ? » I said we were done, manqua-t-il de rajouter mais il n'en eut pas le cœur puisque le simple fait de la voir là, en vie, le rendait heureux. La rejeter de nouveau était au-dessus de ses forces. Alors il se contentait de se noyer dans un silence qui l'enveloppait de sa chaleur, craignant de la pousser à bout et de la voir partir définitivement. Hector avait toujours su, ou senti s'il y avait une quelconque différence notable à soulever, qu'il la reverrait prochainement. Qu'elle ne laisserait pas tomber cette affaire aussi facilement qu'il l'avait espéré. Et il était satisfait de voir qu'il avait eu raison, même si cela impliquait des problèmes sous-jacents dont il n'avait pas envie de parler. « Jessie, écoute, tu dois rentrer au camp maintenant. » souffla-t-il en esquissant un pas vers elle, puis deux. « Et ne le quitte plus. » car sa sécurité importait avant tout, avant même la sienne. Il essayait de paraître plus dur qu'il ne l'était vraiment, il était même prêt à la mener jusqu'au camp par la force s'il le fallait – mais il ne le voulait pas, il ne le voulait vraiment pas.
Dernière édition par Hector Costello le Lun 6 Mar - 11:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Dim 26 Fév - 23:14
I'll follow on the way to THE SUN.
hector costello et jessie griffin.
It's written in your bones, You're meant for something more There's nothing here for you to wait for I hear it in your heart. It's yours for you to take If you could cut the lines and let go. I sense it in your voice, The shine into your eyes I know there's something more to aim for.
Les jours s’enchainaient et les choses étaient relativement calmes à Lafayette. En apparence au moins. Le monde était toujours le même au-delà des murs, l’apocalypse ne semblait pas vouée à s’arrêter un jour. On faisait comme on pouvait avec ce qu’on avait. C’était souvent ce qu’elle se disait Jessie, pour continuer de se dire qu’elle était au bon endroit à Lafayette. C’était sans doute mieux que tout ce qu’il y avait à l’extérieur, la brune ne savait pas vraiment, elle n’avait jamais mis les pieds en dehors de la ville. Elle avait eu de la chance, elle faisait partie de ceux qui avaient vite été aidés par les militaires, une aide dont elle ne savait plus quoi penser maintenant. Ils faisaient ce que bon leur semblait et plus le temps passait, plus le camp ressemblait à une véritable dictature dans laquelle personne n’avait le droit de penser par lui-même. Jessie, elle n’aimait pas ça. Elle n’aimait pas ce que le monde était devenu, ce que les humains devenaient et ce que ça devait couter, de survire au milieu de tout ça. Elle n’aimait pas penser aux gens qu’on avait balancés en dehors de la ville, pour une histoire de trahison qui ne tenait pas la route. Elle n’aimait pas les règles qu’il fallait suivre à la lettre, elle n’aimait pas les menaces à peine dissimulées de la milice. Mais elle n’aimait pas non plus les zombies dehors, le manque de confort, la peur, la mort et tout ce qu’elle pouvait entendre sur ce qu’il y avait en dehors des murs de la ville. Elle n’avait pas envie de quitter Lafayette. Elle aurait juste aimé que les choses soient différentes, mais elle n’était certainement pas en mesure de changer le monde. Alors, elle se contentait de faire ce qu’on lui disait, bien sagement, pour pouvoir garder sa place dans ce camp.
Elle n’avait pourtant pas toujours été si sage. Non, elle avait commis des erreurs dans cette maudite ville. Elle avait aidé Hector et maintenant, il n’était plus là. Pourquoi déjà ? Parce que ce n’était pas possible, parce qu’il ne voulait pas d’elle et tout un tas d’autres conneries auxquelles elle ne voulait même pas penser. Elle en avait essuyé d’autres des ruptures, mais celle-là, c’était la pire. Peut-être parce que lui, il avait été tout ce qu’elle avait eu de vraiment bien dans sa vie, alors même que tout autour d’elle craignait. Avant l’apocalypse, elle n’avait juré que par con travail alors quand son ex avait rompu leurs fiançailles, elle s’était dit que ce n’était pas bien grave, au moins, elle avait toujours son boulot et pas de bébé qui viendrait tout gâcher. Quand elle avait trouvé son mari au lit avec la première pimbêche du coin, elle s’était que ce n’était pas une grande perte, tant pis pour lui, elle, elle avait une carrière florissante. Mais avec Hector, c’était différent. Elle n’avait plus de carrière derrière laquelle se cacher, elle n’avait plus d’ambition sur laquelle se concentrer pour oublier le reste. Avec Hector c’était différent parce qu’il avait été sa lueur d’espoir au milieu du grand rien qui lui restait. Elle avait perdu la quasi-totalité de sa famille, mais elle avait eu Hector. Maintenant, elle n’avait plus que sa petite sœur et un bébé qui grandissait au fond de ses entrailles. Elle ne savait plus quoi faire de tout ça. Jamais elle n’avait été aussi perdue. Elle continuait de faire comme si de rien n’était alors même qu’elle avait bien remarqué que la milice gardait un œil sur elle, depuis ces histoires avec Hector, mais elle ne savait pas combien de temps elle continuerait de tenir comme ça. Elle avait besoin d’air, il fallait qu’elle souffle, qu’elle s’éloigne de là, avant de faire un truc qu’elle risquait de regretter.
Il fallait qu’elle sorte de là. Elle connaissait la brèche dans le mur, après tout, elle avait souvent retrouvé Hector là-bas, elle l’avait souvent raccompagné jusque-là. Alors elle avait pris un sac à dos, quelques barres de céréales, un poignard qu’elle accrocha à sa ceinture et une bouteille d’eau avant de quitter le camp. Elle savait exactement où elle allait. Après tout elle était née, elle avait grandi et elle avait vécu dans cette ville. Elle la connaissait comme sa poche cette fameuse ville. Elle savait aussi qu’elle avait donné les clefs de son appartement à Hector, pour qu’il ait un endroit où aller, quand il s’était fait mettre dehors. Alors, peut-être qu’elle aurait ses chances de le retrouver. Il fallait qu’elle lui parle, qu’elle comprenne, qu’il l’aide. Il était le père de ce bébé après tout. Il lui avait brisé le cœur, alors c’était sans doute trop, de lui demander d’assumer ce dont il était aussi responsable qu’elle. Mais elle devait essayer. Alors, elle avait suivi ce chemin si familier, entre la maison de ses parents et son appartement. Prudente, elle avait évité des zombies, restant silencieuse, discrète, pour ne pas se faire repérer et puis elle était arrivée. Cette immeuble, c’était son chez elle. Elle soupira en passant la porte, avant de monter les étages jusqu’au sien et de longer le couloir jusqu’à sa porte. Elle resta quelques secondes devant la porte avant d’enfin la pousser. C’était comme elle l’avait laissé. La familiarité des lieux lui enserra le cœur, avant même que la voix d’Hector retenti, si bien qu’elle prit quelque secondes pour apprécier le décor autour d’elle avant de se retourner vers Hector. Elle laissa échapper un rire imbibé d’ironie, à la suite de ses propos. « Techniquement, ici c’est chez moi, t’as pas le droit de me mettre à la porte. » Elle aurait presque pu pousser le vice en lui montrant une copie du bail qui devait toujours être rangée au même endroit où elle l’avait laissée. « Puisque, apparemment, je suis pas si importante que ça à tes yeux, qu’est-ce que ça peut te foutre que j’y sois ou pas dans ce camp ? » S’il s’inquiétait pour elle maintenant, pourquoi est-ce qu’il ne l’avait pas fait au moment où il l’avait larguée, comme si elle n’avait eue aucune importance dans sa vie ? Une première question à laquelle elle avait bien l’intention d’obtenir une réponse.
Dernière édition par Jessie Griffin le Lun 6 Mar - 12:02, édité 1 fois
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Lun 27 Fév - 21:25
it comes and goes in waves
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Hector se savait dans une impasse qu'il lui tardait de rapidement désosser afin de s'enfuir. Il ne savait pour quelles raisons Jessie était venue le retrouver (elle savait qu'il était là puisqu'elle lui avait donné ses clefs d'appartement), alors qu'il avait été clair sur leur situation. Il ne voulait pas entretenir la moindre relation avec elle, si c'était pour la mettre en danger. Car s'ils continuaient sur cette lancée, il retournerait traîner près du camp, sans pour autant s'y infiltrer, mais sa présence serait immédiatement repérée. Et ça ferait de Jessie une sorte de – traîtresse, il présumait ? En tout cas, il était persuadé que ce que le milicien lui avait dit avait une fière allure de cruelle vérité – et même si ce n'était pas le cas, même si Jessie ne courrait en réalité aucun risque, Hector ne voulait pas tenter le diable en prenant une décision inconsidérée. Il avait déjà détruit la vie de son neveu, il ne voulait pas anéantir celle de Jessie. Il pouvait se racheter auprès d'Absalon, mais si Jessie mourrait par sa faute – well, que pouvait-il bien faire pour remonter dans son estime ? Qu'était-il en droit d'espérer finalement ? Une relation normale et saine ? C'était impossible et surréaliste, pas dans des conditions comme celles-ci. Pas avec Jessie dans le camp, et Hector à l'extérieur. Il fallait qu'ils bougent, il fallait qu'ils prennent lui et son neveu la décision d'aller voir ailleurs si l'herbe était plus verte – si un autre camp était prêt à leur ouvrir ses portes. Mais sa motivation semblait fondre comme neige au soleil face à la moue presque outrée de sa protagoniste, et même s'il voulait garder un silence courtois, il en était incapable. Il fallait qu'elle retourne à Lafayette, là où elle était en sécurité. Là où elle avait un rôle important, un rôle à jouer parmi les survivants. A quoi s'attendait-elle en le rejoignant ? A un retour à ses côtés comme si rien ne s'était passé, comme si tout n'avait été qu'un rêve hideux ? Comme s'ils étaient destinés à être ensemble ? La vie, même après une épidémie monstrueuse, ne fonctionnait pas ainsi et n'avait jamais été aussi simple. Certaines choses ne devaient pas se faire, certaines choses devaient être cachées, avortées même.
