(int. 1+ max), saviors.

intrigue 1 + it kills me not to know this, but I've all but just forgotten what the color of her eyes were, and her scars or how she got them as the telling signs of age rain down, a single tear is dropping through the valleys of an aging face, that this world has forgotten. there is no reconciliation that will put me in my place and there is no time like the present, to drink these draining seconds but seldom do these words ring true, when I'm constantly failing you like walls that we just can't break through, until we disappear.

Elle l'avait vue sortir, Emma en était certaine. Elle avait vu Patty sortir en dehors du camp, par la brèche qu'elle n'avait jamais empruntée jusqu'à présent mais que son amie usait fréquemment. Quelle idée d'prendre la poudre d'escampette par cette porte dérobée, surtout en des temps comme celui-ci où rien ne laissait présager du meilleur – quelle idée, putain, quelle idée. Alors, Emma n'avait pas attendu bien longtemps avant de se rendre auprès de Maxwell qui traînait aux alentours du café Little France, prêt à y pénétrer. Elle l'avait agrippé par le bras et, les yeux écarquillés et les lèvres frémissantes, avait déclaré « Je crois, je suis presque sûre que Patty est sortie du camp, Max, et j'ai – j'ai un mauvais pressentiment. » Elle pensait l'avoir reconnue, Patty. La silhouette qui s'était faufilée par la brèche arborait la même silhouette filiforme de sa comparse de toujours – et peut-être n'était-ce rien, peut-être était-ce purement le produit de ses sentiments tumultueux, mais Emma ne parvenait pas à calmer sa nervosité. Comme toujours, dès qu'elle posait le pied sur la pensée abrupte, grossissante, Max la suivait sans tarder. C'était comme ça qu'ils fonctionnaient ensemble, alimentant malgré eux leurs peurs – mais aussi, et surtout, leur complicité. Le cœur au bord des lèvres, elle n'avait pas eu à le prier car la déraison avait déjà gagné avantageusement du terrain sur leur conscience mutuelle. Aucun son n'était sorti d'entre ses lippes. Tous les deux s'étaient simplement dirigé vers la sortie d'secours, celle qu'on utilisait rarement, celle qui était dissimulée, celle qui n'était finalement rien d'autre qu'un secret de polichinelle.

Emma était terrifiée, et ressentait ce venin se déverser dans ses veines. Terrifiée à l'idée de ne plus jamais revoir Patty, terrifiée à l'idée de la perdre tout aussi brutalement que son père. En colère aussi, en colère car son amie n'en faisait vraisemblablement qu'à sa tête et ça l'exaspérait particulièrement, elle qui se disait responsable et posée, elle ne faisait vraiment rien comme tout le monde. Pourtant, Brown se trompait et son erreur pouvait leur apporter bien des tracas ; un simple coup d'oeil derrière le bar du Little France leur aurait assuré à l'un comme à l'autre que Patty était toujours dans le camp, et qu'ils courraient en réalité après un fantôme. Qu'elle ne courrait finalement aucun danger, leur grande pote, à servir une multitude de tasses remplies d'café, et que l'esprit d'Emma commençait à lui jouer des tours et que ce qu'elle voyait, ou prétendait voir, n'était pas nécessairement réel. Mais cette marge de différence n'était pas encore palpable, pas encore connue. Après avoir passé la brèche, Emma se retrouva pour la première fois – depuis la mort de son père – en dehors des fortifications. Un peu perdue face à cette étendue désertique, morbide et écoeurante, la jeune fille se tourna légèrement vers son compagnon et déclara « J'sais pas où aller, je sais pas où elle aurait pu partir. » d'une voix paniquée légèrement aiguë qui se brisa vers la fin. Cette sensation de perdition était infernale.

