AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 (int. 1/abe) the empty space you left behind

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
Invité

Invité
MessageSujet: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyVen 24 Mar - 3:05

 
void.

Les songes décharnés qui avaient fait ses derniers mois dehors semblaient lui revenir, à Kara, retentissant un peu plus à sa mémoire à chaque pas qui l’éloignait un peu plus de Lafayette. Sous ses pieds, l’asphalte était un ennemi immuable; dans ses poumons, l’air était un adversaire invisible - et haut dans le ciel, l’épaisse couverture de nuages était son seul salut. Elle aurait dû rester avec le groupe, se disait-elle; écouter les indications qu’on lui avait données, suivre les ordres imposés par le Conseil- bien souvent ces derniers jours, la blonde avait l’allure de l’élève indisciplinée qui regardait ailleurs quand un officiel essayait d’avoir une conversation avec elle, comme si elle avait mieux à faire, comme si elle n’pouvait tout simplement pas, regarder dans les yeux le visage de l’autorité tyrannique qui avait refermé ses serres sur sa vie. Et dire qu’elle avait cru que Lafayette la sauverait; il n’y avait donc de paix nulle part, c’était la conclusion désastreuse à laquelle elle était arrivée, en écoutant les nouvelles et les rixes flotter dans l’air du camp. Dehors n’était pas son secours; elle l’avait toujours su, Kara, que ce n’serait pas en quittant les murs de Lafayette qu’elle trouverait quoique ce soit- dehors, c’était la mort, la peur constante, l’odeur nauséabonde des cadavres qui revenaient à la vie; et seul le coeur, gibier tambourinant contre sa cage thoracique, était son fidèle compagnon. Elle les connaissait sur les bouts des doigts, les instincts du survivant, les pulsions du désespéré, et la hargne d’une survie qui n’avait, au fond, pas vraiment de sens. Pour ce soir, la Winfield savait qu’elle devait rentrer avec de quoi remplir le ventre d’un bébé tout juste né, pour les jours à venir. Peut-être était-ce tout ce dont elle avait besoin, pour s’armer d’assez de courage; dans le groupe, presque personne n’avait voulu entendre sa requête, alors même si elle était soi-disant importante au cas, même si elle avait eu un laisser-passer presque exceptionnel, la jeune femme n’avait pas pu juste suivre les traces. Et maintenant, maintenant, chaque allée sur laquelle se posaient ses prunelles semblait lui dire qu’elle était perdue. Kara avait vécu à Denver, et elle avait toujours été plutôt bonne en orientation - si elle y mettait sa tête et ses efforts, elle retrouverait le chemin de Lafayette; ouais. Ouais. Mais est-c’que ça voulait dire pour autant, que les prochaines heures lui étaient garanties, qu’elle pourrait courir jusqu’aux portes du camp fortifié au moindre problème? Irrémédiablement, au bout du chemin, elle était seule; seule avec elle-même, seule face à l’austérité d’un monde qui n’était que sauvagerie. Y’avait les rôdeurs, oui; y’avait aussi la vaste liberté dont jouissaient la nature et ses caprices, désormais. D’une seconde à l’autre, il pourrait s’mettre à pleuvoir à tel point que les averses la paralyseraient dans un bâtiment. D’une seconde à l’autre, le vent pouvait aussi se lever, portant son odeur de proie esseulée à tous les zombies affamés. Dans le désert, Kara avait était malmenée par des bourrasques sauvages et impitoyables, avant d’être étouffée dans une aridité assassine, elle avait été ballotée entre des nuits glacées et des jours sans fin. Elle connaissait la cruauté du monde, elle l’avait subie, et celle-ci avait presque failli la tuer, sans retour possible: alors Kara, au moment d’affronter à nouveau une adversaire aussi capricieuse que la vie elle-même, partout autour, ici et nulle part, elle avait la gorge sèche à chaque mètre qui rallongeait la distance entre elle, pauvre petite fille orpheline et seule, du camp qui aurait vite fait de l’oublier.

Et si tout le monde l’oubliait, au fond? Evalia était prise dans sa torpeur bien à elle, et... et le reste, elle n’savait plus quoi en penser. Elle n’voulait plus y penser; comme si prétendre pouvait rendre ses intentions réelles. Pourtant, le mot laissé par Absalon - qu’elle avait tantôt froissé en une boule aussi serrée que celle dans son estomac, tantôt déplié, lu et relu à s’en user les yeux - semblait lui brûler la poche de son pantalon, d’une omniprésence à laquelle elle se raccrochait comme une idiote. Une idiote, ouais, pour sûr. Absalon était vivant; tant mieux pour lui, tant pis pour elle. Parce qu’au fond, ça n’changeait pas grand-chose au quotidien morne qui l’englobait. L’esprit semi-ailleurs encore, partagé entre des ‘peut-être’ qui n’avaient rien de beau ou de concret à l’extérieur et la réalité bien plus cruelle et silencieuse, elle, Kara avait vagabondé ici ou là. Elle était entrée dans plusieurs bâtiments - l’hôpital, un magasin, deux magasins, des blocs d’appartement; au moins, elle savait ce qu’elle cherchait. Et bien peu de gens avaient affronté l’Apocalypse en se disant que, peut-être, ils devraient nourrir un bébé. Elle avait donc réussi à glaner quelques petites choses - elle s’en targua même de n’pas avoir complètement perdu les bonnes techniques, les réflexes intelligents et le nez qu’elle avait développés quand elle avait été toute seule. La survie, elle était au bout de ses lèvres, à la pulpe de ses doigts, roulant dans ses chairs avec le sang qui pompait furieusement dans ses veines. Mais Kara aurait dû mieux savoir que ça, encore; elle avait eu l’habitude de la sévérité du monde, des circonstances, du temps qui passait - l’humain avait plus souvent été son allié que son adversaire, au moins. En entendant quelques voix, la pesanteur de pas s’approchant de l’appartement qu’elle avait commencé à fouiller depuis une bonne dizaine de minutes maintenant, c’est presque par précautions seulement, juste au cas où, qu’elle chercha une cachette. Ici ou là, n’importe où - rien de mieux que derrière une porte qu’elle poussa silencieusement, la fermant à moitié, avec l’espoir quand même, qu’une chambre n’attire pas assez l’attention, et qu’on passe son chemin. Elle ne s’y était elle-même pas attardée; à la discussion, aux intonations des voix, depuis sa planque, la blonde évalua la présence de trois gars. Quelque-chose comme ça. C’n’était pas ceux qui l’avaient accompagnée en mission - et elle n’était pas bête, Kara, bien consciente que ceux qui n’étaient pas admis à Lafayette détestaient généralement ceux qui avaient la chance de s’y trouver. Elle avait été malchanceuse pendant bien longtemps; là, tout de suite, il lui semblait être du mauvais côté de l’équation. Encore et encore, elle entendit des pas flirter à proximité d’elle - du côté gauche de son ouïe, dans le couloir pendant que d’autres semblaient retourner l’appartement, presque sans discrétion - n’avaient-ils pas peur des rôdeurs, alors? Elle, elle arrêta de respirer à de nombreuses reprises, un temps interminable où seul le sang battant à ses tempes comme un désespéré, lui donnait un quelconque repère. Debout, immobile, elle fixa le néant pendant longtemps; serrant parfois les paupières comme si ça pouvait être une solution magique. Qu’ils partent, qu’ils partent. Il n’y avait pas grand-chose de toute manière, ici. Les premières rumeurs, annonçant qu’ils partaient, finirent même par flotter dans l’air, au moment où le parquet du sol crissa juste à côté d’elle. Devait-elle bouger, cette fois, essayer de s’enfuir, ou continuer de rester immobile, alors même qu’elle pouvait jurer pouvoir sentir la sueur et le sang sur la personne, n’importe quelle personne qui se trouvait là... juste là? ‘Tiens, tiens, tiens’ - elle n’eut qu’une fraction de seconde pour espérer que ce n’soit pas pour elle, avant qu’une main aux longs doigts ne lui enserre le bras, et qu’un type dont elle ne vit qu’à moitié le visage, ne la traine hors de sa cachette. Elle aurait pu jurer qu’elle savait se défendre, au moins un peu, qu’elle avait de bons réflexes, Kara; elle avait toujours eu l’assurance de la fille qui avait cru que si quelqu’un l’attaquait dans la rue avec la ferme intention de lui voler son sac, elle pourrait au moins retenir les lanières de celui-ci et en coller une au voleur. Cruelle erreur- elle était soudainement bien frêle, bonne à être malmenée jusqu’aux deux autres, à peine apte à résister quand on lui arracha son sac d’entre les doigts, le vidant par terre sans détour. La prise de l’autre sur son bras était si forte, qu’elle pourrait jurer qu’il allait lui déchirer la chair, et le muscle, et lui briser l’os tout à la fois; et Kara ne put que les voir retourner du pied tout ce qu’elle avait amassé, chaque objet, tout et rien accompagné de sa remarque sardonique. Elle tenta de se débattre, gémit, supplia même, comme une idiote, lorsqu’ils prirent ce qu’elle avait eu à manger là-dedans, et sa bouteille d’eau si nécessaire. Le reste n’sembla pas les intéresser; rien de plus que le couteau qu’elle avait eu sur elle - est-ce qu’à Lafayette, elle se ferait virer pour avoir perdu une des armes du camp? Au moins, comme elle n’avait jamais touché une arme à feu de sa vie, elle n’en avait pas eu une sur elle, tout court. Mais désarmée, esseulée, abandonnée sans rien - c’était comme un bond dans le passé qui précipita bien assez vite la panique de la blonde. Peut-être le tumulte vint-il d’elle, alors, avant de venir des trois autres, le ton montant avec le noeud dans sa gorge, Kara se débattant avec plus de hargne ou de désespoir - difficile à dire. Difficile à dire, ouais, surtout quand les hauts et épais corps des trois autres semblèrent se resserrer autour d’elle - et même si elle fut incapable d’enregistrer le moindre des mots qu’ils eurent à son égard, leurs attentions étaient on ne peut plus claires. Ils n’avaient pas eu grand-chose à la voler, c’était l’Apocalypse, et la nature humaine était plus vorace et impitoyable que n’importe quoi d’autre. Elle sentit les mains baladeuses, la pression alors qu’on essayait de l’entrainer par terre et dans un geste désespéré, un parmi tant d’autres, elle réussit à envoyer son coude entre les côtes de celui dans son dos. Il la lâcha, au moins, assez pour qu’elle arrive à se défaire du groupe, avant qu’une autre poigne ne l’attrape - par la veste, par le tee-shirt, elle ne sut par quoi, un tissu qui se déchira dans un bruit sec, manquant de la faire trébucher et s’effondrer par terre comme une idiote. Elle passa la porte de l’appartement, Kara, désorientée, dépossédée de tout ce qu’elle avait eu sur elle pour au moins tenir bon, dépaysée, déboussolée. Paumée, juste paumée; trop paumée pour que le sentiment de sécurité puisse vivre en elle encore un jour, aurait-elle juré. De toute manière, elle n’eut pas le temps de dévaler l’escalier avant qu’ils ne la rattrapent - tous, ou juste un, ou même quelqu’un d’autre, elle n’en eut pas la moindre idée; dans la frénésie, elle dégringola la volée de marches, finissant au sol comme un poids mort. Dans la cohue, Kara délivra un coup de pied, ou essaya ; son tout dernier instinct fut de crier. Hurler à pleins poumons comme elle l’aurait fait avant, et parce qu’elle avait encore trop d’instinct de survie - pour attirer l’attention des autres gens, de la police, de n’importe qui. Que ça attire les rôdeurs, aujourd’hui. Elle s’disait que son groupe l’avait probablement abandonnée comme ils avaient abandonné Absalon quand il avait disparu trop longtemps. Alors que les rôdeurs viennent, eux, qu’ils les bouffent tous, ce n’serait pas si mal - de toute manière, avec eux ou avec les zombies, elle semblait tout autant morte dans un avenir proche. Enfin. A coup sûr, ça n’pouvait pas être pire que c’que la vie était devenue.
Revenir en haut Aller en bas
Death
Death

ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
▴ messages : 2753
▴ points : 4586
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyVen 24 Mar - 16:48

you say goodbye and every time you find me.
intrigue 1 : kara winfield & absalon costello.

