(int. 1+ jessie), nevermind.

intrigue 1 + nevermind when the birds ain't flying and those heavy clouds just standing still 'cause it's you filling up the wind. nevermind when the crocodiles don't let you walk along the riverside 'cause it's you leaving that stupid fight. nevermind when those birds don't fly and them heavy clouds just standing still 'cause it's you living that stupid dream.

Emma aurait pu se laisser bercer des heures durant dans ce fauteuil. Jessie lui avait fait une tasse de thé, certainement en connaissance de cause, et l'avait regardée se laisser tomber dans le fauteuil le plus moelleux du salon et ce, sans rouspéter. Elles avaient un peu parlé et lorsque Jessie avait vu la tête d'Emma dodeliner, le médecin avait tout simplement pris le parti de laisser le silence s'étirer. Force était de constater que la jeune fille ne dormait pas bien depuis des mois, qu'elle se tournait et se retournait dans son lit, sous ses draps frais, incapable de fermer l'oeil sans être sûre et certaine qu'il y avait une présence à ses côtés. Parfois, il s'agissait de Max, Patty. Parfois, c'était Sean qui veillait sur elle. Cette fois-ci, c'était Jessie, sans même qu'Emma ne le prédise. La fatigue l'avait tout simplement emporté sur son besoin de conversation. Les paupières fermées, la respiration calme et posée, Emma n'était pas encore tout-à-fait endormie ; simplement à la lisière du sommeil. Son ressenti était tel qu'elle se sentit transportée quelques mois auparavant où ses seuls problèmes se résumaient à cette impression de vertige qui la prenait lorsqu'elle était perchée sur son poste de surveillance, et au fait que Sean ne soit pas si intéressé qu'ça par ce qu'elle avait à lui apporter. Des problèmes d'adolescents dans un monde qui ne tournait plus réellement rond et qui ne laissaient plus de place aux enfantillages. Car là était l'véritable problème d'Emma – elle n'était qu'une gosse, une morveuse qui essayait d'être une adulte et qui, à chaque tentative, échouait.

Un son étrange la sortit de ses songes. Péniblement, elle rouvrit les paupières et ses prunelles se dirigèrent vers Jessie qui, malgré ce qu'elle venait d'en penser, n'avait même pas entrouvert ses lippes. Le front d'Emma se plissa tandis qu'elle pointait son nez aquilin vers la fenêtre d'où semblaient provenir les bruits. Puis elle posa un doigt sur ce qu'elle venait d'entendre – des bruits de coups. Totalement réveillée lorsque cette pensée traversa son esprit, la survivante se redressa dans son fauteuil, les sens aux aguets. La mâchoire inférieure légèrement affaissée, elle se reprit rapidement et peina à déglutir correctement. Sa gorge était serrée, son cœur battait à tout rompre. « Qu'est-ce que.. » commença-t-elle avant de se lever, s'avançant timidement vers la fenêtre contre laquelle elle colla son nez, les yeux rivés vers la rue sur laquelle la vite donnait. Un mec était en train de rosser ce qu'elle pensait reconnaître comme étant un milicien. Instantanément, la jeune fille se tourna vers sa comparse et demanda «..on fait quoi, Jess ? » comme dans l'attente d'un ordre divin. Elle avait peur de descendre les escaliers, de franchir les quelques mètres qui les séparaient finalement de ce garçon qui finirait bientôt en hachis parmentier si elles ne se bougeaient pas.

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intrigue 1 : emma brown & jessie griffin.

