The Day Will Come When You Won't Be nom : moriarty, un nom pour lequel tu ne ressens que mépris et rancune. un père marié à la boisson, une mère copine avec l'héroïne, ce nom symbolise un héritage dont tu ne souhaites guère. prénom : jorah, un prénom si rare que tu ne sais comment tes parents ont pu le trouver. un prénom à la fois fort et froid, décrivant ainsi la véritable personne que tu es. tu possèdes un second prénom que peu connaisse, toi qui ne l'emploie jamais : isaac. âge : déjà quarante années parcourent ton visage marqué d'une vie déjà bien remplie. pour autant, tu ne crains nullement de vieillir, tout ceci n'est que l'affaire d'un chiffre après tout. date et lieu de naissance : c'est un vingt-trois février que tu as vu le jour au sein de la famille moriarty, deux années seulement après ton aîné rafe, dans une pauvre ville perdue au sein de l'état de l'arizona. nationalité : américain et si fier de l'être, tu as toujours admiré la grandeur et la puissance de ton pays pour lequel tu as servi durant des années, patriote engagé que tu étais. origines : loin d'être un pur américain, le sang d'autres nations coulent dans tes veines. le machisme italien du côté de ton père, le charme français de part ta mère, tu te reconnais dans tes originais mais seule l'amérique reste dans ton coeur. situation civile : veuf depuis deux mois, tu as été aux côtés de ta femme durant vingt-deux sublimes années. aurora était et restera à jamais l'amour de ta vie, d'une beauté et d'une pureté sans nom. elle t'a donné tes deux princesses. mais le monde t'a enlevé deux de tes merveilles. ta petite bien-aimée fut la victime de la cruauté des nouveaux hommes, tandis qu'aurora fut la victime de ta bestialité incontrôlable. orientation sexuelle : ne t'étant jamais réellement posé la question, tu sais pertinemment que tu es un simple hétérosexuel. la gente masculine ne t'a jamais intéressé, en aucun cas. tu ne peux même nier le fait que tu es homophobe sur les bords, la religion ayant une grande place dans tes principes de vie. ancien métier : tu as eu la chance de travailler durant vingt années dans le métier de tes rêves : agent de la dea. petit déjà, tu savais qu'un jour ou l'autre tu endosserais l'uniforme de policier. puis, ayant fut les ravages que la drogue pouvait causer sur l'être humain via ta mère, tu as tout fait pour intégrer le service de la lutte contre ce trafic. tellement passionné par ton métier que tu avais fini par être haut-gradé dans ton service, ce qui t'assurait une bonne situation de vie. ancien lieu d'habitation : n'ayant jamais quitté l'état de l'arizona, tu as posé bagages dans la ville de phoenix, assez loin de tes parents, mais assez proche de ton frère duquel tu n'as jamais réellement pu te séparer. camp actuel : le camp de lafayette, depuis maintenant six mois. groupe : bury me here. crédits : tik tok (avatar).   just survive somehow. (001), jorah est ce que l'on peut appeler un grand nerveux. il l'a toujours été, mais ses tics se sont empiré suite à ce qu'il a vécu dans ce nouveau monde. ainsi, il lui arrive très souvent de jouer avec l'alliance qu'il garde toujours à son annulaire gauche. le pire, c'est lorsqu'il ressent ses mauvaises pulsions s'infiltrer tout doucement dans sa tête. dès lors, il ne peut empêcher ses mains de trembler, démontrant son intense envie de tuer. (002), le moriarty a toujours été un homme fort religieux, croyant et pratiquant, il le reste même dans ce monde. si