Plus les jours passaient, plus il avait l’impression de perdre la raison, c’était comme si le monde devenait un peu plus sombre à chaque jour qui passait. C’était idiot, ça avait été l’apocalypse aussi, quand il avait été derrière les murs de Lafayette et il était tant de fois allé dehors, qu’il avait forcément vu à quel point le monde était devenu pourri. Mais ça avait été différent. Y avait plein de trucs qu’il pouvait reprocher à Lafayette, à son conseil qui avait bien peu d’égard pour les autres survivants, quand bien même ils se disaient vouloir les protéger. Qu’importait les reproches qu’il avait en tête pour les conseils du camp, il ne pouvait pas nier l’évidence, là-bas il avait été en sécurité, protégé par les barrières du camp. Il avait eu sa sœur à ses côtés, ce lien essentiel à sa vie, comme si Evalia, elle avait toujours été une moitié de lui-même. Il l’avait toujours pensé, alors que, pendant tellement d’années, pendant toute sa vie même, Evalia avait été cette personne, unique au monde, pour qui il aurait défié vents et marée. Evalia et lui, ils avaient été inséparables et il lui avait tellement de fois promis que tout irait bien, qu’il ne la laisserait jamais tomber, il avait souvent serré sa main dans la sienne, pour lui faire comprendre qu’il était là, qu’il n’avait pas l’intention de la lâcher. Maintenant, il n’était plus là, il n’était plus à ses côtés et ça ne faisait que confirmer ce qu’il avait toujours pensé, Evalia était toute une partie de lui-même sans laquelle, il ne pouvait pas être lui-même. Il le ressentait, alors que l’absence de sa sœur lui brisait un peu plus le cœur, jour après jour. Il avait cru que ça irait mieux, quand il l’aurait revue. Mais c’était pire encore, alors qu’elle n’avait pas l’air au mieux de sa forme, qu’elle avait eu un bébé et qu’il n’avait même pas été là pour la soutenir, voir sa sœur dans cet état, ça n’avait fait qu’accroitre la douleur au fond de son cœur et être obligé de s’éloigner de nouveau, c’était insupportable.

Il avait l’impression d’être passé de l’adolescent rebelle qui n’en faisait qu’à sa tête, au pauvre type, trop désespéré pour même trouver une bonne raison de gueuler sur son oncle. Il en était arrivé à se dire que c’était peut-être mieux, que Kara n’ait pas été là ce jour-là. Qu’il n’ait pas eu à recroiser son regard, à se sentir rassurer de la retrouver à ses côtés, pour finalement mieux la quitter elle aussi. Ça aurait été pire encore, sans doute, pour lui, pour elle et pour Evalia aussi, peut-être, que ça aurait été mieux qu’il ne remette pas les pieds dans ce camp. La solitude qui avait suivi les quelques moments avec Evalia, avait été encore plus cruelle que celle qu’il avait subi pendant des jours et des jours avant de remettre les pieds dans le camp. Maintenant, il se retrouvait à juste pas savoir quoi faire. Il ne pourrait jamais rentrer à Lafayette, mais elles, elles pouvaient sortir et mine de rien, avec Hector, ils s’étaient bien débrouillés, pour sécuriser cet appartement, alors égoïstement, il se disait bien souvent qu’ils pourraient rester ici ensemble, c’était moins bien que Lafayette, mais c’était déjà ça. Puis rapidement, il revenait à la réalité, elles étaient plus en sécurité dans le camp, encore plus maintenant qu’apparemment, y avait des fous qui trainaient dans les rues de la ville. Il n’y faisait pas franchement attention lui, quittant souvent l’appartement, parce qu’ils avaient toujours besoin de vivres, de munitions, de n’importe quoi qui puisse être utile. Il agissait de façon machinale, en tuant les rôdeurs qu’il croisait, en évitant les autres survivants, à part ceux qu’il connaissait bien, mais en choisissant de rester seul le plus souvent possible. Il était entré dans un énième bâtiment, où il pensait faire quelques pièces avant de repartir. Il s’était figé pourtant en entendant du bruit, puis un cri. Il aurait juré être trop épuisé à présent pour être encore ce genre de type à risquer sa peau pour sauver les autres et pourtant, il s’était rapidement précipité. Il ne lui fallut pas plus d’une fraction de seconde, pour reconnaitre la fille qui avait hurlé. Kara. Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Son arme en main, il n’avait qu’à peine réfléchi avant de tirer sur le premier type, probablement persuadé que c’était un rôdeur, quoi d’autre, après tout ? Il avait eu l’impression de réaliser trop tard ce qu’il était en train de faire, alors qu’il appuyait une deuxième fois sur la gâchette sur un deuxième type, qu’en fait c’était pas des rôdeurs, mais bien des humains. Alors, pour le troisième, il hésita assez longtemps pour se prendre un coup dans la tronche, lâchant son arme au sol, probablement que ce type n’était pas ravi qu’il soit sorti de nulle part pour descendre deux de ses potes. Au moins, il avait lâché Kara. Cette pensée qui lui traversa la tête, elle était suffisante pour lui remettre les pensées en tête. Pour qu’il puisse repousser le type, s’engageant dans un combat dans lequel il déversa toute la rage qu’il portait en lui ces derniers temps, tout ce qui n’allait pas dans sa vie, c’est ce type qui semblait destiné à en payer les conséquences. Fallait pas s’en prendre à Kara. Tout ce que Matthew avait pu lui dire quelques temps plus tôt, ça ne lui avait jamais semblé aussi vrai qu’aujourd’hui. Il avait fini par lui cogner le crâne contre le bord d’une marche. Une fois, deux fois, puis une troisième fois. S’il devait encore reprendre une des phrases de Matthew, il dirait qu’au moins comme ça, il ne reviendrait pas pour les bouffer. Il recula sans vraiment se redresser, les yeux rivés sur ce qu’il restait de ces types, les mains pleines de sang, à se demander ce qu’il venait de faire. Ils avaient attaqué Kara et si ça devait être eux ou Kara, il choisissait Kara sans hésiter et pourtant maintenant, il avait l’impression d’être envahit par une vague de remords. Kara était encore vivante. Une pensée qui suffit au moins à lui rappeler que fallait que ça reste comme ça, que Kara reste en vie. « Faut pas rester là. » Y avait eu du bruit, ce n’était plus qu’une question de secondes pour qu’ils se fassent attaquer par les rôdeurs du coin. Pourtant, il n’arrivait pas à bouger, il n’avait même pas posé son regard sur Kara, toujours occupé à fixer les corps qu’il venait de laisser derrière lui.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptySam 25 Mar - 0:12

 
void.

Elle s’était dit tout plein de choses, Kara, au moment de se préparer à sortir; s’les était répétées en boucle pour s’donner du courage à faire les derniers pas séparant l’intérieur de l’extérieur. Depuis près d’un an maintenant, elle avait vécu dans la sécurité imperméable du camp de Lafayette, et elle avait fui le passé qu’elle avait laissé aux portes. Elle avait fait comme si c’était possible d’oublier, comme ça, juste parce que dans l’aridité du monde désolé dans lequel elle avait failli crever maintes fois, on lui offrait une nouvelle opportunité. Elle avait survécu toute seule, après tout, pendant des mois et des mois- vraiment toute seule, à n’penser que pour elle-même, à ne compter que sur elle-même, à n’parler qu’avec elle-même, à ne survivre que parce que ses propres instincts à elle la remontaient à la surface. Pourquoi, comment, à quoi bon; une fois logées sous sa peau, les interrogations à tout ça n’l’avaient jamais quittée: et maintenant elles lui revenaient de plus belle, depuis qu’à côté d’elle dans le lit où elle essayait de dormir la nuit dans le camp, seul le vide était sa compagnie. Parfois, il y avait Evalia; mais son odeur était étrangère, le contact de sa peau n’était pas celui auquel elle s’était habituée - la Winfield aurait pu jurer même qu’Eva n’bougeait pas dans le bon sens, ne respirait pas comme il le fallait, ne rabattait pas correctement les couvertures sur elles. Elle n’était pas Absalon, quand bien même toute la génétique du monde les disait jumeaux; la blonde, elle, elle avait remarqué la différence en un rien de temps, et l’illusion de réconfort avait terni - morose et morne, jusqu’à n’être qu’une douloureuse réalité. Elle devait s’contenter d’Evalia, parce qu’Absalon n’était plus là; et elles étaient toutes les deux, parce qu’elles avaient été laissées derrière. Que ç’ait été volontaire ou non, le résultat d’une action maligne et tordue, ou d’un acte altruiste et guidé par l’amour, chaque jour était comme ça, et pas autrement, à cause d’Absalon, d’Hector, du Conseil, de Lafayette, de l’Apocalypse. Kara, elle n’savait plus qui blâmer, elle n’avait personne sur qui déverser ou sa haine, ou son désarroi, ou quelque autre sentiment qui tournait et tournait en elle - c’était comme si elle était dans ce désert à nouveau. Et à cette époque-là, ç’avait été seul le réel qui lui avait servi d’accroche; seule l’action qui avait eu son importance, son impact, son empreinte durable sur quoique ce soit. Pour aujourd’hui, alors, la blonde aurait pu jurer que si elle avait pu rentrer avec quelque-chose, elle se serait endormie plus confortablement ce soir, elle n’aurait pas été pourchassée par ses songes, ses hypothèses ou ses peurs - rien de plus qu’un épuisement bien mérité. Face au Conseil, quand il avait fallu convaincre ses membres de la laisser sortir, au moins un peu, parce qu’elle en avait besoin, Kara avait fait preuve d’une verve infaillible et brûlante de volonté ; quelle cruelle erreur. Maintenant, elle n’avait rien de tout ça, et elle était juste là, au milieu des décombres d’un monde où rien ni personne n’viendrait à son secours. Et où elle ne pourrait même pas aider Evalia, à la fin.

