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 « les douleurs indécentes. » JALBAN.

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MessageSujet: « les douleurs indécentes. » JALBAN.   « les douleurs indécentes. » JALBAN. EmptyLun 27 Fév - 20:02

On parle souvent de blessures, de cicatrices, de marques qui font mal dès qu'on les voit, qui nous rappellent des moments de notre vie que l'on aurait voulu oublier. Certaines expliquent le passé des individus qui les portent, d'autres nous rendent plus forts, ou dans le côté négatif de la chose, attirent le regard de dégoût des gens parce qu'ils trouvent cela moche. Pourtant, une cicatrice est loin d'être laide, elle fait partie de nous, elle a probablement contribué à ce que nous sommes aujourd'hui. Pourtant, les pires cicatrices ne sont pas physiques, mais psychologiques. Les blessures du cœur, de l'esprit sont probablement les pires, les plus longues à guérir si elles finissent par se résorber. On a beau avoir toute la volonté du monde. Une véritable plaie spirituelle est la pire des choses dont on peut écoper, elle nous tue de l'intérieur petit à petit, comme un feu follet qui s'empare progressivement de notre intérieur en ravageant tout sur son chemin. Elle peut même nous conduire à des extrémités que l'on aurait préférés ne pas envisager, le suicide, la dépravation, la drogue, l'alcool et toute autre chose qui vise à nous détruire doucement ou d'un coup rapide. Ouais, on est beaucoup plus forts après avoir réussi à surmonter une blessure mentale qu'une physique, même si l'on est tout aussi respectables dans les deux cas.
Et cette blessure psychologique qu’il a essuyé, elle est loin derrière lui, le deuil est fait, l’oubli est entamé. Mais tout cela le suit, tout est à ses pieds, comme partie intégrante de son ombre et de son être. Alban est ressorti traumatisé de tout cela, au début il a pleuré, puis une fois les larmes taries, il a compris le fonctionnement du monde dans lequel il vit actuellement. Il est devenu le chasseur et non plus la proie, toujours prêt, constamment sur ses gardes, plus jamais il ne dormira sur ses deux oreilles, même à l’intérieur de l’enceinte du camp fortifié, car c’est trop tard, il n’oubliera pas ce qu’il a dû faire, jamais le sang sur ses mains, sur son visage, sous ses ongles ne s’effaceront. Ô certes il a pu retirer toute l’hémoglobine de son corps, mais le vermeil a tâché son âme. Il ne peut plus faire comme si ça n’était pas arrivé, car c’est arrivé, et plus jamais ça ne partira.


A l’aube de cette journée, les nettoyeurs ont été convoqués par le Conseil, chargés d’une mission, ils doivent partir pour éloigner loin du camp, un prémisse de horde qui s’amoncelle à quelques rues de là. Ils ne sont pas encore nombreux, mais plus ils sont, plus ils font de bruit et plus c’est le cas, plus il y aura de macchabées. C’est un effet boule de gomme qu’ils ne peuvent pas se permettre. Et pour combler le luxe, Alban se retrouve en binôme avec James. Au fond de lui il bouillonne, car depuis quelques temps, quelque chose se passe, sans qu’il ne parvienne à mettre de mots dessus. Pourtant, la réalité est là, il est attiré par cet homme plus âgé que lui, il sait que c’est réciproque, il le ressent au plus profond de son être. Il ose parfois, mais il ne reçoit pas de signaux, rien qui trahisse quoi que ce soit du côté de James. Cette excursion est un bon moyen de pouvoir se retrouver rien qu’avec lui, mais ce sera aussi dangereux, car dehors, tout peut arriver, absolument tout. Mais pour cela, Alban ne s’en fait pas trop, parce qu’il sait comment réagir, et il n’a pas peur, il n’a plus peur désormais.
Une fois dehors, les deux hommes se dirigent vers un point névralgique, un endroit clé pour leur mission. Alban et James tentent de faire un peu de vacarme, très peu, afin d’attirer un certains nombres de macchabées, pendant que l’un regarde la troupe devant, l’autre surveille les arrières en cas de problème ou de rapprochement d’un mort. Hobbs commence à être las, ils sont entrain de faire cela depuis maintenant quasiment une heure, et il a l’impression de ne pas avancer, car c’est compliqué, il y a des encombrements dans les rues et certains s’égarent parfois. « James, on doit les mener où comme ça au juste ? demande-t-il, un peu fatigué de cette mission qui dure et qui dure. » Non pas qu’il ne soit pas content d’être dehors avec lui, mais surtout parce que faire la même chose pendant aussi longtemps avec aussi peu d’action est assez lassant. Alban ose jeter un œil au loin et il remarque quelque chose, un autre groupe de rôdeurs et ça, ça pue. Il montre les monstres au loin et pose à nouveau une question. « Ils sont une vingtaine ? On fait quoi ? » S’ils continuent ils se feront encercler, et s’ils arrêtent c’est la meute qui deviendra plus grande. Il n’a aucune idée de ce qu’il doit faire, car aller les tuer les autres ne le dérange pas, mais ce serait risquer sa vie. Et au-delà de cela, risquer leurs vies, à tous deux. « James, il faut qu’on les élimine, rapidement, on ne pourra plus avancer sinon. Le bruit de l’affrontement attirera les autres. » Puis sans attendre son avis, il s’élance, sa machette à la main, et quand il arrive à proximité, il commence à en tuer un en abattant la lame sur sa boite crânienne, et il continue ainsi sur deux autres qui approchent d’un peu trop près. Puis il découpe la tête d’un autre en deux avant. Il ne sait même pas si James l’a rejoint, mais il y a une chose qui est sûr, le bruit des autres macchabées se fait de plus en plus proche, il avait raison, il le savait que ça allait marcher. Une fois que le groupe des vingts morts est définitivement… mort. Il s’autorise à souffler quelques secondes, essuyant le sang qui macule ses mains sur son pantalon et secouant la lame de sa machette afin de la nettoyer sommairement. Pourtant il faut partir à nouveau, il le faut. Quand Alban regarde du côté de son coéquipier, il lui sourit doucement. Que c’est agréable de ressentir à nouveau cette délicate douleur au cœur et ces cruelles délices dans le ventre. « On continue ? » Question rhétorique susurrée du bout de ses lèvres quelque peu rosées, le sourire faussement innocent et plus amusé. Alban espère de tout son être qu’une ouverture pourra se faire.
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MessageSujet: Re: « les douleurs indécentes. » JALBAN.   « les douleurs indécentes. » JALBAN. EmptyLun 27 Fév - 22:11

les douleurs indécentes
When darkness comes you know I'm never far
in the falling out of the doomsday crowd