certains ont perdu la foi avec les récents événements, la suite est au contraire devenue plus excessive. (003), toujours à cause de sa nervosité maladive, jorah se sent obligé de beaucoup trop fumer. même s'il a énormément de mal à trouver du tabac à présent, il y est toujours autant accro. c'est une réelle envie, un réel besoin même. et ne pas réussir à le combler le rend parfois irritable. (004), autre défaut visible chez lui : son côté maniaque. en effet, le phoenixois aime quand tout est en ordre et bien à sa place. c'est bien la seule chose sur laquelle il se montre intransigeant - pour ne pas dire chiant. cette manie est une nouvelle preuve du besoin qu'il a sans cesse de vouloir tout contrôler, tout diriger. (005), malgré ce que jorah a fait - et a failli faire à sa fille -, il reste un père aimant. fiona est la seule rescapée de la famille qu'il avait réussi à construire de lui-même, et même si à présent elle le déteste, lui l'aime toujours autant. c'est sa fille, la dernière merveille qu'il lui reste et il se sait capable de tout pour l'a protéger. surtout de lui-même. (006), lorsque le monde était encore un endroit agréable à vivre, et qu'il était agent de la dea, jorah prenant souvent de gros risques pour son métier. ainsi, il s'est plusieurs fois fait tirer dessus et garde une trace de ces échanges de balles au niveau de son épaule gauche. sa cicatrice est donc toujours bien visible, quand toutes les autres se sont effacées avec le temps. (007), il sait qu'il ne se remettra jamais de la mort - pire, du meurtre de ses mains - de sa femme, aurora. vingt-deux années d'amour ne s'oublient pas, jamais. alors, et il n'ose parler à personne de ce détail, il lui arrive de plus en plus de voir sa défunte aimée à ses côtés, surtout le soir dans son lit. elle est là, elle lui parle même. mais il est le seul à l'entendre, et cela le rend complètement fou. (008), jorah n'a jamais été un garçon bien intelligent ni doué. cependant, il possède une culture générale supérieure à la normale. dès l'adolescence, il s'est découvert un goût absolu pour l'art sous tous ses visages - plus particulièrement pour le cinéma. il sait que son attachement à la création artistique est l'une des seules choses qui le maintient humain, que c'est l'une des dernières choses qui lui permet encore de ressentir des émotions humaines. (009), rafe est son grand-frère, mais ils n'ont jamais eu une relation stable ou basique. leur passé, leur différence de caractère, leur manque de points communs, leur vécu totalement opposés font que non, ils ne se sont jamais réellement entendu. pour autant, rafe reste son frère, celui dont il ne parvient jamais à s'éloigner, il ne se voit pas évoluer dans ce monde sans lui à ses côtés. ils se disputent, se boudent, se tapent mais rien ne réussira jamais à les séparer. (010), il existe deux jorah, deux personnalités bien distinctes. l'homme sociable, altruiste, souriant à la moindre occasion, aime tant taquiner les autres. et puis le jorah que ce nouveau monde a créé. un homme froid, torturé, hanté par la voix de sa défunte femme, pourchassé par des pulsions meurtrières qu'il ne peut expliquer ni contrôler.

âge : vingt et une années. fuseau horaire : france, nord, lille caca.    fréquence de connexion : h24, 7j/7, toute la journée, toute la nuit.    où avez vous connu le forum : bazzart, la base. avis & suggestions : walking dead wsh, c'est la viiiiiie.    votre mot de la fin : aimez-moi s'vous plaît.  