Au milieu de ses cris désespérés et idiots - inutiles, inutiles lui hurlait chaque battement de coeur - Kara sentit une main se coller contre sa bouche, lui coupant la respiration et étouffant ses plaintes. Peut-être qu’elle aurait pu, aurait dû, aurait su penser à quelque-chose à faire, n’importe quoi; elle avait suivi des entrainements médicaux et une pratique incessante pendant des années de sa vie, et maintenant, elle était juste là. Juste là comme n’importe qui, à avoir son champ de vision brouillé par des larmes qui montaient au coin de ses paupières pour de trop nombreuses raisons, comme un brouhaha assourdissant à ses tympans. Elle se fit soulever de terre à un moment, aussi malléable qu’une poupée de chiffons malmenée jusque dans les fibres de son corps - un bras enroulé autour de sa gorge alors que son cerveau n’semblait plus vouloir et pouvoir comprendre ce qui défilait sur son champ de vision. Elle entendit le coup de feu pourtant, distant pour le premier, claquant dans l’air. Le deuxième, elle aurait pu jurer pour une seconde qu’il l’avait atteint elle, avant qu’elle ne se rende compte que le liquide chaud et visqueux au coin de sa mâchoire, dans son cou, sur son épaule, était le seul de l’autre type. Celui dont la prise se défit, la laissant tomber par terre en même temps que le cadavre de son agresseur. Absalon. Elle avait vu Absalon quelque-part, là, une fraction de seconde à peine plus tôt - elle pourrait le jurer, elle pourrait hurler son nom, si ses cordes vocales en étaient capables. Peut-être n’avait-il été qu’une hallucination, un genre d’éclair passant sur le voile de ses paupières alors qu’elle flottait dans une semi-conscience causée par le manque d’air. Elle n’savait plus, elle n’pouvait pas savoir - jauger si son coeur battait à toute vitesse ou trop lentement était déjà bien difficile. Ses yeux ne cherchèrent rien en particulier, mais ils trouvèrent Absalon à nouveau. A nouveau. Alors, est-c’qu’il était vraiment là? Il allait trop vite pour elle, tout allait trop vite pour elle, comme si le monde tournait, tournait autour d’elle jusqu’à lui en filer la nausée. L’odeur du sang flottant dans l’air lui filait la nausée aussi. Absalon. Absalon. Elle pourrait jurer qu’elle avait prononcé son nom au moins dix fois, mais peut-être que ce ne fut qu’un appel lancé par son esprit. Des mots décharnés mourant dans sa gorge endolorie. Ils n’pouvaient pas rester là. Ils devaient partir. Mais-... mais et les autres? Les autres?! Dans son crâne, sa conscience fit enfin les maths- il y avait trois cadavres, là. Trois cadavres. Cadavres. Et elle était vivante. « Non- j-... je-. Je dois-... » elle n’pouvait pas partir maintenant - elle avait fui, mais en haut. En haut. Elle réussit à se relever au moins, galvanisée par sa mémoire des dernières secondes avant que tout ne dégénère; poussée par l’impulsion de ce courage stupide qui n’avait servi à rien, elle oublia les douleurs qui lacéraient son corps, sa peau, sa tête, attrapant la rampe de l’escalier pour essayer de remonter. Sur le chemin, elle trébucha sur les jambes d’un des types, manquant de se vautrer sur lui. Elle devait récupérer ses affaires- quelque-chose, n’importe quoi; elle n’pouvait pas croire, pas accepter que tout ça - tout ça - se soit passé pour rien.
Revenir en haut Aller en bas
Death
Death

ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
▴ messages : 2753
▴ points : 4586
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptySam 25 Mar - 16:57

you say goodbye and every time you find me.
intrigue 1 : kara winfield & absalon costello.

Il avait toujours su Absalon, à quel point la vie pouvait être compliquée en dehors des murs de Lafayette. Il avait écouté les récits de Kara, il avait fait de son mieux pour compatir avec elle, quand bien même il ne connaissait pas grand-chose de la vie dehors. Il y allait souvent, pour protéger le camp des rôdeurs, mais il n’avait jamais passé énormément de temps dehors, parfois, ça avait été déjà trop long, quelques jours, avant qu’il n’arrive à retrouver son chemin jusqu’au camp. Maintenant, ça faisait plusieurs semaines, un mois, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins, il ne s’autorisait pas vraiment à compter, parce que ça le rendait encore plus fou. Mais après déjà ces quelques semaines passées dehors, il fallait bien qu’il s’adapte, qu’il apprenne à survivre, qui qu’il en coute. Il avait cru qu’il n’aurait jamais besoin d’en arriver là, que l’humanité, elle pouvait survivre à tout et qu’y avait des lignes à ne pas franchir. Il s’était servi des beaux discours à lui-même, pour se convaincre qu’il pouvait continuer d’agir d’une façon qui lui semblerait la plus juste possible. Il avait cru qu’il n’aurait jamais besoin de devenir ni un voleur, ni un meurtrier, et qu’au moins, au milieu du chaos, il aurait encore ça pour lui. Il avait été idiot et complètement naïf de penser que tout ça se serait vraiment possible. Il n’était plus à Lafayette maintenant, les choses étaient beaucoup moins faciles, beaucoup moins évidentes, dès lors qu’on quittait la protection qu’offrait le camp. Le monde était complètement différent à l’extérieur, beaucoup plus hostile et dangereux, et la plupart de ceux qui étaient là dehors, ils étaient prêts à tout pour s’en sortir, même au pire. Sans doute qu’à être trop gentil, Absalon, il risquait juste d’être le premier à crever. Il l’aurait été sans doute, si Matthew ne lui avait pas sauvé l’autre fois et Kara, elle serait peut-être morte s’il n’avait pas été là pour se débarrasser de ces types.

Ils étaient morts et eux deux, ils étaient en vie. Est-ce que ce n’était pas le plus important ? Ces gars, ils avaient eu l’air de psychopathes en puissance, ils avaient été prêts à la tuer Kara et à en juger à quel point certains pouvaient être complètement pourris, ils ne l’auraient peut-être pas que tuer. Alors évidemment, que c’était pas difficile de se dire que c’était mieux comme ça, parce qu’il ne pouvait pas supporter l’idée qu’on puisse faire du mal à Kara, pas plus qu’il ne le supporterait si ça avait été Evalia. Pourtant, y avait toujours cette part de lui qui ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qu’il venait de faire, comme s’il s’agissait de la pire chose au monde. Ça l’avait été, dans ce qu’il pouvait désormais qualifier d’ancien monde. Il avait été flic, ça avait été son boulot, de résoudre des crimes, d’enfermer ceux qui se permettaient d’ôter des vies. Peut-être que c’était pour ça que c’était si difficile pour lui d’admettre qu’il venait de tuer quelqu’un, trois personnes, dont un à qui il avait explosé le crâne contre une marche, plus emporté par la fureur que par un instinct de survie. C’était peut-être ça le problème. Il aurait pu gérer ça autrement, mais la colère avait pris le pas sur le reste et c’était bien ça qui le poussait à se demander où il en était maintenant, avec ses histoires d’humanité. Un questionnement qu’il fut bien obligé d’interrompre alors que Kara se relevait. Il tendit le bras pour essayer de la rattraper, mais elle était déjà trop loin. « Kara ! » Qu’il tenta, dans une volonté de la retenir, aussi inefficace que tout le reste. Il avait eue l’impression que ça lui demandait tout le courage du monde de se relever, mais il avait fini par y arriver, ramassant au passage l’arme qu’il avait laissée tomber au sol, la rangeant à sa ceinture pour ne récupérer qu’un couteau qu’il avait eu sur lui, avant de se précipiter dans les escaliers pour rejoindre Kara. Pas question de la laisser toute seule. Sans doute qu’il l’avait déjà trop laissée tomber jusqu’à présent, il ne pouvait pas se permettre de le faire de nouveau, s’il avait attiré des rôdeurs en tirant, autant s’assurer qu’ils ne s’en prennent pas à Kara. « Qu’est-ce que tu fabriques ? » Qu’il demanda, dans un chuchotement alors qu’il arrivait à sa hauteur, au moins, si y avait encore des rôdeurs dans le coin autant ne pas pousser le vis en faisant du bruit inutilement, mais il ne pouvait pas s’empêcher de lui demander à Kara, pourquoi elle s’aventurait dans ce bâtiment qui de toute évidence, n’était pas l’endroit le plus sûr du monde, trente secondes après avoir manqué de se faire tuer par ces types, de son point de vue à lui c’était complètement suicidaire, mais de toute évidence, il ne pouvait pas comprendre, il lui manquait un bout de l’histoire, parce qu’après tout, il ne savait pas non plus pourquoi, dans un premier temps, elle avait eue l’idée complètement folle de quitter Lafayette. Elle l’avait bien quitté au moins ? Pour quelques heures hein ? Elle n’avait pas été virée ou invitée à se barrer sans jamais ne remettre les pieds dans le camp, parce que, si tel devait être le cas, il aurait pu jurer qu’il irait tuer le connard lui imposant ça, après tout, il fallait croire qu’il n’était plus à un meurtre près, à présent.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyLun 27 Mar - 2:26

 
void.

Compartimenter. Compartimenter. Encore compartimenter. Kara avait dû apprendre à le faire, comme elle avait appris à faire des incisions précises et soigneuses sur le corps d’une autre personne; ça n’avait jamais été dans sa nature, dans ses choix ou ses réflexes à elle, de trier ses pensées comme ça, et de n’pas laisser un songe, une pulsation traitresse de son coeur, prendre le dessus. Il battait à toute allure, là maintenant, un cavalier au rythme effréné qui semblait rêver de s’écraser contre ses côtes, s’écorcher hors de sa poitrine, et s’étaler par terre, comme les corps chauds de ses assaillants. Ils l’avaient cherché. Oh, elle aurait aimé que cette seule pensée puisse être celle qu’elle avait en tête: le monde n’avait jamais été unilatéral comme ça, simple comme ça, sans dimension de la sorte. Il était compliqué, et elle était compliquée, Kara; pourtant, toute médecin qu’elle était, elle ne s’était pas arrêtée sur les trois corps pour voir si l’un d’eux pouvait être sauvé. Non, elle avait accouru en haut des escaliers, remontant les marches d’un bond, aurait-elle juré, ignorant l’appel d’Absalon. Absalon. Oui, c’était Absalon. Et dans ses rêves idéaux ou ces songes dangereusement aventureux qu’elle avait eus dans la nuit ou éveillée au cours du mois dernier, elle n’avait jamais imaginé leurs retrouvailles comme ça. Elle n’avait jamais imaginé qu’elle sortirait, non plus. Ni qu’elle serait assez poisseuse pour se faire attaquer, comme ça, dès sa première aventure: voilà qu’elle venait de se faire fracasser par l’autre danger qui était là dehors. Une autre bonne raison de rester à Lafayette, d’avoir voulu y arriver, et de fermer les yeux sur tout ce qui était mauvais, là-bas. Ses épaisses remparts, ses grandes portes bien fermées, son contrôle constant de chaque personne qui y entrait; soudainement, la Winfield voulait pouvoir se téléporter là-bas. Et pourtant, elle était avec Absalon; quelque-part, à quelques pas d’elle, il y avait Absalon, oui. Elle avait à peine vu son visage, alors qu’elle s’était imaginée l’admirer à s’en écorcher la rétine, dès qu’elle le retrouverait enfin. Elle n’avait ni cherché le réconfort de ses bras, ni senti son odeur, sa présence tout contre elle, ses bras protecteurs autour de son corps. Elle-... Kara, tout ce qu’elle savait, c’était ce qu’elle avait besoin de faire. Elle avait besoin d’être là, dans cet appartement. L’oeil hagard, elle réussit quand même à retrouver son sac, qui n’avait pas été déchiré, heureusement - et à tâtons, comme ça, elle commença à tout balancer dans celui-ci.