Le monde s'était écroulé peu à peu, nécrosé par une réalité de cadavres ambulants. Tous les survivants avaient vu leur vie chamboulée, modifiée par cette fin du monde précipitée. Ils n'étaient pas des anges tombés du ciel, ils n'avaient pas les ailes noircies par une jalousie perfide. Non, ils n'avaient que les doigts souillés d'un liquide carmin tenace. Il fallait survivre. Personne ne nous y force. Il fallait survivre malgré tout. C'était là, ancré dans les âmes, dans cette envie de ne pas crever si stupidement, pour tout un tas de raisons, logiques ou non, égoïstes ou non. James était loin d'être une exception à la règle, toutes ces nuits qui le tenaient éloigné de Morphée, de son giron apaisant, alors qu'il était bouffé par les remords, par la hantise, d'un acte qu'il n'avait pu éviter, qu'il pouvait au moins épargner à d'autres, tout en répondant à une juste demande. Lui aussi voudrait crever avant de devenir un mort qui marche. Lui aussi n'avait pas l'intention de se relever et de s'en prendre aux personnes qui comptaient. Il préférait crever avant. Il préférait qu'on lui perce la caboche plutôt que de le laisser devenir un monstre. Cela ne l'empêchait pourtant pas d'avoir ce sang qui suintait sur ses mains, dans le moindre de ses songes, dans la moindre de ses réalités. Il en avait pourtant déjà eu tellement d'autres, avant, après, peu importe, ça ne compte pas, ils ne sont rien, Caleb était quelque chose.

Alors, jour après jour, il quittait le camp à l'apparence trop parfaite, réalité sur papier glacé fardée de règles désagréables. Mais James la fermait, parce qu'il fallait profiter de ce confort tant qu'il pouvait bien durer, parce qu'il fallait bien des règles pour survivre ensemble. Petits restes de cet esprit militarisé qui lui venait de l'armée. Pourtant, il préférait ne pas se mêler aux décisions du camp tant qu'elles ne concernaient pas les siens, parce qu'il se méfiait de son propre caractère, de son idéalisme à la con qui le poussait à ne jamais abandonner qui que ce soit derrière lui. Nettoyeur, ça répondait à ses besoins, à cette envie d'éradiquer ces connards qui devraient rester des cadavres, de protéger la maison des siens, à les empêcher d'approcher trop près de l'endroit qui lui servait de lit. Ça répondait à son instinct de flic...

Pourtant, lorsque ce matin-là, le Conseil avait décidé de la mission du jour, que les équipes de deux avaient été précisées, il avait à nouveau gardé le silence. Une horde non loin de là. Un début. Les prémices. Un danger. Il fallait s'arranger pour les diviser, les éloigner. L'idée n'était pas idiote, même plutôt logique quand on y pensait. Ils seraient plus facile à semer, à nettoyer de manière efficace. Pourtant, alors qu'il s'arrangeait pour faire du bruit, son regard glissa sur Alban, son coéquipier désigné. Il aurait préféré que ça tombe sur quelqu'un d'autre, même le bleu aurait mieux valu que lui. C'était presque stupide comme réaction, mais il représentait tout ce qu'il ne voulait pas à ses côtés, pour la simple et bonne raison qu'il ne le laissait pas insensible. Un comble pour celui qui avait toujours fait en sorte de se conduire comme un hétéro pur et dur, à l'exception de ces instants trop imbibés. Silencieux, il préféra se reconcentrer sur sa tâche, ce serait un coup à se faire bouffer, ce qui serait plutôt con, il fallait bien l'avouer. Mais Alban prit la parole, en ayant visiblement marre de tout ça. C'était chiant, mais il fallait bien que quelqu'un se mêle aux cadavres et les entrainent ailleurs. « Jusqu'aux prochaines équipes. » Logique, non ? Où l'art et la manière de répondre tout en restant assez flou. Il ne savait pas vraiment où ce serait, le principal était de s'éloigner suffisamment pour qu'une bataille ne les attire pas et qu'ils soient submergés.

Alban fut le premier à les voir, ces autres rôdeurs qui risquaient de finir par poser problème. James devait bien reconnaître qu'il était efficace, qu'il l'avait toujours été, dans d'autres circonstances, il aurait même pu assurer qu'il avait confiance quand il assurait ses arrières. Les mots qu'il ajouta était assez logiques, James regarda les alentours une seconde, celle de trop alors qu'il voyait son partenaire se précipiter... Il maugréa dans sa barbe un "putain de merde". Dans d'autres circonstances, parce qu'Alban avait la fâcheuse habitude d'agir comme ça. Le second nettoyeur n'hésita pas plus, il lui emboita rapidement le pas, se jetant dans la mêlée, laissant sa lame s'enfoncer dans les crânes, les fendre. Un. Deux. Trois. Il perdit le compte, laissant des gouttelettes pourpres se déposer sur son visage en arrachant la lame de son énième fourreau de chair. Une vingtaine de cadavres jonchaient le sol, et d'autres s'approchaient, d'autres ne laissaient entendre que le bruit caractéristique de leur déplacement. Évidemment qu'ils en avaient attiré, que ceux qui s'étaient peut-être perdu en route étaient retournés sur le droit chemin. « Ouais... fais-moi plaisir, la prochaine fois, attends au moins que je te dise "OK". » question de rhétorique également. « Un jour, tu vas finir par te faire bouffer. Et ça m'embêterait assez de me retrouver seul face à une horde. » ajouta-t-il, un sourire taquin au coin des lèvres, comme si son sort lui était égal et qu'il était assez égoïste pour ne s'occuper que de ses propres fesses. Mais ses mots dissimulaient son intérêt pour le blond. Intérêt qu'il nierait, bien évidemment. Délassant sa nuque d'un mouvement de tête, il recommença à faire du bruit, continuant à s'éloigner. Reconnaissant les alentours, James prit à droite, scrutant la ruelle étroite qui donnait sur un vieux bâtiment abandonné dans lequel il ne mettrait pas facilement les pieds. Déjà la ruelle ne l'inspirait pas vraiment, aussi la dépassa-t-il, continuant à marcher, jusqu'à une autre rue où il aperçut un autre duo, ce qui voulait dire qu'ils allaient encore pouvoir séparer les suiveurs, et que d'autres se trouvaient dans les parages. Mais ce qui attira l'attention de James fut la fenêtre d'un bâtiment. « T'as vu ça ? » fit-il remarquer à Alban pour attirer son attention, lui faisant signe de jeter un œil dans la direction voulue. Des silhouettes cadavériques... une porte ouverte... il fallait condamner l'intérieur, les éliminer pour qu'elles ne rejoignent pas la petite troupe qui les suivait, ou bien s'arranger pour les enfermer quelque part, de sorte à éviter d'être pris à revers. Ceux de la rue seraient gérés par d'autres, eux... « On rentre. » Il se retint de lui dire de fermer la porte lorsqu'il s'engouffra dans la bâtisse, certain qu'Alban ferait le nécessaire. Il ignorait combien de créatures se trouvaient à l'intérieur, mais il préférait éliminer une menace, plutôt que de la laisser aller en grossir une autre.