Jessie se jouait de lui, venimeuse et piquante, blessée dans son orgueil qu'il avait eu le malheur de froisser. Il comprenait sa douleur, il la partageait volontiers même si son visage n'exprimait pas les émotions qui le torturaient ; il était maître de soi, du début à la fin, et ne souhaitait pas lui montrer que cette décision qu'il avait prise quelques semaines auparavant n'était pas véritablement la sienne. Qu'il avait été forcé en quelque sorte, mis au pied au mur par un individu qui avait bien cerné leur relation et la présence d'Hector aux alentours du camp fortifié. Il avait voulu que les choses soient nettes, proprement achevées mais il était incapable d'échapper à Jessie bien longtemps ; elle finirait toujours par le retrouver. Il ne savait plus exactement sur quel pied danser : que dire, comment faire, comment agir, pour lui montrer le danger qui l'attendait si elle continuait à s'accrocher. S'il lui révélait les menaces du milicien, elle refuserait l'arrêt brutal de leur relation. Elle resterait avec lui. Mais avec lui, ou là-bas sous la menace d'un fusil, c'était du pareil au même. Hector était persuadé que le salut de Jessie se tenait dans sa manière de se comporter ; si elle n'attirait pas l'attention sur elle, elle pourrait vivre tranquillement à Lafayette. Avec Hector, ce n'était que la mort qui l'attendait au tournant ou la perspective de se haïr pour un rien. Il ne voulait ni l'un ni l'autre, préférant terminer leur relation à un point où la passion était à son comble – où il s'était délicieusement surpris à l'aimer. Il souffrait, certes, mais pas autant que s'il tenait entre ses mains la perspective de la mort imminente de sa compagne. Il ne parviendrait pas à vivre avec.
« Qu'est-ce que ça peut me foutre que tu sois au camp ou pas ? Bon Dieu, je suis inquiet pour ta sécurité, je l'ai toujours été, tu piges ? Ce n'est pas parce que – parce qu'on est plus ensemble, ou qu'on est plus c'qu'on était avant, que tu n'as plus aucune espèce d'importance à mes yeux. N'essaie pas de me faire endosser le mauvais rôle dans cette histoire, je n'ai jamais essayé de te faire du mal. » Il voulait la voir survivre, c'était tout ce qu'il souhaitait – et si sa survie passait par leur séparation, il n'était pas question pour lui de lâcher le morceau. « Arrête de te victimiser et arrête de raconter des conneries. Tu sais très bien que je t'ai- que je t'apprécie énormément, suffisamment pour te dire que tu dois retourner au camp immédiatement, parce que je suppose que t'as pas pris la porte principale pour en sortir hein ? » Il fronça les sourcils et les mâchoires serrées, prit sa veste et l'enfila, prêt à la traîner en dehors de l’appartement s'il le devait « C'est bien c'que je pensais. » il s'arrêta enfin dans son laïus, et se pinça l'arête du nez. « Ils ont l'oeil sur toi, Jessie. » déclara-t-il enfin en se redressant. « Notre relation n'était certainement pas secrète et..ils savent bien que Fantomas ne m'a pas aidé à sortir de ma cellule. Alors, à ton humble avis, qui peuvent-ils soupçonner ? Et toi, au lieu de te tenir à carreau, tu désobéis à leurs règles. C'est..c'est vraiment pas futé de ta part. » conclut-il, légèrement agacé à l'idée que tous ses efforts, que leur dispute, n'avaient servi à rien. Il pouvait paraître froid, hautain même, mais il agissait de cette manière dans l'unique but de la faire se détacher totalement de lui. Elle se le devait bien, si elle voulait survivre. Lui, il était déjà mort. Dead man walking, comme ils le disaient tous. Jessie était encore en vie, Jessie pouvait s'accorder une seconde chance et profiter de tout ce que Lafayette pouvait lui offrir. Une chance que ni lui, ni Absalon, ne pourraient un jour récupérer. C'était malheureux et compliqué à assumer, mais Hector tenait bon même si son entourage ne lui facilitait guère la tâche.
Dernière édition par Hector Costello le Lun 6 Mar - 11:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Mer 1 Mar - 13:18
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Plus le temps passait, plus elle avait du mal à supporter l’ambiance à Lafayette. Elle en avait marre des règles qui étouffaient tout le monde, des restrictions qui n’avaient qu’à peine de sens, alors qu’on laissait des gens mourir, sous prétexte qu’il ne fallait pas épuiser les stocks de médicaments, alors que Jessie, elle avait tendance à penser que le plus important, c’était de sauver qu’ils pouvaient pour l’instant et après on verra. Elle n’aimait pas avoir l’impression d’être surveillée, comme si elle avait fait quelque chose de mal, alors que de son point de vue à elle, elle n’avait rien fait qui puisse justifier tant de méfiance à son égard. Elle n’aimait pas le fait qu’on puisse, probablement, la garder uniquement parce qu’elle était médecin et qu’elle savait ce qu’elle faisait quand elle se retrouvait en face d’une blessure. Elle ne supportait plus non plus les mystères, les mensonges et le fait que son père ait ‘disparu, là où elle était certaine qu’on l’avait tué, pour une raison ou pour une autre. Elle ne supportait pas de ne plus y voir Hector, parce qu’on l’avait expulsé bêtement, comme un malpropre. Elle ne savait pas si les choses finiraient par changer à Lafayette, ou si justement, le camp tenait debout grâce à toutes ces règles, toutes plus assommantes les unes que les autres. Elle était perdue Jessie, encore plus depuis qu’elle se savait enceinte et pas fichue de savoir quoi faire de ce bébé. Elle pouvait trouver un moyen d’avorter, ce ne serait pas compliqué, grâce au stock de médicaments ou à des méthodes plus archaïques. Mais elle ne savait pas si elle en avait le courage. Elle l’avait déjà fait une fois, avorter et si à l’époque, ça l’avait soulagée, aujourd’hui, elle regrettait son choix, elle regrettait tous ces trucs qui faisaient qu’au final, elle n’avait qu’à peine profiter de la vie avant que le monde s’écroule.
Mais, garder un bébé dans un monde pareil, à quoi ça rimait ? Y en avait bien qui le faisait, elle avait vue des naissances dans ce camp et chaque fois, ça avait ressemblé à quelque chose de fabuleux, l’espoir qui renaissait, simplement à travers les yeux d’un petit bébé. Mais elle ne savait pas si elle, elle avait la force de faire ça, toute seule en plus, maintenant que le père n’était plus là, maintenant qu’il ne voulait plus d’elle, parce que c’était mieux comme ça. Mieux pour qui ? Pour lui ou pour elle ? Pas pour ce bébé en tout cas. C’était la fin du monde, alors ça justifiait encore plus qu’il puisse avoir besoin de son père. Mais même pour un bébé, on ne laisserait pas Hector rentrer au camp, les règles, c’était les règles. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire alors ? Qu’est-ce qu’ils pouvaient faire ? Elle ne pouvait pas décider toute seule. C’était ce qu’elle avait fait la dernière fois, une erreur de plus dans sa vie, une faute qu’elle ne commettrait pas deux fois de suite. C’était une bonne raison en plus pour quitter ce maudit camp, au moins quelques heures. C’était l’occasion d’aller retrouver Hector et exiger de lui qu’il lui apporte les pièces manquante au puzzle pour qu’elle puisse au moins comprendre tout ce qui pouvait être en train de se passer. Il l’avait blessée, il l’avait engrossée, alors elle méritait au moins ça. Cette idée en tête, elle avait rejoint cet immeuble si familier, bien décidée à avoir les réponses à ses questions, une solution à son problème. Peut-être que ce serait tout l’inverse, que ce serait pire encire après qu’ils aient parlé, mais il fallait qu’elle tente sa chance Jessie. Elle n’était, de toute façon, pas faite pour rester les bras croisés à attendre que les choses se fassent.
Tant pis alors, s’il n’était pas particulièrement content de la voir, est-ce qu’elle avait besoin de son avis de toute façon ? Il l’avait laissée tomber, il n’avait plus vraiment son mot à dire sur sa sécurité. Et franchement, ici ou au camp, c’était à se demander où est-ce qu’elle était le plus en sécurité, après tout, elle ne savait toujours pas ce qui était arrivé à son père. Hector non plus d’ailleurs, il n’avait pas été là pour qu’elle lui confie ses doutes, elle avait tout garder pour elle, de quoi sans doute alimenter une crainte évidente, d’un conseil et d’une milice qui ne protégeait qu’à moitié les survivants du camp. « Je suis pas plus en sécurité au camp qu’ici de toute façon. T’as raison, ils me surveillent. Tellement discrètement que même aveugle, j’aurai remarqué. » Elle haussa les épaules, comme si ce n’était pas grave. Ça ne l’était pas tant que ça dans le fond. Elle s’en fichait. Qu’ils pensent d’elle ce qu’ils voulaient. « Je suis presque sûre qu’ils ont tué mon père, alors peut-être que je suis la prochaine. » Et que du coup, elle était limite plus en sécurité ici que dans ce camp. « J’m’en fiche de leurs règles. J’suis une grande fille, j’peux me débrouiller. Ils ont plus besoin de moi qu’j’ai besoin d’eux. » Sinon, est-ce qu’on ne l’aurait pas déjà mis à la porte pour avoir libéré Hector ? Tout le monde le savait que c’était elle après tout. Qui d’autre ? Elle laissa échapper un soupire. « J’avais pas le choix, fallait que je te parle. » Parce qu’il était la seule et unique personne, à part elle, à être concerné par cette histoire de bébé, y avait qu’à lui qu’elle pouvait en parler et que ça lui plaise ou non, ce n’était pas son problème. Il était autant responsable qu’elle de cet enfant qui grandissait au fond de ses entrailles, il pouvait au moins, prendre sa part de responsabilité là-dedans. « Je suis enceinte Hector. C’est toi le père. » Elle le précisa quand même, même si c’était logique, au moins, ça lui éviterait de poser la question, de supposer qu’elle s’était envoyée en l’air avec quelqu’un d’autre dès qu’elle en avait eu l’occasion, ou de la prendre pour la vierge Marie. Non, elle était enceinte et c’était lui le père.