Tout ce qui était par terre, là, étalé par les types qui l’avaient attaquée. Soudainement la nausée lui monta dans la gorge, un noeud broyant sa trachée, l’étouffant sur elle-même. Elle entendait encore leurs voix dans sa tête, sentait leurs regards transpercer son âme, et pas dans le meilleur sens du terme. Elle sentait; elle sentait... les prunelles bleues de Kara s’accrochèrent sur les jointures écorchées de ses doigts - comment s’était-elle fait ça? Dans la cohue, elle ne savait plus; mais-. Mais la voix d’Absalon interrompit ses songes, et elle se forçat à assez de bravoure pour repousser une mèche de ses cheveux derrière son oreille, se rendant compte que la tresse qu’elle avait eue en partant de Lafayette, n’était plus qu’un désordre sans nom. « Je-... j’dois récupérer tout ça. J’peux pas-... j’peux pas rentrer sans ça. » et elle ne put qu’attraper encore un ou deux objets, avant que la vue du sang ne lui soit insoutenable. Elle savait comment désinfecter une plaie, elle savait comment recoudre des blessures ouvertes - bordel, elle connaissait les règles d’hygiène les plus élémentaires, mais tout ce qu’elle put faire, là, c’est cracher sur sa main, et commencer à rageusement l’essuyer. Ça faisait un mal de chien, alors qu’elle frottait, frottait - frottait, la nervosité grimpant sous la pulpe de ses doigts comme les larmes aux abords de ses paupières. Maintenant, c’était toute sa peau qui la brûlait - partout, partout, les fantômes de leurs mains glissaient sur elle, l’agrippaient, et elle n’en gardait que des frissons d’épouvante. « J’dois ramener tout ça. Personne n’veut nous aider, tout l’monde s’en fiche. J’dois-... » si seulement quelqu’un, quelqu’un dont c’était le rôle bien spécifique dans ce stupide camp, avait pu être disposé à l’aider, elle n’serait pas là, Kara! Soudainement, c’était la seule injustice qui comptait, celle qui au moins, dénoua assez sa gorge pour lui faire lâcher un sanglot, pour qu’elle parvienne à avaler une bouffée d’air. « Ce s’ra comme si tout avait été inutile, si j’rentre sans rien. » elle pouvait au moins se dire ça. Compartimenter, soi-disant, et s’concentrer sur ce fait. Quelque part, en elle, Kara avait l’endurance de survivre à la traversée d’un désert en solitaire - elle n’savait pas pourquoi, elle n’savait pas comment, mais elle pouvait surmonter ça, aussi: sa peau qui brûlait encore, non pas à cause du soleil mais des plaies, des griffures et des traces laissées par des mains ennemies, le désespoir, le dégoût, la hargne. En d’autres circonstances, sa seule hâte aurait-été de se réfugier dans les bras d’Absalon pour oublier tout ça; mais elle n’pouvait pas. Pourquoi devait-elle être dehors, en danger, blessée comme ça pour que tout ça soit possible à nouveau? Elle était en colère contre ça; elle était en colère contre lui, sa présence du mauvais côté des remparts de Lafayette. Et elle n’savait que trop bien que si elle se laissait aller à s’y faire prendre, elle n’pourrait jamais plus le quitter.
Revenir en haut Aller en bas
Death
Death

ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
▴ messages : 2753
▴ points : 4586
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyLun 27 Mar - 18:21

you say goodbye and every time you find me.
intrigue 1 : kara winfield & absalon costello.

Absalon, il n’avait pas cru qu’il finirait un jour par retrouver Kara à l’extérieur des murs de Lafayette, c’était après tout, un maigre réconfort de se dire qu’au moins, elle était saine et sauve à l’intérieur du camp. Alors quand il fermait les paupières et qu’il imaginait Kara, elle était toujours là, derrière les épais murs qui protégeaient la ville. Il se disait que c’était mieux comme ça pour elle et pour Evalia, quand bien même ça le rendait fou lui, d’être de l’autre côté des murailles, loin de sa sœur, loin de la fille qu’il aimait. Y avait rien de juste dans ce qui était arrivé, c’était comme si la loyauté qu’il avait envers son oncle et qui avait toujours évidente pour lui, elle avait fini par se retournée contre lui, il l’avait aidé et il en payait le prix. Comme pour couronner le tout, c’était toute une partie de lui, ce genre de côté trop gentil, qui s’était retourné contre lui alors qu’il avait été viré du camp, pour sauver une fille qu’il ne connaissait pas et qui avait fini par mourir, sans qu’Hector et lui soient capables d’y changer quoi que ce soit. Quand il faisait le bilan de cette histoire, Absalon, il avait juste l’impression d’avoir tout perdu, pour rien du tout. C’était ce qui l’avait mis en colère contre son oncle, comme si tout était de sa faute à lui, c’était ce qui le rendait de plus en plus fou alors que les jours passaient et que rien ne changeait, qu’il était toujours là, trop loin de Kara, trop loin d’Eva et qu’y avait aucune solution miracle qui venait s’imposer à lui pour qu’il puisse retourner dans ce camp. Y avait personne qui avait eu le droit de retourner à Lafayette après avoir été expulsé du camp et personne n’en avait rien à faire, que ce soit complètement injuste. Après tout, il n’avait tué personne, il avait juste volé un truc, c’était pas grand-chose, comparé au nombre de fois qu’il avait risqué sa vie pour assurer la sécurité du camp.

Mais Kara, elle était là maintenant, elle aussi en dehors des murs du camp et y avait des types qui avaient voulu lui faire du mal et lui, il avait été incapable de retenir toute la colère qu’il gardait en lui depuis des semaines. Ils ne méritaient pas mieux ces pauvres types de toute façon, y avait une voix au fond de sa tête qui n’avait de cesse de répéter ces quelques mots pour justifier tout ce qui venait de se passer. Malgré tout le bordel dans ses pensées et dans ses sentiments, Absalon n’avait pourtant pas pu s’attarder à remettre de l’ordre là-dedans avant de suivre Kara jusque dans un appartement, où elle commença à ramasser de qu’il y avait par terre. Il ne tarda pas à s’accroupir pour l’aider, après avoir rapidement essuyé ses mains sur son pantalon, comme si ça allait complètement retirer le sang qu’y avait dessus. Attrapant une boite, il reconnut bien vite de quoi il s’agissait, l’observant plusieurs secondes, les mâchoires serrées. Il savait qu’Evalia avait eu son bébé, qu’il avait une nièce et que de toute évidence, Kara était la seule dans ce putain de camp à bien vouloir l’aider. Il aurait dû être là lui aussi, si seulement on ne l’avait pas foutu à la porte. Il déposa la boite dans le sac de la jeune femme, dans un soupire. Il leva le regard sur la jeune femme, hésitant quelques secondes, comme s’il savait qu’y avait besoin d’une distance de sécurité entre eux, persuadé que s’il devait la franchir, il péterait un câble dès qu’elle ne serait plus avec lui. Tant pis, il s’approcha avant d’attraper ses mains dans les siennes. « Hey … » Qu’il prononça simplement en la regardant, avant de bien vite baisser les yeux vers ses mains. Il récupéra son sac à lui qu’il avait sur le dos, pour en sortir une bouteille d’eau et un morceau de tissus qu’il mouilla pour venir le passer délicatement contre les mains de la jeune femme. Il n’avait pas mieux que ça sous la main, peut-être qu’il aurait eu de quoi désinfecter, s’il avait été dans l’appartement qu’il squattait avec son oncle ; ils avaient eu de la chance, l’endroit n’avait jamais été pillé par qui que ce soit, quand Hector était arrivé, la porte avait été encore verrouillée. Pour l’instant, il n’avait rien de mieux que de l’eau. Mais se serait déjà mieux comme ça et elle pourrait désinfecter mieux que ça une fois qu’elle serait à Lafayette. Il s’en fichait lui, s’il devait vider sa bouteille d’eau contre les mains de Kara, si c’était pour elle, il pouvait crever de soif après, ça n’avait pas d’importance.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyLun 3 Avr - 3:57

 
void.

Elle ne savait pas à quoi elle s’était attendue, Kara, quand elle avait décidé de sortir. Est-ce qu’elle avait cru qu’elle trouverait en elle-même un genre de dureté, de courage qu’elle n’avait jamais eus, avant d’arriver à Lafayette déjà? Ç’avait été complètement stupide, de croire que des mois et des mois à se cacher derrière les épaisses murailles du camp aient pu l’aider en quoique ce soit, quand ça concernait le vaste océan de solitude qu’il y avait partout ailleurs. Elle n’avait pas affronté ses démons, pas fait face aux spectres de son passé: le plus salvateur avait été d’en parler avec Absalon au moins, de le regarder et de n’pas voir de la pitié dans ses yeux. Ç’avait été plus efficace que n’importe quel faux remède contre ses traces de brûlure, ou les séances chez le psy qu’elle avait passées la bouche fermée. Et au final, elle s’était jurée qu’elle n’retournerait pas dehors: c’était ce qui lui faisait si peur dans la rébellion, dans chaque personne qui haïssait le Conseil et ses décisions arbitraires- ceux qui osaient le dire à haute voix, et avaient le regard empli d’une défiance qu’elle n’avait pas, elle. Elle détestait tous les gens qui avaient poussé Absalon de l’autre côté des portes de Lafayette, mais que pouvait-elle faire? Kara, elle n’était au final qu’une pauvre fille apeurée qui, au moment de s’armer de bravoure pour prouver sa valeur, n’était qu’une victime. Celle qui se faisait balancer dans un escalier et malmener par trois types sans vraiment pouvoir se défendre. Celle que même un désert à lui tout seul pouvait abattre. La mort, la peur, la désolation, ça n’l’avait pas rendue plus forte, et pourtant, c’était sûrement c’que le reste du monde exigeait d’elle, sans vraiment le dire. C’monde-là n’était pas fait pour les faibles: si c’n’était pas les zombies ou la faim qui tuaient, ça commençait à devenir les autres- des gens haineux, colériques, désespérés, dont l’âme avait été réduite à néant pour des raisons ou des autres. Est-c’que ces types, morts un étage plus bas, avaient toujours été de mauvaises personnes, ou avait-ce été juste elle, juste aujourd’hui, juste parce qu’ils avaient eu la dalle, parce qu’ils avaient failli crever, juste parce qu’elle avait été là? Comment savoir? Pourquoi savoir? Ils étaient morts maintenant, et y’avait quelque-chose d’horrible en la blonde qui disait que c’n’était pas une si mauvaise chose que ça. Peut-être n’était-ce pas la chose à dire à haute voix, et peut-être n’était-ce pas ce qu’Absalon pouvait avoir à entendre pour apaiser ses remords: parce qu’elle savait qu’il en avait, Kara. Elle n’avait pas besoin de lui parler, de le regarder longuement, d’essayer de le pousser à ouvrir la bouche, pour savoir: elle le connaissait, elle l’avait apprivoisé autant qu’il l’avait apprivoisée, lui. Et elle savait qu’il n’tuait pas - qu’il n’avait jamais tué comme ça, et le monde toxique autour d’eux faisait qu’il avait dû l’faire aujourd’hui. Pour elle. Si ça, c’n’était pas une réalité bien dégueulasse.