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MessageSujet: Re: « les douleurs indécentes. » JALBAN.   « les douleurs indécentes. » JALBAN. EmptyMar 28 Fév - 8:37

La survie à tout prix hein ? Il faut tenter de voir large dans cette citation. C'est vrai qu'à la base la survie ça ne correspond à quasiment rien, pour survivre l'homme a besoin d'une chose fondamentale, de l'eau. C'est idiot mais ça cela on ne peut vivre, on peut ajouter la nourriture à cette obligation. Après le reste rime à quoi ? On te fait du mal, tu essayes par tous les moyens de t'en sortir. Tu te blesses physiquement tu veux tout faire pour guérir. Mais le pire pour la survie c'est quand tu es menacé de danger de mort. Tu ne penses plus du tout comme avant, ta mentalité change, tes actes changent, tes penses changent, tu peux soit accepter de mourir, soit tu essayes de t'en sortir par tous les moyens inimaginables, tuer, blesser, fuir, t'engager. Mais quoi qu'il arrive tu penses que si tu veux t'en sortir tu dois être capable du meilleur comme du pire, et généralement dans ce genre de circonstances, c'est dans le pire que tu es le meilleur. Mais Alban croit qu'au fond c'est quand tu te bas que tu sais que ta vie ne tient qu'à un fil, il ne parle pas d'une bataille gentille, mais un affrontement à mort, là tu comprends que si tu veux réussir, c'est soit toi soit lui, et quand c'est comme cela, tu attaques, parce que tu n'as pas le choix, parce que tu te dis que c'est la survie à tout prix et peu importent les conséquences. Quelles soient morales ou physiques, tu feras tout pour réussir à préserver ton existence, qu’elle soit intègre ou non, tu veux juste avoir quelques jours de plus sur ce monde damné et empoisonné par les créatures dehors et par les hommes qui veulent du mal à d’autres hommes.
Voilà d’où vient le mépris du jeune Hobbs, voilà pourquoi il a changé pour devenir celui qu’il est à l’heure actuelle. Il veut vivre, que ce soit en tuant ou en esquivant les conflits, il a ouvert les yeux sur ce qu’on lui a donné, sur ce qui est arrivé à la planète. Avant il n’osait pas, il ne voulait pas faire de mal aux macchabées comme aux humains, parce qu’il avait encore une lueur d’espoir, il pensait qu’on pourrait revenir en arrière. Mais la mort d’un être cher, la mort cruelle, lui a montré l’inverse. Il attend toujours cette petite lumière blanche au bout du tunnel, peut-être qu’un jour on trouvera un remède, mais en attendant, il tente de faire comme si ça n’existait pas et il tait l’espoir, il l’assassine au plus profond de lui pour être enfin tranquille et ne plus avoir de problème de conscience. Au fond il ne veut pas revenir à la vie d’avant, pas dans l’état actuel des choses, il ne pourrait s’y refaire, avoir de nouveau un métier qui lui rapporte de l’argent, regarder la télévision, faire des papiers inlassablement pour la mairie de sa future ville. Il deviendrait totalement fou, à rester assis, à ne rien faire d’utile au bien de la communauté, à ne plus pouvoir se défouler pour exprimer son trop plein d’émotions. Alban ne souhaite plus ce fameux retour en arrière au fond, sa nouvelle vie lui convient, aussi horrible soit-elle, car il s’est acclimaté à ce changement brutal, comme s’il avait été sevré.