Dernière édition par Jessie Griffin le Lun 6 Mar - 12:03, édité 1 fois
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Jeu 2 Mar - 22:15
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Hector n'avait finalement qu'une seule envie, une seule attente, primordiale, souhaitait-il signifier à haute voix. Il voulait raccompagner Jessie aux portes de Lafayette, à une certaine distance afin de ne pas se faire repérer par les autorités en action en son sein. Il voulait en finir une fois pour toutes car, même s'il avait été profondément heureux de la voir (l'information se déployait dans son cerveau et allait jusqu'à grignoter ses os), et continuait à ressentir une certaine répugnance à l'idée de ne plus jamais la retrouver, il savait qu'il agissait pour son bien. Si elle restait à ses côtés, elle était condamnée. L'idée de la mettre en danger malgré lui le bouffait, et la douleur lui contractait l'estomac et la gorge. Il vivait un enfer depuis qu'il avait quitté le camp – en partie à cause d'Absalon qui lui en faisait voir de toutes les couleurs avec son humeur de chien – et n'avait supporté son insupportable neveu que grâce à Jessie – son enfer s'était transformé en trou noir depuis leur rupture. Il se sentait au bout du rouleau, comme incapable de ressentir la moindre étincelle au fond de ses entrailles. Il était différent. Il ne se reconnaissait plus, et s'était soudainement retrouvé lorsque Jessie avait franchi le pas de cette porte d'entrée. Le début de la fin, c'est le début de la fin. Et cette phrase ne le lâchait plus. Partout où son regard se posait, il réprimait cette envie – ce besoin presque – qu'était de s'approcher de Jessie, de réduire les atomes entre eux au strict minimum et de l'enlacer. De sentir l'odeur de son parfum, l'écouter rire. C'était du passé, un passé auquel il s'accrochait, la mort à l'âme et le cœur lourd d'un chagrin palpable. Il n'avait cependant rien à dire de concret, à l'entendre parler et lorsqu'il s'apprêta à demander à la jeune femme de l'accompagner dehors, plus directif qu'il n'en avait l'air, les délicieuses lippes de Jessie s'ouvrirent de nouveau et laissèrent échapper des paroles qui frappèrent Hector de plein fouet.
Enceinte. Ce mot éclipsa tout ce que Jessie avait pu précédemment dire. Enceinte, ce petit mot changeait la donne et donnait à son fil de pensée un nouveau tournant. Il secoua la tête légèrement de droite à gauche, comme incapable d'y croire. Hector sentit une résistance dans son esprit, comme une incapacité à y donner du sien – il avait élevé ses neveux, Absalon et Eva, et se disait qu'il avait fait du bon boulot. Il considérait les jumeaux comme ses propres enfants, et n'était de toute façon jamais resté bien longtemps avec une femme pour réellement songer à tout ce qui se passait après. A la petite case désir d'enfant qui se profilait parfois à l'horizon selon la personne ; il n'en avait jamais eu le désir de toute façon, à proprement parler, puisqu'il avait passé une certaine partie de sa vie à chercher ses neveux à travers les Etats-Unis avant de les adopter. Il avait affronté vents et marées pour eux, et il les avait aimés comme il n'avait jamais été capable d'aimer autant qu'il les aimait eux – avant Jessie. Et c'était drôle de dire ça. Drôle et idiot, tout à la fois. Mais ce gosse-là, cet enfant à naître, il l'aimait déjà. Le mexicain était sûr et certain de ce qu'il voulait ; et à cet instant, il voulait ce bébé plus qu'il n'avait jamais désiré qui que ce soit. On appelait p't'être ça la fibre paternelle ou les prémices de la folie, il s'en fichait éperdument – il se souvenait de cette fougue dévorante qui l'avait pris lorsqu'il avait décidé de retrouver ses neveux et de les élever vu que leur mère en avait été incapable. C'était la même qu'il ressentait aujourd'hui.
Puis, après l'égoïsme, vint l'inquiétude. La peur. Comment accoucher en de telles conditions ? Comment élever un enfant au milieu de rôdeurs ? La perspective de vivre ce qu'Evalia vivait dorénavant le tuait à petit feu, alors que la nouvelle n'était tombée que quelques secondes auparavant. Il essayait de décortiquer la situation, il essayait de sonder toutes les opportunités qui se présentaient à lui. Il réfléchissait, réfléchissait, réfléchissait à s'en faire grincer des dents. Il n'y avait aucun retour en arrière possible et il fallait faire avec. Il fallait vivre avec ; seulement, la simple perspective de donner la vie au milieu de tout ce merdier était d'une ironie sans nom. Il se frotta le front de la paume de sa main et se permit de faire perdurer le silence, même si cette absence de réaction nette et visible le faisait très certainement passer pour un odieux connard. Réfléchis. Les mots de Jessie résonnaient dans ses oreilles en un rythme effréné, un rythme sans fin. Il était heureux, et il se dégoûtait de se comporter de la sorte, de ne pas être capable d'aborder la situation avec la froideur qu'il devait absolument arborer. Doucement, Hector hocha la tête et ferma les paupières l'espace de quelques secondes.
« Je sais pas ce qu'on peut faire, Jess. » avoua-t-il doucement en rouvrant les yeux. Il secoua doucement la tête et lui tourna l'dos, retournant s’asseoir sur le sofa, invitant la propriétaire des lieux à le suivre dans sa démarche. Les coudes posés sur ses cuisses, la tête positionnée dans le creux de ses mains ouvertes, Hector semblait être sous le point d'imploser tant son esprit partait en vrille. « T'es en sécurité nulle part, t'as raison. » il se frotta vigoureusement les joues et respira profondément – à croire que c'était lui qu'allait bientôt accoucher dans un putain de monde apocalyptique. « Et qu'est-ce que tu veux faire ? Qu'est-ce qui est le mieux à faire ? Parce que – parce que je sais pas, moi, j'en sais vraiment rien. » puis il bafouilla quelques mots en espagnol, des grossièretés à l'adresser du Conseil de Lafayette. Conseil qui le séparait désormais de son enfant à naître. Étrangement immobile, refusant de regarder Jessie par peur d'y voir quelque chose qui lui déplairait, il continua lentement, presque timidement, son accent prenant presque le dessus sur ce qu'il souhaitait lui dire. « Je veux être là pour toi et le bébé. Je sais juste pas comment faire parce que.. parce que c'est plus possible, toi et moi, techniquement j'veux dire. Ce serait trop dangereux pour toi de rester avec Abe et moi, c'est pas stable, c'est pas bon pour un enfant.. » après était-ce mieux ailleurs ? Etait-ce mieux là-bas, d'où on l'avait jeté parce qu'il avait enfreint des règles qui, à la base, n'auraient jamais dû être agencées ?
Dernière édition par Hector Costello le Lun 6 Mar - 11:45, édité 1 fois
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Ven 3 Mar - 19:14
I'll follow on the way to THE SUN.
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It's written in your bones, You're meant for something more There's nothing here for you to wait for I hear it in your heart. It's yours for you to take If you could cut the lines and let go. I sense it in your voice, The shine into your eyes I know there's something more to aim for.
Avant l’apocalypse, tout avait toujours été très clair pour Jessie. Elle avait visé toujours plus haut dans sa carrière, elle avait été une ambitieuse. Elle avait aimé son métier, sauver des vies, aider des autres, elle s’était sentie utile et ça lui suffisait à Jessie, elle n’avait jamais voulu rien de plus que ça. Ouais, elle avait bien cru qu’elle pourrait fonder quelque chose avec quelqu’un, mais quand elle en avait eu l’occasion, elle n’avait pas été prête et elle avait tout foutu en l’air. Puis, quand elle avait cru avoir rencontré la bonne personne, il s’était avéré que son cher et tendre époux avait décidé d’aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte. Elle aurait presque pu dire à l’époque, qu’il s’agissait d’un genre de signe, pour lui prouver qu’en réalité, tout ça ce n’était pas fait pour elle. Elle aurait pu alors, avancer dans la vie en prétendant que ça n’avait rien de grave, qu’elle était heureuse comme ça et que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Mais y avait eu l’apocalypse. Le monde s’était effondré et maintenant, elle avait tout le loisir de réaliser tout ce qu’elle avait manqué dans sa vie, parce qu’elle avait préféré se concentrer sur son job. Au moins, elle avait sauvé des vies et tout ça pour quoi ? Y en avait combien, dans la liste des patients qu’elle avait soignés tout au long de sa carrière, qui étaient encore en vie aujourd’hui ? Au final, peut-être qu’elle avait juste perdu son temps pendant toutes ces années et que maintenant, il ne lui restait plus que des regrets. La vie, elle ne redeviendrait jamais ce qu’elle avait été avant. Jessie, elle n’avait pas l’impression que les choses finiraient pas s’arranger, que la vie reprendrait son compte et qu’elle pourrait alors, accomplir toutes ces choses qu’elle n’avait jamais faites et dont elle avait envie aujourd’hui.