Peut-être qu’elle n’voulait pas parler, alors: ils avaient tout un tas d’choses à se dire, des vérités à affronter qu’elle n’voulait pas affronter. Si elle devait commencer à lui révéler au combien il lui manquait au jour le jour, elle n’partirait jamais. Mais de l’autre côté des remparts de Lafayette, il y avait Evalia, et Kara était sûre d’une chose: Absalon comptait sur elle pour protéger sa soeur, alors qu’il n’pouvait pas le faire, là maintenant. Peut-être finiraient-ils par trouver quelque-chose, peut-être bien que tant qu’ils étaient vivants, il y avait encore d’l’espoir. Même dans l’monde où des types s’attaquaient par trois à une pauvre fille désolée comme elle, juste parce qu’ils le pouvaient. Le désespoir la submergeait facilement, Kara- surtout quand elle était seule: il avait grimpé progressivement et insidieusement depuis qu’elle passait ses nuits sans personne à ses côtés, et là maintenant, c’était comme s’il explosait hors d’elle. Il suffit pourtant que le brun soit juste là, pour tout suspendre dans les airs; la Winfield crut même qu’elle arrêta de respirer au moment où les doigts du jeune homme se refermèrent sur les siens. C’était un contact qui lui avait tant manqué qu’elle avait cru en souffrir physiquement depuis des semaines désormais. Qu’aurait-elle donné, pour un baiser, un regard, un contact d’Absalon? Des mots qu’elle fut incapable de prononcer, entre ses larmes pitoyables, l’air brûlant dans sa gorge, et les frissons qui couraient tout le long de ses chairs; elle en vint même à se laisser faire, alors qu’il gaspillait littéralement son eau pour quelque-chose de stupide et désuet. L’eau, surtout celle du monde actuel, ne désinfectait rien du tout - ça n’faisait que couvrir les dommages à peine, alors même que la blonde, elle, elle continuait de sentir chaque sillon des mains de ses ennemis comme des brûlures de l’âme. Elle ne sut quoi dire, sut quoi faire pendant longtemps, ses sanglots remontant sur sa langue à intervalles réguliers, s’apaisant comme les peines à ses doigts. Aucun rôdeur, aucun ennemi ne vint interrompre leurs retrouvailles: presque un privilège, elle voulait bien croire. « Merci. » elle dit, après un moment, un très long moment, même, à sentir les caresses tendres des soins d’Absalon comme des réponses au vide de son être, depuis qu’il était parti. Ces mots, chargés de générosité, d’envie, de peine et de soulagement à la fois, lui permirent de lever ses yeux bleus vers lui. Kara finit par serrer entre ses doigts à elle le tissu qu’il avait utilisé jusque-là, et plutôt que de s’encombrer de quoique ce soit d’autre comme déclaration, elle commença à essuyer le sang qu’il avait sur ses mains à lui. C’n’était pas le sien- c’était le résultat des actes qu’il avait commis, quelques minutes plus tôt: il lui avait sauvé la vie, c’était tout ce qu’elle retenait, elle. Mais sûrement pas lui. Y’avait, dans l’monde décharné où ils étaient aujourd’hui, des limites difficiles à franchir: elle détestait d’avoir été la raison pour laquelle il avait fait tout ça- si seulement... si seulement elle n’était pas sortie. Elle n’l’aurait pas revu, pourtant, si elle n’était pas sortie.
Revenir en haut Aller en bas
Death
Death

ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
▴ messages : 2753
▴ points : 4586
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyLun 3 Avr - 20:29

you say goodbye and every time you find me.
intrigue 1 : kara winfield & absalon costello.

Ça avait été bien naïf de la part d’Absalon de croire qu’il pourrait continuer à vivre dans le monde tel qu’il était aujourd’hui, sans jamais avoir à franchir les limites qu’il s’était imposées. Il avait pourtant bien compris ce que Matthew avait voulu lui dire, la dernière fois qu’ils s’étaient croisés tous les deux. Même avant aujourd’hui, Absalon il avait bien sûr que Matthew avait raison, qu’à un moment, c’était tuer ou être tué. Il ne pourrait pas retrouver Eva et Kara s’il était mort parce qu’il avait refusé de se défendre contre un type qui voulait sa peau. Ça aurait pu être celui de la dernière fois, le type qui avait manqué de l’étrangler avant que Matthew n’arrive. Ça aurait pu être un de ces trois types là, ceux qui avaient manqué de tuer Kara. C’était pas normal de devoir arriver à ce genre de conclusion, d’en arriver à se dire que tuer quelqu’un d’autre ce n’était pas si grave, ce n’était même pas un choix, c’était juste [i]normal(/i], parce que c’était à ça que ressemblait le monde à présent. Absalon, il était probablement resté trop longtemps en sécurité derrière les murs de Lafayette pour se rendre compte de l’étendue des dégâts. Maintenant, il savait. Maintenant, il le voyait jour après jour, le monde extérieur, parce qu’il n’avait plus sa place derrière les murs sécurisants de Lafayette. Il en apprenait un peu plus chaque jour, sur ce monde et ça n’avait rien de franchement joyeux. Lafayette avait eu un tas de défaut, il avait tendance à détester le conseil, mais c’était difficile de nier que ça restait beaucoup mieux que ce qu’il avait maintenant. Au-delà de la sécurité, d’un toit au-dessus de la tête, le confort et de quoi manger, il avait eu Kara et Eva aussi. Il avait tout eu là-bas et maintenant, il n’avait rien. Vraiment plus rien, sans doute, maintenant qu’il avait également perdu ce petit bout d’humanité qui lui restait encore.

Ça avait été pour sauver la vue de Kara, alors est-ce qu’il pouvait vraiment regretter ce qu’il venait de faire ? Le plus important, c’était que Kara soit saine et sauve, c’était la seule idée à laquelle il avait envie de s’accrocher maintenant. C’était tout ce qu’il avait toujours voulu après tout, que Kara et Eva soit en sécurité. C’était pour ça qu’il avait quitté Lafayette sans broncher, parce qu’on lui avait dit que s’il résistait, il pourrait emmener sa sœur et sa petite amie avec lui. Ces types étaient morts, et puis ? Est-ce qu’ils ne le méritaient pas après tout ? Il avait été flic avant tout ça, du genre à croire en la justice et puisque dans ce monde, y avait plus de prison, plus de tribunal pour juger qui que ce soit, peut-être que c’était ça alors la justice. Morts, ils ne pouvaient plus faire de mal à Kara, ni à personne d’autre. Qu’est-ce qu’il se serait passé s’il était arrivé trop tard hein ? Et si Kara était morte ? Dans le flot de pensées qui traversaient son esprit maintenant, Absalon, il arrivait si facilement à imaginer le pire qu’il pouvait facilement arriver à se dire que Kara, c’était le plus important. Elle était en vie, elle était là en face de lui. Pour combien de temps hein ? La quitter allait être difficile, la laisser repartir serait vraiment impossible. Il ne voulait pas y penser, pas maintenant. Pour l’instant, elle était encore là. Il voulait s’occuper d’elle comme il le pouvait, même si ça devait être en essuyant un peu ses mains, rien de franchement médical, mais ce serait déjà ça. Il esquissa un léger sourire alors qu’elle le remerciait, elle n’avait pas besoin de ça. « Y a pas de quoi. » Elle avait attrapé le tissu à son tour pour s’occuper de ses mains à lui. Le sang dessus ce n’était pas le sien. Il devait bien y avoir quelques égratignures, à cause des coups qu’il avait écrasés dans la tronche de ce mec, mais rien qui n’allait le tuer. Les plaies à son visage non plus, ce n’était pas grave. Il pouvait dire qu’il avait connu pire. « Est-ce que ça va ? » Est-ce qu’elle était blessée ailleurs ? Et au-delà des blessures physiques, est-ce qu’elle allait bien ? C’était le genre de question qu’il se posait au quotidien, alors qu’elle était loin de lui et qu’il n’avait pas moyen de la contacter. Au moins maintenant, elle était là avec lui alors il pouvait enfin avoir une réponse à cette question, même si de toute évidence, leurs retrouvailles ne se faisaient pas dans les meilleures conditions possibles. Il avait souvent imaginé le moment où il retrouverait Kara, jamais ça n’avait ressemblé à ça, mais c’était toujours mieux que rien.  
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyJeu 6 Avr - 13:43

 
void.

Dans les moments les plus sombres de cette vie-là, cette Apocalypse soi-disant prophétisée, Kara ne s’était jamais abaissée à croire en Dieu. Elle était une scientifique dans l’âme, pragmatique et travailleuse, qui croyait en ce qui était accompli des mains de ceux qui étaient là, sur cette planète: elle croyait, alors, en le fait que ce qui avait poussé les morts à revenir à la vie était un virus, et non pas un mauvais sort; elle croyait en la physique complexe et précise qui avait créé l’univers, les planètes, le cosmos, les étoiles. Et quand il était question d’expliquer l’amour, la blonde pouvait parler d’hormones émises par le cerveau quand on était avec une certaine personne, de liens qui se créaient à mesure qu’on se découvrait: franchement, Kara n’avait jamais testé l’arôme de c’qu’on appelait ‘un coup de foudre’ entre des âmes soeurs désignées par le destin. Elle n’avait vu que la médecine, après tout, lutter pour essayer de sauver son père. Aucun Dieu n’était jamais tombé du ciel pour offrir sa lumière à qui que ce soit parmi les Winfield: la lente agonie de son patriarche avait été atroce, le chagrin de sa mère insupportable, et le sien à elle destructeur et empoisonné pour tous les souvenirs qu’elle avait tant chéris dans sa tête. Y’avait pas eu de miracle à l’époque, et il n’y en avait même pas maintenant. Les croyants, eux, ils excusaient probablement tout ça en disant que ce bon Dieu, il n’imposait à personne des obstacles qu’ils n’pouvaient pas surmonter. Quelles conneries. A chercher au fond du fond, la jeune femme pouvait aisément dire qu’elle se sentait avoir largement atteint sa limite. Elle était plus que gangrénée par la peur, le chagrin, la désolation; elle était épuisée, autant physiquement que mentalement. Peut-être que si elle avait pu passer une nuit complète et reposante, son cerveau aurait agi de manière constructive et intelligente quand ces types lui étaient tombés dessus. Mais non, elle savait qu’elle avait des cernes grosses comme des valises sous les yeux, et que chaque jour qui passait éteignait un peu plus les espoirs dans ses yeux. Combien de nuits désolées, d’instants d’inquiétude et de désarroi, allait-elle encore devoir éprouver? Voilà que ce qu’Evalia lui avait dit était vrai: Absalon était vivant, il était dehors, mais il continuait de lutter. Il était vivant, et dans c’monde-là, elle n’aurait probablement dû en ressentir que de la joie: pourtant, celle-ci était empoisonnée par l’inquiétude, la force de l’habitude, l’impuissance rageuse battant dans ses veines. Est-c’qu’il n’pouvait pas comprendre, au moins sans qu’elle n’ait à le dire, Abe? Si les rôles étaient inversés, qu’est-ce qu’il penserait, franchement? Le monde brutal et impétueux à l’extérieur avait déjà fait de lui quelqu’un d’autre; pourquoi, comment? S’il n’était pas venu, elle serait morte ou probablement pire que ça, parce que personne de Lafayette n’était venu voler à son secours, et qu’ils auraient même dit qu’elle l’avait cherché, puisqu’elle s’était séparée du groupe à la première occasion. Mais Absalon avait tué des gens: était-ce la première fois? Etait-ce à cause d’elle? Etait-ce l’acte le plus horrible qu’il avait commis dans sa vie, jusqu’à maintenant? Même si elle n’le détestait pas, ou n’jugeait pas pour ça, elle le connaissait assez, elle l’aimait assez pour savoir tout des rouages qui s’mettaient en place dans son crâne. Des doutes qu’elle n’pouvait même pas apaiser, parce qu’elle n’était pas là; parce qu’elle allait devoir repartir bien assez tôt, si elle voulait encore être acceptée au camp pour aider Evalia.