La mission aurait pu être compromise par cette apparition de rôdeurs au loin, mais menace éliminée en quelques secondes par les deux acolytes. Ils ne peuvent se permettre de rater ce qu’on leur a demandé de faire, parce que le camp entier pourrait en pâtir. Et ils ne peuvent se le permettre. Alors Alban a foncé, sans attendre l’avis de James, parce que de toute manière qu’il soit d’accord ou non avec lui, il fallait le faire, c’était indispensable au bon déroulement de la mission. Et par chance, le gros tas au loin a suivis, attiré par les bruits de course, ceux des coups distribués dans la cervelle des monstres, il avait raison, encore une fois. Voilà qu’il faut continuer, chose qu’il demande de façon rhétorique à celui qui l’accompagne, à celui qui fait durcir son pantalon de temps à autres, à celui qui attire tant le blond aux yeux bleus. « Ouais... fais-moi plaisir, la prochaine fois, attends au moins que je te dise "OK". » Le plus jeune des deux hausse les épaules. A quoi bon ? De toute manière, il l’aurait suivis, et il le sait pertinemment. On ne laisse personne derrière généralement, quand l’un des membres du camp est en danger, on doit tout faire pour l’aider. « Un jour, tu vas finir par te faire bouffer. Et ça m'embêterait assez de me retrouver seul face à une horde. » Alban observe le visage de son collègue nettoyeur, il aperçoit ce petit sourire mutin au bout de ses lèvres, mais il n’est pas dupe, il sait ce que les mots veulent dire, il comprend ce qu’ils cachent, mais il ne répond rien, il sent simplement son cœur louper un battement.
Ils continuent leur mission, attirer les rôdeurs au loin, tenter de les éloigner du camp pour qu’ils ne s’agglutinent pas et ne deviennent pas une horde. Et cela fonctionne, très bien même. L’équipe composée des deux hommes finit par croiser un autre duo, et les rôdeurs se mettent ensemble, ils se rejoignent, comme aimantés par le bruit. Ils savent où aller eux, il faut les attirer hors de la ville, et par chance, les abords de Lafayette ne sont pas loin, ce qu’il faudrait c’est les bloquer quelque part, mais où ? Il n’en a aucune idée, mais le mieux à faire c’est de ne pas trop en mettre ensemble pour qu’ils fassent moins de sons susceptible d’attirer encore d’autres morts. Ce qu’il faudrait, c’est les bloquer avec des véhicules, puis tirer une balle avec un silencieux sur chacun d’entre eux pour qu’ils meurent pour de bon. « T'as vu ça ? » Alors qu’il était perdu dans ses pensées, Alban se réveille et regarde dans la direction montrée par James. Et il n’aime pas ce qu’il voit. Le bâtiment devant eux est infesté de macchabées, beaucoup à en juger les ombres qui passent devant la fenêtre. Ils faut les bloquer, ou les tuer, car ce serait rajouter du danger, augmenter le nombre de la petite horde qui se forme. Dehors, ils ne sont pas nombreux, deux cents à tout casser, mais ça suffirait à causer la perte du camp, alors si ceux dans cette bâtisse s’ajoutent, ce serait une catastrophe totale. Les autres équipes trouveront bien un moyen de bloquer et d’attirer ceux qu’ils leur ont envoyé, il le sait, ils sont formés à cela. « On rentre. » Et cette fois-ci, c’est le plus âgé qui fonce sans demander son reste. Et un sourire moqueur apparaît sur les lèvres d’Alban quand il se met à courir aux talons de l’autre, pouvant à cette occasion, laisser son regard dériver sur les magnifiques courbes de son corps, s’attardant légèrement sur son fessier bien galbé et ses épaules larges. Il se damnerait pour faire en sorte que James laisse libre court à ses émotions qu’il tente de dissimuler gauchement.
Une fois arrivé dans le bâtiment, les deux hommes se rendent compte qu’il s’agit d’un ancien hôtel. Alban referme la porte derrière eux et pousse la lourde bibliothèque derrière afin de bloquer l’issue pour qu’il n’y ait pas d’incident. Il note dans sa tête l’emplacement de l’endroit pour que les récupérateurs puissent fouiller ici afin de trouver des ressources pour le camp. Toujours la machette en main et le couteau venant rejoindre l’autre, Hobbs regarde l’endroit, à l’époque il devait être richement décoré, aujourd’hui ce n’est plus le cas, les dorures sont abîmées, et les murs tâchés d’un sang pourri et noirci par les jours qui passent inlassablement. « Il faudrait soit les bloquer dans les chambres, mais cela veut dire que les récupérateurs ne pourront pas revenir, ou soit les tuer, tous, pour qu’on puisse voir s’il y a des choses à prendre pour le camp. » Mais alors qu’il parle, il les voit tous arriver, dévaler les escaliers, attirés par le bruit de la voix d’Alban qui pourtant avait murmuré les mots doucement à l’oreille de son compère. Il l’avait fait exprès, pour tenter de le désarçonner, mais faisant passer ça pour un acte naturel de dissimulation des bruits. Les macchabées arrivent, quelques uns sont déjà au rez-de-chaussée, d’autres tombent dans les escaliers, certains ont la tête qui s’écrase au sol, déjà morts ; certains autres se relèvent et marchent vers les survivants. « Je crois que j’ai la réponse à ma question. » Il se met en position de combat, vu l’espace exigu, il ne peut utiliser sa machette sans risquer de blesser James. Il la remet donc à sa ceinture et n’utilisera que son couteau et des techniques des sports de combat qu’il a appris avant l’épidémie.
Il se met en position Ap seugui, pied en avant prêt à la marche et commence à déchaîner des coups sur les rôdeurs, perçant leur crâne au moment opportun. Enchaînant les Tollyo tchagui (coups de pieds  circulaires) et les Sonnal mok tchigui (frappe du tranchant de la main dans le cou) sur les rôdeurs, il parvient à faire le vide autour de lui, inlassablement il frappe pour ne pas se faire dévorer, usant de sa lame pour les tuer définitivement. Le sang gicle partout, il en a sur son corps entier, mais il n’y fait pas attention, il continuera jusqu’à ce qu’ils soient tous morts. Mais il sait que comme ils sont silencieux, cela veut dire que dans les étages supérieurs, la partie est loin d’être terminée. Mais il se retourne, il l’avait pressentis, James est entrain de se défendre, mais un monstre arrive par derrière et tente de le mordre. Hors de question que cela arrive, le plus jeune court, il fonce et attrape le rôdeur par les cheveux et tire en arrière d’un coup sec, il était tellement pourri que sa tête se décroche de son corps. Alban n’hésite pas, il claque la tête plusieurs fois sur le comptoir, tant et si bien qu’à un moment, le décharné finit par mourir. « Tu me remercieras plus tard, on n’a pas le temps pour ça, dit-il la voix halletante. » Et il se retourne, dos à James, prêt à en découdre encore s’il le faut.
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MessageSujet: Re: « les douleurs indécentes. » JALBAN.   « les douleurs indécentes. » JALBAN. EmptyJeu 2 Mar - 0:17

les douleurs indécentes
When darkness comes you know I'm never far
in the falling out of the doomsday crowd

Le bâtiment se révéla être un vieil hôtel délabré, les peintures défraichies, les dorures passées, les tapisseries imprégnés de sang, tout semblait vouloir entraîner les êtres qui venaient d'y entrer dans l'imaginaire d'un passé. Comme s'ils pouvaient d'un claquement de doigts être précipités dans la visualisation des scènes morbides dont ce hall avait dû être le théâtre. Mais ce n'était pas le moment d'y penser, puisque des rôdeurs noircissaient la bâtisse de leur présence, et que la sécurité toute relative qui était la leur pour l'instant, ne les assuraient pas d'une prochaine visite. James s'avança donc, son poignard solidement ancré contre sa paume, ses doigts encerclant le manche de la manière qu'il utilisait déjà du temps où il était officiellement un militaire. Un lien étroit avec ce passé qui ne l'avait jamais quitté, celui qui l'avait entrainé à sortir des réservistes pour reprendre du galon lorsque l'apocalypse avait commencé, que le monde s'écroulait et qu'il fallait protéger et aider les populations à fuir les grandes villes. Jusqu'à ce qu'il ait décidé de privilégier sa famille, son ex femme, et le petit ami de sa petite sœur. Là, il avait abandonné les autres, si le monde n'avait pas sombré, sans doute l'aurait-on qualifié de déserteur, mais il ne l'était pas vraiment, pas dans le contexte actuel où l’égoïsme familial avait toute sa légitimité aux yeux de James.