Rien à faire. Ça faisait un moment déjà que Max se tâtait à rejoindre le Little France, fief de son groupe d'amis, certain d'y retrouver Sean et les filles. Après sa déclaration enflammée auprès de Patty, il a désormais cette attitude de retrait, préférant parfois rester seul afin de l'éviter, en grand poète torturé et mélancolique qu'il est. Et alors qu'il est enfin décidé, qu'il se traine jusqu'au petit café français, les mains dans les poches, shootant dans les cailloux qu'il juge trop imposants, Emma l’interpelle. Elle a les yeux ronds comme des soucoupes, grands ouverts et tandis qu'elle s'accroche à son bras, Max la sent frémir de tout son corps. Les sourcils froncés, il est prêt à lâcher une remarque sarcastique, lui faire une réflexion un peu scabreuse mais la phrase qu'elle prononce lui coupe toute envie de rire. Patty. Sortie. Ce sont les deux mots qu'il retient et qui cognent dans sa tête. Mais qu'est-ce qu'elle peut bien foutre ? A son tour, ses yeux s'écarquillent mais au lieu de se mettre à trembler, il se redresse, bombe légèrement le torse et pose ses mains que les épaules d'Emma. "OK, on reste calme. On va la suivre. Je connais l'extérieur du camp, donc c'est bon. On va faire ça." malgré un air qui se veut rassurant, le stress monte et emprisonne petit à petit la poitrine de Millers. Il ne peut s'empêcher de s'inquiéter, malgré cette pointe de rancœur envers Patty qui ne le quitte plus depuis quelques semaines, depuis sa déclaration à cœur ouvert. Malgré l'indifférence et l'ignorance de son amie, Max n'y peut rien, il est comme ça, il se soucie d'elle. A ce moment précis, les idées se chamboulent dans sa tête. Est-ce qu'il doit y aller avec Emma ? Évidemment. Est-ce qu'il doit emporter des armes ? Certainement. Surtout, rester discrets, retrouver Patty et ne pas se faire tuer. Et dans tout cela, à aucun moment, Max ne remarque l'hésitation chez Emma, à aucun moment il ne relève les mots "je crois" et "je suis presque sûre", trop obnubilé par la sécurité de miss Prewett.

Ils ne tardent pas, Emma embarque Max vers la sortie. Une soi-disant issue de secours cachée. Max ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel en y pensant. Tout le monde connait cette faille, tout le monde l'emprunte et ce n'importe quand. Si lui a la chance de pouvoir entrer et sortir du camp sans aucun souci, il comprend mal qu'on puisse laisser, consciemment, des civils non entrainés, sortir des fortifications. Bras dessus, bras dessous, alors qu'ils quittent le Little France, Max fait un détour par l'appartement familial pour embarquer un couteau et son vieux glock 21. Puis, les deux comparses rejoignent le mur. Max fait le guet, l'adrénaline envahit ses veines tandis qu'Emma franchit la frontière en première. Il la suit non sans avoir jeté un nouveau coup d’œil inquiet aux alentours. Une fois dehors, Max ne peut s'empêcher d'être prudent : il fait quelques pas de côté et embarque Emma dans son sillage pour se faire un peu plus discrets. Après avoir observé les alentours, il pose son regard sur la blondinette. Il sait que ça fait un baille qu'elle n'est pas sortie et il sait ce qui s'est passé la dernière fois qu'elle a franchit les portes du camp. Il voit dans son regard qu'elle n'est pas à l'aise, que c'est tout de même une épreuve pour elle d'être là. Sans blagues, génie. Malgré tout, Max ne lui fera pas l'affront de lui demander si ça va. "J'sais pas où aller, je sais pas où elle aurait pu partir." le regard d'Emma semble perdu, cherchant désespérément la silhouette familière de leur amie. Qui n'apparait pas. D'un geste protecteur, Max passe un bras sur les épaules de son amie. "On va la retrouver, t'inquiète pas." il se veut rassurant et pourtant, intérieurement, il est loin d'être serein. Il se pose mille questions, il aimerait pouvoir les partager avec Emma mais il sait que ce n'est pas le meilleur moment. Et puis, il ne veut pas montrer que lui aussi, au fond, il a un peu les jetons. Après une dernière friction, il lâche les épaules de sa comparse et s'accroupit. "Bon, on va essayer de la pister, d'accord ? J'ai déjà vu d'autres récupérateurs faire ça." sa remarque et sa technique sont loin d'être convaincantes mais peu importe. De toute façon, il semblerait qu'ils n'aient que cette solution puisque ni Emma ni Max n'a aperçu Patty partir dans une direction. Toujours accroupi, il lance un regard vers Emma qui le surplombe. "Est-ce que t'as pu voir quelles chaussures elle avait ?" il marque une pause avant d'ajouter un peu bêtement : "Pour pister les empreintes... Et quels vêtements aussi ?" il n'attend pas la réponse d'Emma pour se redresser, aucune trace à ce niveau, de toute manière. "Je te propose qu'on aille dans cette direction il fait un signe de tête sur la gauche il y a quelques bâtiments abandonnés par là où des survivants indépendants se retrouvent parfois. Patty a peut-être pu partir en exploration dans ce coin là..." mais il est loin d'être sûr de lui, le fils Millers. Il fait de son mieux pour donner le change face à Emma -qui pourtant le connait très bien et a peut-être déjà senti le malaise qui s'est emparé de lui- mais au fond, une petite voix sadique ne cesse de lui chuchoter qu'il ne reverra peut-être jamais Patty.