Elle était seule, sans lui. Peu importait si Eva était là, si elle offrait un réconfort certain, si, parfois, elles arrivaient même à sourire grâce à la présence de l’une et de l’autre, en parlant de quelques petites choses. Y’avait d’autres gens, aussi, à peu près compréhensifs, mais Absalon, ç’avait été son repère tout entier, celui qu’elle avait eu hâte de retrouver chaque soir, celui à qui elle avait livré plein de secrets et de traumatismes qu’elle n’avait plus la force de mettre en mots maintenant. C’qu’elle avait eu avec Absalon, quand il avait été là, tous les jours avec elle, elle n’pourrait l’avoir avec personne d’autre; et après des semaines de silence, d’incertitude, de chagrin, elle n’savait même plus s’ils pouvaient avoir tout ça, entre eux deux. Le fait était, que peut-être, Absalon était seul sans elle aussi. Y aurait-il eu quelqu’un, quelque part dehors, pour qui il aurait fait c’qu’il venait de faire? Peut-être n’était-ce pas le moment de penser comme ça. Ils étaient là, ici et maintenant, tous les deux, contre toutes les statistiques possibles et imaginables: était-ce le Bon Dieu, alors, qui les avait rassemblés? Peut-être n’était-ce que pour un espoir à double-tranchant: maintenant qu’ils s’étaient retrouvés, ils allaient devoir, à un moment ou un autre, se séparer à nouveau. A moins qu’elle n’abandonne Eva, elle aussi - et ça, c’n’était pas possible; pas comme ça, pas en ces circonstances, pas alors qu’elle ne se relevait que très lentement de tout ce qu’elle avait endurés, et ce qu’elle devait affronter sans son frère à ses côtés. Elles se comprenaient bien, toutes les deux, les abandonnées, et Kara n’lui ferait jamais ça, à Eva. Est-c’que ça allait, alors? Le regard de Kara, dériva bien assez vite vers sa tâche, quand bien même elle n’essuyait le sang qu’Absalon avait sur les mains, qu’avec une douceur qui n’aurait pas grand-chose d’efficace. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui dire? Qu’elle n’allait pas bien parce qu’elle passait ses nuits à s’occuper du bébé de sa soeur? Qu’elle n’allait pas bien parce qu’en journée, la milice la harcelait pour ce qu’il avait fait? Qu’elle n’allait pas bien parce que chaque trêve qu’elle arrivait à avoir dans un jour, lui rappelait surtout le vide qui l’entourait, quand il n’était pas là? Et que quand elle essayait de prendre sa vie en mains, au moins un peu, elle s’faisait tomber dessus par une bande de connards, au premier pas qu’elle faisait en dehors du camp? Que c’était un traumatisme qui avait déjà coulé sous sa peau, comme un poison, et que pour ça, elle n’savait même pas quand est-c’qu’elle aurait la force de sortir à nouveau? « J’vais bien. » au moins sur l’instant, la façon dont elle essayait de prendre chaque jour l’un après l’autre: là tout de suite, malgré les signes extérieurs, elle allait mieux que depuis un long moment. Elle était avec lui, persuadée d’être sauve même s’ils étaient dehors. Et elle n’était pas seule. Elle n’était jamais seule quand elle était avec lui. « Et toi? » demanda-t-elle en l’observant à nouveau, se sentant rougir de l’intérieur dès qu’elle croisa son regard: pas comme une demoiselle amoureuse, pas uniquement non, mais aussi parce qu’elle savait bien qu’assez tôt, ce ‘j’vais bien’ allait être fragmenté en tout c’qu’elle n’disait pas. Parce qu’il la connaissait par coeur, qu’il savait très bien quand elle n’disait pas les choses, et qu’elle avait cette spontanéité à lui parler, à lui.
Revenir en haut Aller en bas
Death
Death

ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
▴ messages : 2753
▴ points : 4586
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyMar 11 Avr - 16:17

you say goodbye and every time you find me.
intrigue 1 : kara winfield & absalon costello.

Il n’avait pas pensé qu’il retrouverait Kara dans ces conditions, ici, dans un immeuble comme y en avait d’autres à Lafayette. Il ne savait même plus ce qu’il était venu faire ici lui. Chercher deux trois trucs pouvant être utiles, sans doute, puisque c’était ce à quoi il consacrait ses journées. Il n’avait rien de mieux à faire de toute façon. Il n’était plus dans le camp, il était dehors et même si son oncle et lui, ils avaient trouvé un refuge à peu près sécurisé, il n’était pas question d’y passer ses journées à rien faire. Ce n’était pas qu’il avait toujours eu le besoin de s’occuper, même quand le monde avait été normal, après tout, il en avait passé, des jours de congés, juste allongé sur son canapé à jouer à un jeu vidéo ou à s’endormir devant un film quelconque. Mais le monde n’était plus le même alors il estimait qu’y avait toujours mieux à faire de rester enfermé dans cet appartement à juste attendre que le temps passe. Alors, il sortait un peu tous les jours et faisait en sorte de ne jamais rentrer les mains vides, au moins, ça lui permettait de toujours justifier ses sorties auprès de son oncle sans avoir à juste lui dire qu’il n’avait pas envie de rester trop longtemps enfermé, encore moins avec lui, parce qu’il pourrait bien trop vite exploser. Alors, aujourd’hui, fallait croire que le hasard faisait bien les choses, puisqu’il l’avait poussé à aller fouiller ce bâtiment en particulier et que ça lui avait permis de retrouver Kara avant qu’il ne soit trop tard. Son esprit, il était incapable de s’interroger sur ce qui aurait pu se passer pour la blonde s’il n’était pas arrivé à temps. Il ne voulait pas savoir, il ne voulait pas imaginer. Il était arrivé à temps, c’était bien tout ce qui comptait, tout ce à quoi il s’autorisait à penser.

Kara était saine et sauve, alors ça pouvait peut-être justifier tout le reste, même cette colère qui s’était emparé de lui au moment de fracasser encore et encore son poing contre la tronche de ce type. Tout était parfaitement justifié qu’il n’avait de cesse de se répéter dans un coin de sa tête, comme pour se rassurer lui-même vis-à-vis de tout ce qu’il venait de se passer. Ces types avaient mérité leur sort et Kara était vivante. Pourquoi est-ce qu’il devrait s’attarder sur le reste ? Malheureusement, cette question-là, y avait une part de son esprit qui n’avait aucun mal à y répondre. Il avait tué des gens après tout, des vrais humains, pas des rôdeurs et quand bien même ça pouvait être légitime, ça n’enlevait pas cette impression désagréable au fond de ses tripes d’autant plus qu’il l’avait ressenti, à chaque coup qu’il avait porté à ce type, qu’il s’était soudainement senti mieux, comme si le frapper au point de le tuer, ça l’avait aidé à évacuer tout ce qu’il gardait en lui depuis trop longtemps. Ça ne semblait pas normal ça. Il n’en savait rien, il ne savait plus vraiment ce qui était juste et ce qui ne l’était pas, dans le monde tel qu’il était aujourd’hui. Ce qui lui avait toujours semblé logique dans le monde d’avant, ça l’était nettement moins aujourd’hui. Est-ce qu’il devait s’en vouloir alors, pour tout ce qu’il venait de faire ? Pour avoir sauvé Kara aux dépends des vies de ces types, pour avoir ressenti une certaine satisfaction à le faire ? Il ne savait plus. Il aurait voulu être capable de ne se concentrer que sur Kara, parce qu’elle était là avec lui, parce qu’elle allait bien qu’elle disait. Au moins pour le moment sans doute. Il se disait que la vie au camp ne devait pas être facile pour elle, il avait vu ce qu’était devenu sa sœur, il se doutait bien que c’était Kara qui devait tout gérer, toute seule, parce Eva, elle avait perdu pieds. A cause de lui sans doute. Et c’était aussi à cause de lui qu’elles étaient toutes seules, Kara et Eva. A cause d’Hector qu’il se disait bien souvent comme pour alléger sa culpabilité. Il haussa les épaules alors à la question de Kara. « Ça va. Pour le moment. » Parce qu’elle était là et que dès qu’il posait les yeux sur elle, ça allait mieux, il aurait pu tout oublier, simplement en fixant les yeux clairs de la jeune femme. Mais ce n’était qu’éphémère et dès lors qu’il rebaissait les yeux vers ses mains, tout revenait s’imposer à lui de façon bien brutale et ce serait pire encore, quand elle devrait repartir au camp, le laissant derrière elle. Est-ce qu’elle était obligée de repartir ? La question, elle était là au bord de ses lèvres et il savait que c’était égoïste et qu’il devait penser à la sécurité de Kara avant tout, à Eva aussi, avant de penser à ce qu’il voulait lui. « J’aurais aimé pouvoir rester avec toi. » Parce qu’il avait besoin d’elle, il ne pouvait pas le nier, alors que jour après jour, loin de ce camp, loin de Kara, loin d’Eva, il avait l’impression de tomber en pièces. « Je suis désolé. Pour tout. » Pour l’avoir abandonnée comme ça, pour ne pas pouvoir rentrer avec elle, pour être la cause de tout ce qui n’allait plus dans sa vie, celui qui lui imposait des responsabilités qui n’était pas les siennes. Ça aurait dû être lui après tout à venir risquer sa vie pour trouver des provisions pour le bébé. Il avait laissé tomber tout ce qu’il avait de plus cher, pour une noble cause sans doute, mais une cause perdue et maintenant, tout ce qu’il pouvait faire, c’était être désolé. 
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptySam 6 Mai - 5:13

 
void.

Conscience et coeur égoïste se battaient en Kara, quand elle ressassait les mots qu’elle avait entendus sur Absalon. Elle s’était dit à une époque qu’elle n’savait pas quoi en penser, qu’elle n’savait pas où était la vérité. Elle s’était dit ensuite que peut-être y avait-il autre chose à tout ça. Et puis, parfois, c’était juste aisé de blâmer ceux qui avaient cru que le jeune homme sauvant une fille, avait été un acte de trahison qui méritait qu’on l’jette dehors sans retenue et sans vergogne. Mais y’avait aussi cette voix, pernicieuse et empoisonnée qui tournait dans son esprit, et qu’elle n’arrivait pas tellement à admettre, Kara; elle était médecin, elle avait choisi de devenir médecin au coeur des couloirs les plus intenses et cruels des hôpitaux de ce pays, par dévotion, par désir de sauver les autres, parce qu’elle avait cru savoir faire des sacrifices de c’genre. Donner de son temps pour les autres, donner de sa foi pour les autres, tout donner, tout sacrifier, elle avait cru qu’elle savait faire. Et pourtant, la blonde s’était révélée être une créature cruelle, haïssant une pauvre fille qui était morte, détestant la décision que l’homme qu’elle aimait avait pu prendre en décidant de contourner les lois de Lafayette pour aller lui sauver la vie, comme si c’était la seule chose qui importait. L’aimerait-elle, Absalon, s’il n’était pas fait de ça? Oh, on pouvait facilement croire que c’était le désespoir d’une apocalypse sans amour qui les avait rassemblés - mais dès le moment où elle s’était ouverte au jeune homme, dès l’instant où elle avait décidé de le laisser s’faire un chemin jusqu’à son coeur, la Winfield avait su qu’y’avait eu des raisons toutes particulières pour expliquer que ce soit lui. Lui, plutôt que n’importe qui d’autre dans ce camp. N’était-elle qu’une hypocrite alors, d’porter constamment ce mal comme une pierre dans son estomac? La peur, la rancoeur, l’incompréhension, la trahison? Kara, dans les moments aisés, elle avait cru qu’elle n’serait jamais confrontée à quelque réalité que ce soit dans toute cette histoire; elle n’pouvait qu’aller de l’avant, avec le vide qu’Absalon avait laissé derrière lui. Et Evalia avait besoin d’elle, ce bébé avait besoin d’elles deux. Que pouvaient-elles faire d’autre? Qu’auraient-ils tous pu faire d’autre? Dans les rêves idéaux, trop courts, qu’elle avait quand elle fermait les yeux, Kara trouvait toutes les réponses idéales, et tout allait bien dans l’meilleur des mondes. La réalité était pourtant bien plus tangible que n’importe lequel des scénarios construits par son inconscience idéaliste. Le monde était cruel, le monde était impitoyable, aujourd’hui plus que jamais; en témoignait chaque centimètre carré de sa peau qui irradiait de peine, d’horreur et d’une hargne qu’elle ne se connaissait pas. Peut-être bien que si elle avait pu, elles les aurait tués elle-même, ces types; maintenant que sa tête rattrapait tous les événements qui s’étaient passés en quelques secondes à peine, elle n’arrivait pas à blâmer le Costello pour les actes qu’il avait commis juste sous ses yeux. Elle l’avait vu, oui, tuer des hommes; la sortir d’une situation impossible en assassinant des types desquels ils n’connaissaient rien. C’était là qu’ils vivaient désormais, c’était cet air putride de mort et de trahison qu’ils respiraient.