Pourtant, ce n'était plus le passé, ni même ce qui avait pu se produire entre l'avant et l'après, les muscles raidis par le fait qu'il se tenait sur ses gardes qui avaient de l'importance à présence. A l'instant où il sentit le souffle d'Alban sur sa nuque, effleurer son oreille de ses mots, de ses murmures, il a senti son palpitant se faire moins régulier, se fracasser avec force contre son poitrail, un frisson cavaler le long de sa colonne vertébrale. Sa raideur n'était plus seulement le résultat d'une technique qui prolongeait, complétait son être, mais de cette proximité qu'il ne souhaitait pas. Le mensonge avait ce goût amer sur sa langue, mais ce n'était ni l'instant, ni le moment de songer à tout ça, de jouer aux homophobes pour refouler la moindre de ses réactions. Il n'avait jamais accepté. Il ne pouvait tout simplement pas le faire. Et ses doigts crispés sur le manche de sa lame, il se concentrait sur les mots plus que sur la proximité. Du moins le cherchait-il. A saisir les possibilités, les réflexions logiques de son coéquipier. Il fallait libérer ce qu'ils pourraient de cet hôtel qui devait, forcément, contenir des choses qui pourraient s'avérer intéressantes pour le camp, autant que tout ceci ait finalement une utilité. Mais ces mots, ces paroles, ce jeux de flammes... fut déjà de trop pour les cadavres affamés, puisque certains débarquèrent, dévalant les escaliers, se fracassant le crâne, amortissant la chute des autres. Et... merde. On l'y reprendrait à avoir des idées à la con du genre. « Je crois que j’ai la réponse à ma question. » déclara encore Alban, laissant James hocher la tête, retrouvant toutes ses facultés, toute sa concentration évaporée en quelques secondes. Le danger, l'adrénaline, il ne fallut pas plus pour que les réflexes d'autrefois dérivent jusqu'à lui. « On dégage une partie du bâtiment. » avait-il tout juste le temps de déclarer, avant que le premier soit trop proche pour lui laisser l'occasion de placer un mot de plus.

Pourtant, il visualise clairement les choses. Ils ignorent combien de cadavres se trouvent dans le bâtiment. Ils ignorent combien sont dissimulés dans les étages supérieurs. Alors il faudrait sécuriser la rue. Sécuriser une partie du bâtiment. Pour permettre aux autres de récupérer certaines choses. Quitte à revenir plus tard en plus grand nombre pour éliminer le gros des macchabées. Néanmoins, il n'avait plus le temps de réfléchir, enchaînant les techniques de combat, d'un bras qui balaient ceux des morts, d'un poing qui s’abat sur un visage, d'un coude qui désarçonne, d'une lame qui perfore un œil, un crane. Les morts ne sont qu'instinct de mort, eux ne sont que celui de survie. Il se concentrait sur la bataille, il éliminait avec précision les ennemis qui s'abattaient sur lui, et la proximité des escaliers le plaçaient précisément entre Alban et les nouveaux qui n'auraient pas le cœur de le dépasser pour tenter de s'en prendre au blond. L'odeur saisissait les narines, la liqueur poisseuse, visqueuse s'abîmait à ses mains, à ses vêtements, comme si lui aussi n'était plus qu'un mort en surcis. Pas de morsure. Pas de ... La lame fit ce bruit de dégueulis caractéristique, juste après le craquement de la trachée transpercée, à l'instant où Alban vient éliminer l'autre cadavre qui tentait de le mordre. Peut-être qu'il y serait parvenu sans son intervention. Sans doute. Peut-être. « Tu me remercieras plus tard, on n’a pas le temps pour ça. » Mais James s'en moquait, l'adrénaline, le sourire presque moqueur aux lèvres. Son regard s'était perdu sur lui, une seconde, peut-être deux, fasciné par les gestes, la violence, l'homme dissimulé derrière l'horreur qu'ils combattaient ensemble. « C'était pas mon intention. » Comme s'il aurait pu s'en sortir seul, mais le timbre était taquin, joueur, les iris captivés par ce qui les entourait, plutôt que sur Alban. Tout, plutôt qu'Alban. Le souffle saccadé, l'ancien militaire perfora une nouvelle boîte crânienne, laissant Alban faire de même de son côté.

Puis ce fut le silence, à nouveau, où l'on ne percevait plus que leurs souffles au rythme des efforts physiques qu'ils venaient de réaliser. Mais James n'était pas assez crédule pour croire que l'hôtel était à présent débarrassé du moindre crevard ambulant. Il fallait simplement segmenter les recherches, condamner des zones pour les désaffecter une à une, ou au moins une partie. Aussi continua-t-il à avancer, certain qu'Alban ferait de même, sécuriser les lieux, il partait, observait, retrouvant ces habitudes de militaire, non pas de flic qui tendait les bras pour se faire désarmer comme une supplication. On garde son arme près du corps et on se déplace, d'autant plus facilement qu'à présent les cadavres sentiront dans un premier temps le sang des autres, des morts, plutôt que celui que leurs palpitants faisaient pulser dans leurs corps. A présent, mieux valait la fermer sans doute, pour ne pas attirer d'autres morts affamés, mais plutôt les éliminer les uns après les autres, tant que c'était faisable. Et c'était ce qui se produisait... à mesure qu'ils avançaient, qu'ils tuaient. La salle de repas, sans doute là où les clients prenaient leur petit déjeuner, contenait trop de cadavres pour... rien de bien intéressant. De la nourriture pourrissait à vu d’œil, aussi James se contenta de faire signe à Alban d'aller vers l'autre porte, pour fermer les deux accès, les enfermer pour les éliminer une autre fois. L'endroit n'était pas assez étroit pour limiter le nombre d'ennemis, et ce serait tout bonnement du suicide. L'équipe reviendrait faire le ménage plus tard. Un. Deux. Trois. Histoire qu'ils ne comprennent pas qu'un chemin restait possible pour les atteindre avant que l'autre ait fermé cette porte. Bloqué pour être plus exacte. Sans même chercher à savoir si Alban faisait de même, James bloqua l'ouverture avec ce qu'il trouva sous la main. Un autre bruit attira son regard. Fallait bouger. Avancer. Rapidement. Cet hôtel, vraiment, c'était l'idée du siècle ! Et en même temps, il ne la regrettait pas.

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MessageSujet: Re: « les douleurs indécentes. » JALBAN.   « les douleurs indécentes. » JALBAN. EmptyJeu 2 Mar - 8:13