Hector et ce bébé, c’était des rêves qui n’appartenaient pas à ce monde. L’amour, à quoi ça rimait après tout ? Elle avait déjà perdu quasiment toute sa famille. Elle avait souffert de toutes ces pertes et sans doute alors, qu’elle ferait mieux de tracer un trait là-dessus. Elle aurait mieux fait de le laisser partir Hector et d’oublier cette histoire, puisque dans un monde pareil, ça ne menait à rien. Mais elle en était incapable. Elle n’arrêtait pas d’y penser. Toujours, dans un coin de sa tête, y avait Hector et tous les regrets qu’elle pouvait avoir vis-à-vis de cette histoire. Tous les jours, les battements douloureux de son cœur lui rappelaient qu’elle l’aimait. Elle savait que c’était insensé et qu’elle devrait au moins avoir assez de respect pour elle pour passer à autre chose puisqu’il l’avait larguée. C’était lui qui avait mis un terme à leur histoire, alors, elle aurait dû passer à autre chose en se disant qu’il ne méritait même pas qu’elle s’apitoie sur son sort. Mais, elle ne pouvait pas faire autrement, qu’importait ce qu’elle se disait, jour après jour, elle n’arrivait pas à passer à autre chose. Peut-être que c’était l’apocalypse qui voulait ça, justement, peut-être que ça rendait chacune des émotions positives uniques et si agréables qu’on ne pouvait pas s’en défaire. Alors elle l’aimait Hector et ça ne voulait pas partir, malgré la rancœur qu’elle portait en elle et la façon dont elle s’efforçait de lui en vouloir, y avait rien à faire pour faire disparaitre ses sentiments. Et cette histoire de bébé, évidemment qu’elle ne faisait que les raviver. Mais c’était absurde, insensé, alors même qu’elle n’avait jamais voulu d’enfants, pourquoi elle s’y attachait autant aujourd’hui ? Elle ne savait pas, elle n’arrivait pas à comprendre, qu’importait le temps qu’elle pouvait passer à y réfléchir. Elle avait besoin d’Hector, maintenant plus que jamais.
Pourtant, elle avait eu l’impression qu’elle l’avait complètement perdu en lui annonçant la nouvelle. L’absence de réaction, donnait l’impression qu’il était en train de faire un AVC ou quelque chose du genre. Elle, elle avait croisé les bras sur sa poitrine, un sourcil arqué. Elle avait presque hésité, à un moment, à vérifier son pouls, histoire d’être certaine que son cœur n’était pas en train de lâcher. Pourtant, enfin, la voix du jeune homme se fit entendre, mais ce n’était probablement pas la réponse qu’elle avait voulu entendre. Elle avait cru quoi de toute façon ? Qu’il lui offrirait une solution, comme ça et que d’un coup le problème serait complètement réglé ? Non évidemment que non. Encore une fois, elle avait été complètement idiote. Elle le suivit, jusqu’au canapé, sur laquelle elle se laissa tomber. Il lui aurait presque manqué ce canapé. Combien de soirées est-ce qu’elle avait passé là-dedans ? Sans doute que ce n’était pas le moment de se laisser gagner par la nostalgie, quand bien même c’était difficile, dans un endroit pareil, après tout, c’était chez elle ici. « Je sais pas non plus. J’ai jamais voulu d’enfants moi. » Elle lâcha un rire, presque ironique, parce que ça l’était. Elle avait même avorté pour ne pas avoir d’enfant et voilà que maintenant, elle ne savait pas quoi faire. « C’est pas un monde pour un bébé. » C’était déjà dur pour des adultes, avec toutes les clés en mains, de s’en sortir, alors un bébé franchement ? C’était de la folie. « Le conseil de Lafayette n’aide pas. » Ils avaient foutu Hector dehors, elle pensait qu’ils avaient tué son père. Alors non, le conseil n’allait pas les aider. Elle laissa échapper un soupire avant de se lever du canapé, pour avancer de quelques pas dans le salon, se retrouvant face à une bibliothèque. « Tout ce que j’ai toujours voulu, c’est ça … » Tous les bouquins qui traitaient de médecines et ce diplôme, soigneusement encadré qui était posé juste là, témoignant qu’elle était médecin. Elle attrapa le cadre, le fixant quelques secondes, un sourire aux lèvres avant de le reposer pour se retourner vers Hector. « J’avais une belle carrière, j’étais vraiment douée tu sais et ça me suffisait largement. » Elle haussa les épaules. « Mais maintenant, ça n’a plus d’importance. Maintenant, je veux juste vivre, mieux que j’l’ai toujours fait. » Alors elle ne savait pas si elle devait garder ce bébé ou pas, elle en avait l’envie, mais dans les faits, elle ne savait pas si c’était possible. « Je sais pas si c’est possible. » Elle ne savait plus grand-chose à présent et c’était trop dur à gérer, surtout maintenant qu’elle était toute seule, avec Hector, tout aurait été plus simple.
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Mar 7 Mar - 13:52
it comes and goes in waves
This one's for the lonely, the one's that seek and find Only to be let down time after time, This one's for the torn down, the experts at the fall Come on friends, get up now, you're not alone at all. And this part was for her, And this part was for her, This part was for her Does she remember ? It comes and goes in waves. This one's for the faithless, the ones that are surprised They're only where they are now regardless of their fight, This one's for believing if only for it's sake Come on friends get up now love is to be made. And this part was for her And this part was for her, This part was for her Does she remember ? It comes and goes in waves, I Am only led to wonder why It comes in goes in waves, I Am only led to wonder why Why I, why I try. ~ comes and goes, greg laswell.
Sans grande surprise de sa part, Hector se sentait proche de la syncope. La nouvelle était tombée sur sa tête comme la misère sur le monde et avait laissé derrière elle bon nombre d'interrogations sulfureuses où rien ne semblait être assez bien à ses yeux. Non, aucune idée n'arborait les contours délicats d'une résolution parfaite. Dans l'ordre des choses, ce n'était pas plus compliqué que ça – des gens s'aimaient, avaient des enfants, ne se souciaient parfois guère des répercussions que cela pouvait engendrer. Aujourd'hui, mettre au monde un enfant semblait ridicule, presque affreuse. La vie ne réservait que des tracas et une mort imminente si des dents venaient se répercuter contre l'épiderme tant chéri ; il n'y avait rien de beau, de tendre, et l'avenir n'était plus pavé d'espoirs. Le même espoir qui avait poussé Hector à passer d'un pays à l'autre, à être un résident illégal aux Etats-Unis, à épouser une bonne femme dont il ignorait tout. Le même espoir qui l'avait fait affronter vents et marées pour retrouver ses neveux et les adopter. Cet objectif, bien que loin d'être amusant et bardé de poussière dorée, l'avait non seulement fait vivre mais avait donné un sens à son existence. Il vivait pour les autres, il vivait pour son neveu, sa nièce, et les étrangers qu'il rencontrait et souhaitaient être aidés. Il tendait la main, il soignait les plaies, il rassurait. Il entretenait l'espoir, marchand d'illusions qui donnait à autrui une nouvelle perspective des choses, peut-être faussée peut-être trop optimiste selon les temps. Face à Jessie, il se sentait toutefois incapable de faire comme à son habitude : donner trois tapes sur l'épaule et lui dire que tout s'passerait bien, qu'il ne fallait pas s'en faire, que la vie était faite pour être vécue, bla bla bla. A ses oreilles, ces paroles sonnaient désormais comme des mensonges qu'il contait pour se donner bonne conscience.
Désormais tous les deux installés sur ce canapé, dans cet appartement soigné, Hector avait une image très précise de ce à quoi leur vie commune aurait ressemblé s'ils avaient eu la chance de se connaître ailleurs, à une autre époque, là où leurs problèmes semblaient moindres et plus accessibles au commun des mortels. Il ne voulait pas y penser, il n'en avait pas l'envie ni le courage ; y songer, ne serait-ce que quelques minutes où tout semblait calme et se prêtait aux réconciliations, le faisait souffrir. Car cette vie-là, cette vie était impossible et n'avait pas sa place en ce monde. Ce qu'ils auraient pu être, ce qu'ils auraient pu devenir, n'était rien d'autre qu'une chimère – un produit trop palpable de son imagination débordante. Jessie avait raison, ce monde n'était pas fait pour les enfants, ni même pour les adultes en y réfléchissant bien. La moindre attaque pouvait être fatale. En même temps... en même temps, Hector ne pouvait pas se résoudre à abandonner l'enfant, ou le faire disparaître, et il peinait à vraiment clarifier ce qu'il souhaitait énoncer. C'était une discussion qu'ils entretenaient à deux, c'était une conversation qui ne s'échapperait jamais d'entre ces murs. En temps normal, peut-être que la situation aurait été plus simple – ils auraient décidé s'ils voulaient de l'enfant ou non, pour des raisons qui ne regardaient qu'eux. Aujourd'hui, ils devaient prendre en compte ce qu'ils ressentaient, mais aussi le monde extérieur et ce qui attendrait inévitablement le bébé à sa naissance. Hector ne pouvait pas se permettre de dire que la situation s'arrangerait bientôt – ce n'était pas vrai, ce n'était qu'un mensonge éhonté de plus à ajouter à son palmarès déjà bien conséquent et il refusait de le sentir passer ses lippes.
Un fin soupir passa les lèvres d'Hector tandis qu'il parvenait enfin à se redresser, regagnant son calme qu'il voulait olympien. Ils devait avoir l'air fin tous les deux, à considérer le mur qui leur faisait face, comme incapables de se regarder en face. Et dire que quelques minutes plus tôt, le mexicain aurait tout donné pour renvoyer Jessie d'où elle venait, afin de la protéger ; mais la protection qu'il souhaitait lui donner en s'éloignant d'elle était finalement relative et la savoir loin de lui et ce, même pour quelques kilomètres, lui paraissait désormais inimaginable. Il ne voulait pas la savoir à Lafayette, plus maintenant, mais elle ne pouvait pas rester à ses côtés. Tôt ou tard, il devra affronter des rôdeurs et il ne pourrait pas y parvenir proprement s'il s'inquiétait pour Jessie. Alors souhaitait-il vraiment la protéger, elle, ou bien était-ce aussi un moyen pour lui de rester en vie ? Les deux s'valaient au fond, l'éloignement profitait à l'un et à l'autre. Malgré lui, l'enfant en devenir changeait la donne et compromettait la sécurité de Jessie en instaurant des questions qui lui semblaient insurmontables dans leur résolution.