Peut-être alors, qu’ils étaient des hypocrites, des menteurs. Mais ils étaient toujours vivants. En témoignaient leurs mains qui se touchaient, leurs regards qui se croisaient, indécis. Absalon était vivant. Et peut-être bien qu’Absalon avait dû faire des choses horribles pour être là, à côté d’elle, à l’avoir sauvée pile au bon moment, comme si c’était la destinée qui en avait décidé ainsi. Pourrait-elle trouver des mots à répondre à ça? Y avait-il quoique ce soit à dire? Elle n’le blâmait pas, elle n’l’aimait pas moins, elle n’pouvait pas. Elle n’pouvait pas se résoudre à faire quoique ce soit d’autre qu’être là, à ses côtés; insidieusement, ses doigts enserrant un peu plus fort ceux du jeune homme, avant qu’elle ne reprenne sa tâche de nettoyer ceux-ci. D’essayer, au moins un peu. Il allait bien, pour le moment; et elle savait, Kara, évidemment, qu’il n’parlait pas de tout ce qui était physique, d’son corps, de plaies qu’il n’avait pas encore sur lui. Il parlait d’sa tête, d’au combien le dehors pouvait être impétueux, capricieux et pouvait rendre marteau: oh, elle en était la preuve, et il avait été la seule personne à même de la sauver de la complète noyade. « Ça va aller. » qu’elle lui dit, assez brave et déterminée pour relever le regard vers lui; les mâchoires de la blonde se serrèrent - était-elle censée le remercier pour ce qu’il avait fait? Il n’pourrait rien en saisir, probablement, trop préoccupé par le fait d’avoir tué ces types, plutôt que sur quoique ce soit de positif. Ils s’attardaient définitivement trop longtemps, au mauvais endroit. Peut-être était-il temps qu’ils partent, maintenant qu’elle avait ramassé toutes ses affaires, qu’cet endroit ne lui rappelait que des mauvaises choses, et que le bout de tissu entre ses doigts n’essuyait plus rien. Les mots qu’ils prononcèrent là, alors, ne firent rien pour aider sa confusion - Kara n’en osa pas le regarder, déglutissant douloureusement; quelque-part, malgré elle, ses excuses tombaient dans son cœur. Comme si elles étaient justifiées; alors qu’elles n’étaient pas censées l’être: quel était son crime? Qu’avait-il fait de si horrible qu’il devait s’excuser? Dans le monde de la Winfield, rien; mais dans l’monde dans lequel ils vivaient, quelqu’un d’autre l’avait jugé; et ils étaient séparés par tous ces choix maintenant. Et ils étaient là, tous les deux trop sûrs de comment leurs retrouvailles allaient se terminer: par des séparations qu’ils n’supporteraient pas, l’un comme l’autre. Des séparations qui étaient au-delà, trop au-delà de c’qu’ils étaient capables de faire. Les lèvres de Kara lui semblèrent sèches alors, comme si elle manquait d’eau depuis des jours, tandis qu’elle cherchait des mots dans son crâne; « Je sais. » répondit-elle, une cassure trahissant les peines dans son coeur; celles si incontrôlables et si horribles, et si égoïstes. Kara était épuisée sans Absalon dans sa vie, et elle n’pouvait pas prétendre être brave ou forte, ou quoique ce soit qui méritait d’vivre dans ce monde terrible, quand elle était loin de lui. Pouvait-elle, de toute manière, lui dire qu’elle voudrait qu’il soit avec elle, qu’elle avait besoin de lui? Il le savait - elle espérait. Mais si elle devait mettre ses sentiments en voix de manière aussi honnête, qu’est-ce que ça accomplirait? « J’vais bien. » oui, c’était définitivement les seuls mots qu’elle put trouver; ceux qui lui irritèrent la gorge, ceux qui n’étaient que des paroles factices, sa vague motivation pour continuer. « J’comprends... » fondamentalement, elle comprenait son choix; elle comprenait l’ultimatum, elle comprenait la morale. Elle comprenait-... peut-être. Peut-être même le fait qu’il ait choisi de la sacrifier elle, de les sacrifier tous les deux pour le plus grand bien - celui d’une pauvre fille qu’il avait prise en pitié comme il l’avait prise en pitié elle. Faute de mieux, Kara relâcha les mains d’Absalon, chassant ses démons traitres en dégageant une de ses mèches de cheveux d’or, attrapant son sac. « On peut pas rester ici. » la détermination, au moins, se fit plus facilement ressentir dans ces mots-là que dans tous ceux qu’elle avait livrés jusque-là; elle était douée, pour aller de l’avant Kara, pour enterrer, refouler, souffrir en silence - faire fuir ses regards emplis de larmes, cacher ses prunelles dont les contours se flouaient alors que sa gorge se serrait. Elle n’pouvait pas rester ici, il n’y avait plus rien à trouver, d’ici et de maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
Death
Death

ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
▴ messages : 2753
▴ points : 4586
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptySam 6 Mai - 14:02

you say goodbye and every time you find me.
intrigue 1 : kara winfield & absalon costello.

Il ne savait même plus s’il avait bien agit ou non, Absalon, ici, en tuant ces types dans le but de sauver la vie de Kara ou quelques longues, trop longues semaines plus tôt, quand il avait outrepassé les règles de Lafayette pour essayer de sauver la vie d’une fille qui en avait besoin. Il n’aurait jamais cru un jour que ce serait une question qu’il se poserait, un regret qu’il aurait, alors que tout ce qu’il avait voulu faire, c’était sauvé quelqu’un. Avant tout ça, quand il avait travaillé dans la police, qu’il avait eu des enquêtes plus ou moins difficiles à régler, chaque vie qu’il avait pu sauver avait ressemblé à une véritable victoire, maintenant, il ne savait plus. Il ne l’avait pas sauvé cette fille après tout. Il lui avait permis de tenir quelques jours de plus, mais à la fin de l’histoire elle était morte, alors est-ce qu’il avait sacrifié tout ce qui lui restait de bien au beau milieu de cette apocalypse, pour rien du tout ? Il n’en savait rien Absalon, peut-être qu’il pouvait encore se dire qu’au moins, il n’avait pas complètement laissé derrière lui tout ce qui faisait de lui un être humain. Maintenant, qu’en était-il alors qu’il venait de tuer ces types sans se poser de question ? Il avait sauvé Kara et évidemment que ça semblait être le plus important dans l’histoire. Mais cette sensation au fond de ses tripes, celle qui lui indiquait qu’il avait franchi cette ligne qu’il avait cru qu’il n’aurait jamais besoin de franchir, elle le laissait avec plus de regrets qu’il aurait dû en avoir, en étant là, avec Kara en la voyant bien vivante en face de lui. Le monde il avait changé et avec lui, beaucoup des valeurs qu’il avait eues avant n’avaient plus lieu d’être, mais lui naïvement, il avait cru qu’il pourrait, encore et encore rester le même homme.

Maintenant, il ne savait plus. Il ne savait plus ce qu’il était devenu, il n’arrivait plus à justifier ses actions en se disant qu’il avait bien agit, que ça avait été la meilleure chose à faire. Il était juste paumé et tout autour de lui, lui semblait flou et assommant. Tout sauf Kara sans doute. Mais Kara, elle ne serait rapidement plus là, elle allait devoir partir, rentrer à Lafayette, là où elle serait en sécurité, loin des dangers du monde extérieur. Il ne voulait pas qu’elle parte, il ne voulait pas avoir à rester derrière, quand elle, elle franchirait les barrières du camp. Il voulait être avec elle, avec Evalia aussi, pour tenir auprès de sa sœur, toutes les promesses qu’il avait pu lui faire et qu’il trahissait, chaque jour par son absence à ses côtés. Tout allait bien tant que Kara était là, mais il craignait le moment où ce ne serait plus le cas. Il croisa son regard, alors qu’elle lui disait que ça allait aller. Il pinça les lèvres dans un sourire discret avant de rebaisser les yeux. Il n’était pas vraiment convaincu par les paroles de la jeune femme, pour le coup, il était même certain que ça n’irait pas. Qu’il avait besoin d’elle pour que tout ça, ça ait un sens, qu’il n’avait même pas envie de continuer, si c’était pour être séparé d’elle. Se battre pour survivre, ça avait beaucoup plus de sens quand à la fin de la journée, il pouvait retrouver les bras de la blonde et le sourire de sa sœur. Ses paroles à lui, ses mots à elle, ça lui donnait envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui, mais y avait cette barrière entre eux qui semblait essentielle pour qu’ils tiennent bon, une distance à respecter pour ne pas complètement craquer. Alors qu’elle lâchait ses mains, il n’avait pas pu s’empêcher pourtant, d’en rapprocher une de sa joue, pour effleurer sa peau du bout des doigts, timidement presque, pendant à peine quelques secondes, de ramener son bras vers lui, le poing serré. « Ouais, on ferait mieux de bouger. » Partir d’ici, pour rejoindre le camp, évidemment. Qu’est-ce qu’ils pouvaient faire d’autre de toute façon ? Il fallait qu’elle rentre alors il allait la raccompagner jusque-là, s’assurer qu’elle y arrive en un seul morceau, sans qu’aucun connard n’ose de nouveau toucher à, ne serait-ce qu’un de ses cheveux. Alors, il ramassa son sac à lui pour le mettre sur son épaule, avant de s’avancer vers la sortie de cet appartement. Il n’avait pas envie de la quitter de nouveau, évidemment, mais il n’avait pas le choix, alors peut-être que le mieux, c’était de se dépêcher, peut-être que ça abrégerait au moins un peu toutes les douleurs qu’ils pouvaient avoir sur le cœur.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyMer 24 Mai - 4:25

 
void.