dix-neuf cent soixante dix-sept c'est une nuit de février que le couple moriarty, fabio et anne - martin de son nom de jeune fille - te voit naître. deuxième et dernier d'une fratrie dont le premier est ton frère, raphael, que tu surnommera rapidement rafe dès ton plus jeune âge. dix-neuf cent quatre-vingt deux à cinq ans à peine, ton père te posa déjà une arme entre les mains. homme autoritaire, souvent violent à ton égard et surtout envers ton grand-frère, il a souhaité vous apprendre très rapidement la chasse. tu as très vite pris goût à cette activité. notamment pris goût de cette sensation de bien-être que tu ressentais en tuant un animal. dix-neuf cent quatre-vingt trois la violence du père est de plus en plus extrême, il commence alors à fréquemment te frapper. par simple envie, par simple colère. ou tout simplement car l'alcool lui montait trop à la tête, tu te recevais sans raison apparente des coups de ceintures dont tu gardes quelques marques aujourd'hui. si ta mère tente parfois de te réconforter, elle n'aide pas ton grand-frère qui subit bien plus que toi la blessante folie de votre géniteur. dix-neuf cent quatre-vingt neuf quand rafe entre dans l'adolescence, il plonge dans la violence de par ses mauvaises fréquentations. l'amour fraternel s'envole et il en vient fréquemment aux poings avec toi, qui ne parvient pas à faire le poids face à sa force et sa rage. c'est ainsi que tu perds ton grand-frère et que la solitude devient ta seule compagne, face à un père absent et une mère dépendante à la drogue. dix-neuf cent quatre-vingt quinze à l'orée de tes dix-huit ans, tu ne supportes plus de vivre dans ces conditions. la tête remplie de projets divers, tu quittes alors le foyer familial pour entrer dans l'école de police. néanmoins, tu ne pars pas loin de ton grand-frère, ne pouvant te résoudre à te séparer de lui malgré vos vies si opposées. dix-neuf cent quatre-vingt quinze la même année, tu rencontres aurora bowen, sublime jeune fille blonde de seize ans qui eut le pouvoir de t'attirer dès le premier regard. tu tombes amoureux du jour au lendemain, pour la première et dernière fois de ta vie. dix-neuf cent quatre-vingt dix-sept l'amour de ta vie devient ta femme de manière officielle. vous n'êtes que très peu lors de votre mariage. aurora insiste pour que tu y invites ton frère, malgré vos différends et c'est ainsi que tu réalises que non, malgré le mauvais tournant qu'a pris rafe, tu ne peux le renier. deux mille les cris résonnaient dans l'hôpital tout entier lorsque fiona, ta première princesse, est née. les traits fins de sa mère et le regard froid de son père, tu compris ce jour-là que ton passé était bel et bien derrière toi et que tu étais capable de fonder ta propre famille. de créer ton propre bonheur. deux mille trois aurora a décidé de quitter son travail pour s'occuper pleinement de votre fille, tandis que toi tu as gravi les échelons un à un. passionné fou de ton travail, tu demandas très vite à intégrer les services anti-trafic de stupéfiant. c'est donc à l'âge de vingt-six ans que tu intégras la dea, service dans lequel tu restas jusqu'à la fin. deux mille huit tous deux désireux de continuer à fonder votre parfait cocon familial, vous avez ainsi eu une seconde fille répondant au doux prénom de lyra. ton passé était enterré dans ta mémoire et enfin, tu avais la vie dont tu avais toujours rêvé. deux mille onze le métier d'agent de la dea n'est pas de tout repos. durant ce jour d'été, alors que ton collègue de toujours et toi-même étiez à la poursuite du bras droit d'un important baron de la drogue, tu t'es fait surprendre comme un bleu. et une balle vint se loger dans ton épaule gauche, à quelques centimètres près de ton coeur. tu te souviens de ton cri, du cri de ton collègue - grand ami de toujours - et puis du cri d'aurora à l'autre bout du téléphone lorsque tu lui appris la nouvelle, une fois à l'hôpital. tu en gardes aujourd'hui une large cicatrice, gravée sur ta peau comme un souvenir nostalgique de ta vie d'avant. deux mille quatorze rafe a merdé. genre, complètement. tu n'as jamais pu contrôler ton grand-frère, même en étant policier. tu ne l'as jamais voulu non plus, ne pouvant te résoudre à lui causer des soucis. et pourtant, lorsque tu as appris qu'il s'était fait arrêter pour meurtre, tu es tombé de tellement haut. néanmoins, tu n'y as jamais cru. ton frère n'est pas un assassin. c'est un voleur, un voyou, un brandit, un hors-la loi. mais il est loin d'être un tueur. au risque de mettre en danger ta place au sein de la dea, tu as décidé de prendre la défense de ton frère notamment en lui payant un avocat de renom. tu n'as pas abandonné rafe, malgré les remarques de tes supérieurs, et aurora t'encourageait dans cette voie. la famille avant ta carrière. cependant, malgré tous tes efforts, l'aîné moriarty fut jugé coupable lors de son procès - auquel tu assistas - et écopa de la perpétuité. tu te souviens de la rage que tu avais ressenti à ce moment, si forte que tu avais du quitter le tribunal pour aller te défouler contre les murs du couloir. une partie de ton bonheur venait de s'envoler, l'idée-même d'imaginer ton frère enfermé à vie derrière des barreaux te brisant le coeur. deux mille quinze c'est durant un après-midi d'automne comme les autres que rafe refit surface dans ta vie. menottés, il était arrivé comme un fou furieux chez toi. tu savais qu'il devait être transféré de sa prison vers une sorte de camp - un virus étant en train de se répandre dans toute la région. il te raconte alors ce qu'il s'était passé : le bus qui a tenté d'éviter une personne sur la route, qui a fini dans le fossé, lui qui a réussi à s'en sortir, pour finalement se faire attaquer par la personne qui venait de se faire renverser. il t'avait alors décrit cette personne comme étant "non-humaine", te certifiant qu'elle avait essayé de le mordre. tu fis le lien avec toutes ces choses que tu avais entendu à la télévision. l'épidémie n'était plus seulement un fait-divers : elle était devenue votre réalité.