intrigue 1 + it kills me not to know this, but I've all but just forgotten what the color of her eyes were, and her scars or how she got them as the telling signs of age rain down, a single tear is dropping through the valleys of an aging face, that this world has forgotten. there is no reconciliation that will put me in my place and there is no time like the present, to drink these draining seconds but seldom do these words ring true, when I'm constantly failing you like walls that we just can't break through, until we disappear.

Tout en Max respirait l'assurance ; du ton de sa voix jusqu'au bras enroulé autour des épaules d'Emma, mais cette dernière était loin d'être dupe. Elle connaissait son ami sur le bout des doigts, et si c'était un avantage parfois, elle devait avouer qu'elle se sentait seule lorsque ses mots ne retranscrivaient pas avec exactitude ses sentiments les plus profonds. Pour ainsi dire, Emma comptait sur Max pour mener le bateau, lui meneur et elle suiveuse. Elle ne voulait pas faire d'erreurs, elle ne voulait pas être responsable d'un problème qui les dépasserait. Qui plus est, il s'agissait de la première fois qu'elle mettait un pied dehors depuis la mort brutale de son père, trois mois auparavant, et Emma était incapable de chasser l'étau qui semblait se refermer dans le creux de son ventre. Toutes les sensations qu'elle ressentait et sous lesquelles elle courbait l'échine emportaient sa raison dans leur sillage. La peur lui compressait les entrailles et, malgré elle, Emma se blottit davantage contre Max, incapable de paraître rassurée alors que la mort les attendait peut-être au tournant. Ils se mettaient en danger pour Patty – ils se mettaient en danger pour Patty, et cette dernière n'en savait rien. Ses yeux leur jouaient des tours malsains, dangereux. Petit à petit, le mirage qui avait dansé devant ses yeux quelques minutes plus tôt prit dans son esprit une vivacité infernale, une réalité qu'Emma n'était plus en mesure de dénigrer malgré ses doutes premiers. Elle était maintenant sûre et certaine de ce qu'elle avait vu, ses visions n'étaient plus à réfuter ; ses yeux fonctionnaient, et son esprit était sain, dénué de la moindre imperfection. Face aux demandes de Max, Emma haussa les épaules, dépitée « J'ai pas vu ses chaussures et ses vêtements, hm, je ne sais plus vraiment. » elle voyait le visage de Patty avec une précision étrange, mais il lui était impossible de poser des vêtement sur le corps de son amie. Que portait-elle ? Quelle était sa coiffure ? Emma posa ses main contre ses tempes, fermant les yeux, réfléchissant, essayant d'se souvenir de ce qu'elle pensait avoir vu. « J'sais pas » reprit-t-elle enfin en baissant les bras, les yeux se rouvrant sur son comparse. Elle se sentit mal, et l’étau se resserra sans surprise.

Avec vigueur toutefois, Emma acquiesça et suivit les propositions de son ami, comme un apôtre derrière le Messie. Elle lui emboîta l'pas et tous deux se dirigèrent vers les bâtiments mais à quelques mètres de là, la jeune fille arrêta son ami d'un mouvement brusque de la main. « J'ai pas d'arme. » confia-t-elle en lorgnant sur le glock de son ami. Elle n'était pas très bonne au tir, elle ne savait pas vraiment comment faire pour se battre à mains nues – et elle commençait à ressentir un très curieux pressentiment. « On est dehors, et j'ai pas d'arme... » elle se tint un peu à l'écart, et se mordit la lèvre inférieure. « Ca – ça te dérange de passer devant ? » Emma considéra l'immeuble et fronça le nez. Même si les indépendants s'y rejoignaient parfois, les rôdeurs n'étaient jamais loin et rien n'était sécurité – ils allaient et venaient. Et elle avait peur d'en rencontrer un. Elle avait peur pour Patty, pour Max. Et elle était en colère aussi, en colère d'être finalement la pauvre petite biche innocente qui ne parvient pas à aider ses amis.