A bien des égards, Hector se sentait déjà parent – il s'était occupé de ses neveux depuis leur enfance, les avait élevés et les avait aimés comme s'ils avaient été ses propres gosses. Il comprenait les réticences de Jessie toutefois car, en voyant le monde tel qu'il était à présent, la perspective d'y élever un enfant pouvait être vite ridicule. « Tu es douée en tant que médecin, tu sais, tu l'es toujours. » remarqua Hector en considérant sa vis-à-vis de ses yeux sombres, son accent du sud revenant taquiner ses moindres mots « Les gens comptent sur toi, ce que tu fais.. c'est important. Sans toi, leurs chances de survie ne seraient pas aussi élevées qu'elles le sont, surtout à Lafayette avec les tarés qu'ils ont pour chefs. » continua Hector, visiblement amer. « On ne pourra pas retrouver la vie qu'on avait avant, mais on peut toujours espérer une existence meilleure. Sans règle, sans rôdeur, sans problèmes à mettre entre nous. » Hector se racla la gorge, plus gêné par l'aspect pratique des choses. « Je te laisse décider si tu veux cet enfant ou non, mais..mais sache que je vais être là pour toi d'une manière ou d'une autre. Je veux juste que tu fasses attention. » il parlait à demi-mot d'un avortement possible – au Mexique, il se souvenait de cette bonne femme vers qui les jeunes filles désœuvrées allaient puisque l'avortement était un délit. L'aspect chirurgical n'était pas pris en compte, et l'hygiène restait médiocre. Quelques unes étaient mortes des suites d'une infection et ce n'était guère étonnant ; les avortements étaient pratiqués depuis la nuit des temps, dans l'ombre des lois qui préféraient conserver la religion en guide suprême plutôt que le bien-être des femmes. Dieu avant tout. « Je suis désolé, je..je suppose que c'est différent pour moi. J'ai élevé Abe et Eva, j'ai de l'expérience avec les enfants et j'ai toujours aimé m'occuper d'eux. » il esquissa un sourire « Dis-toi que si ça avait été quelques années auparavant, j'aurais été homme au foyer afin que tu puisses grimper les échelons et poursuivre ta carrière. » Il aurait aimé ça, il aurait voulu avoir cette possibilité. Ou fuck non - il aurait voulu avoir toutes les possibilités du monde. Celui de laisser Jessie avorter, sans risque pour sa santé, si c'était ce qu'elle voulait. Celui d'avoir un enfant et de s'occuper de lui, de l'élever correctement et de lui donner tout ce dont lui, Hector, avait manqué pendant son enfance. Il aurait voulu tout avoir.
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Mer 8 Mar - 21:30
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It's written in your bones, You're meant for something more There's nothing here for you to wait for I hear it in your heart. It's yours for you to take If you could cut the lines and let go. I sense it in your voice, The shine into your eyes I know there's something more to aim for.
Avoir un bébé dans un monde pareil, Jessie avait l’impression que c’était complètement fou. Lafayette offrait une certaine sécurité, peut-être que le camp était assez solide pour tenir des années et des années, mais c’était à se demander ce que ça pouvait apporter de bon, de survivre là-dedans. Est-ce que cet enfant, s’il venait au monde, il ne connaitrait que ça ? La peur de ce qu’il y avait au-delà des murs, la crainte des lois qui régnaient à l’intérieur des murs, les restrictions, la mort partout autour, les attaques venant des autres survivants ? Elle se disait Jessie, que ce n’était pas juste d’obligé un enfant à vivre une vie pareille. Est-ce qu’il serait heureux ? Est-ce qu’il aurait quand même des moments dans son existence où il se dirait que la vie elle vaut la peine d’être vécue, ou bien est-ce qu’il passerait juste toute son existence à se demander pourquoi ses parents avaient un jour eu l’idée folle d’avoir un enfant au beau milieu du chaos ? Au moins, il n’aurait pas de regrets. Il ne connaitrait pas ses moments douloureux où on se disait inlassablement que la vie était mieux avant et que ce monde, il ne ressemblait plus à rien. Ceux qui étaient nés dans le monde d’avant, ceux qui n’avaient connus que ça toute leurs vie, les survivants de Lafayette, ceux partout ailleurs qui essayaient de survivre, ils étaient bouffés par les regrets. Elle l’était, Jessie. Elle savait tout ce qu’elle avait accompli dans sa vie, elle connaissait ses victoires, les choses dont elle pouvait être fière, mais elle savait aussi très bien tout ce qu’elle avait mis de côté pour en arriver là, tous ces trucs qu’elle avait abandonné, en se disant que ce n’était pas le moment, qu’elle avait d’autres choses à accomplir, c’était là, dans un coin de sa tête et ça ne la quittait que trop rarement.
Elle y pensait en boucle depuis qu’elle avait appris pour cette grossesse. Elle se souvenait de cette fois où elle avait été enceinte, trop jeune, encore au beau milieu de ses études. Elle s’était dit que c’était pas le bon moment, qu’il allait falloir qu’elle arrête de travailler pendant un moment et qu’après la naissance du bébé, il faudrait bien s’en occuper. Elle avait peut-être été égoïste quand elle avait pris la décision d’avorter, sans même en parler à son fiancé, mais elle avait su qu’évidemment, ce serait sa carrière à elle qui en prendrait un coup, alors c’était toujours plus simple pour un homme de prendre des décisions pareille, tout comme à l’inverse, c’était toujours plus simple pour un homme qui ne voulait pas d’enfant de simplement se barrer pour ne jamais revenir. C’était une autre histoire pour les femmes. Avec un bébé dans le ventre pendant neuf mois, y avait plein de complications qui venaient s’ajouter au quotidien, la douleur, la fatigue, tous les trucs auquel fallait faire attention pour que le bébé aille bien. Les kilos qui venaient injustement s’ajouter ici et là et puis après l’accouchement, fallait se donner le temps de reprendre des forces. Elle n’avait pas pu se permettre d’accepter tout ça. Elle s’était dit que ce n’était pas grave, ce n’était même pas un bébé qu’elle tuait au fond de son utérus, mais juste un amas de cellules, ce n’était pas une vie à part entière, alors c’était pas grave. Un bébé, elle pourrait toujours en faire un plus tard, quand elle en aurait envie, quand ce serait mieux pour elle comme pour l’enfant à naître et puis ce moment, il n’était jamais venu. Pas alors que ses relations avaient été trop courtes ou gâchées, parce que son mari avait décidé d’aller voir ailleurs.
Qu’est-ce qu’il en était aujourd’hui ? Elle n’avait plus de carrière à protéger à tout prix. Elle était médecin, spécialisée en cardiologie, là où on ferait confiance à un vétérinaire pour soigner n’importe quelle blessure, si on n’avait pas le choix. Elle était utile à la survie du camp, si bien qu’y avait même pas d’échelon à gravir, pas de promotion à la clé, tout ce qui comptait maintenant, c’était de sauver des vies, avec les moyens du bords et sans gaspiller les précieuses ressources du camp. Alors, dans les faits, elle n’avait rien à perdre d’un point de vue professionnel si elle avait ce bébé ce n’était pas un problème à présent, mais pour le reste, c’était une toute autre histoire. « J’sais bien. J’ai toujours été dans les meilleures. » Elle laissa échapper un léger rire. Ouais, elle avait toujours fait partie des meilleurs et comme elle avait visé toujours plus haut, elle avait sacrifié tout le reste à côté et maintenant, elle ne savait plus ce qu’elle voulait. « Ils peut-être besoin de moi plus que j’ai besoin d’eux. » Ce qui voulait dire qu’elle pouvait partir, qu’elle pouvait rester avec Hector, qu’ils pouvaient avoir ce bébé. Mais sans Lafayette pour les protéger, ils tiendraient combien de temps ? Et puis elle ne pouvait pas abandonner Olivia. Est-ce qu’elle pouvait risquer la vie de sa sœur pour avoir tout ça ? Y avait trop de variables à prendre en compte et elle ne savait pas par où commencer. « J’ai aucune idée de ce que je veux Hector, c’est bien ça le problème. » Si elle avait su, peut-être qu’elle aurait pris une décision toute seule, comme une grande comme elle l’avait fait des années plus tôt. Elle soupira, avant de revenir s’asseoir à la suite des propos d’Hector. « Tu as fait du bon boulot avec tes neveux. » Elle haussa les épaules. Au moins, ils étaient encore en vie. « J’aurais aimé ça, quelques années plus tôt. » Elle laissa échapper un nouveau soupire avant de se laisser tomber dans le fond du canapé. « Y a quatorze ans, j’étais avec ce type. On avait prévu de se marier, mais on était encore jeune, vraiment jeunes. » Elle avait eu vingt-et-un ans à l’époque, mais ça semblait être le grand amour, celui qui durerait toujours. « J’suis tombée enceinte. Mais j’étais encore à l’université, fallait que je sois la meilleure si je voulais pouvoir faire mon internat là où j’en avais envie alors … J’ai rien dit, j’ai avorté et quand il l’a appris, il m’a plaquée. » Il avait eu raison sans doute, elle lui avait menti après tout et pas sur un petit sujet, un bébé, ce n’était pas rien. « J’me disais juste que c’était pas grave, je pourrais y penser plus tard. Et puis, j’ai pas vraiment réussi à m’engager assez avec quelqu’un pour y penser. Et puis j’me suis mariée et ça m’arrivait d’y penser. J’me disais que j’avais dépassé les trente ans, que je pouvais pas attendre éternellement. Mais mon mari, il avait probablement d’autres plans en tête, parce qu’un beau jour, je l’ai trouvé avec une autre fille. » Elle leva les yeux au ciel, rien que d’y repensait ça l’agaçait d’avoir été la pauvre fille à se faire cocufiée. « Alors j’ai divorcé et quelques mois plus tard, les morts ont décidé de revenir à la vie. » Maintenant, le monde ne ressemblait plus à rien et elle n’avait pas l’impression que ça allait finir par s’arranger. « Alors je sais pas. Je suppose que sans l’apocalypse, j’aurai voulu le garder. Mais là … c’est compliqué. » C’était le moins qu’on puisse dire sans doute que c’était compliqué. « Avorter de nos jours, c’est risqué, accoucher le sera tout autant. Mais élever un bébé ça semble impossible. Mais je crois que j’aurais bien aimé, un jour dans ma vie, être mère. » Et elle ne l’avait pas fait à cause d’une ambition qui n’avait plus de sens aujourd’hui. Elle était perdue et alors que les larmes pointaient aux coins de ses cils, elle détourna le regard. C’était trop compliqué, elle ne savait pas quoi faire, Hector non plus. Elle avait l’impression d’être coincée dans un maudit cul-de-sac.