novembre deux mille quinze vous ne pouvez plus rester sans rien faire. la télévision, la radio, plus rien ne fonctionne. de bouche à oreille, tu entends parler d'un camp dans votre état d'arizona. tu n'hésites pas, tu penses à mettre avant tout ta femme et tes filles en sécurité. ainsi que ton grand-frère. vous vous étiez ainsi donné rendez-vous, décidant de partir ensemble. les frères moriarty toujours aussi inséparables. c'est ce jour que votre route a réellement commencé.  décembre deux mille quinze le camp n'existe plus. il n'en reste que des corps étendus à terre, des bâtisses criblées de balles. un espoir perdu, le premier d'une longue liste. vous avez alors fait tout ce chemin pour rien. pour autant, tu te refusais de montrer ton désespoir à ta famille. les choix, votre survie à tous dépendait de toi. tu proposas donc de quitter l'état pour faire route vers le nouveau-mexique, aspirant y trouver un camp qui avait survécu. janvier deux mille seize toujours rien. toujours ces mêmes corps, ces mêmes revenants de plus en plus nombreux. tu réalises petit à petit que votre monde n'est plus, et qu'il ne reviendra jamais. une nouvelle vie s'impose à vous. tu t'estimes heureux d'avoir ton frère à tes côtés, ses aptitudes et sa force de caractère vous aidant dans votre survie. fin janvier deux mille seize le nombre fait la force. tu l'as rapidement compris, et c'est bien la raison pour laquelle tu as accepté d'intégrer ta famille dans un groupe que vous avez rencontré au nouveau-mexique. ces gens ne pouvaient survivre sans l'aide de ton frère et toi. ils n'avaient pas les capacités ni la solidité pour faire face à ce monde. un jeune couple, un vieillard, une adolescente, un homme avec son fils et un ancien informaticien. non, ils n'avaient pas le profil pour survivre, alors tu acceptas de faire route à leur côté, malgré la réticence de ton frère. c'est eux qui te parlèrent du camp de lafayette, en louisiane. tu sais que tu n'as rien à perdre, qu'il faut tenter le coup. alors la route reprend à nouveau. avril deux mille seize vous survivez plus ou moins. vous devez de plus en plus vous restreindre au niveau des vivres, le groupe est de plus en plus fatigué et la chaleur de l'été qui arrive n'arrange en rien les choses. néanmoins, étant le leader de cette petite troupe, tu te montres optimiste auprès des autres. ce camp, tu voulais l'atteindre à tout prix. tu ne supportais plus de voir tes filles évoluer dans un tel monde, surtout ta tendre lyra. elle était la seule à garder cette innocence, cette pureté malgré le monde dans lequel vous évoluiez depuis des mois. elle gardait son magnifique sourire, cette bouille enfantine te motivant chaque jour à survivre. juin deux mille seize ce jour se répète inlassablement dans ta tête à chaque instant. la louisiane n'était plus très loin, vous aviez de quoi manger, de quoi résister jusque là. tu te souviens de tout, de chaque détail de ce moment. tu te souviens de la voix chantante de lyra, heureuse d'avoir trouvé à terre une peluche de licorne. sale, remplie de boue, certes, mais elle s'abaissa tout de même pour venir la serrer tendrement contre elle. tu te souviens des visages ravis d'aurora et de fiona face à cette scène. tu te souviens même avoir vu rafe esquisser un sourire, touché lui aussi. tu te souviens du regard que t'avait lancé ta petite, pleine de vie, pleine de joie. tu te souviens de son "regarde, papa !", lancé de sa voix fière et juvénile. puis tu te souviens de ce coup de feu qui avait retenti dans un assourdissant écho. du visage alors ensanglanté de ta princesse, le regard à présent vide. de son corps à présent sans vie tombant au sol. ton coeur s'était alors déchiré, et n'a jamais guéri