La peur est souvent ressentie comme une émotion négative ou péjorative car considérée comme une faiblesse. Pourtant, cette sensation fait partie des mécanismes complexes qui entrent en action dans notre organisme lorsqu’il est menacé par un danger. Comme pour tout ce que nous ressentons, une succession de processus neurologiques et chimique est à l’œuvre. Selon une femme médecin qu’Alban a eu la chance de rencontrer : « La peur est l’attente ou l’anticipation d’une possible blessure. Nous savons que le corps est extrêmement sensible à la possibilité d’une menace et il existe ainsi de multiples voies qui acheminent l’information de la peur dans le cerveau. » Savez-vous que les organes de la peur sont les amygdales ? C'est là qu'un neurotransmetteur nommé glutamate déclenche de multiples réactions dans la substance grise périaqueducale qui est une petite glande située dans le centre de votre cerveau. A partir de là, le cerveau doit prendre une décision face à cette peur que l'on a : rester immobile, fuir, ou agir pour la contrer. Entre temps, le message nerveux atteint l’hypothalamus qui contrôle le système nerveux, c'est lui qui met en marche l'adrénaline qui à son tour accélère le rythme cardiaque, la pression sanguine et le rythme respiratoire. Tout cela pour dire qu'au final la peur n'est pas qu'un simple sentiment, c'est tout un procédé chimique et neurologique qui se déroule à l'intérieur du cerveau, elle est incontrôlable et tout le monde a peur de quelque chose. C'est un fait obligatoire pour chaque individu. Celui qui dit qu'il n'a peur de rien est entrain de vous mentir, tout le monde a forcément peur d’au moins une chose, surtout dans un monde comme celui-ci, où les morts ne sont pas vraiment morts et où les vivants cherchent à s’entre-tuer pour les dernières maigres ressources disponibles.
En réalité Alban lui, il a peur, mais pas de cette peur qui paralyse, plutôt celle qui permet de se dépasser, de tout faire pour ne pas périr. Il souhaite vivre, aussi étrange que cela puisse paraître, il y a aussi des moments où il préférerait être morts, comme eux, comme les cadavres ambulants qui déambulent à la recherche d’une proie à déchirer de leurs dents pourries. Le jeune Hobbs est un paradoxe ambulant de ce point de vue, mais s’il ne se laisse pas faire, s’il ne se suicide pas, c’est avant tout parce qu’il y a encore des gens qui comptent à ses yeux, il y a des personnes à qui il ne veut pas faire de mal en partant définitivement. C’est pour cela qu’il continue à se battre et qu’il utilise sa peur comme un catalyseur, comme une motivation à ne pas abandonner tout simplement. La vérité c’est que l’idée de voir ses proches, disparaître, les uns après les autres, l’effraie. Voilà sa plus grande peur, être encore obligé de se battre pour permettre aux autres de survivre, mais il ne peut pas les laisser tomber, parce qu’il sait que ce serait injuste vis-à-vis de ceux qui luttent pour lui.


Et le voilà, illustrant ces pensées profondes, sauvant la vie de son ami. Peut-on vraiment dire son ami ? Pas vraiment, le mot, le qualificatif est trop faible. James est plus qu’un ami aux yeux d’Alban, mais quoi, il ne saurait le dire. Le seul problème, c’est que ce n’est pas réciproque, enfin du moins officiellement. Officieusement, les choses sont différentes, car il sait que le plus âgé a des vues sur lui, il l’a bien remarqué, mais de là à ce qu’il le dise, ou l’accepte, ou fasse un geste, le fossé est immense, presque impossible à franchir. « C'était pas mon intention. » Comme un rappel qui le ramène à la réalité, des paroles qui le tirent de cette réflexion sur celui qu’il vient de sauver. Hobbs se retourne, ayant vu le sourire mutin de son partenaire, il est plus que décidé à se battre, car l’espoir est encore permis, il le sait. Alors il se bat, inlassablement, espérant que le flot des macchabées s’arrête à un moment donné. Puis le calme, du moins, plus un bruit à proximité. Alban souffle, commençant à se sentir enfin plus calme. Il surveille son corps, regarde s’il n’y a aucune trace de griffure ou de morsure, mais par chance, rien de tout cela. Il vivra encore quelques jours au moins, c’est une certitude.
Le jeune homme finit par suivre James dans l’hôtel, pas rassuré pour autant, cet endroit ne lui dit rien qui vaille, il est persuadé qu’à un moment ou à un autre, quelque chose de grave arrivera, et il aurait préféré partir, s’en aller. Mais il ne veut pas paraître pour un trouillard aux yeux de l’autre, il veut briller, faire en sorte qu’il voit qu’il n’est pas comme il le pense, quoi qu’il pense d’ailleurs. Ils finissent par arriver vers le réfectoire, nourriture pourrie, cadavres ambulants, comme à l’accoutumée. Mais ils sont beaucoup trop, et l’endroit trop vaste pour avoir une chance à deux. James semble avoir la même idée, alors ils ferment les portes, et tentent de bloquer la sortie pour qu’ils ne se retrouvent pas submergés par les morts. Puis un bruit, quelque chose qui tombe, puis des râles. Beaucoup de râles se font entendre. Alban se retourne vers son équipier, le regard apeuré, et il n’a pas honte d’avoir la trouille, parce que là, d’après ce qu’il entend, ils sont beaucoup trop nombreux. Et quand il se retourne, il les voit arriver, à la pelle. Ils sont trop nombreux et de l’autre côté, il entend les bruits aussi, il y en a à l’autre bout du couloir.
Alban avance, il faut fuir, parce que c’est carrément suicidaire que d’oser les affronter, surtout vu qu’ils commencent déjà à être légèrement fatigué à force, et il faut pouvoir rentrer au camp, alors autant garder un peu d’énergie. Il marche rapidement, silencieusement, à la recherche d’un endroit pouvant supporter leur fuite. « Faut fuir, on va crever si on reste là, ton idée était merdique James. » Oui, c’est la vérité, un vrai nid à emmerdes cet hôtel. Alors il regarde, puis il tombe sur les rôdeurs, ils sont encerclés. Il cherche une idée, quelque chose à faire, mais c’est peine perdue, ils vont mourir tous les deux, ici, comme des idiots, comme des bleus. Puis il voit une porte, et il sait que c’est leur seule chance de fuir d’ici. « Viens ! » Et il court comme un dératé, sachant que sa vie est en danger, il entraîne son camarade vers l’endroit désiré, puis une fois arrivé, il ferme la porte à nouveau et la bloque avec un meuble qu’il fait racler au sol tandis que James tient la porte fermée à la force de ses bras. Une fois en sécurité, Alban s’écroule au sol, commençant à être exténué. Il n’aurait pas dû s’épuiser autant dans le hall en utilisant ses techniques de taekwondo. « Il est hors de question que je reste ici, fais ce que tu veux, mais c’est un coup à crever si on continue dans cet hôtel. » Puis au bout d’une minute de repos, il se relève et cherche une issue à cet endroit. Le seul truc c’est que quand il regarde, il n’y a qu’une toute petite fenêtre qui donne sur une ruelle sombre et étroite dehors, ruelle remplie de morts-vivants. Forcément, ce ne serait pas drôle. L’autre issue qu’il voit c’est les conduites d’aérations, mais leur poids à tous les deux en même temps dedans, ce n’est pas possible. Puis il regarde James, et se rend compte de la proximité de leur corps, en même temps la pièce n’est pas bien grande, et à bien y regarder, il se rend compte qu’ils sont dans un débarras, déjà pillé, qui ne fait même pas trois mètres carrés. Il pique un fard immédiatement, se détournant afin que l’autre ne puisse pas le voir.
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MessageSujet: Re: « les douleurs indécentes. » JALBAN.   « les douleurs indécentes. » JALBAN. EmptyJeu 2 Mar - 21:37

les douleurs indécentes
When darkness comes you know I'm never far
in the falling out of the doomsday crowd

Pourquoi regretter un risque, une tentative. Il fallait sécuriser les sorties. Il fallait éviter que le nombre les submerge dans la rue. Même si à cette seconde, les bruits se rapprochant, de part et d'autre de leur position, ne signifiaient qu'une seule chose : ils étaient bel et bien dans la merde. Cela ne le soulagerait pas de savoir qu'ils avaient tiré d'affaire, sans doute, les autres nettoyeurs à l'extérieur, parce qu'il n'avait pas l'intention de crever. Il n'avait pas non plus l'intention de voir Alban mourir face au nombre, sous les dents acérées des macchabées qui s'approchaient d'eux. Il hocha la tête à la réflexion du blond. Oui, cette idée était réellement merdique, mais elle les avait conduit là, elle leur avait donné l'opportunité de juger qu'il ne fallait surtout pas que des récupérateurs pénètrent ici avant que l'endroit soit nettoyé. Les doigts crispés sur sa lame, James scrutait les alentours au même titre que l'homme à ses côtés. Une solution, une sortie, un recoin, n'importe quoi. Ils avaient besoin de tripes pour se recouvrir de la tête aux pieds et passer au milieu d'eux sans qu'ils sentent la chair fraiche où le sang affluait encore trop abondamment.

Ce fut Alban qui repéra la porte, juste avant que les prunelles océanes s'y fixent également, et déjà, il se laissait entraîner jusqu'à cette pièce dans laquelle ils pénétrèrent pour se protéger de leurs assaillants. Il lâcha le couteau, plaquant ses paumes contre la porte, laissant son souffle se dissimuler sous les râles envieux des êtres qui cherchaient à les atteindre. Il sentait son cœur tambouriner dans son poitrail, cavalcade insoupçonnée de celui qui offrait du temps au blond pour ramener un meuble pour les empêcher d'entrer. Il n'en fallut pas plus pour qu'il n'ait plus besoin de maintenir le battant en place, soulagé de voir ce travail d'équipe si efficace, comme si dans les situations les plus extrêmes, ils n'étaient plus obligés de parler, d'échanger pour que les choses soient faites. Ils se complétaient. Silencieusement, James scruta le sol, avant de s'incliner pour récupérer le poignard qu'il avait abandonné pour s'offrir plus de force contre le battant. A présent, la lame ensanglantée à peine essuyée sur le pantalon qu'il portait, la voix d'Alban attira ses iris dans sa direction. « Il est hors de question que je reste ici, fais ce que tu veux, mais c’est un coup à crever si on continue dans cet hôtel. » Oui, il fallait reconnaître qu'il avait raison, et ça James le savait. Cet endroit serait leur tombe s'ils tentaient de s'aventurer plus profondément dans les entrailles de la bâtisse. Et il en était tout simplement hors de question. Sa famille l'attendait au camp, la simple idée de les abandonner lui donnait la nausée. Mais plus encore, l'idée qu'il puisse arriver quelque chose à Alban le rendait malade. Impossible d'admettre l'inadmissible. Impossible. Pourtant, alors qu'il relevait les yeux sur la minuscule pièce dans laquelle ils se trouvaient, il s'adossa contre l'un des murs, laissant son regard divaguer.

Et lorsque le blond se releva, ce fut James qui se laissa glisser jusqu'au sol, comme s'il avait été incapable de se trouver au même niveau, dans cet endroit, le palpitant cherchant à fracasser son rempart de chair, sans qu'il soit capable de réellement décider de la raison. « Je suis pas si con que ça, je sais qu'on va crever si on tente d'aller plus loin. Faut juste attendre que certains s'éloignent, et on pourra ficher le camp d'ici. » répliqua-t-il finalement, tandis qu'il rangeait son poignard, scrutant l'attitude de celui qui ne le laissait pas indifférent. Il avait beau lutter, l'idée même que cette histoire pourrait causer du tord au blond le rendait furieux. Il ne pouvait nier tout ce qui brûlait à l'intérieur de son être, et pourtant il ne faisait que cela, les poings serrés, les jointures blanchies, quelques secondes de trop, avant qu'il parvienne à laisser un soupir s'extirper de ses lèvres, ses doigts noircis de sang s'attarder dans ses cheveux avec lassitude. « Au moins on pourra dire aux autres de ne pas venir tenter de récupérer des trucs ici. » lâcha-t-il pour toute excuse, parce qu'il savait qu'il était responsable de ce qui était en train de se passer, même s'il n'aurait pas pu prévoir le nombre de rôdeurs. Mais il avait, finalement, eu la même attitude que ce qu'il avait reproché au blond, et d'un autre côté, Alban l'avait suivi, il s'était lancé à corps perdu dans toute cette histoire. « Faut attendre, Alban, alors arrête de bouger et repose-toi un peu. » ajouta-t-il, alors qu'il laissait son regard s'attarder sur celui qui s'était détourné. Le sang, la puanteur, rien n'aurait dû parvenir à rendre la pièce plus petite encore que ce qu'elle semblait être. Pourtant, c'était bel et bien le cas, le cœur bringuebalant avec régularité, il ferma les yeux, laissant sa tête basculer vers l'arrière et rencontrer le mur.

Il fallait attendre que les cadavres s'éloignent, que leur odorat reconnaisse les fluides de leurs congénères qui imprégnaient leurs vêtements, et quelques parcelles de leurs êtres. Pourtant, peut-être que la fin du monde modifiait tout, que rien ne devrait avoir de sens, alors qu'il écoutait avec trop d'attention le moindre mouvement qui venait de la même pièce. Le besoin de savoir précisément où il se trouvait, comme parfois son regard qui, sans être commandé volontairement, revenait dévorer ce corps qu'il désirait sans parvenir à l'avouer réellement. Mais il n'aimait pas celui des femmes, s'avérant être un amant médiocre, alors qu'imbibé d'alcool il était déjà mille fois meilleur. Étrange aveu qu'il n'était pas capable de faire, l'apocalypse lui avait pris toutes ses dérives de toute façon. Pourtant, il y avait Alban... les yeux clos, il sentait son cœur qui s'embrasait, mais il évitait d'affronter le problème. C'en était un, pas vrai ? Parce qu'il était incapable de reconnaître ce qu'il ressentait. Parce qu'il n'avait jamais rien éprouvé de tel. Et qu'il ne pouvait l'admettre, qu'il ne pouvait le reconnaître. Ses paupières closes pour tout rempart... il eut pourtant l'irrépressible envie de les relever, de laisser son regard s'abîmer dans le sien. Et il le fit, dardant tout un océan dans sa direction.

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MessageSujet: Re: « les douleurs indécentes. » JALBAN.   « les douleurs indécentes. » JALBAN. EmptySam 4 Mar - 11:10

Alban n’est pas forcément l'homme qui s'adapte le plus à cette catastrophe digne des films de sciences-fiction surnaturelles. Non, à la base, personne n'aurait parié sur sa capacité à survivre, il était trop gentil, il n'aimait pas faire du mal aux gens, c'était comme si la vie des autres passait avant la sienne, le bien de la communauté avant le bien personnel. C'est pour cela qu’il s’est lancé dans la politique, pour cela qu’il voulait absolument protéger tout le monde des dangers divers et variés. Il avait ça dans les veines, la protection d'autrui, c'était comme écrit, tout le monde le savait qu’il finirait dans un métier qui visait à conserver la vie. Mais ce satané monde a changé ce qui faisait Hobbs, il lui a arraché tellement de choses, ce qui faisait de lui un être humain capable de vivre avec ses moindres faits et gestes, son humanité n'est plus depuis que tout cela s'est abattu sur la planète. Il ne sait pas s'il existe encore des endroits où ce n'est pas encore arrivé, mais il en doute, parce qu'après tout, peu importe la façon dont on meurt, on changes Alors, il se contente de ce que il a pour le moment, parce que c'est ce qu'il y a de plus important désormais. Rien d'autre n'importe que la survie, que le fait de vouloir rester là, malgré toutes les embûches, que ce soit les rôdeurs ou les autres humains, Alban n'a plus d'humanité, il l'a perdu en juin dernier à Lafayette en massacrant cet homme qui a tué celui qu’il aimait. Mais le pire c'est que ça lui a plu de le faire, et il recommencerait à la première occasion, parce que ce ne sont plus les morts qu'il faut craindre désormais, mais les humains. Ils sont bien pires, ils sont prêts à tout pour survivre, il en est un exemple criant après tout.
Il n’est pas celui qui s’adapte le plus, mais au final, il est toujours vivant, il a fait ce qu’il fallait à chaque fois pour rester en vie, mais c’est le but de sa vie après tout. Être toujours debout afin de pouvoir protéger ceux qu’il aime, et ce, même au péril de sa vie. Il se sacrifierait pour sauver quelqu’un, il le ferait sans hésiter. Alban lui a dit qu’il fallait arrêter d’avancer dans ce merdier, parce qu’ils ne survivront pas, c’est sûr et certain. Et ça hors de question, il veut que James s’en sorte vivant, quoi qu’il arrive. S’il ne revient pas en vie, il ne sait pas s’il pourrait rentrer tout court au camp. Rien que la famille Haynes en voudrait à mort à Alban, donc non, il le ramènera toujours, même s’il doit mourir à sa place. Puis au fond de lui Hobbs sait qu’il ne pourra pas vivre sans James, que si jamais ce dernier venait à périr, il en deviendrait cinglé, qu’il ne lui resterait qu’une seule chose à faire, et ce serait de passer le pas, ou la corde.


Maintenant qu’ils sont là, dans cette pièce, à l’abri, ils en profitent pour se reposer un petit peu, parce que le combat de tout à l’heure était épuisant, le nombre de rôdeurs qu’ils ont tué rien qu’à deux est impressionnant, et justement, ce travail est éreintant. Alban rappelle à son coéquipier que continuer ce serait mourir irrémédiablement. « Je suis pas si con que ça, je sais qu'on va crever si on tente d'aller plus loin. Faut juste attendre que certains s'éloignent, et on pourra ficher le camp d'ici. » Au moins les choses sont claires, ils resteront là pour se reposer et ils ne continueront pas plus loin. Il ne leur reste plus qu’à trouver le moyen de s’enfuir et de le faire en toute sécurité, car il leur reste le voyage de retour au camp. « Au moins on pourra dire aux autres de ne pas venir tenter de récupérer des trucs ici. » C’est vrai, si quelqu’un veut venir récupérer quelque chose ici, il devrait venir avec au moins une équipe de quatre à cinq nettoyeurs minimum, à deux c’est du suicide, à plus, ça devient possible, mais toujours risqué. Puis utiliser des armes à feu ce serait faire du bruit qui en attirerait toujours d’autres, donc à éviter. « Faut attendre, Alban, alors arrête de bouger et repose-toi un peu. » James dit cela parce qu’il voit bien que le plus jeune cherche une sortie avec acharnement. De toute façon il ne peut pas s’empêcher de bouger tout le temps, de carburer à fond. S’arrêter dans un tel monde, c’est mourir. Et ça, il en est hors de question.
Mais alors qu’il réfléchit, il s’assied sur le bureau qu’il a mit derrière la porte, et commence à regarder un peut tout autour de lui. Ce qu’il faudrait c’est qu’ils puissent se faufiler à travers les rôdeurs, mais ils n’ont aucun moyen de se couvrir de viscères de rôdeurs pour retirer leur odeur d’humain. Puis alors qu’il réfléchit, il se rend compte que quelque chose ne va pas. Il y a quelque chose qui n’est pas naturel. Quand il darde son regard, un millième de seconde sur James, il voit un océan bleuté fixé sur lui, le regarder. Mais il ne veut pas rencontrer ce regard, il veut qu’il continue à le détailler, à le voir. Il se sent enfin vivant, enfin désiré par l’homme qu’il aime. « James, tu penses que je suis un monstre… ? Je veux dire, j’ai tué plus d’humains que la plupart des gens du camp, et je ne regrette même pas… est-ce normal d’être ainsi… ? » Voilà qu’il commence à poser des questions existentielles et qu’il voudrait avoir l’avis de son ami. C’est important, parce que dans un sens, ça ouvre le dialogue, et Alban saura enfin ce que Haynes pense de lui. Autant biaiser la chose puisqu’une attaque frontale est sans réussite. Il voudrait faire en sorte que James s’ouvre à lui, mais pour cela, il doit faire la discussion, tenter de le mettre en confiance. « J’ai peur d’avoir tout perdu… la vérité c’est que j’aurais aimé pouvoir rester comme avant, mais une part de moi me dit que si je n’avais pas changé, tous ceux que j’aime seraient morts... » Il ne sait pas trop si James se reconnaîtra dans cette phrase, mais en tout cas il l’espère, parce qu’Alban a fait des sacrifices pour lui, Alban a déjà risqué sa vie pour sauver celle de celui qu’il aime. Tout en parlant, il sent son coeur battre un peu plus fort, il aimerait que James fasse une ouverture, ou peu importe quoi, mais il voudrait que les choses avancent entre eux deux.
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