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Lun 13 Mar - 15:33
it comes and goes in waves
This one's for the lonely, the one's that seek and find Only to be let down time after time, This one's for the torn down, the experts at the fall Come on friends, get up now, you're not alone at all. And this part was for her, And this part was for her, This part was for her Does she remember ? It comes and goes in waves. This one's for the faithless, the ones that are surprised They're only where they are now regardless of their fight, This one's for believing if only for it's sake Come on friends get up now love is to be made. And this part was for her And this part was for her, This part was for her Does she remember ? It comes and goes in waves, I Am only led to wonder why It comes in goes in waves, I Am only led to wonder why Why I, why I try. ~ comes and goes, greg laswell.
A croire qu'Hector n'avait pas besoin de prendre de pincettes lorsqu'il s'agissait de parler d'avortement puisque Jessie le faisait. Elle s'ouvrait pour la première fois sur son passé, faisait fi des jugements possibles et expliquait tout simplement ce qu'elle avait vécu. Hector se sentit alors touché par une telle action de sa part, comme si ils recommençaient à s'apprivoiser l'un et l'autre, trouvant ainsi un chemin où la communication n'était ni sinueuse, ni étrangement grossière. Il retrouvait le respect, l'amour même. A la voir là, presque fragile, l'ancien pompier retrouvait en lui le désir intact qu'il éprouvait à son égard. Il désirait épouser ses lèvres des siennes, qu'elle lui appartienne, qu'ils puissent former une famille enfin ; mais de tels rêves n'étaient peut-être pas possibles au sein de ce monde qui perdait la tête. Il y avait plein de facteurs différents à prendre en compte, des facteurs dont Hector n'aurait même pas songé et ce, même si sa paternité avait été apprise au fin fond des bidonvilles de Mexico. Son enfance lui revenait en mémoire ; une enfance ponctuée de morts et de désolation. Ses parents n'étaient pas riches, et il avait vu des gangs prendre forme et se dissoudre, il avait constaté que les plus fors étaient ceux qui étaient le mieux armés, que la discussion ne menait à rien. Il avait envié sa sœur d'être allée aux Etats-Unis, et il l'avait haïe pour l'avoir laissé seul dans cette foutue ville où rien n'était beau, ou bon. Il avait vu les Etats-Unis comme une échappatoire, et il avait traversé l'Enfer pour retrouver ses neveux et les adopter. Mais les Etats-Unis, finalement, n'était-ce pas du pareil au même ? Il avait affronté le racisme, la xénophobie. Il avait entendu dire qu'il n'était bon à rien, et que son accent était hideux. Il avait regretté l'Enfer de Mexico lorsqu'il s'était rendu compte qu'il était différent ici ; qu'il n'était pas blanc, qu'il ne parlait pas anglais parfaitement et qu'il était venu eux Etats-Unis par des chemins détournés. Il était différent, et cette différence n'était pas bonne.
Aujourd'hui, ceci dit, Hector avait pris plaisir à constater que les survivants se contrecarraient de la couleur de sa peau ou s'il prononçait correctement le mot grateful. L'épidémie avait effacé les différences d'ethnie, et de religion, drapant les individus dans tout ce qui leur restait et leur offrant une vision condensée du monde dans lequel ils vivaient. Après tout, ils n'étaient plus qu'une masse grouillante de bouffe pour rôdeurs – les plus pessimistes pouvaient se permettre de penser de cette façon car, en y regardant de plus près, ce n'était peut-être pas non plus le plus stupide des raisonnements.
Doucement, Hector vint chercher la main de Jessie et agrippa ses doigts des siens. Premier contact physique qu'il se permettait depuis des lustres mais déjà son cœur semblait moins lourd en sentant sa peau chaude contre la sienne. Il la laissa parler de tout son soûl, il la laissa dire ce qu'elle souhaitait lui dire, sans jamais l'interrompre, sans jamais entrouvrir ses lèvres pour lui laisser entendre ce que lui pensait – l'idée de la grossesse, en tant que bulle rose flottant dans son esprit, était désormais bien accrochée à lui. Il se sentait encore un peu poussé à bout par cette information brutale, ne s'attendant pas du tout à une telle révélation, mais il savait qu'il y survivrait finalement. Qu'il lui fallait être là pour Jessie, qu'il ne fallait pas s'attarder sur ce que lui désirait, dans la mesure où il avait déjà deux enfants, en la présence de ses neveux, et qu'il ne portait pas le bébé à venir. Elle seule pouvait décider de ce qui était bon ou pas de faire, elle seule était capable de se dresser et de frapper du pied sur le sol. Hector respectait les femmes, et leurs choix, féministe avant l'heure et prêt à se battre pour que ces choix soient encore respectés aujourd'hui. Il resserra un peu plus ses doigts autour de ceux de Jessie et savoura tout ce qu'il n'avait pas eu la chance de frôler depuis des semaines ; sa beauté, ses boucles brunes, la chaleur de sa peau mate. A cette distance, il pouvait tout ressentir et déjà, ses bonnes résolutions s'en allaient majestueusement sous son regard fébrile.
« Je suis désolé pour tout. » avoua-t-il alors, à demi-mot, à la fois pour souligner ce qu'elle venait de lui révéler et pour lui signifier qu'il était également malheureux depuis qu'ils s'étaient quitté. Mais il n'était pas capable d'en parler clairement, pas encore. « J'ai conscience que c'est..compliqué tout ça, qu'on en a jamais vraiment parlé, et qu'avec ton passif, tout peut sembler finalement un peu obscur. » Il repensait à ce mari qu'elle avait trouvé en compagnie d'une autre fille, de ce gars l'ayant plaquée à la suite de son avortement. Il repensa aussi à leur situation, à la leur, et à tous les maux que cela pourrait engendré. « Mais on doit réfléchir, on doit trouver une solution, et penser à ta sécurité avant tout. » Et ils avaient le temps finalement, ils avaient le temps de parler et d'échanger, de se comprendre comme ils le pouvaient. « Je pourrais- je pourrais peut-être partir à la recherche d'un nouveau camp ? Je suis persuadé qu'il y en a d'autres qui accueilleraient avec plaisir un médecin en leur sein. » suggéra doucement Hector, les yeux dans le vague. Il secoua la tête et se pinça les lèvres ; ils n'avaient même pas prévu de garder l'enfant qu'il prévoyait déjà où aller. « Ecoute, d'une manière ou d'une autre, je veux être avec toi. Il n'est pas question que je te laisse tomber. » déclara-t-il d'une traite ; il ne savait pas de quelle manière être aux côtés de Jessie, et l'idée d'être loin d'elle surtout à l'heure actuelle le rendait malade, mais il était décidé et ne lâcherait pas le morceau si vite. « Quand j'étais petit, je me souviens que les filles enceintes allaient voir une vieille bonne femme dans ma rue pour qu'elle les débarrasse de leur enfant. Elles étaient toujours toutes seules. Il n'y avait pas le père, et elles étaient parfois très jeunes aussi. Quatorze ans, treize ans parfois. Et tu sais, le Mexique a jamais été très porté sur l'avortement et ça a toujours été considéré comme un délit. Alors, ces filles-là faisaient ça parce qu'elles étaient désespérées, personne ne les écoutait, y avait personne pour elles. Elles mettaient leur vie en danger et elles étaient seules. » Hector se redressa un peu, sans lâcher la main de Jessie, et plongea ses prunelles sombres dans celles de sa vis-à-vis. « Quoi que tu fasses, je ne veux pas que tu sois seule. »
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Mer 15 Mar - 22:17
I'll follow on the way to THE SUN.
hector costello et jessie griffin.
It's written in your bones, You're meant for something more There's nothing here for you to wait for I hear it in your heart. It's yours for you to take If you could cut the lines and let go. I sense it in your voice, The shine into your eyes I know there's something more to aim for.
Même avant l’apocalypse, Jessie, elle n’avait pas été la personne la plus douée du monde pour gérer sa vie. Elle avait commis tout un tas d’erreurs qu’elle avait cru ne jamais regretter, mais évidemment, elle n’avait jamais prévu qu’y aurait un jour une apocalypse et des zombies assoiffés de chair humaine, désireux de bouffer tout ce qui passait pour venir tout compliqué. Comment est-ce qu’elle aurait pu penser à ça Jessie ? Personne n’avait été assez timbré pour penser qu’un truc pareil finirait par se réaliser. Jessie, elle se disait que ça devait être impossible d’avoir eu un jour des idées pareilles et pourtant ils y étaient, là maintenant, au beau milieu d’une apocalypse qui avait détruit le monde. Ils étaient en proie à un virus que personne ne comprenait. Elle était médecin Jessie, elle comprenait les virus, les bactéries, les maladies diverses et variées. Elle savait comment soigner tout un tas de trucs et elle était capable de transplanter le cœur d’une personne dans le corps d’une autre personne comme si c’était la chose la plus évidente à faire. Mais ça, ça la dépassait complètement. Ça dépassait tout ce qu’il y avait de logique. Elle, elle avait appris d’une fois mort, y avait plus rien, parce que le cerveau était éteint, que les messages nerveux ne passaient plus d’une synapse à l’autre. Mais là, le cerveau redémarrait d’une façon bien étrange, y avait rien de logique là-dedans, rien qui puisse expliquer le pourquoi du comment. Alors Jessie elle se disait qu’y aurait jamais aucun remède à tout ça. Aucun vaccin qui viendrait sauver le monde. C’était couru d’avance, elle n’avait pas le moindre espoir Jessie. Le monde s’était effondrer et maintenant, tout ce qui lui restait à Jessie, c’était des regrets, des trucs qu’elle avait loupé dans sa vie et qu’elle ne pourrait probablement jamais rattraper.