Aucune trace. Aucun signe de Patty à l'horizon. Au sol, rien que de la poussière, pas une emprunte susceptible d'appartenir à leur amie. Max, malgré son côté parfois théâtral, tente depuis le début de leur expédition de cacher son stress, de se montrer fort. Un vrai mec en somme. Impossible de faillir devant une Emma désemparée, impossible de montrer sa déception lorsqu'elle lui explique qu'elle n'a aucune idée de la tenue de la jeune Prewett.
Le regard désolé d'Emma, Millers ne s'y attarde pas, hors de question qu'il accable plus sa comparse. Au lieu de ça, il se creuse la tête, passe en revue les tenues de Patty. Est-ce qu'elle porte l'un de ses jeans slims qui épousent si bien ses jambes ? Ou peut-être un de ces pantalons en toile confortable, idéal pour une excursion hors du campement ? Et quel tee-shirt ? Quelle coiffure ? Est-ce qu'elle a relevé ses cheveux et dégagé son visage ? Les questions se bousculent et bientôt, Max perd le fil, parasité par des pensées qui l'éloignent du sujet initial. "Pas grave. De toute façon, il n'y a aucune trace ici. On va la retrouver." et au moment où ces derniers mots franchissent ses lèvres, ils sonnent étrangement. Comme si Maxwell se les disait à lui-même pour se convaincre autant qu'il cherche à rassurer Emma. Malgré cette attitude qu'il veut sûr de lui, malgré ses paroles rassurantes, Max le voit bien : rien ne peut réduire l'angoisse qui a saisi son amie depuis qu'elle a vu la silhouette de Patty franchir les murs du camp fortifié. Il tente des gestes mais il se sent incroyablement impuissant, presque inutile.

"J'ai pas d'arme." lâche soudain Emma. Max est surpris, il hausse les sourcils tandis que le regard de sa comparse semble irrémédiablement attiré par le pistolet qu'il a coincé dans sa ceinture, comme un gangster. Si Max voyait Emma comme une jeune fille fragile jusqu'ici, un changement s'opère soudainement chez lui. Elle se mord la lèvre, son regard reste apeuré, elle semble proche de la crise de nerfs. C'est peut-être pas plus mal, pense alors Max. Mais hors de question qu'il révèle le fond de sa pensée à Emma, pas la peine d'en rajouter une couche. Bien sûr, le jeune Millers est loin de se sentir dans sa zone de confort mais il sort régulièrement, il sait ce qu'il y a à l'extérieur, il sait par où passer et comment. Il sait survivre. Non pas qu'Emma ne sache pas survivre elle aussi mais ça faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas mis un pied dehors. Elle avait perdu en réflexes. "Eh, je suis là, j'ai ce qu'il faut." il montre, non sans une certaine fierté purement masculine, son arme d'un geste de la main. "J'vais te protéger, OK ? Ça va aller, Emma, j't'assure. J'hésiterais pas une seconde à me servir de ça si c'est nécessaire." encore une fois, il se veut rassurant. Il ne peut s'empêcher de se sentir un peu... puissant, mâle dominant qui protège la fragile demoiselle. Et sans plus tarder, fort de cette impression de jouer les chevaliers servants, Max passe devant Emma, pour la mener vers ces ruines qu'il a mainte fois fouillé.