Jessie ne travaillait pas. Un soulagement, alors même qu’avant l’apocalypse elle n’avait pas hésité à faire des heures supplémentaires à l’hôpital, parce qu’à côté de ça, elle n’avait pas vraiment eu de vie. Pas d’envies non plus. Est-ce qu’elle avait vraiment souffert de son divorce ? Quand elle y repensait, elle se souvenait seulement d’avoir été blessée dans son égo, en colère plus qu’autre chose. Triste, pas vraiment. Elle avait bien vite dégagé son mari et sa maitresse de l’appartement, avant de s’apitoyer sur son sort le temps d’une soirée et le lendemain, elle était de nouveau au boulot, loin de ses propres problèmes, à se concentrer sur la vie des autres. A croire qu’elle avait été une machine avant l’apocalypse, mais que maintenant, elle ne pouvait plus continuer comme ça. Elle était épuisée Jessie et le temps passant, elle ne savait même plus si c’était un symptôme de plus, lié à sa grossesse ou quelque chose de plus psychologique, un gros ras-le-bol qui ne cessait de croitre alors qu’elle observait, silencieusement comment les choses se passaient dans ce camp. Rien n’allait. Elle avait besoin d’Hector, elle avait toujours eu besoin d’Hector, quand il avait été là, ça avait été le soutien vers lequel elle s’était toujours tournée, parce qu’elle avait ce rôle de grande sœur ici dans cette maison, un rôle qu’elle tenait aussi avec ses cousins, Dimitri et Emma, comme si être la plus vieille, lui donnait obligatoirement cette responsabilité et qu’elle devait garder la tête haute, au moins face à ses cadets. Avec Hector, ça avait toujours été différent. Mais il n’était plus là, il avait été viré du camp, des mois plus tôt et aller à sa rencontre, elle savait bien que c’était risqué alors Jessie, elle avait l’impression d’être obligée de tout garder pour elle et à la longue, c’était vraiment complètement épuisant.

Elle était avec Emma aujourd’hui, la blonde avait l’air épuisée elle aussi. Plus qu’elle, qu’elle aurait juré Jessie, alors qu’elle avait du mal à faire passer ses propres problèmes avant ceux des autres. Elle avait fait du thé et elle était bien décidée à laisser la jeune femme se reposer. Peut-être qu’elle arriverait à faire de même au bout d’un moment. Un livre entre les mains, elle était plongée dans les pages d’une histoire qu’elle avait l’impression d’avoir déjà lue trop de fois. A force, fallait croire qu’elle avait épuisé le stock de bouquin qu’il y avait dans la maison de ses parents. Sa maison à elle, là où elle avait grandi et où accueillir des étrangers la mettait parfois mal à l’aise, comme si on essayait de s’introduire dans son intimité sans y avoir été invité. Mais c’était comme ça que ça marchait à Lafayette et autant offrir un toit à ceux qui en avaient besoin. Elle sursauta en entendant des bruits dehors. Son regard se posa sur sa cousine, alors qu’en même temps qu’elle, elle se levait du canapé pour aller jeter un coup d’œil par la fenêtre. Qu’est-ce qu’on fait ? Elle avait entendu la question Jessie, mais elle n’y répondit pas, pas tout de suite s’appuyant dos au mur le plus proche avant de laisser échapper un long soupire. « Rien. » Ce fut le premier mot qui passa ses lèvres, ce que la petite voix au fond de sa tête lui répétait, alors qu’elle posait la main sur son ventre encore plat. Rien. Comme s’était lâche. Elle essayait de lutter pour en rester là, ne rien faire, quand finalement, elle ouvrit la porte à la volée, dévalant les quelques marches pour se précipité vers le portail qu’elle ouvrit bien vite pour se retrouver dans la rue, nez-à-nez avec le milicien. « Jessica Griffin. Je suis médecin. » Qu’elle balança rapidement avant qu’il n’ait le temps d’ouvrir la bouche, qu’il s’économise la question, elle y avait déjà répondu. « Soyez raisonnable, plus vous blessez cet homme, plus on aura du boulot à faire pour le rafistoler. Pensez aux économies qu’on pourrait faire, si vous arrêtez maintenant. » Elle ne savait pas ce qu’elle racontait, il avait probablement prévu de le tuer de toute façon. Elle se permit d’attraper la main du milicien, dont les phalanges étaient déjà abîmées par les coups qu’il avait porté sur ce type. « Ou pour ça. » Techniquement, elle avait raison, d’un point de vu rationnement, fallait voir les économies, elle pouvait aussi mentionner la balle qu’il gaspillerait en l’achevant. « Dégage de là ! » Qu’il se contenta de répondre, en la poussant avec asses de force pour qu’elle perde l’équilibre et se retrouve par terre. Merde, elle ne pouvait pas laisser ce type mourir.

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Emma attendait la réponse de Jessie, à l'instar d'un soldat attendant les ordres de son chef. Le front collé contre la fenêtre, elle assistait à ce soulèvement dont elle n'avait toutefois cure, impuissante face à la souffrance humaine. La réponse de Jessie tomba comme une pierre sur le recoin de sa tête – rien. Emma acquiesça, prête à retourner s'installer dans le fauteuil, loin de cette violence que ses prunelles ne pouvaient plus supporter. Mais Jessie ne tint pas bien longtemps car, lorsqu'Emma fit volte-face, son aînée se précipita vers la porte qu'elle ouvrit à la volée. La jeune fille resta interdite l'espace de quelques secondes, pesant le pour et le contre, réfléchissant à ce qu'il lui était convenu de faire. Elle n'était pas douée pour s'exprimer en public, et ses lippes resteraient forcément soudées. Qui plus est, elle ne savait pas non plus se battre et ses muscles ne tiendraient très certainement pas la route. Emma était impuissante, et ce manque de force la rendait malade. Pourtant, elle suivit Jessie avec un certain temps de retard et lorsqu'elle apparut dans l'encadrement de la porte, entre la maisonnée et la rue, son amie était déjà aux prises avec l'un des gars. Silencieuse, Emma considérait la scène de ses grands yeux bleus, le cœur battant à tout rompre alors qu'aucun des regards ne se portait sur elle. Ses prunelles se posèrent alors sur le corps du milicien, aux pieds de celui avec qui Jessie conversait vivement. Dégage de là ! Le type poussa Jessie qui perdit l'équilibre et s'effondra sur le sol. La mâchoire inférieure d'Emma s'affaissa mollement, alors que ses yeux s'écarquillèrent davantage.

Sans savoir les raisons qui la poussèrent à agir de la sorte, la jeune fille se jeta sur le gars qui venait de bousculer violemment son amie et le poussa à son tour, vociférant un puissant « La touche pas, sale con ! » le poing du gars s'abattit contre sa pommette. Profondément hébétée, Emma tomba sur le sol, la main posée sur sa joue qui commençait déjà à prendre des couleurs. Elle avait l'air maligne de la sorte, à fixer le vide, la bouche béante et l'oeil hagard. « Jared, ils se ramènent » un autre type venait de sortir du néant et interpellait celui qui rossait le milicien « Faut s'barrer » insista l’acolyte avant de déguerpir, ne laissant pas le temps à son comparse de réagir. En désespoir de cause, il donna un coup de pied dans l'abdomen de l'homme à terre et qui, dans les vapes, n'émit qu'un petit grognement. Tandis que l'agresseur s'enfuyait, Emma se tourna vers Jessie, ayant alors repris ses esprits « Je crois que la milice arrive. » ses yeux exorbités se dirigèrent vers le corps du milicien « oh mon Dieu, ils vont penser qu'on a - » la panique la prenait à la gorge « ils vont nous tuer, oh putain, ils v-vont nous expulser, ils vont – ils vont nous faire du mal » bafouilla-t-elle en s'apprêtant à prier tous les Dieux de sa connaissance pour un peu plus de répit, soudainement consciente de sa propre mortalité.

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intrigue 1 : emma brown & jessie griffin.

Rien. Indéniablement, ça aurait été la meilleure chose à faire. Elle le savait bien Jessie. C’était pour ça que ça avait été la première réponse qui avait franchi ses lèvres quand elle avait voulu répondre à la question d’Emma. Elles ne pouvaient rien faire de toute façon, sans s’attirer des ennuis et ça aurait été débile de s’en attirer, alors que ça pouvait leur coûter cher. Mais Jessie, elle n’avait jamais été du genre à rester bien sagement dans son coin. Même ici à Lafayette, elle avait déjà commis des ‘crimes’ pour lesquels elle mériterait d’être dehors, selon les règles du camp. Elle avait sorti Hector de prison, elle l’avait aidé à voler. Elle fouinait parfois dans des affaires qui ne la concernaient pas, alors qu’elle essayait de savoir ce qui était arriva à son père. Elle n’arrivait pas à rester les bras croisés devant des trucs qui lui semblaient être complètement injustes. Ce n’était pas dans sa nature. Elle avait toujours été comme ça, Jessie, même avant l’apocalypse et c’était un truc qui ne la quittait pas. Elle était enceinte pourtant et cette simple pensée aurait dû la pousser à être plus prudente. Elle savait très bien que dans un monde pareil, faire une fausse-couche, c’était d’autant plus facile qu’avant alors, le plus sage, ça aurait été de rester à l’intérieur de cette maison et de ne rien faire, mais évidemment, cette option-là, elle ne lui convenait pas à Jessie, alors elle était vite sortie, se mêlant de choses qui, de toute évidence, ne la regardait pas.

Par terre, alors qu’on l’avait poussée elle reconnut bien vite la voix d’Emma. Elle, elle aurait dû rester à l’intérieur. Est-ce qu’elle n’aurait pas pu le prendre uniquement pour elle le ‘rien’ que son aînée avait prononcé ? Elle n’aurait pas dû la rejoindre, voilà qu’elle s’était pris un coup de poing dans la tronche. « Emma ! » Qu’elle ne put s’empêcher de crier, face à ce qui venait de se passer. Merde, si elle était restée à l’intérieur, ils ne s’en seraient pas pris à Emma. Qu’on s’en prenne à elle, ce n’était pas grave, qu’on s’attaque à sa famille, c’était évidemment une autre histoire. Les deux types, ils se barrèrent bien vite, n’assumant de toute évidence pas leurs actes. C’était bien beau de semer la panique dans les rues d’un camp qui n’avait de toute évidence pas besoin de ça, pour finalement se barrer après. Elle soupira Jessie, avant de poser son regard sur Emma. « Non Emma, t’inquiète pas. » Elle n’en savait rien Jessie dans le fond, la milice, ils avaient leur propre façon de faire les choses, mais après, est-ce qu’on pouvait vraiment dire qu’ils étaient bêtes comme leurs pieds ? Jessie, elle se plaisait à croire que non, ils avaient un cerveau, ils savaient s’en servir. « Ils verront bien que deux filles comme nous, n’auraient jamais pu mettre un type comme lui dans cet état. » Elle défendait facilement l’égalité des sexes, Jessie, mais elle connaissait assez bien la physiologie humaine pour savoir qu’y avait quand même une vaste différence entre la force d’une fille et celle d’un homme et Emma et elle, elles n’étaient pas très grande, plutôt frêles et ce gars il était grand et baraqué, d’un point de vue physique, il les aurait maitrisées si elle s’était attaquées à lui. Encore par terre, elle avança à quatre patte jusqu’au corps du type, le mettant sur le dos avant de prendre son pouls, au moins, il était encore en vie. Au pire alors, il pourrait témoigner, ça irait. « Il est en vie. » Mais le était faible et la respiration pas très nette. « On est juste les deux filles qui essaient de l’aider. » Y avait pas de raison que ça se passe mal alors nan ? « Approche ! » Qu’elle ordonna à sa cousine, elle n’avait pas besoin d’elle techniquement, mais ce serait probablement plus évident, qu’elles essayaient de l’aider si Emma était à côté. Elle s’appliqua à faire un massage cardiaque, le bouche à bouche, lançant un rapide coup d’œil à sa cousine alors que la milice venait de débarquer, elle comptait sur elle pour expliquer la situation, pendant qu’elle, elle s’assurer que ce type puisse se réveiller et dire au conseil qu’elles n’avaient rien fait qui mérite qu’on les punisse.

Spoiler:

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Ne rien faire. Peut-être que l'idée était plus intéressante, peut-être que finalement c'était ce qu'elles devaient faire. Ne rien faire, ne pas être impliqué plus que de raison dans une affaire qui ne les concernait guère. Car, sous leurs yeux, se déroulait une scène contre laquelle elles ne pouvaient pas lutter. Peut-être que ces échanges physiques ne les dépassaient pas, mais le conflit qui opposait le Conseil contre le monde entier, spécialement depuis l'exécution de M. Pratt, rendait le quotidien plus compliqué à gérer. Tout l'monde était à cran. Les survivants n'avaient pas seulement les rôdeurs à craindre. Emma n'était rien d'autre qu'une gosse qui, comme tous les gosses, avait les yeux partout. Elle voyait, elle pensait savoir – et elle s'en foutait. Elle s'en foutait car, finalement, ce qui était ici... c'était mieux que dehors. Elle avait l'corps dévoré par la peur et les tremblements ; mais ce n'était pas pire qu'ailleurs, ça n'pouvait vraiment pas l'être. Et maintenant que le poing du pseudo-révolutionnaire avait heurté sa mâchoire, la douleur la forçait à regarder la réalité dans les yeux : c'était ce qui les attendait tous. La douleur, la mort. La fatalité, en un sens comme dans l'autre. Jessie et Emma étaient malgré elles avachies sur le sol, alors qu'elles avaient voulu aider de prime abord. Dans quel monde vivaient-elles dorénavant ?

Les mots de Jessie traversèrent les airs, tandis qu'elle essayait visiblement de détendre l'atmosphère avec des phrases qui se voulaient rassurantes. La jeune femme se rapprocha alors à quatre pattes du corps, le mit sur le dos, prit son pouls et lui assura qu'il était encore en vie. Emma se cacha le visage derrière ses mains, avant de frotter vigoureusement ses joues devenues livides. Concernant leur sûreté, elle n'était plus sûre de rien : ils avaient bien exécuté un pauvre type parce qu'il était soupçonné de trahison. Lorsque Jessie lui intima fermement de se rapprocher, Emma se força à réagir – à quatre pattes, elle se traîna jusqu'au mec à terre et attendit que la foudre lui tombe sur le coin de la tête. Elle partageait habituellement la manière de penser de sa cousine mais cette fois-ci, il n'était plus question que de paranoïa et d'intérêts personnels. « Jessie... » gémit Emma. Trois miliciens entrèrent alors dans son champ de vision et, dès qu'elle les vit, elle sut qu'elles étaient cuites. Ils arboraient des moues qui ne laissaient rien présager de bon. « Jessie.. » recommença Emma en tira sur la manche de sa comparse, lui intimant son envie pressante de fuir. « Salopes ! » fut le premier mot qui passa les lippes d'un des miliciens, avant qu'ils ne se mettent tous les trois à courir. Et puisque Jessie était devant elle, ce serait elle qui dégusterait en premier. Et elle n'pouvait pas supporter cette idée, la gosse, elle ne pouvait pas permettre à un autre membre de sa famille d'agoniser par sa faute. Emma tira violemment Jessie vers elle, lui emprisonnant le poignet entre ses doigts, la forçant à se lever à sa suite et à courir à son tour. « Faut qu'on se casse ! » s'égosilla-t-elle en tentant de semer les miliciens qui ne les lâchaient pas d'une semelle. Après quelques minutes de course, les deux jeunes femmes s'arrêtèrent enfin dans une petite ruelle. « On a pas beaucoup de temps » souffla Emma en posant ses mains sur ses cuisses, courbée en deux, tâchant de reprendre un semblant de respiration. « Ils vont finir par nous attraper. Si c'est pas maintenant, ce sera demain ou après-demain... tout le monde connaît tout le monde ici. » Triste réalité de leur communauté où rien ne tournait vraiment plus rond.

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intrigue 1 : emma brown & jessie griffin.

Elle ne savait pas trop ce qu’elle faisait Jessie. Elle essayait de faire quelque chose en tout cas, Emma et elle, elles étaient innocentes. Elles n’avaient fait de mal à personne elles étaient juste sortie de cette maison pour aider. C’était encore ce qu’elle faisait Jessie alors qu’elle continuait ses gestes médicaux, reprise par des habitudes qu’elle n’avait jamais laissées derrière elle. Elle était médecin, elle sauvait des vies, elle ne tuait pas, elle ne tabassait personne. Elle n’était pas toujours d’accord avec le conseil et la milice, mais elle ne s’amusait pas à leur faire du mal pour autant. Si elle n’avait pas toujours respecté les lois du camp, ça avait été pour Hector et d’après elle, ça en avait toujours valu la peine. Maintenant, elle ne savait plus ce qu’elle faisait. Est-ce qu’on allait la foutre dehors pour avoir essayé de sauver une vie ? C’était bien ce qui était arrivé à Hector, il avait juste voulu sauver une fille et il avait été viré du camp pour ça. Au moins si c’était le sort qui l’attendait Jessie, peut-être que ça réglerait bien des questions, elle pourrait retrouver Hector de façon définitive. Mais les règles de Lafayette avaient changées. On avait abattu un homme pour quelques soupçons. Maintenant, elle ne savait plus ce qu’elle devait faire Jessie. Est-ce qu’on allait les tuer, elle et sa cousine ? Elle et le bébé qu’elle portait. Elle n’entendait plus grand-chose d’autre que son cœur qui battait trop fort dans sa poitrine, alors qu’elle continuait son massage cardiaque, assez longtemps pour que la respiration du type se débloque. Elle devait faire mieux que ça encore, prouver qu’elle ne voulait que le sauver, qu’elle et Emma n’étaient pas les méchantes de l’histoire. Il fallait faire quelque chose, mais quoi ? Toutes ses connaissances semblaient soudainement se mélanger.

Elle n’eut pas beaucoup le temps de réagir alors qu’Emma la forçait à se redresser pour l’emmener plus loin, elle avait couru avec elle sans avoir aucune idée d’où est-ce que ses jambes la portait. L’air lui manqua trop rapidement, elle n’était pourtant pas du genre à s’essouffler rapidement mais elle était enceinte et elle s’en rendait compte un peu plus chaque jour, malgré son ventre encore plat, y avait des signes qui ne trompaient pas. Des symptômes dont elle se serait bien passée. La brune, essoufflée s’appuya au mur qui était là, comme si elle avait l’impression qu’elle n’allait pas tenir encore bien longtemps sur ses jambes. « Il doit bien y avoir quelque chose à faire. On a rien fait de mal … » Elle n’avait pas été virée ni exécutée malgré les soupçons qu’on avait eus sur elle, dans l’affaire Costello, pourtant elle avait été coupable. Est-ce que son statut de médecin la sauverait encore ? Mais Emma, elle n’était pas médecin, elle était serveuse au café, sans aucun doute un élément non indispensable à la survie du camp. Elle ne pouvait pas laisser qui que ce soit faire du mal à sa cousine. « Peut-être qu’on devrait quitter le camp avant qu’ils nous attrapent … » Si c’était la seule option pour rester en vie, alors autant le faire. L’idée de partir en laissant sa sœur derrière elle n’était pas très réjouissante, mais si elle pouvait sauver sa peau, celle de son bébé et celle d’Emma par la même occasion, alors autant le faire. Plus tard, lui criait tout son corps, alors que rattrapée par les vertiges, elle tomba à genoux. C’était pas le moment et pourtant, elle avait l’impression d’être en train de compter les secondes avant de se retrouver à gerber tout ce qu’elle avait dans l’estomac, à cause de es fichues nausées, aussi dérangeante qu’imprévisibles.

intrigue 1 + nevermind when the birds ain't flying and those heavy clouds just standing still 'cause it's you filling up the wind. nevermind when the crocodiles don't let you walk along the riverside 'cause it's you leaving that stupid fight. nevermind when those birds don't fly and them heavy clouds just standing still 'cause it's you living that stupid dream.

Essoufflées, les deux jeunes femmes essayaient de retrouver leur souffle (ou de trouver leur second souffle, comme le lui répétait son prof de gym de retour au lycée – et Dieu seul savait à quel point Emma en avait grand besoin). Les mains appuyées contre ses cuisses, courbée en deux, l’adolescente sentait que ses poumons s’enflammaient. La gorge brûlante et les larmes aux yeux. La panique semblait franchement moindre au moment où son corps semblait être sur le point de lâcher. Tous ses sens étaient aiguisés, poussés à leur paroxysme ; elle attendait, aux aguets, les bruits de pas le ramenant à la milice, lancée à leurs trousses. Sa cousine paraissait également à bout de souffle, étrangement tiraillée entre leur innocence et leur culpabilité apparente – elles auraient mieux fait de rester dans l’appartement de Jessie, au lieu de jouer les héros. Emma posa l’une de ses mains contre son menton, là où le poing du révolutionnaire l’avait atteinte. Elle souffrait, autant physiquement que moralement – mais elle essayait de se focaliser sur sa fuite, plutôt que sur le trou béant qu’elle avait aujourd’hui à la place du cœur. Tandis que Jessie lui suggérait de sortir du camp, Emma s’apprêta à lui rétorquer qu’elles n’auraient plus la possibilité d’y entrer par la suite sans être ouvertement coupables. Certes, leur fuite avait souligné une culpabilité potentielle mais… la jeune fille ne se pensait pas capable de sortir en dehors du camp. Pas maintenant, pas encore – et surtout pas pour échapper aux miliciens qui leur collaient aux baskets.

Puis Jessie tomba à genoux, le souffle haletant comme si elle s’apprêtait à vomir. Emma resta immobile quelques secondes seulement avant de tomber à genoux à ses côtés, ses mains tâtant son dos qu’elle caressait doucement. « Oh Jess, qu’est-ce que t’as ? t’es malade ? » Jessie était plus vieille qu’elle mais elle n’était certainement pas antique ; elle l’avait vue souvent courir entre deux patients, dévaler des escaliers comme si le diable était à ses trousses. Et la voir ainsi la mortifiait. Peut-être que Jessie ne lui avait finalement pas tout dit, peut-être qu’elle lui cachait quelque chose. « On peut pas quitter le camp, pas avec toi dans cet état. Je… je peux aller les voir et leur parler et toi, toi tu resterais ici, et tu te reposerais ? » Même si à choisir, il aurait été plus intéressant pour elles deux que le médecin aille les voir ; Emma n’était qu’une malheureuse serveuse dans le café du camp. Facilement remplacée, facilement remplaçable. Alors qu’un médecin, c’était comme dans la série télévisée Lost ; c’était essentiel, et il y en avait très peu dans parmi les survivants. Un médecin, c’était une denrée rare. Une serveuse, ça pouvait se trouver à chaque coin de rue.

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intrigue 1 : emma brown & jessie griffin.

Elle était médecin Jessie et même si les femmes enceintes, ce n’était pas sa spécialité, elle savait bien qu’une grossesse, ça apportait plein de de problèmes, plein de contraintes qu’il fallait respecter pour ne pas causer de torts au bébé. Heureusement ce n’était pas à Lafayette qu’elle trouverait de quoi se griller une clope – elle n’avait jamais été fumeuse de toute façon – ou de quoi se prendre une bonne cuite, alors ça faisait déjà des contraintes de grossesse dont elle se fichait totalement. Mais le reste, les nausées, les vomissements, la fatigue, les douleurs, ici et là et le souffle qui s’épuisait rapidement, elle n’y échappait pas. Alors évidemment, elle n’avait pas eu besoin de courir tout un marathon en compagnie de sa cousine pour avoir l’impression que ses poumons ne tenaient plus la route. Elle était sportive pourtant Jessica, elle s’était toujours trouvé le temps d’aller régulièrement à la salle de sport, malgré le boulot qui lui prenait tout son temps et là, elle avait pourtant l’impression que le peu d’exercice qu’elle venait d’accomplir aller la tuer, comme si elle avait été asthmatique ou juste pas du tout endurante. Alors peut-être qu’elle ne survivrait pas longtemps en dehors du camp. C’était débile d’envisager de partir maintenant, pourtant quand elle pensait à Hector, ça lui semblait être la meilleure idée du monde. Elle aurait voulu qu’il soit là, maintenant, pour l’aider, parce qu’elle ne savait définitivement pas quoi faire.

Elle réfléchissait pourtant, elle cherchait une solution, alors qu’elle avait déjà du mal à retrouver son souffle. Elles auraient dû rester à l’intérieur de cette baraque. Qu’elle idiote elle faisait. Elle essayait de respirer lentement, inspirant de longues bouchées d’air, pour les expirer lentement, mais ça ne suffisait pas. « Non, ça va. » Qu’elle répondit vaguement à Emma entre deux longues respirations. Elle n’était pas malade non, elle était juste enceinte et malheureusement pour elle, ça allait encore durer plusieurs mois au terme desquels elle se retrouverait avec un bébé, sans savoir comment s’en occuper et elle ne savait même pas si à ce moment, là elle pourrait être avec Hector. Malgré la réponse qu’elle venait de fournir à sa cousine, la brune fini par s’éloigner sur ses genoux, quelque pas plus loin, pour vomir ses tripes, une réaction qui bien évidemment allait à l’encontre de ce qu’elle venait d’avancer. Tant pis, elle releva vite le regard vers Emma suite à sa réplique. « Non, on sait pas comment ils pourraient réagir. » Pas après tout ce qui avait pu se passer. Emma elle pourrait risquer sa peau en allant leur parler comme ça, c’était moche, c’était affreux même, mais elle n’était pas indispensable à la survie du camp. Jessie elle était médecin, une denrée rare ces derniers temps. « Mieux vaut que ce soit moi qui leur parle. » Ce serait plus stratégique comme ça. Ils n’allaient pas abattre un de leur précieux médecin sans réfléchir posément à la question avant. Elle soupira longuement avant de se relever difficilement, appuyée contre le mur de la baraque qui était là. Ça allait passer, ça finissait toujours par passer. « J’ai juste besoin de quelques minutes. » Juste quelques minutes et ça irait mieux, c’était toujours comme ça, alors elle commençait à avoir l’habitude maintenant, dès que ça irait mieux, elle irait régler tout ça, mieux valait éviter qu’elle vomisse sur les chaussures d’un de ces types, c’était moyen comme entrée en matière pour plaider sa cause auprès de quelqu’un.

» (jessie), we're still breathing.
» it comes and goes in waves (jessie)
» (int. 2+ jessie), polaroid.
» (jessie), there's hope out the window.
» (Jessie) Breakfast and confidence

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