Elle avait avorté, elle avait menti à son fiancé, elle avait fini par se marier avec un type qui l’avait trompé avec une autre. Tu parles d’une vie idéale. Tout ce qu’on retiendrait d’elle, ce serait son nom, à la fin de quelques articles scientifiques, qui avaient été publiés dans des magasine que tout le monde finirait pas oublier, parce que de nos jours, y avait plus important que quelques recherches en cardiologie. Aujourd’hui, le monde ressemblait à un véritable enfer et plus personne n’en avait rien à foutre des avancées de la médecine. On faisait avec ce qu’on avait, on pouvait difficilement chercher plus loin. C’était pas rassurant du coup. Jessie, elle savait trop bien qu’il avait fallu des années pour que la médecine moderne sauve les femmes enceintes. Au moins, elle pouvait se dire qu’on avait compris l’intérêt de désinfecter les instruments chirurgicaux et qu’y avait quand même des savoirs sur les grossesses et les accouchements, qui pouvaient sauver la vie des femmes enceintes, même sans avoir accès au même niveau de soin que ce qu’on avait pu trouver dans les hôpitaux quelques années plus tôt. Mais si fallait faire une césarienne ? Comment ça se passerait ? Elle se posait ce genre de questions, alors qu’elle était encore au tout début de sa grossesse et elle avait du mal à se rassurer. C’était pareil pour l’avortement, c’était pas la procédure médicale la plus compliquée du monde, mais réalisée dans de mauvaise condition, ça pouvait entrainer tout un tas de problèmes. Alors, si elle devait faire son choix en pensant à sa sécurité, il lui semblait bien qu’y avait aucune des deux options qui pouvait lui assurer de s’en sortir sans le moindre problème. Si elle devait choisir en fonction de ce qu’elle voulait c’était compliqué, parce que dans le fond, elle n’en savait rien. Elle n’arrivait pas à savoir ce qu’elle voulait.
Elle avait cru qu’avec l’aide d’Hector, ce serait plus simple, mais en vérité, ça ne changeait rien. Il n’avait pas de réponse miracle à lui apporter. Juste son soutien. Est-ce que c’était suffisant ? Ce serait passer pour une fille bien exigeante que de dire que non. Après tout, c’était mieux que tout ce qu’elle avait eu avec ses autres compagnons avant Hector, peut-être qu’elle ne l’avait jamais mérité de toute façon, si bien qu’elle haussa les épaules suite aux excuses d’Hector. « Pourquoi ? Parce que je suis une salope égoïste et ambitieuse ou parce que mon ex-mari était un connard ? » Rien qui soit de sa responsabilité à Hector. Elle était la seule à pouvoir s’en vouloir, pour les choix qu’elle avait plus jeune, quant à son ex-mari, elle avait tendance à se dire qu’elle espérait qu’il se soit fait bouffer, quand bien même ce n’était pas cool elle se disait parfois qu’il ne méritait pas mieux, de quoi la faire encore plus passer pour une salope sans doute. Elle laissa échapper un léger soupire avant de baisser les yeux vers les doigts d’Hector qui étaient venus chercher les siens. « Je sais pas. J’peux pas abandonner ma sœur. Tu peux pas abandonner tes neveux. » Sa nièce en plus, elle n’était pas genre enceinte jusqu’au cou ? Il ne pouvait pas la laisser là et partir ailleurs et s’en aller Dieu seul savait où, avec un bébé ? Ce serait vraiment trop risqué. Lafayette, c’était sûr, mais Hector n’y avait pas accès. « Peut-être que le conseil te reprendra, si je les menace de partir … Ils ont pas assez de médecin pour prendre ce risque, non ? » Elle ne savait pas jusqu’où ils pouvaient aller, ce fameux conseil, après tout, ils étaient cinglés, peut-être qu’ils préféreraient voir les gens mourir plutôt que d’accepter un tel marché. Elle releva les yeux vers lui, avant d’esquisser un léger sourire. « Merci. » Elle était complètement perdue, elle ne savait pas quoi faire, mais au moins, elle avait Hector, si bien qu’elle allait peut-être enfin pouvoir ravaler la rancœur qu’elle avait à son égard, ça ferait déjà ça de moins pour lui peser sur le cœur au quotidien. » Je me dis qu’au moins à Lafayette, y a des médecins, des moyens sanitaires qui fonctionnent. C’est toujours moins précaire … » Ce n’était pas la première fois qu’elle entendait ce genre d’histoire et malheureusement, y avait pas eu qu’au Mexique, qu’elles avaient existé. « J’arrive pas à me décider sur qu’y a de mieux. » Pourtant, il allait bien falloir qu’elle le fasse, après tout passé un certain stade, avorter ne serait plus vraiment une option. Pour l’instant, ça ne semblait pas bien grave, c’était juste des cellules en duplication. Bientôt ce serait un bébé et elle ne pouvait pas le tuer. « Merci. J’ai pas envie d’être toute seule. » Elle ne pouvait pas gérer ça toute seule, c’était trop difficile. Elle avait besoin d’Hector, peut-être bien plus qu’elle avait besoin de trouver une solution. Elle ne voulait pas avoir tout ça à gérer toute seule, elle s’en sentait incapable, de toute façon. Elle avait besoin de lui et pourtant Lafayette ne voulait plus le laisser entrer dans l’enceinte du camp.
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Mar 28 Mar - 23:46
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This one's for the lonely, the one's that seek and find Only to be let down time after time, This one's for the torn down, the experts at the fall Come on friends, get up now, you're not alone at all. And this part was for her, And this part was for her, This part was for her Does she remember ? It comes and goes in waves. This one's for the faithless, the ones that are surprised They're only where they are now regardless of their fight, This one's for believing if only for it's sake Come on friends get up now love is to be made. And this part was for her And this part was for her, This part was for her Does she remember ? It comes and goes in waves, I Am only led to wonder why It comes in goes in waves, I Am only led to wonder why Why I, why I try. ~ comes and goes, greg laswell.
Hector peinait à trouver une porte de sortie convenable ; il peinait à trouver des solutions car, il ne se leurrait pas, c'était pour cette raison que Jessie était venue vers lui afin de lui apprendre sa grossesse. Il ne doutait pas de sa bonne foi, mais leur relation avait pris fin quelques semaines auparavant, et la jeune femme ne paraissait pas décidée à la remettre sur les rails pour le moment malgré leur proximité physique et cette conversation qu'ils entretenaient sur ce sofa, dans ce salon, mirage de ce qu'aurait pu être leur vie à un moment où le monde avait encore des valeurs pour lesquelles se lever et se battre. Force était de constater qu'Hector n'avait pas réponse à tout, malgré son physique de jeune premier, toujours prêt à rendre service et à se mettre en danger pour le commun des mortels. Il avait perdu Jessie à trop vouloir faire le con, et il en payait maintenant le prix ; ils étaient séparés, à la fois physiquement et très certainement moralement, alors qu'elle était enceinte et ne savait que faire. Non, Hector était tout aussi paumé qu'elle finalement, ne sachant jamais trop sur quel pied danser à chacune de ses paroles. Sa décision avait été prise dès le départ, dès que les lippes de Jessie avaient laissé passer la formidable annonce. Formidable, car Hector aimait les enfants. Il aimait s'occuper d'eux, jouer avec eux, les élever. Lorsqu'il pensait à Absalon et à Eva, il savait qu'il avait fait du bon boulot et cette certitude l’emplissait d'une satisfaction presque excessive. Mais eux, Hector et Jessie, n'en étaient pas encore là ; l'enfant à naître était encore à l'état embryonnaire, et ils devaient décider s'ils pouvaient se permettre d'élever un gosse dans un monde comme celui-ci. La difficulté était totale, presque inabordable. Hector était toutefois dardé d'un espoir qui n'était jamais vain, se relevant à chaque fois, à chacune de ses difficultés – la vie était faite ainsi, et s'il mourrait demain, au moins son existence aurait été composée de justice.
L'espoir ne résidait pas l'existence d'un prétendu vaccin – car c'était peine perdue, il n'y aurait jamais. Tous les laboratoires devaient être saccagés, ou grouillant de rôdeurs ayant eu l'existence de scientifiques vifs. Hector ne percevait pas l'espoir dans ce genre de chose. Il voyait la situation autrement car, oui, il était optimiste autant que réaliste ; il savait que les rôdeurs décimaient tout sur leur passage et sa survie ne tenait finalement qu'à un fil. Tout semblait perdu, et c'était certainement à ce moment-là que les personnes, les fameux survivants, révélaient leur véritable visage à la vue de tous. Certains choisissaient le chemin de la facilité ; la violence les réduisait à l'état d'animaux. D'autres se contentaient de vivre comme si rien ne se passait, comme si le monde n'avait pas changé et le camp de Lafayette entretenait cette illusion. Qu'on se le dise, les facilités du campement manquaient cruellement au mexicain, lui qui se délectait autrefois quotidiennement de trois repas par jour. Il avait découvert l'espoir en dehors des barricades, en rencontrant une jeune fille ayant été précédemment virée du camp et qui répondait aux trois critères suivants : abandonnée, seule, malade. Elle avait vu en Hector quelqu'un susceptible de l'aider et c'était ce qu'il avait essayé de faire jusqu'au jour où elle mourut dans ses bras. Il avait redécouvert l'espoir ; l'espoir de cette gosse qui avait tout à gagner, et qui était morte par manque de soins. Il avait lui-même entretenu un certain niveau d'espoir à ses côtés, et l'espoir ne l'avait jamais abandonné et ce, même après sa mort. Il s'accrochait à la vie tout simplement – cela ne signifiait pas pour autant qu'il était incapable de tuer en cas de dernier recours. Non, il pouvait le faire pour sauver sa famille, les siens, des innocents. Il était droit dans ses baskets, ne frémissait pas car ses valeurs étaient bien ancrées en lui. Il dormait paisiblement la nuit. Il n'avait pas peur d'se regarder dans le miroir. L'espoir le tenait en vie, et l'homme dardé de bonté qui était en lui en ressentait tous les effets bienfaiteurs.