depuis. autour de toi, plus rien n'avait d'importance. ni les hurlements de ta femme, ni les pleurs de ta grande fille, ni les balles tirées instantanément par ton frère. rien, plus rien n'avait d'importance. le groupe qui venait de t'arracher ton bébé sortait alors de l'ombre, échangeant des tirs avec ton groupe à toi. marchant lentement vers le corps inerte de celle-ci, tu te laissas tomber sur les genoux. le regard toujours figé vers elle. aucune larme, aucune émotion même ne s'était affiché sur ton visage. ainsi, pendant que rafe et les autres repoussaient l'attaque de l'autre groupe, tu étais resté sans bouger, le regard ancré sur ta lyra à jamais endormie. des heures et des heures durant, la folie était alors en train de naître en toi. septembre deux mille seize tu es devenu froid, muet et autoritaire. depuis la mort de lyra, tu ne vis plus. tu te contentes de survivre, pour ta femme, pour ta fille. pour ton frère. il n'était d'ailleurs plus vraiment présent auprès du groupe, trouvant toujours un prétexte pour s'éloigner de vous. il disait qu'il voulait juste aller chercher quelques vivres aux alentours, mais tu connaissais rafe mieux que personne. tu savais pertinemment que la mort de la petite l'avait tout autant traumatisé que toi. et que son désir de vengeance était extrême. il cherchait des traces du groupe qui vous avez attaqué, tu en étais persuadé. tu l'avais donc laissé faire, ta priorité personnellement étant d'arriver au camp de lafayette sain et sauf, toi et le reste du groupe. fin septembre deux mille seize l'ancien jorah est officiellement mort ce jour-là. tu peux te mentir à toi-même en jurant que tu as juste perdu le contrôle, que tu ne le voulais pas, que tu le regrettes. mais il n'en est rien. tu dois même admettre que tu as pris un malin plaisir à commettre ces horreurs. le camp n'était plus très loin, vous aviez donc décidé de tous vous poser dans une grange le temps de la nuit. rafe, comme depuis des mois, était encore en train de rôder aux alentours. le groupe a alors commencé à se plaindre de ton comportement. l'autre père, plus jeune que toi d'une petite dizaine d'années, ne cessait alors de te lancer reproche après reproche. la colère avait doucement monté en toi. lorsqu'il te reprocha d'avoir pris trop de temps à arriver en louisiane, tu sentis ton coeur accélérer. lorsqu'il te reprocha ton comportement strict, tu sentis ton regard se vider. et lorsqu'il te reprocha même la mort de ta propre fille, ton humanité s'effaça. sans réfléchir, sans même hésiter, tu lui fendis le crâne avec ta machette d'un coup sec. la démence te submergeait. tu ne pouvais plus faire marche arrière. alors tu les tuas, tout simplement. un par un. le couple, le vieillard, la jeune fille à laquelle s'était attaché ton frère. pour finir par le petit garçon, que tu poignardas avec la même rage. tellement perdu dans ta bestialité, tu n'entendais pas aurora et lyra te supplier d'arrêter. elles aussi, ce soir-là, tu les avais perdu. tu n'étais plus un mari ou un père à leurs yeux. juste une bête sauvage, instable et imprévisible. octobre deux mille seize elles ont promis de garder cette nuit pour elles. de ne jamais rien dire à personne. surtout pas à rafe. ton frère ne te pardonnerait jamais ce massacre, tu le sais très bien. tu ne souhaites en aucun cas le perdre, alors tu as préféré lui mentir, prétextant qu'un groupe de revenants vous avez attaqué. et quelques jours à peine après cet événement, vous faisiez enfin votre entrée au camp de lafayette. un camp qui n'avait pas sombré comme celui d'arizona ou du nouveau-mexique. pour autant, tu n'éprouvais aucune joie, aucun soulagement. tu étais juste rassuré de pouvoir mettre ta femme et ta fille