Il lui faut à peine quelques minutes pour apercevoir les premiers débris. Max, après avoir jeté un œil à son amie qui le succède, commence à observer. C'est comme ça qu'il travaille en tant que récupérateur : il observe avec minutie, tente d'évaluer les risques, les imprévus avant de s'engager pleinement dans une voie. Il ne lui faut pas longtemps avant de continuer sa route, n'ayant repéré aucun mouvement, aucun signe de vie. Pour autant, il se tourne vers Emma et chuchote avec précautions "On va entrer dans ce bâtiment là d'abord, pour le fouiller. Surtout tu me suis bien, on reste bien ensemble." l'espace d'une seconde, il se dit que ça sonne un peu poule-mouillée, qu'il va passer pour une femmelette. Puis, il se ressaisit, grandis un peu mec, ce n'est pas le moment de se laisser distraire par des réflexions aussi puériles et machistes. Après tout, il est avec l'une de ses meilleures amies et il s'agit de retrouver Patty, pas d'impressionner qui que ce soit.

intrigue 1 + it kills me not to know this, but I've all but just forgotten what the color of her eyes were, and her scars or how she got them as the telling signs of age rain down, a single tear is dropping through the valleys of an aging face, that this world has forgotten. there is no reconciliation that will put me in my place and there is no time like the present, to drink these draining seconds but seldom do these words ring true, when I'm constantly failing you like walls that we just can't break through, until we disappear.

Max, c’était un mec qui essayait d’impressionner son entourage, c’est le genre de gars qui avait peur de montrer sa sensibilité parce que son père l’aurait certainement harcelé des semaines durant après coup. Max, c’était très certainement le seul type sur qui Emma pouvait aveuglément compter lorsqu’elle s’engueulait avec Sean, ou essayait de savoir si Patty était ou non en danger de mort. Max et Emma étaient liés comme les deux doigts de la main, et Emma n’avait pas peur de se montrer sous son jour le plus ignoble, le plus néfaste, tandis que son comparse était susceptible de prendre les choses en mains s’il le désirait. Ils fonctionnaient d’une façon qui leur était propre. Emma se sentait toutefois seule, comme enveloppée par une fraîcheur peu habituelle ; elle avait peur, terrifiée, le ventre gargouillant de maux qui ne lui étaient pas méconnus. Et Max, il prétend parfois d’être fort ; alors qu’ils ont le même âge, ils sont presque une seule et même personne avec tous les sentiments qui les jalonnent avec férocité. Emma n’est pas toujours dupe mais cette fois-ci, elle veut bien l’croire, elle veut le suivre aveuglément et jouer la demoiselle innocente, protégée par le chevalier servant dont le cœur bat pour une autre. Mais leur relation n’a jamais été entreprise sous cet angle-là, et c’était tant mieux – ou tant pis, car peut-être n’auraient-ils pas été obligés de se rendre en dehors des fortifications.

Max en tête, les deux gamins aperçurent bien rapidement les premiers débris que les ruines arboraient ; les ruines qu’ils s’apprêtaient à fouiller. Après s’être assuré qu’Emma n’avait pas la moindre envie de s’éloigner (pas de risque), ils s’avancèrent lentement au sein de la bâtisse. Le bâtiment n’était guère attrayant à première vue, et la jeune fille ne parvenait pas à comprendre comment cet endroit pouvait être un lien de rendez-vous pour indépendants ; le danger était omniprésent, et soudainement, le camp lui manqua cruellement. A lui en faire mal. Ils s’avancèrent lentement, très doucement, dans l’immeuble. Zieutant à droite, à gauche. Mais il n’y avait aucun son. Pourtant, lorsqu’ils pénétrèrent dans un appartement, Emma sentit son cœur à deux doigts de lâcher. Des bruits de pas. A l’entrée de l’immeuble. Des rires gras, tonitruants. « Max… » chuchota-t-elle, glacée jusqu’aux sangs. « Max, y a des gens ici et… » un hurlement de rire la fit se tendre. « j’crois pas.. j’crois pas qu’ils viennent du camp. » Elle avait entendu parler des Horsemen, de ce groupe de motards ayant récolté les rejetés de Lafayette ; ce groupe qui semblait raser tout sur son passage. Mais ce n’était que des rumeurs, une légende presque, comme le croque-mitaine dans le placard, ou un monstre particulièrement poilu sous le lit. « Faut qu’on parte, faut qu’on… » comme coupée dans son fil de pensée, elle fit volte-face, et ferma doucement la porte d’entrée de l’appartement derrière eux, totalement en contradiction avec ce qu’elle venait de dire. Les pas se rapprochaient, les talons claquaient sur le sol de manière militaire, cadrée. Effarée, Emma se rapprocha de Max, ses bras entourant celui de son comparse d’infortune. « Imagine si Patty est avec eux.. » qu’elle souffla, la gorge serrée, les larmes aux yeux.