Le haussement d'épaules de Jessie, et l'interrogation qu'elle lança à la suite, le fit froncer des sourcils. A son tour, ses épaules se levèrent légèrement et s'affaissèrent, à une seconde d'intervalle. « Désolé pour plein d'trucs. Désolé parce que ton ex-mari était un connard, effectivement. Et désolé que tu aies à supporter cette situation toute seule aujourd'hui.. quand t'es à Lafayette quoi, avec tous ces tarés autour de toi. J'ai pas assuré et j'en suis désolé. » C'était bien la première fois que de telles excuses passaient la barrière de ses lèvres d'ordinaire serrées ou fendues en un sourire compréhensif. Il n'était plus question d'être compréhensif, mais bien de prendre les choses en mains et de porter le poids de sa culpabilité – car ses regrets existaient, à l'instar de ses erreurs que son entourage subissait. Les doigts d'Hector se resserrèrent davantage autour de ceux de Jessie, remarquant qu'elle venait de porter ses prunelles vers leurs phalanges liées ; il ne savait guère si un tel coup d’œil était bon signe ou non, mais il suivait son instinct en amplifiant ce contact. « Tu penses vraiment que le Conseil me reprendrait moi ? J'ai volé dans leur réserve médicamenteuse, Jess. On m'a viré une première fois, j'y suis retourné avant d'être foutu en taule. Et je m'en suis enfui, cette fois-ci avec ton aide. Je ne pense pas que me reprendre soit dans leurs intérêts. » il esquissa un sourire presque timide « Mais tu peux toujours leur demander si tu y tiens absolument, évite toutefois de te faire trop d'illusions ; ils sont différents de nous, leurs décisions ne sont pas semblables aux nôtres. » Hector acquiesça alors à la suite de la remarque de Jessie ; le camp de Lafayette n'était pas précaire, et les moyens sanitaires à sa portée étaient toujours plus intéressants que ce qu'elle trouverait en dehors des barricades. « Alors il faut que tu restes à Lafayette, même si ça m'arrache la bouche de te dire ça. Je vais aviser pour ne pas te laisser seule là-bas, d'accord ? Je vais voir, je vais y réfléchir, on va trouver une solution. Une solution pour absolument tout, j'te promets. » Il ne savait pas non plus quoi dire, quoi faire ; en y réfléchissant, la décision à propos du bébé appartenait à Jessie. Hector n'aurait pas à accoucher au milieu d'une troupe de militaires, ou de rôdeurs. Il était là si elle le désirait, mais il ne se sentait pas détenteur d'une solution miracle. « Tout va bien se passer, on est ensemble. » fit-il remarquer avant de se pencher en avant, ses lèvres frôlant la joue de Jessie avant de s'y poser fermement. Ce geste était tendre et le ramener à un moment où il ne se souciait de rien ; à un moment où il avait perdu espoir, mais où il vivait simplement. Le baiser qu'il posa sur la pommette de la jeune femme ne dura que le temps d'un battement d'aile d'un papillon, mais il en apprécia chacun de ses secrets ; du parfum de Jess, jusqu'à la douceur et à la chaleur de sa peau qu'il avait eu une fois la chance de parcourir en son intégralité.
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Sujet: Re: it comes and goes in waves (jessie) Lun 1 Mai - 14:28
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Elle regrettait le monde d’avant Jessie. Comme tout le monde, qu’elle se disait, avant de réaliser qu’en réalité, y avait tout un tas de survivants qui devaient avoir pris avantage de ce qui était arrivé au monde, des gens qui se disaient que c’était mieux comme ça, que maintenant, ils n’avaient plus besoin de répondre à qui que ce soit. Elle ne pouvait pas penser comme ça la brune. Elle, elle avait aimé l’ordre établi, les lois, même les plus stricts qui permettaient au monde de fonctionner. Elle avait pourtant connu les problèmes de l’ancien monde aussi, à cause de sa couleur de peau, des origines de ses parents et de la mentalité de certaine personne. Elle aurait pu se dire que maintenant au moins, ça n’avait pas d’importance, qu’y avait peu de gens qui allaient insulter son métissage, alors même qu’elle était l’une des rares personnes à Lafayette à pouvoir sauver des vies. Mais elle préférait encore les insultes, les remarques racistes ou sexistes qu’elle avait pu entendre par le passé, que ce qui restait à présent sous ses yeux : un monde qui s’était effondré et qui n’était pas prêt de se relever. Elle ne l’aimait pas ce monde Jessie et bien qu’elle ait encore en elle la volonté de se battre, y avait des moments, quand elle doutait ou qu’elle désespérait, où elle se disait que tout aurait été plus simple si elle était morte dès le début, au moins, elle n’aurait pas eu à essuyer les peurs, les deuils, les doutes, les douleurs, par lesquels elle n’avait de cesse de passer. Elle se croyait forte Jessie, mais elle était bien obligée d’admettre que c’était de plus en plus dur de le rester, au fil du temps qui passait et des déceptions qui s’enchainaient. C’était déjà dur pour elle toute seule alors, un bébé ? Ce serait pire encore.
Elle réfléchissait beaucoup à tout ce que ça pouvait impliquer et souvent y avait son cœur qui entrait en contradiction avec tout ce qui pouvait être logique. Elle était une femme de science pourtant, elle laissait parler la logique avant les sentiments. Elle l’avait fait en tout cas, avant que le monde ne s’enfonce dans le chaos. Aujourd’hui, elle ne savait juste plus ce qui était le mieux. Elle était complètement perdue, c’était bien pour ça qu’elle était venue jusque-là, avec l’espoir idiot qu’Hector, il aurait une solution à lui offrir, qu’il viendrait faire taire ses doutes et qu’elle pourrait repartir à Lafayette en sachant exactement quoi faire. Ce ne serait pas le cas. Elle repartirait à Lafayette avec les mêmes questions, les mêmes doutes et rien pour les rendre plus faciles à supporter. Au moins, elle en aurait parlé à quelqu’un et pas n’importe qui, quelqu’un qui était tout autant concerné qu’elle, parce que si elle devenait mère, alors Hector il deviendrait père. Elle avait ce poids sur la conscience qu’elle n’avait pas su partager avec qui que ce soit à Lafayette, mais maintenant, y avait au moins Hector. Ça faisait du bien de parler en plus, ça faisait du bien de laisser sortir cette vérité qui l’effrayait, depuis des semaines maintenant, sans qu’elle ne sache quoi en faire. Ce serait peut-être plus simple à présent, parce qu’au moins, à défaut de ne pas avoir de solution miracle, elle avait quelqu’un quelque part qui était là pour la soutenir. Bien-sûr, ça aurait pu être Olivia, ça aurait pu être Emma ou l’un des médecins avec qui elle travaillait et qui s’y connaissait en grossesse et en bébé, mais Hector dans le fond, c’était le seul à qui elle avait eu envie de se confier, le seul dont elle avait besoin, le seul qui était loin aussi.
C’était pour ça qu’elle lui en voulait à Hector, parce qu’il était loin d’elle et que merde, elle avait besoin de lui, elle. C’était au camp qu’elle devrait en vouloir, pour leurs décisions débiles, pour leurs règles qui n’avaient pas de sens alors même que l’important, c’était de survivre et qu’un homme de plus dans le camp, c’était quelqu’un d’autre pour le défendre. « J’espère qu’il s’est fait bouffer. » Qu’elle répondit dans un léger rire, concernant son mari. En vérité, elle ne lui souhaitait même pas ça. Elle n’y pensait pas, tout comme elle ne pensait pas à toutes les personnes qu’elle avait pu fréquenter dans le passé et dont elle ne savait plus rien aujourd’hui. C’était probablement plus facile comme ça. « J’sais que c’est pas de ta faute. Mais j’peux pas m’empêcher de t’en vouloir. » C’était Lafayette qui l’avait mis dehors, parce qu’il avait désobéi. Mais il avait essayé de sauver quelqu’un et ça, Jessie elle était bien placée pour comprendre l’importance que ça avait. Mais dans son cœur, c’était comme s’il l’avait laissée derrière elle, comme si elle n’avait pas eu d’importance pour elle. Ça la protégeait au moins. Pendant un moment, ça lui avait même donné l’illusion que l’amour était devenu haine et que tout était plus simple comme ça. Maintenant, elle ne savait plus trop. Elle ne voulait pas qu’il lâche ses doigts ou qu’il s’en aille et elle ne voulait pas avoir à partir. « J’en sais rien. Peut-être qu’ils peuvent entendre raison. » Ils étaient encore des hommes après tout et peut-être que ça pouvait les rendre un peu raisonnable, elle ne savait vraiment pas, mais elle se disait qu’elle pouvait bien au moins essayer. « Ils doivent encore avoir un peu de bon sens, quelque part … » Enfoui en eux, très profondément, peut-être qu’y avait encore quelque chose à atteindre pour arranger les choses. Jessie elle se disait qu’au moins, elle n’avait rien à perdre à essayer. Elle plongea son regard dans celui d’Hector, avant d’acquiescer à ses propos. Elle allait retourner à Lafayette alors et ils trouveraient quelque chose, tous les deux. Un sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il lui disait qu’ils étaient ensemble et qu’elle sentit ses lèvres contre sa joue. Elle laissa échapper un léger soupire avant de venir se blottir contre lui, la joue posée contre son torse. « J’aurai vraiment aimé te rencontrer plus tôt, avant tout ça. » Ça aurait été bien ça. Mais impossible peut-être alors qu’il venait de l’Illinois et qu’elle, elle avait passé sa vie en Louisiane. Est-ce que dans son road-trip il se serait arrêté à Lafayette quelques temps ? Ou bien ça n’avait même pas été l’itinéraire prévu ? « T’es la seule chose positive qui me soit arrivée dans ce monde-là. » Au milieu des pertes, des deuils de la peur et de tout ce qui allait avec, ces trucs insupportables qui rendaient la vie compliquée, au moins, elle avait rencontré Hector et qu’importait ce qu’elle pouvait dire depuis qu’il avait été viré, elle ne regrettait pas cette rencontre.
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it comes and goes in waves (jessie)
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