à l'abri. mais ton esprit était toujours ailleurs. tes pensées toujours brouillées par cette envie de vengeance. cette envie de tuer t'envahissant un peu plus chaque jour. décembre deux mille seize tout recommençait à aller un peu mieux. tu avais réussi à convaincre le conseil de devenir le gérant du café. ta famille avait réussi à se forger sa petite place au sein de la communauté - l'exception de rafe, profitant de son boulot de récupérateur pour souvent sortir en dehors du camp. mais cette folie ne quittait pas ton coeur. dans le regard d'aurora, plus aucun amour. juste de la peur, de la rancune à ton égard. cette situation ne pouvait plus durer, tu le savais très bien. comme tu savais parfaitement qu'elle finirait par parler de tes actes auprès de la communauté, voire du conseil. elle risquait de te faire bannir du camp. toi qui te donnait pourtant un mal fou à jouer le rôle du parfait gérant de café auprès de tous. elle allait tout gâcher. janvier deux mille dix-sept tu devais le faire. tu devais, et tu le voulais. ces envies de meurtre, elles ne t'avaient jamais quitté. tuer des revenants ne te suffisaient plus. tu avais pris goût pour le sang humain. et tu en voulais encore. et surtout, il fallait que tu les fasses taire, toutes les deux. elles avaient accepté de sortir du camp avec toi, prétextant que tu voulais leur montrer un bel endroit que tu avais trouvé non-loin du camp. tu les emmenas au bord de la rivière. car il aurait été plus facile pour toi de jeter leur corps dans l'eau par la suite. elles étaient toutes deux dos à toi, face à l'eau, profitant de ce moment de liberté loin de lafayette. tes mains ne cessaient de trembler, mais tu attrapas tout de même ton beretta. le chargeant. visant la tête de ta femme. tes larmes silencieuses vinrent alors se perdre sur tes joues. mais tu tiras tout de même. le corps inerte de ta belle tomba alors dans l'eau, et le courant l'emporta. elle qui disparaissait à toujours jamais dans les flots. il fallait que tu tues fiona à présent. elle te faisait alors face à présent, choquée, apeurée. te regardant comme un monstre. tu chargeas. tu visas sa tête, le doigt sur la gâchette. mais non, tu ne pouvais t'y résoudre. tuer l'amour de ta vie te déchira le coeur, certes. mais tuer ton enfant - la dernière qu'il te restait - c'était impossible. tu n'expliquas pas ton geste, ta fille savait tout aussi bien que toi que tu étais envahi de ces pulsions meurtrières. sans doute par crainte que tu l'exécutes, elle te fit la promesse de ne jamais parler de tout ça à personne. et alors, ce soir-là, vous êtes rentrés en prétextant qu'un revenant avait eu aurora. tu avais beau jouer un rôle en faisant l'homme abattu et perdu par cette perte, il y avait tout de même une part de vérité dans ta comédie : tuer aurora te changea pour de bon, tu en étais conscient. elle était ta reine, la mère de tes enfants, l'unique amour de ta vie. mars deux mille dix-sept la vie reprend petit à petit. de ta femme, il ne te reste plus que ton alliance que tu refuses de retirer. de ta petite lyra, il ne reste plus que cette fameuse peluche de licorne couverte de sang que tu as tout de même gardé. de ta grande fiona, il ne reste plus que de la peur et de la haine dans son regard envers toi. à présent, et ce chaque jour, tu continues de jouer le rôle de l'homme qui garde néanmoins le sourire. le sympathique gérant du café, toujours le mot pour détendre les gens, toujours là pour aider les autres. cependant, aurora ne te quitte pas. véritablement. elle est là, et sa voix résonne chaque jour un peu plus dans ton esprit. oui, la folie est plus présente que jamais au fin fond de toi, et il t'est de plus en plus difficile de te contrôler.