En arrivant à Lafayette, Kara avait été persuadée qu’elle garderait toujours des souvenirs, vivaces et cruels de l’extérieur; elle avait eu tort - manifestement, au moment d’embarquer son sac ce matin, il y avait eu des choses qu’elle avait oubliées. Dehors, l’air semblait suffocant, épais, chargé d’une poussière qui râpait sa gorge et asséchait sa langue. Dehors, chaque soubresaut dans le silence la faisait tressaillir et lui remuait les tripes. Ou peut-être était-ce la présence d’Absalon à ses côtés, qui faisait tout ça: la peur ou la tristesse, elle ne savait pas ce qui la gouvernait le plus, ici. Ou au quotidien, surtout. Inévitablement, la Winfield avait enterré des impressions qui lui revenaient bien assez vite - sur la cruauté de ce monde, sur l’aridité de la condition humaine ici-bas, sur la prescience de la mort, et l’fait que peut-être, ce n’serait pas si terrible que ça. Tout ce qu’elle pourrait vouloir, ce serait qu’on lui tire une balle dans la tête, ou lui plante une lame dans le crâne histoire qu’elle n’revienne pas en mort vivant hideux. Mais bien souvent, ce genre de destin fatal ressemblait au repos dont elle avait tant besoin- l’ambiance d’agonie planait partout autour d’elle, à Lafayette. Avec Evalia, ou quand elle était seule avec elle-même: soudainement, ses draps n’avaient plus le même parfum, l’arôme qui flottait dans sa chambre n’était plus celui duquel elle s’était enivrée, un tant soit peu réconfortée. Et aujourd’hui, pour les peines et les traumatismes qui étaient si fraichement logés dans sa tête, elle n’aurait personne pour la consoler. Évidemment qu’elle n’en parlerait pas à Evalia. Et Absalon ne serait pas là. Même ici et maintenant, elle n’savait pas ce qu’elle pouvait dire, c’qu’elle pouvait faire, ce qu’il était encore naturel de livrer ou de choisir. Absalon était parti; que ce soit de son plein gré ou non, il était parti. Peut-être avait-il cru pouvoir combattre la justice immuable qui frappait tous les gens qui trahissaient le Conseil; peut-être avait-il toujours su au contraire, qu’il serait viré du camp pour ce qu’il avait fait. Il l’avait fait - sans elle, sans Evalia, sans en parler, sans s’retourner, et c’était tout ce qui importait. Et d’un côté de la balance, il avait sauvé une vie: comme Kara le faisait tous les jours - elle-même, parfois, elle pliait un peu les règles à sa guise, en sachant très bien que quelques ressources supplémentaires pouvaient aider. Elle-même, elle n’pourrait pas voir quelqu’un crever à petit feu, et ne rien faire, n’rien essayer, ni n’rien espérer. Mais-... mais. Y’avait quelque-chose qu’elle aurait fait différemment - forcément, indéniablement. Ce sentiment glacé de trahison qui avait germé et grandi en elle, il n’était pas né de rien, il n’était pas infondé ou injuste; il était bel et bien réel, aussi réel que l’fait qu’ils allaient devoir se séparer bien assez tôt. A cause de ce qu’il avait fait. A cause d’un choix qu’il avait fait pour eux deux, qu’il soit prêt à l’remarquer ou non. Elle était d’un côté des murailles de Lafayette, et lui de l’autre; et ça, c’était son fait à lui.

Qu’est-ce qu’il y avait à dire, qu’est-ce qu’il y avait à faire? Rien, plus rien. Elle avait perdu sa liberté de choisir ou de dire quoique ce soit, quand Absalon avait décidé pour lui-même; et elle était le dommage collatéral dans cette histoire. Celle au coeur brisé qui devait réprimer un frisson de la traverser de part en part, dès qu’il la touchait - pourquoi est-c’qu’il la touchait, hein? Quelle était donc son obsession avec sa joue?! Rageusement, tout autant qu’elle avait fondu sous ce contact quelques mois plus tôt, Kara aurait voulu chasser sa main désormais. C’n’était pas juste, qu’il fasse ça. C’n’était pas juste, qu’elle souffre comme ça. C’n’était pas juste qu’elle ait à choisir entre lui et sa sécurité - et c’n’était pas juste qu’il ait empoisonné son coeur au point que ce soit si aisé, tout d’un coup, de choisir Lafayette, parce qu’elle n’pouvait pas supporter sa présence. L’impossible. Le fait de savoir que c’n’était que temporaire, et que chaque seconde rouvrait une plaie fraiche dans ses chairs. Bien assez tôt, dans la cage d’escalier, ils tombèrent sur les corps qu’ils avaient laissés là - Kara les observa, pinçant les lèvres; est-ce qu’elle devait se sentir responsable de ça aussi? Si elle n’avait pas été là, ils n’l’auraient pas trouvée, et s’ils ne l’avaient pas trouvée, Absalon n’aurait pas eu à être là non plus, volant à son secours comme un preux chevalier. Comme si elle n’était rien d’autre qu’une pitoyable demoiselle en détresse. Miraculeusement, la blonde n’eut pas besoin de s’attarder sur les cadavres en décomposition de ses ennemis, pour garder ce songe en tête - il allait peu à peu se forer une voie jusqu’au plus profond de son être; un autre traumatisme pour la hanter la nuit. Au moins, maintenant, il n’y avait plus personne pour mesurer les dégâts ou poser des questions - personne à qui elle n’pourrait vouloir parler comme elle avait appris à parler avec Absalon. Tout ça, c’était perdu maintenant, croyait-elle, alors qu’à chaque pas qu’ils faisaient, le silence s’épaississait. Jusqu’à ce que ça devienne trop, indéniablement. « Je sais où est censé être le groupe. J’peux les retrouver toute seule. » elle affirma, alors, d’une voix ferme, comme si subitement les rayons du soleil qui éclairaient dehors, en se couchant lentement, lui donnaient assez de courage pour faire de la route toute seule. Elle avait traversé le désert toute seule - somme toute alors, la Winfield devait toujours avoir cette détermination en lui. La détermination de survivre, plus que de souffrir une seconde de plus en sa présence, étouffée par les opinions qu’il serait trop égoïste de dire. Tout ça, c’était trop tard; elle n’avait pas eu son mot à dire, et elle n’voulait pas remuer le couteau dans la plaie. « J’suppose que tu devrais... rentrer, avant la nuit. Ou j’sais pas. » ajouta-t-elle, comme si ça pouvait le convaincre, sa propre sécurité à lui; elle n’savait plus ce qui pouvait convaincre Absalon désormais. Evalia et elle avaient toujours été sûres qu’il n’les laisserait pas derrière - et pourtant. Et Kara, elle n’allait pas crier à la trahison ou à la déception; juste à la peine, à la douleur qu’elle n’pouvait pas contrôler quoiqu’il advienne. Qu’il ait fait le bon choix ou non, ça n’changeait rien à la douleur, au vide, au silence, à l’indécision ou à la solitude. Et déjà maintenant, rien qu’après quelques minutes, tout ça lui paraîtrait plus lourd que jamais; plus lourd que dans le désert ou pendant ces dernières semaines. Alors, s’il avait déjà choisi de la sacrifier pour un plus grand bien qui n’changeait rien au monde autour d’eux, il lui devait au moins ça.
Revenir en haut Aller en bas
Death
Death

ADMIN ▴ KEYS TO THE KINGDOM.
▴ inscrit le : 03/02/2017
▴ messages : 2753
▴ points : 4586
MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind EmptyMer 24 Mai - 20:01

you say goodbye and every time you find me.
intrigue 1 : kara winfield & absalon costello.

Il n’arrêtait pas de se répéter Absalon, que c’était pas juste toute cette situation dans laquelle ils étaient. Kara et lui, Evalia et lui ou même Hector et sa petite amie. Le monde en lui-même n’était pas juste. C’était la fin du monde, l’apocalypse et tout le monde aurait dû avoir la possibilité d’essayer de survivre à tout ça en compagnie de ses proches. Il n’arrivait pas à être assez ambitieux pour se dire qu’à la fin du chemin, les choses allaient s’arranger, que le monde reviendrait à la normale et que tout le monde pourrait reprendre sa petite vie. Il semblait bien que le monde était tel quel et qu’y avait pas moyen pour que ça change bientôt. Il ne pensait pas non plus qu’il allait pouvoir survivre bien longtemps jusqu’à mourir de vieillesse après avoir traversé un chaos sans nom. Tout ce qu’il aurait voulu, c’était pouvoir vivre aussi longtemps que possible, aux côtés de sa sœur, aux côtés de Kara et ça par contre, ça ne semblait pas être trop demander. Elles étaient là, si proches de lui, alors pourquoi est-ce qu’il n’avait pas le droit d’être avec elles ? Ça lui semblait complètement fou à Absalon, mais les règles étaient les règles et lui, il les avait brisées. Pour essayer de sauver quelqu’un. Encore un truc bien ironique dans le fond, alors même qu’au beau milieu de l’apocalypse, il lui semblait bien que c’était important, d’essayer de sauver le plus de monde possible. Mais non, Lafayette en avait décidé autrement. Eux, ils avaient été prêts à la laisser mourir cette fille, simplement parce qu’un jour, elle avait été virée du camp pour des broutilles. Elle aurait survécu, avec quelques médicaments en plus. Elle aurait survécu si elle avait été à l’intérieur du camp, alors c’était pas juste non plus, qu’ils l’ait laissée mourir comme ça.

Y avait plein de trucs qui semblait le dépasser dans la façon dont fonctionnait le monde à présent. Ça le rendait fou, d’en être arrivé à se dire qu’aider son oncle, vouloir sauver cette fille, ça avait été une erreur. Il n’aurait jamais dû avoir à considérer sa tentative d’aider une fille, comme une erreur. Mais pourtant c’était le cas, parce que ça l’avait séparé d’Evalia et de Kara et qu’il aurait dû penser à elles deux, avant de penser à n’importe qui d’autre. Fallait croire qu’être égoïste, de penser qu’à soi-même et à ses proches, c’était la seule solution pour s’en sortir dans ce monde. Il avait eu trop tendance à croire qu’il était quelqu’un de bien Absalon, qu’il n’était pas qu’un pauvre égoïste qui se fichait complètement de la vie des autres. Qu’est-ce que ça lui avait apporté dans le fond, d’être quelqu’un de bien ? Pas grand-chose de toute évidence. Alors peut-être qu’il devrait juste s’en foutre des autres, ne penser qu’à lui, à Eva, à Kara, à son oncle et tant pis pour les autres. Au moins, ça lui éviterait de culpabiliser comme un idiot au-dessus des corps de types qui ne méritaient pas autant de compassion, alors qu’ils avaient manqué de tuer Kara. Pourtant, alors qu’ils étaient redescendus il n’avait pas pu s’empêcher de regarder le carnage, la culpabilité enserrant ses organes plus qu’elle ne l’aurait dû. Peut-être qu’au fond, il n’était pas quelqu’un de bien, juste un imbécile. Il soupira, avant de lâcher les corps des yeux pour suivre Kara à l’extérieur de l’immeuble. « Je préfère quand même t’accompagner. » Pas qu’il se dise qu’elle pouvait de nouveau se faire attaquer par des tarés ou qu’elle avait absolument besoin de lui pour s’en sortir, juste parce qu’il avait besoin de s’assurer qu’elle était saine et sauve. La savoir en sécurité, ça faisait partie de ces petits trucs qui l’aidaient, au moins un peu à supporter le quotidien, malgré les douleurs lancinantes dans son cœur parce que sa sœur et Kara lui manquaient. « T’as qu’à considérer que peu importe où tu vas, c’est dans ma direction. » Après tout, elle ne savait pas où il ‘vivait’ depuis qu’il avait été viré du camp de Lafayette, alors elle ne pouvait pas dire si oui ou non c’était la bonne direction pour qu’il rejoigne sa planque. Lui, il ne savait pas non plus vers où elle allait, alors dans le fond, peut-être qu’ils allaient vraiment dans la même direction.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: (int. 1/abe) the empty space you left behind   (int. 1/abe) the empty space you left behind Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(int. 1/abe) the empty space you left behind

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
hearts still beating :: What happened and what's going on. :: dead things :: les rps :: rps abandonnés-
Sauter vers: