| Sujet: so darkness i became, (éra) Mer 15 Mar - 14:07 | |
| ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ | then i heard your heart beating, you were in the darkness too so I stayed in the darkness with you, éra and leda. Elle marche, sans trop savoir vers quoi. Elle vagabonde, elle se perd. La gamine compte les pas, pour ne pas se perdre ; elle entend encore les voix lointaines des Amazones dans son dos. L’histoire d’une poignée de minutes, Leda veut respirer. Se recueillir dans la solitude le temps d’un moment, trouver un peu de réconfort dans le silence de la forêt. Bercée par le vent qui caresse les arbres, elle laisse son esprit s’échapper. Il y a quelque de rassurant, dans l’instant présent. Malgré le chaos, malgré les morts et les vivants, malgré tout la princesse se sent en sécurité. Entourée des siennes, à l’abris de cette famille recomposée, Leda n’aurait jamais osé rêvé d’un tel voyage. Elle aurait préféré un monde sans rôdeurs, un monde sans violeurs. Mais avec ce qu’elle a, la gamine fait de son mieux. Elle a trouvé ses compagnes de voyages, elle s’est reconstruite. La Frazer a le sentiment qu’ensemble, elles peuvent vaincre le monde. Ensemble, elles sont intouchable. C’est naïf, surtout dans ce monde. Mais quand elle regarde de loin toutes ces femmes qui rient, qui s’aident, qui vivent à nouveau, Leda veut choisir la naïveté. Choisir d’y croire.
La tête dans les nuages, la gamine se permet un moment de faiblesse. Elle se replonge dans cette vie qui lui parait à présent étrangère. Cette autre Leda, cet autre univers. Elle pense à ses parents, et à sa soeur. A sa vie à Athènes, celle qu’elle aurait pu -aurait du- vivre. Tout lui parait futile à présent. Tout ce qui la rongeait avant, cette envie maladive de satisfaire ses parents, de réussir sa vie, les détails de son mariage à venir, les examens qui arrivaient juste après ; rien n’importait maintenant. La princesse a bien du mal à comprendre comment ils ont pu un jour la rendre malade. Elle a oublié, avec le temps, avec la peur, ce monde où elle ne craignait pas pour sa vie. Un monde fait de draps de soie et journée spa. De petits plaisirs, maintenant perdus à jamais. Ca lui manque, à la coquette Leda. Elle veut son Latte Starbuck le matin et son massage le soir entre deux révisions. Elle veut se sentir au moins propre, pour la première fois depuis des mois. Elle veut se sentir humaine. Et faute de bain moussant, elle a les Amazones. Sans elle, la poupée se serait depuis longtemps logé une balle entre les yeux. Mais avec elles, elle trouve la force de continuer, elle puise ce dont elle a besoin pour se lever chaque matin. Faute de mieux, ce sont elles, qui la rende humaine.
Plongée dans ses rêveries, la poupée perd le compte. Les Amazones sont loin maintenant, elle n’entend plus rien. Elle jette un regard paniqué aux alentours ; autour d’elle, il n’y a rien, rien de plus que tous ces arbres qui se ressemblent. La perd s’insinue, furtive, dans ses veines. Son coeur s’accélère, et elle tente de retrouver son chemin, de reconnaitre le passage à travers les brindilles. Elle fait quelques pas, avant de se stopper net. Il y a cette silouhette, dans le coin de son oeil. Leda arrête de respirer. Lentement, sa main glisse jusqu’à la dague contre sa cuisse ; elle se tourne, vivement, prête à passer à l’attaque. Mais quand les traits se dessinent sous ses yeux, son coeur se stoppe. Elle essaie de parler, mais c’est un murmure qui s’échappe de sa bouche. Les larmes commencent à couler sur ses joues. « Éra ?»
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